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L’humanité matrice.
Le perpétuel féminin.
La mappemonde noire et blanche.
Cet album illustré est une pierre précieuse.
Un bel objet-livre, ode à la femme.
La préface de Roukiata Ouedraogo actrice et humoriste est un honneur à l’envolée des expressions. Elles pourvoient subrepticement au palpitant de ce phénomène littéraire.
Damien Glez est un grand et un illustre. Un dessinateur de presse de renom, franco-burkinabé, éditorialiste, parolier et scénariste.
« Noires & Blanches » et une consécration, la féminité en apothéose. Case noire, case blanche, un crayon qui prend vigueur. L’heure est grandiose, respectueuse, dédiée à Elles.
Marelle entre ciel et terre, « cette galerie de portraits » est l’alliage de la vie, l’inspiration des reconnaissances.
Prenez le temps de la rencontre avec ces symboles-traits qui surpassent les conjugaisons altières. De tous les horizons, elles arrivent, les belles et œuvrent aux fragments qui s’élèvent dans la magnificence des importances. Ce macrocosme est un hommage liane. Jeune, âgée, ridée, démunie, artiste, sauvage, rebelle, sans-abris, exilée, oppressée, seule, tenace, battante, perdue, solitaire, réfugiée, terroriste, c’est elle, la désignée : « Noires & Blanches ».
Les poèmes sont des flambeaux, le noir et blanc, gammes théologales et magnanimes. Les tristesses sont des regards baissés dans les vallées des lignes, mots sur les maux.
« Elle devine. Dans la bruine. Une grâce divine. Du Sorgho. En cadeau. De célestes rideaux. Ni Fauchon. Ni Boucheron. Ne valent une mousson. »
Que dire de Lisette : « Puis le pain rassis sur l’asphalte. La mezzanine puis le refuge. La vie qui rayonne puis qui gruge. Lisette aim’rait que vous sachiez. Qu’elle était des vôtres autrefois. Qu’elle aussi avait des clefs. Qu’elle n’a pas toujours vécu là. »
Les illustrations sont des loyautés. Une courte échelle pour atteindre le mémoriel. L’Histoire de ces femmes, nos sœurs et nos complices. La puissance du silence qui retourne la terre noire et blanche. L’épiphanie des expressions qui s’échappent des pages, myriades ou cris dans la nuit sombre. Toutes siamoises de nos jours à contre-sens. Elles, et lui Damien Glez au coeur de ce beau livre. Transmission, message, et parabole, le crucial de comprendre que sans ailes (elles) la clef de voûte est dans un tunnel, égarée.
Engagé, incontournable, rare, « Noires & Blanches est une urgence de lecture. Un ouvrage aurore-boréale, un livre de fonds pour les antres certifiés.
Lisez attentivement la page 73, ombres encore mouvantes : « Nikky, Le parapluie, Rickie, La veuve noire, Réfugiée, Argentique 90, Coucou, La dame à la lame, La femme sans visage. » Vous saurez alors que ce livre est un pur éclat de vérité.
Publié par les majeures Éditions La Trace qui prouvent une nouvelle fois une haute envergure éditoriale.
Offrez ce majestueux livre culte.
Quand j’ai reçu "Noires & blanches" de Damien Glez, publié dans la collection Regard des Editions La Trace, je lisais autre chose…et il devait attendre. Mais il est là, posé sur la banquette, dans mon bureau. Je le vois, sa couverture, cette femme à l’opulente chevelure jais, aux lèvres pulpeuses…alors, je l’ouvre et…ne le referme pas.
Cet album, je ne l’ai pas lu dans l’ordre, je l’ai feuilleté et… premier arrêt…un visage sévère, des lunettes sur le nez, une Lavallière démodée, "Perchée bibliothécaire…D’un corps de métier brillant/Elle est l’exception fumiste/Mot qu’elle méconnaît pourtant/Ultracrépidarianiste "Le texte chante à mes oreilles et je la vois, et je l’entends, celle qui dit tout de ce qu’elle ne connaît pas. Elle est une parmi les trente-deux femmes portraiturées par l’auteur. La première lue, ma préférée.
Noires et blanches, blanches et noires, l’auteur nous convie à un feu d’artifice deux tons, magnifique hymne au féminin. Femmes heureuses ou pas, jeunes ou plus vieilles, belles ou quelconques, réelles, fictives, elles sont là sous nos yeux, croquées, caricaturées sans une once de ridicule. Variété d’origines, visages tristes, visages gais, un monde, des mondes. Les textes sont assortis qui m’ont fait rire ou bien pleurer. J’ai pleuré avec "La mère esseulée" ou encore "La dame à la lame" et ri aux éclats, installée à la caisse de "La jongleuse de supérette". Toutes m’ont émue ou amusée, charmée…le trait est fort, juste, les regards accrocheurs, les attitudes minutieusement étudiées, les corps expressifs.
Et puis le verbe est puissant, parfois grinçant, parfois riant, les paroles – on dirait des chansons – résonnent longtemps comme une ritournelle. L’écriture est magique, humoristique, musicale. L’auteur se joue des mots, des sons "Des tours/Sa mémoire faillie lui joue/Contours/Des souvenirs flous…" ou surfe tel un instagrammeur "Elle stalke, elle swipe, elle like, elle tague/Elle uploade des tonnes d’hyperlapses/Elle photoshope des seins airbag/Plus connectés que des synapses". Forcément…"Elle se prend pour Kylie Jenner…". Quant à moi plutôt que la mémé que je suis devenue, je voudrais être encore parmi "Les filles aux cheveux courts/C’est pour elle que l’on court/Qu’on a la souffle court."
Noires & blanches, un ouvrage à ranger au rayon des beaux livres, à déguster, lire et relire et à offrir.
https://memo-emoi.fr
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