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Delphine Minoui

Delphine Minoui

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Avis sur cet auteur (44)

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    Couverture du livre « Badjens » de Delphine Minoui aux éditions Seuil

    silencieuse sur Badjens de Delphine Minoui

    "Badjens", c'est l'effrontée qui refus de se soumettre, la petite fille iranienne de 12 ans qui va grandir et devenir une adolescente révoltée après le meurtre de Mahsa Amini. On la suit dans son évolution au fil des traumatismes, des compromis, des violences du pouvoir et du poids meurtrier de...
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    "Badjens", c'est l'effrontée qui refus de se soumettre, la petite fille iranienne de 12 ans qui va grandir et devenir une adolescente révoltée après le meurtre de Mahsa Amini. On la suit dans son évolution au fil des traumatismes, des compromis, des violences du pouvoir et du poids meurtrier de la religion. C'est un texte court, fort, qui mérite d'être lu et relu par tous publics afin de dénoncer les crimes dont l'Iran se rend coupable, notamment vis à vis des femmes.

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    Couverture du livre « Badjens » de Delphine Minoui aux éditions Seuil

    NATHALIE BULLAT sur Badjens de Delphine Minoui

    Ma chronique : " Je transforme les mots interdits en œuvre d'art, nouveau langage indélébile, tatoué à jamais sur ma peau "
    Ce roman rend hommage au courage des femmes iraniennes " des guerrières" qui résistent face à la répression féroce du pouvoir en place.
    Les mots claquent et frappent le...
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    Ma chronique : " Je transforme les mots interdits en œuvre d'art, nouveau langage indélébile, tatoué à jamais sur ma peau "
    Ce roman rend hommage au courage des femmes iraniennes " des guerrières" qui résistent face à la répression féroce du pouvoir en place.
    Les mots claquent et frappent le lecteur. Les phrases courtes comme autant de coups de poings disent l'essentiel.
    La couverture correspond parfaitement à l'ambiance du roman. Elle fait allusion à la manifestation qui a enflammé tout l'Iran en octobre 22 suite au décès de Masha Amini arrêtée en pleine rue à Téhéran pour voile mal porté et décédée en garde à vue.
    Sur son tombeau ses parents ont écrit" Tu n'es pas morte, ton nom est devenu un mot de passe"
    Badjens, en Persan signifie espiègle et effrontée. Ainsi se présente Zahra, adolescente de 16 ans. Dans un monologue talentueux et percutant, elle crie sa rage et ses espoirs. Parce que c'est une fille, elle vaut moins que son frère, elle doit cacher ses cheveux et son corps. Comme beaucoup de jeunes iraniens, lors de soirées clandestines, elle écoute poésies et musiques interdites, lit Simone de Beauvoir et Hannah Arendt, utilise Internet, dénonce l'intolérance des mollahs.
    Son père est très autoritaire mais sa mère est la douce et "silencieuse complice de son émancipation".
    La révolte gronde chez une jeunesse en pleine ébullition. Sans se soucier des balles qui volent dans la direction des émeutiers, Badjens les rejoint, escalade la barricade et brûle son foulard " flambeau de notre liberté".
    Roman bouleversant qui se lit d'une traite.

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    Couverture du livre « Badjens » de Delphine Minoui aux éditions Seuil

    yves MONTMARTIN sur Badjens de Delphine Minoui

    Octobre 2022, nous sommes à Chiraz en Iran, face à la foule des manifestants Zahra se souvient.
    Dans son pays les femmes comptent pour moitié, elle est morte le jour où elle est née. Sa mère la surnomme Badjens, espiègle ou effrontée. Elle grandit dans l'ombre de son frère Mehdi, mini despote...
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    Octobre 2022, nous sommes à Chiraz en Iran, face à la foule des manifestants Zahra se souvient.
    Dans son pays les femmes comptent pour moitié, elle est morte le jour où elle est née. Sa mère la surnomme Badjens, espiègle ou effrontée. Elle grandit dans l'ombre de son frère Mehdi, mini despote en devenir. Comme toutes les femmes elle est invisible. A 9 ans on lui offre un tchador fleuri pour la prière et un foulard-cagoule pour l'école. Dieu a en permanence un oeil sur elle.
    La télévision d'état évoque les Etats-Unis le Grand Satan, on promet des vierges en mariages aux soldats dans l'Au-Delà. A l'école on lui répète tout le temps que les homos sont des détraqués. Elle est une fille bien, elle n'a pas eu la chance de naître dans le bon pays. Ni au bon moment.

    Dès que le père quitte la maison, l'appartement se métamorphose, la télé s'anime, sa maman chante. Une maman complice de son émancipation, elle lui offre cette liberté qu'elle n'a jamais eu pour elle-même.

    Une jeune fille indocile et frondeuse qui contourne les interdits, les soirées clandestines, les couvertures sur les murs pour absorber la musique, les vitres occultées pour ne pas être vu de l'extérieur, le vin fait maison.
    Partir loin à Séoul, sa place n'est plus ici et puis Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans fracassé par la police des moeurs pour un voile mal porté. Sa mort libère un flot de paroles inédites, Zahra a 16 ans et elle est au milieu des manifestations.

    Delphine Minoui nous fait partager la réalité du quotidien des femmes iraniennes, une vie fliquée. Ce monologue est un cri de liberté, de vie et de rébellion , le cri des femmes iraniennes qui veulent se libérer du joug de la religion, des pères, des frères, des maris. Ces femmes sont aux avant-postes de la révolution, elles arrachent leur foulard, coupent leurs cheveux.
    Un texte court, fort et percutant.

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    Couverture du livre « Badjens » de Delphine Minoui aux éditions Seuil

    Benoit LACOSTE sur Badjens de Delphine Minoui

    Un uppercut qui met KO le lecteur

    « En Iran, les victimes de violence n’ont droit ni à la vie ni à une mort sereine. Leurs parents doivent accepter les mensonges, c’est tout. »

    « Bad-jens: mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours : espiègle ou effrontée. » C’est Zahra à...
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    Un uppercut qui met KO le lecteur

    « En Iran, les victimes de violence n’ont droit ni à la vie ni à une mort sereine. Leurs parents doivent accepter les mensonges, c’est tout. »

    « Bad-jens: mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours : espiègle ou effrontée. » C’est Zahra à l’état civil, la jeune fille narratrice iranienne, c’est Badjens pour sa mère. C’est celle qui va oser se révolter après le meurtre de Mahsa Amini. Parce que « Naitre, c’est mourir. »

    « C’est ma première manifestation. A 16 ans. « Boro dokhtaram : » « Vas-y, ma fille ! » Je traverse la foule et je passe enfin de l’autre côté de l’écran. C’est comme un film en couleurs, Dolby stéréo, sans effets spéciaux, où je joue mon propre rôle. Je suis une enfant de Chiraz. Je suis la fille mort-née d’un pays qui m’a fantomisée. J’exige de vivre. Quitte à mourir pour être vue. Je revendique mon genre, « bad » ou « good », rien à foutre ! Je ne crains plus mon ombre. Ni mon père. Ni le souvenir de mon cousin pervers. « Vas-y, ma fille ! » Sous les encouragements de la foule, j’escalade la benne à ordures renversée devant moi. »

    Le lecteur suit dans un très court récit l’évolution de Badjens au travers d’un monologue, à l’instar d’un journal intime. Comment elle se libère des contraintes, comment elle joue un rôle afin de s’émanciper, comment elle ose être rebelle dans un pays si dur avec les femmes, comment elle veut vivre et profiter. Quelle force de caractère !

    « Mais que se passe-t-il quand on s’inflige une telle peine ? Quand le silence ajoute à la douleur ? La souillure est-elle soluble dans l’oubli ? Combien de temps peur-on survivre ainsi sans exploser ? Parfois, le visage de mon cousin me revient, et je le tue sur-le-champ. Je le veux mort. Écrasé par un camion. »

    L’écriture est mordante, d’une force et d’une puissance inouïe. Elle fait toute la différence pour marquer, bouleverser, émouvoir le lecteur. Le style est vif, poétique, ardent. Il est impossible de rester indifférent. Addictif et magistralement efficace, il est impossible de lâcher le livre.

    « Dans ma chambre, une fois la porte refermée, je sors le brillant à lèvres de ma mère, chipé dans la salle de bains. Le pinceau glisse sur ma bouche, il en dessine les contours, pigmente l’épiderme de sa couleur sanguine. Rouges, les boutons d’acné sur le visage. Rouges, mes pommettes au moindre coup de soleil. Rouge, le cou meurtri toute la journée par le hijab. Rouge, l’oppression, et rouge, l’insoumission, en un seul coup de pinceau. »

    Badjens est un cri, un ouvrage fort et indispensable de cette rentrée pour ne jamais oublier et pour qu’à l’avenir, les choses changent.