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« Tiens bon la vague et tiens bon le vent »
Une série dont je ne me lasse pas et qui continue à me surprendre par ces trouvailles.
Sur ce vingtième opus il y a un changement très important qui fait que je me demande quelle tête aura le vingt-et-unième qui sort dans quelques jours.
Bref, entrons dans le vif du sujet, quand un vieillard déjà un pied dans la tombe, vient demander de l’aide à nos détectives pour retrouver la trace de sa première conquête, son père lui ayant confié avant de trépasser que cette jeune femme était enceinte lorsqu’elle a quitté son poste.
C’est ainsi que notre quintet (ceux qui savent, savourent déjà, les autres auront le plaisir de la découverte) arrive sur l’île de Bréhat, sur les terres de Monsieur le baron Aymeric de Kerriou.
Les secrets de famille rien de tel pour pimenter une randonnée bréhatine car notre détective préféré à l’art de nous guider dans une visite des lieux digne d’un très bon guide mais avec en plus une acception du pittoresque aigüe.
« Bréhat, la nuit, est sombre et on y perd vite toute notion du temps. Alban et Lulu nous éclairent la route avec leurs lampes frontales, et quand on s’écarte du faisceau, les ombres deviennent lugubres. Je pige l’origine de toutes ces légendes et croyances locales. Avant l’invention des LED ça devait être quelque chose la circulation de nuit ici. »
Monsieur le baron est une belle découverte et pas du tout bégueule, prêt à tout pour retrouver celle qui a mis au monde son enfant…
Notre quintet le ravit et il paye très largement pour services rendus, sa générosité n’est pas due à une quelconque défaillance psychique, même si sur le plan des souvenirs il y a à gratter.
Nos détectives doivent enquêter dans la plus grande discrétion et comme vous vous en doutez il y aura quelques dérapages non contrôlés mais rattrapés.
De piétinements en en errances truculentes que n’auraient pas renié Frédéric Dard, il y a une observation très simenonienne avec un attachement aux invisibilisés de notre monde moderne.
N’ayez aucune inquiétude l’enquête aboutira et vous réserve des surprises.
Livres idéaux pour tous ceux lassés des polars anxiogènes qui sont quasi des copier-coller des infos.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2025/01/26/voir-brehat-et-mourir/
L’enfer, c’est les autres
Le pays Bigouden réussit à merveille à notre bande de pieds nickelés qui visiblement est galvanisée par l’air iodé.
Ce plaisir renouvelé me laisse penser que je décernerais volontiers le Goncourt de l’humour à Claude Picq, tant sa prose m’enchante de jeux de mots en éclairs d’humour. La précision de son vocabulaire, pour faire surgir devant les yeux de ses lecteurs des images pour le moins hautes en couleur, surtout s’agissant du couple René-Poulette, couple qui au demeurant, est toujours plus drôle dans la famille des autres. Pour ceux qui connaissent la référence, ils font penser aux Bidochon puissance 10.
De ces considérations générales qui feront dire à certains que je radote, passons aux particularités de cette nouvelle aventure.
D’emblée, exit le commissaire Saint Antoine poussé vers la sortie, retraite oblige.
Notre détective en est sidéré malgré une non surprise, mais c’est son chiffre d’affaires qui va avoir du plomb dans l’aile.
Heureusement son manchot de bras droit garde la tête froide et s’active sur le net pour aller à la recherche d’énigmes à résoudre.
Aussi indispensable qu’ingénieux, Momo qui connait du beau monde, découvre que le fils d’une de ses connaissances est mort dans des circonstances mystérieuses.
En effet, Jordan Caramelo, jeune vitriot, athlète de haut niveau, écolo bon chic bon genre, coach accompagnant un groupe de jeune pour un séjour breton, s’écrase au pied du célèbre phare.
La police a vite conclu à un suicide et a entériné l’affaire.
Mais peut-on être suicidaire quand tout vous réussit si jeune et que l’on a cette hygiène de vie ?
Comme dans la réalité, l’entourage de la victime ne craint pas le devant de la scène, le chagrin n’est plus intime.
Le cœur de l’enquête se situe à la croisée des points de vue sur la marche du monde. Les jeunes croient avoir trouvé le Graal, les vieux ont la sagesse du singe à qui on n’apprend plus à faire des grimaces.
Le tout forme une enquête rondement menée, où le tourisme (l’insertion des photos en noir et blanc est un atout) flirte avec la dégénérescence de notre époque.
Heureusement que certains fidèles à eux-mêmes nous font rire.
Notre équipe nous prépare une nouvelle enquête, impatiente de savoir sur quoi.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/01/02/un-phare-vers-lenfer-pays-bigouden/
Cicéron s'ennuie un peu dans sa nouvelle vie. Vanessa vient d'accoucher d'une petite Soledad, ils viennent d’emménager dans un pavillon à Thiais et l'agence d'enquêteurs privés ne lui donne pas assez de travail, tout juste de quoi se payer et payer Momo.
En rendant visite au commissaire Saint-Antoine, icelui lui annonce que le fils d'un ami vient de sa faire assassiner d'une étrange manière : une balle de 22 long rifle dans chaque œil alors qu'il fumait une cigarette à sa fenêtre. Comme le défunt était vraisemblablement du milieu nantais, Saint-Antoine craint que la police ne fasse pas de zèle sur l'enquête. Il demande à Cicéron de tâter le terrain dans la cité des Ducs de Bretagne. Cicé s'y colle, accompagné de Vanessa, de Momo et des inévitables René et Paulette.
Me voici un lecteur heureux : Cicé est dans ma ville et Claude Picq son créateur et biographe se fend d'un prologue sympathique et réaliste sur ses pérégrinations nantaises. Je suis toujours content de lire que l'on aime la ville dans laquelle je me promène régulièrement, soit pour le travail, soit pour les loisirs. Un peu de chauvinisme sûrement, surtout lorsque sans aucune ambiguïté, on en parle comme d'une ville en Bretagne.
Voilà pour mon préambule, venons-en maintenant au roman qui, comme les tous les autres avec Cicé alterne le drôle, le décalé et le un peu plus sérieux, mais pas trop quand même. La touche comique vient évidemment du couple René-Paulette improbable, incroyable, inévitable écrivais-je plus haut.Inévitable parce que bruyant, de mensurations hors du commun et affublé de frusques dépareillées, inadaptées et voyantes, plus un langage très personnel pas très discret.
Le reste de la troupe enquête en douce pour ne pas éveiller les soupçons, ils ne sont officiellement que des touristes qui visitent la ville. Et Cicéron est bien secondé, par Vanessa, sa capitaine de police préférée en congé de maternité et par Momo son associé manchot. Et même, étonnamment, par René et Paulette.
Plongée dans le milieu nantais, celui de la prostitution, de la drogue et des lieux dans lesquels ces secteurs d’activités fructifient pour une intrigue originale et bien menée, très plaisante à lire, comme en général les aventures de Cicéron, même si celui-ci s'assagit. Cicé change, son environnement itou, et ses aventures restent distrayantes et bien menées. Tout pour plaire, avec cette fois-ci le petit plus nantais.
Trompeuses apparences
Dans ce tome 18 (déjà !) si sa petite entreprise connaît la crise, côté vie privée, c’est l’épanouissement, elle exhibe ses trésors satinés…
La bande à Cicé quitte Vitry pour Nantes où le commissaire Saint-Antoine les envoie résoudre le meurtre d’un restaurateur Nantais, ex-mafieux dont il connaissait la famille.
Le commissaire joue toujours avec brio la mauvaise foi.
Cela n’étonnera en rien les lecteurs qui suivent l’actualité, la sécurité à Nantes n’est plus ce qu’elle était.
Mais, pour autant, devait-on punir cette belle ville, en lui envoyant cette délégation de « bras cassés », en l’occurrence de bras amputé, et ce n’est pas le pire. Le couple René et sa poulette a dû laisser un souvenir plus qu’impérissable, heureusement Cicéron et sa capitaine de compagne sont là pour rehausser le niveau.
L’enquête avance par de multiples péripéties, et j’aime particulièrement les détails donnés par l’auteur sur les subtilités de la vie quotidienne, qui nous montrent combien il est à l’écoute et pas du tout déconnecté des réalités comme le sont nos gouvernants.
Mais l’action est toujours accompagnée d’une réflexion hautement philosophique :
« Mais lui flanquer une bastos entre les deux yeux, ça serait bien son style. […]Simon Kerballec ça te dit quelque chose ? Le type qui n’a plus ses yeux pour pleurer. Vous vous souvenez de Marceau, le mime plus blanc que blanc ? Eh bien vous avez la référence pour imaginer la tête de René. Des images insupportables lui passent par la tête. Il voit sa Poulette transformée en boule de bowling avec juste des trous à la place de ses yeux de biche hyperprotéinée. »
Habituée à truster les hauts de classements, Nantes est réputée entre autres pour sa qualité de vie, son réseau de transport en commun ou bien encore son offre éducative, disent les réseaux bien informés, mais vous lecteurs de cet opus, vous aurez le privilège de vivre l’envers du décor et entre frissons (de toutes sortes) et fous rires incontrôlés et incontrôlables, vous aurez pris des vacances à peu de frais.
Claude Picq fait dire à Cicéron que « le rire est un langage universel » alors mon conseil, si comme moi vous ne lisez pas selon les injonctions de listes de lectures d’été, d’hiver etc. vous trouverez une saveur à chaque fois renouvelée à ces histoires drôles et bien écrites. Faire rire est toujours plus difficile que faire peur en étalant de l’hémoglobine à longueur de page.
Ne nous privons pas de ce privilège alors que le monde marche sur la tête.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/08/25/les-rescapes-de-lile-de-nantes/
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...