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--- Partir ou rester ? ---
Dans ce récit, l’humanité est à l’aube de sa fin. En effet, les ressources viennent à manquer. Petit à petit, la planète se meurt et le processus est déjà si avancé – plus encore qu’aujourd’hui ! – que chacun se contente de vivre les quelques décennies qui lui seront accordées. Pourtant, il reste un espoir : celui de conquérir l’espace. Après tout, d’autres l’ont déjà fait, par deux fois, alors pourquoi ne pas réitérer cet exploit ?
Bien sûr, cette trame a déjà été exploitée dans d’autres romans. Mais plutôt que de se concentrer sur ceux qui se préparent au voyage ou sont déjà partis, Daniel Mat s’intéresse à ceux qui restent. Les Oubliés. Certes, ils continuent de rêver à un avenir meilleur mais, en attendant, ils n’ont d’autre choix que de survivre…
--- Une structure dynamique et des débuts mystérieux ---
Si vous prenez le temps de feuilleter le livre, vous vous apercevrez rapidement qu’un chapitre sur deux est présenté comme un compte-rendu. Le premier est d’ailleurs des plus énigmatiques, puisqu’il est directement lié à la fin. Globalement, cela rend la lecture assez dynamique. En outre, ces passages sont décrits de la manière la plus objective possible. Le lecteur peut donc se faire sa propre interprétation, ce qui m’a beaucoup amusée.
Honnêtement, après lecture des premiers chapitres, je me demandais où l’auteur souhaitait nous emmener. C’était assez perturbant, mais cela me poussait aussi à tourner les pages afin d’en apprendre plus. Et si, en conséquence, les débuts ne sont pas spécialement addictifs, le personnage d’Ezra compense largement ce bémol !
--- Ce héros presque banal ---
Comme vous l’avez sûrement compris, Ezra m’a beaucoup plu. Naturellement, sa capacité à bricoler tout et n’importe quoi le rend exceptionnel, mais c’est la seule chose qui le distingue aux yeux des autres. Et c’est justement ça qui est intéressant. Ce personnage n’est pas premier de classe ou bagarreur. C’est plutôt un solitaire, quoiqu’il ait réussi à se faire une amie – oui, je parle de Céleste, mais j’y reviendrai après. De plus, même si sa vie n’est pas simple, il se donne les moyens d’atteindre son but, petit à petit, sans jamais perdre son sens de l’humour. J’ai adoré ses réparties, et plus encore sa tendance à donner des noms à tout le monde, juste pour avoir l’impression de contrôler la situation.
Céleste, quant à elle, est plus difficile à cerner. En apparence, elle est le parfait cliché de l’ado en pleine rébellion, et cela m’a un peu énervée par moments. Heureusement, de nombreux mystères l’entourent, lui conférant une véritable substance, bien qu’elle tarde à apparaître.
Enfin, s’agissant de young adult, vous vous doutez bien que ces deux-là vont nouer des liens. Hormis quelques scènes que j’ai jugées inutiles, le sujet est toutefois bien traité. Ouf !
--- Et ces intelligences artificielles, alors ? ---
Elles sont effectivement au cœur de l’histoire, mais je ne veux pas trop vous en dire. En vérité, j’étais sceptique quant à l’idée d’une machine supérieure créée pour guider le reste de l’humanité. La deuxième partie du roman m’a cependant rassurée sur ce point ; Daniel Mat s’en est très bien sorti, excepté peut-être concernant les intentions de Céleste que je n’ai su déchiffrer totalement.
Du reste, l’intrigue comprend quelques facilités, mais rien de bien grave. J’étais d’ailleurs bien décidée à connaître le fin mot de l’histoire une fois parvenue au dernier tiers du livre. Et quel dénouement ! Un peu trop épique sur les bords, mais véritablement satisfaisant, surtout à la lecture du dernier chapitre. Croyez-moi, il change la donne !
Au-delà de la lumière est une lecture qui s'avère un très bon divertissement. C'est une histoire qui passe toute seule, très visuelle et centrée autour de l'action. Entre téléréalité et compétition virtuelle, l'intrigue a un petit côté série télévisée qui permet de se changer les idées. L'univers et la façon dont on en est arrivée là n'est que peu développé mais c'est en adéquation avec l'intrigue et le ton donné à ce roman. Les personnages semblent manichéens et gagnent en complexité au fur et à mesure ce qui tient la route. L'écriture est soignée, fluide et adapté au ton pris par l'intrigue. Tout reste dans l'action et le visuel, il n'y a pas de développements politique ni de l'univers, pas de réflexions poussées sur le deuil, le coma… qui auraient permis de gagner en consistance/profondeur mais pour un divertissement il fait le job et il le fait bien. J'ai passé un bon moment de lecture. C'est plaisant à lire, c'est le genre de lecture plaisante et soignée qui trouve sa place entre deux lectures denses, en période de fatigue, de vacances…
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--- Mon troisième coup de cœur de l’année ! ---
En débutant Au-delà de la Lumière, je m’attendais simplement à passer un bon moment de lecture. Néanmoins, au fil des chapitres, j’ai compris que ce one-shot serait bien davantage. Le récit m’a complètement embarquée, ses personnages ont su me toucher, les mots de l’auteur me convaincre qu’ils étaient réels. Et lorsque j’ai tourné la dernière page, j’ai su que cette histoire me resterait encore longtemps en mémoire !
Je remercie donc les éditions Scrineo, d’abord pour l’envoi de ce roman, ensuite pour m’avoir permis de vivre de véritables expériences littéraires, uniques et enrichissantes, tout au long de l’année.
--- Hors des sentiers battus ---
Il y a quelque temps, je me suis fait la réflexion que, même si j’appréciais mes lectures, elles reprenaient toujours les mêmes codes, reproduisaient le même schéma. Pourtant, avec Au-delà de la Lumière, Daniel Mat m’a prouvé qu’il était encore possible de me surprendre.
L’auteur a ainsi réinventé le concept de réalité virtuelle grâce aux rêves lucides partagés et à la métamachie, un sport de combat hautement encadré. Si les premiers plongent simplement les personnages dans un sommeil profond, la seconde est plus extrême, car elle implique leur mort momentanée. Au sein de l’arène, les participants ne disposent que de quelques minutes pour vaincre leur adversaire par la force de leur esprit. Leurs souvenirs sont leur principal atout, mais encore faut-il réussir à les contrôler…
--- Apprendre à se connaître, jusqu’à ses failles ---
Comme vous pouvez vous en douter, la métamachie occupe une place prépondérante dans l’histoire, et c’est ce qui m’effrayait. En fait, je craignais de m’ennuyer durant les combats ; quelle que soit leur forme, ils apparaissent souvent flous, voire répétitifs, dans bon nombre de livres.
L’auteur a cependant relevé le défi avec brio, puisque je n’ai jamais perdu le fil. Mieux encore, ces passages m’ont captivée ! En effet, plus David combat, plus il se découvre lui-même. Son inconscient recèle autant de réponses que de questions, autant de peurs que de bravoure. Et lorsqu’il rentre en collision avec celui des autres compétiteurs, tous sont mis à nu ! C’est donc avec finesse et minutie que Daniel Mat a creusé ses personnages, jusqu’à les rendre tangibles à mes yeux.
Et pourtant, ce n’était pas gagné ; ils étaient tellement nombreux au départ que j’avais tendance à les confondre, à oublier leurs particularités physiques. Toutefois, ce qui compte vraiment, c’est la manière dont ils pensent, la manière dont ils se battent. En les suivant jusque dans l’arène – dont les décors sont le fruit de leur imagination -, on apprend à les connaître, on découvre l’étendue de leur complexité et, surtout, on finit par s’attacher à eux, malgré leurs défauts.
--- Un héros amoureux, mais crédible ---
Les débuts d’Au-delà de la Lumière racontent la fin de la relation que David entretient avec Théa. En effet, comment aimer une personne qui ne s’est jamais réveillée de son dernier combat ? Pire encore, comment l’aimer alors que l’on ne sait pas ce qu’il est advenu de son corps et de son esprit ?
Ces interrogations hantent David, mais il refuse de renoncer. Son amour est toujours bien présent, même s’il a conscience que tout n’était pas parfait entre Théa et lui. Et c’est justement cela que j’ai apprécié dans ce one-shot ! Cette histoire d’amour, qui pousse David dans ses retranchements, n’a jamais été idéalisée. Certes, le jeune homme est prêt à tout pour découvrir ce qui est arrivé à Théa, mais l’auteur ne l’a jamais rendu invincible afin de créer le héros parfait.
--- Un livre, une infinité d’émotions ---
C’est le dernier point, c’est promis, car cette chronique est déjà suffisamment longue. Mais il me reste encore un sujet à aborder, un sujet important : les émotions que ce livre est capable de faire naître chez le lecteur. Daniel Mat aborde, avec des mots simples et des phrases courtes, des thématiques fortes auxquelles il est difficile de rester insensible, comme le deuil, le rejet familial, la dépendance ou encore le manque de moyens financiers.
Au-delà de la Lumière est donc un one-shot complexe et complet à tous points de vue. Une pépite de la littérature young adult à côté de laquelle vous ne devez surtout pas passer !
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