Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » bousculant les normes binaires de l’identité sexuelle
Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » bousculant les normes binaires de l’identité sexuelle
Comment sommes-nous tombés si bas ? Chez nous, ça ne pouvait pas arriver... Nous étions des gens si remarquables, respectés.
Si vous êtes à la recherche d'un roman captivant, Il était une femme étrange de David Lelait-Helo pourrait bien vous séduire. Cette histoire à la fois mystérieuse et poétique a été un véritable coup de cœur, qui m'a entraînée dès les premières pages dans des émotions à la fois fortes et inattendues. Sous l’arbre d’Amapolas, où Eusebio, un conteur au charme singulier, raconte le destin hors du commun de María Dolores Pinta de las Aguas Dulces. Cette héroïne complexe et énigmatique, évoluant entre différentes identités et vies, exerce une véritable fascination sur le lecteur. Eusebio, partage avec émotion l’histoire de cette femme qui a marqué sa jeunesse. Derrière cette narration poétique se cachent des sujets graves et profonds : l’abandon, le besoin de reconnaissance et la recherche d’un amour maternel. On retrouve des thématiques universelles exprimées avec une grande sensibilité : les blessures liées à la maternité, les luttes intérieures et la quête identitaire, empreinte d’un amour inconditionnel qui viendra certainement faire écho en chacun des lecteurs.
Ce roman mêle avec brio réalisme magique et exploration de l’âme humaine. Chaque mot semble choisi avec soin pour intensifier l’atmosphère et captiver l’imagination. María Dolores, personnage à la fois tragique et lumineux, incarne une volonté de se réinventer et de se reconstruire face à des épreuves cruelles. Sa quête de soi, guidée par un amour absolu, m’a profondément émue. Les paysages lointains et les traditions vibrantes d’Amérique latine prennent vie sous la plume de Lelait-Helo, et chaque phrase, chaque image, est une invitation à se perdre dans cet univers hors du commun. Avec Il était une femme étrange, David Lelait-Helo signe une œuvre à la fois intense et originale. Ce roman, à la croisée des genres et des émotions, m’a marquée par sa beauté et sa profondeur. Une lecture que je recommande à ceux qui cherchent des récits qui allient réalisme magique, émotion et réflexion.
https://latelierdelitote.canalblog.com/2024/12/il-etait-une-femme-etrange.html
« Les siècles des siècles semblaient l'enlacer. La morte reposait. D'une beauté ancienne et effarante. Etendue pareille à une reine et autour d'elle, en corolle, les plis soleil d'une jupe longue couleur de nuit. Un soleil noire et or piqueté des perles rouges sang d'un long chapelet auquel se cramponnaient les doigts noués. Etait-elle encore de chair ou déjà de pierre ? de fines veines sombres filaient à la surface de ce marbre froid. La dame était un fossile superbe posé au creux de son écrin, un édredon de velours pourpre. »
L'ouverture est absolument incroyable. le jeune Eusebio, thanatopracteur, se rend dans la maison d'une morte, dont la « beauté ancienne et effarante » déchaîne une obsession qui le suivra durant toute sa vie. Désormais vieil homme, il se fait conteur auprès d'un public avide de percer l'énigme Maria Dolores Pinta de las Aguas Dulces.
David Lelait-Helo a imaginé un combat narratif puissant entre deux voix : celle d'Eusebio, donc, et celle de la morte elle-même qui « danse au-dessus du cercle » pendant qu'il dévoile ce qu'il a trouvé dans les lettres et carnets qu'il a dérobés, lui le « détrousseur » qui fouine dans ce qu'elle a mis plusieurs vies à cacher. Au récit «objectif» du conteur, sa voix à elle apporte les reliefs de son coeur au-delà des faits et gestes, la seule à pouvoir conter les ténèbres de l'âme.Moi qui déteste en général ce procédé consistant à faire parler les morts l'ai trouvé ici particulièrement pertinent.
Car Maria Dolores Pinta de las Aguas Dulces a eu des vies multiples et tout autant de secrets. Avec son raffinement ciselé, la superbe plume de l'auteur enveloppe le récit d'un charme magnétique très latino-américain, créant un écrin précieux dont on savoure chaque mot. D'autant que le destin de son héroïne est éminemment romanesque avec sa folie almodovarienne qui fait rebondir le récit de surprise en surprise, jusqu'à ravir totalement l'enthousiasme du lecteur qui croyait avoir cerné le personnage, à tort.
Le roman a beau être court, il est ainsi d'une rare densité émotionnelle et psychologique, délivrant des pages troublantes pour dire la quête d'identité de toute une vie, et questionner la puissance du lien à la mère et ses ravages sur un enfant lorsque sa mère ne l'aime pas, et qui l'épie du matin au soir, se consume d'amour pour elle, la convoite, et dévore son intimité notamment lorsqu'elle se lave salle de bains, sa « reine antique » à la Cléopâtre.
« J'imaginais m'approcher d'elle, renifler de la façon la plus animale et sauvage ce morceau d'elle, revenir sans cesse boire à la source. Goûter sa salive et sa sueur, lécher sa peau. »
Une très belle surprise de cette rentrée littéraire de janvier !
Peut-être parce que le petit garçon a tant manqué de l’amour de sa mère, ou peut-être parce qu’il l’adulait au point de vouloir lui ressembler, l’enfant rejeté se métamorphosa en une reine dont les anciens racontent encore l’incroyable histoire.
Tombé sous le charme de Maria Dolorès Pinta de las Aguas Dulces alors qu’il s‘apprête à l’enterrer, le jeune Eusebio n’aura de cesse de reconstituer le parcours de cette femme qu’il découvre être un homme et à qui il vouera sa vie.
Comme lui, j’ai été subjuguée par ce personnage qui s’est consumée d’amour et de haine pour une mère puissante et méprisante. Prête à tout pour prendre sa place, après des années de brimades, Maria « réinventa l’œuvre de Dieu pour lui adjoindre la beauté du diable » et lentement, obstinément, elle se créa femme.
C’est dans sa propriété d’Amapolas qu’elle se fondit dans la peau de sa mère et devint la femme mystérieuse et charismatique, dont Eusebio, 20 ans après, raconte encore à un public de curieux ébahis, le destin extraordinaire.
L’écriture de David Lelait-Helo est un régal de romantisme et de sa superbe langue, il nous entraîne dans de lointaines régions d’Amérique latine où la culture populaire est empreinte de traditions et de croyances.
Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » dont la vie hors du commun bouscule les normes binaires de l’identité sexuelle.
Un roman envoûtant qui, sous des allures de conte, résonne d’une dimension très actuelle.
Je suis toujours stupéfaite et captivée par l’écriture de David Lelait-Helo. Tous ses livres que j’ai lus m’ont touchée même s’ils sont très différents ; « Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri » ne fait pas exception.
C’est sa propre histoire que nous dévoile David Lelait-Helo ; il voulait vraiment devenir Nana Mouskouri quand il était enfant.
Étonnant, non !
Si vous voulez connaître son histoire, je ne peux que vous inviter à lire ce rêve d’enfant.
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