Né en 1901 à Tunapuna sur l'île de Trinidad, alors colonie de la Couronne
britannique, et mort dans le quartier de Brixton à Londres en 1989, Cyril
Lionel Robert James a traversé presque tout le XXe siècle, dont il a été une
figure intellectuelle et politique majeure. Ses deux grandes passions...
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Né en 1901 à Tunapuna sur l'île de Trinidad, alors colonie de la Couronne
britannique, et mort dans le quartier de Brixton à Londres en 1989, Cyril
Lionel Robert James a traversé presque tout le XXe siècle, dont il a été une
figure intellectuelle et politique majeure. Ses deux grandes passions : le
cricket et la littérature, mais si c'est pour poursuivre une carrière littéraire
que James part pour l'Angleterre en 1932, c'est un destin politique plutôt
que littéraire qu'il se forge en Angleterre. En 1937, il publie de World
Revolution : the Rise and Fall of the Third International. En 1938, est publié son
premier classique : Les Jacobins noirs : Toussaint Louverture et la révolution de
Saint-Domingue. Sort la même année un petit ouvrage, A History of Negro
Revolt - plus tard renommé A History of Pan-African Revolt. Il sera l'un des
principaux représentants de ce que l'on a appelé Black Marxism. Dès 1940,
James entame un processus de rupture avec l'héritage de Trotsky : il défend
la double idée que règne en URSS un capitalisme d'État et que le modèle
du parti d'avant-garde n'est plus adapté aux mouvements révolutionnaires
présents. Ces thèses sont développées dans de nombreux essais dont The
Invading Socialist Society (1947) et State Capitalism and World Revolution (1950).
Aux USA, James se lie d'amitié avec Richard Wright et fréquente d'autres
écrivains noirs américains. Il se passionne pour la littérature et les « arts
populaires » américains (dont le cinéma) et rédige, en 1950, un long
manuscrit intitulé Notes on American Civilization. En 1952 il est interné à
Ellis Island où il écrit son ouvrage sur Herman Melville, Marins, Renégats