"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
Le jury et les internautes récompensent la bande dessinée publiée cette année aux éditions Delcourt
A vous de voter parmi les 5 BD choisies par le jury de cette 5e édition !
Quand une navigatrice parvient à nous décrire avec une grande humanité son parcours personnel et la folle épopée du Vendée Globe...
Petits frissons en ce jour spécial qui marque le départ du Vendée Globe, course mythique que nous ne manquons jamais de suivre en famille.
D'autant que nous soutenons cette année les premiers bords de la jeune Violette Dorange, benjamine de la course à seulement 23 ans et originaire de Rochefort en Charente maritime (chez moi donc !)
Il y a quelque temps, j'étais même sur les pontons des Sables-d'Olonne où j'ai pu admirer les Imoca et rencontrer les équipes… Mais je vais regarder ce début de course comme beaucoup à la TV.
Nous suivrons également Clarisse Crémer qui partira cette année en même temps que son mari ! Ce n'était pas gagné, sachant que son précédent sponsor l'a lâché en cours de route à cause de la maternité (elle a évoqué le sujet sur ses réseaux).
Pour rappel, Clarisse Crémer a bouclé son précédent tour en solitaire de 2020 en seulement 87 jours, devançant ainsi la britannique Ellen MacArthur pour terminer à la 12ème place du classement.
Maud Bénézit met en images (et on le sent avec beaucoup de tendresse !) le parcours atypique de cette grande navigatrice, qui n'y a pas toujours cru, arrivée presque par hasard dans cette passion fulgurante pour le grand large et qui a poussé loin sa volonté pour affronter la course au grand large la plus difficile au monde !
Abnégation, travail, doute, persévérance : ce bel album est une immersion complète et non censurée de tout ce qui passe dans la tête d'une navigatrice et compétitrice hors pair ! Une aventure captivante qui répond aussi à toutes les questions pratiques du quotidien sur un bateau ! À lire absolument !
Comment monter sur un bateau sans mal de mer ? Comment voyager dans les océans sans effort ? Lire cette B.D J'ai accompagné Clarisse dans tous ces moments, ses sentiments, ses gaités, ses difficultés. J'ai versé ma larme dans le canal d'arrivée. C'est une très belle aventure. Une très belle B.D. Bon vent...
Une lecture particulière pour moi parce qu'elle m'a à la fois beaucoup plut et à la fois été laborieuse
J'ai aimé le trait l'humour l'énergie
Il y a beaucoup de détails d explications techniques et une page bien remplie ce qui relativement désorientant pour moi et ma déficience visuelle récente.
J'ai aimé découvrir un univers totalement méconnu
J'ai aimé le rapport à la mer comme vaste tout.
Mais j'ai eu du mal à le finir pour les raisons nommés ci dessus.
Il aurait peut être mérité d'être un peu plus épuré visuellement pour mieux saisir l'essence et la poésie de ce que représente un voyage en solitaire face à l immensité avec pour seul attache le bateau qu'il faut apprendre à connaître décrypter aimer et réparer
peut etre un peu se recoudre du monde au passage.
À 9 ans, Clarisse Crémer ne sait pas encore ce qu’elle fera quand elle sera grande et pense que, une fois adulte c’est la vie qui décide…
Après de bons résultats scolaires, bac S en poche, elle fait HEC et débute dans la start-up de son frère à Paris. Le week-end, elle va retrouver son copain Tanguy en Bretagne qui se lance dans la course au large. Elle découvre ce petit monde aux horizons si vastes et petit à petit, elle commence à s’identifier à ces rêves de grand large. Elle apprend, et, en 2015 décide de faire une Mini-Transat, cette course en solitaire qui relie La Rochelle aux Antilles, sans moyen de communication, à bord d’un mini bateau de 6,5 m ; elle a deux ans pour se préparer et en 2017, à 27 ans, non seulement, elle réussit son pari de traverser l’Atlantique mais, pour sa première Mini-Transat, finit deuxième !
Une superbe double-page toute en pastel avec Clarisse sur son bateau en pleine mer et tout est dit en trois phrases brèves :
« - Ce temps en mer a été une révélation.
- J’étais à ma place.
- Pourquoi chercher ailleurs ? »
Elle enchaîne donc avec d’autres courses jusqu’à ce qu’elle soit convoquée par le directeur du Team Banque Populaire en train de monter un projet Vendée Globe pour novembre 2020.
Un mélange d’excitation et de doute la submerge alors « Quand on est face à une impasse décisionnelle comme ça, la seule solution c’est le lâcher prise ».
Elle rend sa réponse « Je veux faire le Vendée Globe avec vous ! J’y vais mais j’ai peur ! »
Bien que le Covid bouscule un peu les festivités de départ au port des Sables d’Olonne, le 8 novembre 2020, elle prend donc le départ du Vendée Globe, une des épreuves les plus longues et difficiles de la course au large et le 3 février 2021 termine son premier tour du monde en solitaire en 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes, 12eme sur 33 bateaux au départ.
C’est ce fabuleux parcours que Clarisse Crémer associée à la talentueuse bédéaste Maud Bénézit, autrice du superbe album « Il est où le patron ? » nous raconte dans ce magnifique roman graphique, Lauréat 2024 du Prix Orange de la BD.
Bien ancrée au cœur de mon Ardèche verte, et absolument novice dans l’univers des courses à voile, en dehors de la lecture de quelques polars de l’ami Jean-Marie Biette, j’ai pris un immense plaisir à découvrir ce récit dans lequel l’humour est omniprésent.
Je fais donc connaissance avec de nombreux termes marins que j’ignorais, que ce soit le matossage, l’empannage ou encore le point Nemo et j’en passe. À chaque fois qu’un terme technique survient, l’explication simple et dessinée la rend aussitôt compréhensible.
Comme tous les participants, j’ai également pu monter à bord de l’IMOCA ou du moins, j’ai pu visiter ou plutôt visualiser, grâce à deux pleines pages, ce monocoque de 18 mètres schématisé prêt au départ.
À mon avis, le titre de cette bande dessinée J’y vais mais j’ai peur donne bien le ton de son contenu. Il s’apparente beaucoup à celui d’un journal intime, permettant en cela d’ouvrir sur d’autres thèmes comme l’impact écologique de cette course ou encore la place des femmes dans ce métier. L’écriture et le dessin de Maud Bénézit expriment à merveille les peurs, les doutes, l’exaltation devant les choix à faire et surtout l’émerveillement, l’esprit de contemplation et la joie d’être en mer ressentis par Clarisse Crémer.
Ce roman graphique brosse le portrait de cette skippeuse hors-normes aussi bien dans ses exploits que dans son quotidien et ce, avec beaucoup d’humour, permettant ainsi une grande proximité avec le personnage.
Un peu sceptique en abordant cette lecture, j’ai été rapidement embarquée, dans tous les sens du terme par le récit de ce véritable exploit qu’a réalisé Clarisse Crémer et je reste admirative de la manière avec laquelle Maud Bénézit a su s’approprier avec autant de sensibilité cette belle histoire.
Son graphisme épuré et les superbes teintes pastel mettent en valeur de façon sublime aussi bien cette prouesse sportive que l’émerveillement ressenti par Clarisse devant la beauté de la lumière ou la présence d’un albatros, tout comme l’humour et la poésie imprègnent et irradient cette course incroyable.
Que vous soyez expert ou néophyte, n’hésitez surtout pas à découvrir le parcours de cette jeune femme devenue « marin au long cours ». Comme moi, vous ne le regretterez pas !
Je remercie Nicolas Zwirn pour m’avoir permis cette magnifique découverte.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/09/j-y-vais-mais-j-ai-peur.journal-d-une-navigatrice.bd-clarisse-cremer-et-maud-benezit.html
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