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Il n’y a qu’un fils de postiers, lui-même postier éphémère durant les jobs d’été, qui pouvait raconter avec admiration, nostalgie mais aussi dépit et colère, cette longue histoire de la Poste.
La Poste reste une des institutions du service public à laquelle les français restent très attachés. De ce service public nommé PTT qui fonctionnait et qui maillait tout le territoire, ne reste qu’une entité dysfonctionnelle qui provoque cette nostalgie de l’institution ancienne et avec elle celle du facteur qui, outre la délivrance du courrier, était une personne réelle avec un rôle social incontestable. A présent, tout va trop vite, sauf l’acheminement du courrier, et les machines et automates remplacent l’humain, de quoi nous faire regretter la poste d’autrefois et se sentir abandonné pour peu qu’on vive dans une campagne oubliée.
Cet essai, qui mêle souvenirs familiaux, histoire, sociologie et analyses chiffrée nous offre une cartographie précise de la Poste d’autrefois à nos jours. On comprend mieux les enjeux et les échecs d’un service public en perte de sens.
L’attachement au métier de postier et le dévouement au service public est bien restitué avec cette souffrance, cette incompréhension qui a résulté des nombreuses et kafkaïennes mutations de l’entreprise.
Christian Authier est particulièrement convaincant lorsqu’il évoque tous ces chefs-d’œuvre de la correspondance qui n’auraient pas existé sans la Poste.
« Que serait la littérature sans les correspondances d’écrivains ? Comme le journal intime, la correspondance est un genre à part entière. Combien de chefs-d’œuvre, de classiques ? »
Et de citer Flaubert, Proust, Gide, Breton, Cendrars et tant d’autres, sans oublier les correspondances amoureuses comme celle échangée entre Hugo et Juliette Drouet.
J’ai aimé le chapitre sur les carte-postales, ces petits cartons illustrés qui semblent si désuets de nos jours. Dans le chapitre intitulé « La carte postale fait de la résistance », l’auteur nous apprend que cette dernière est née en 1870 lors de la guerre franco-prussienne, une vieille dame qu’il convient de conserver.
Au-delà de l’analyse fort pertinente et documentée, la nostalgie fleure bon, et on se plait à feuilleter cet album de notre jeunesse épistolaire, car qui n’a pas un souvenir heureux, une anecdote à propos d’une lettre ?
Lecteur, si vous aimez, ou avez aimé envoyer et recevoir des lettres, des cartes postales, lisez cet essai.
Un roman d'espionnage, ça faisait longtemps.
Un roman quasi historique : les années 90, et dans ma métropole qui plus est !
Bref, jamais je n'aurais soupçonné qu'il y avait eu à Toulouse, en 1993, des échauffourées entre bandes yougoslaves - enfin serbes et croates - rivales, le tout sur fond de guéguerre des services secrets français, entre DST Et DGSE ...
Frédéric, jeune prof d'histoire a la fac du Mirail est sollicité par un de ses élèves pour cacher des documentss compromettants (preuves de massacres) car il a peur d'avoir été repéré par des tueurs qui veulent s'en emparer.
De copies de cassettes VHS, en envoi de fax ou de télex, sans oublier l'utilisation de cartes téléphoniques prépayées dans des cabines, l'ambiance de l'époque est parfaitement rendue, tout comme les rues de Toulouse où fleurissaient encore cafés et bistrots (et moins boutiques de téléphonie et de fringues bas de gamme).
Un roman où l'hémoglobine teint de rouge les rues de la ville rose, où les barbouzeries ont une teinte désuète,
Un roman dont j'ai apprécié la retranscription du Toulouse de ma post-adolescence, le rythme vif malgré certaines longueurs, et la trop prévisibilité de la conclusion.
Je remercie NetGalley et les éditions Presses de la Cité pour m'avoir adressé ce roman
#LOuverturedeshostilités #NetGalleyFrance
Un plaisir que ces retrouvailles avec un roman de Christian Authier, qui sait si bien rendre compte de la nostalgie face au temps qui passe, des plaisirs de la vie que constituent les amis, les bonnes tables et de bons vins (les précisions sur chaque déjeuner partagé par les personnages me donnaient l’eau à la bouche!)
Un roman de Christian Authier a pour moi la même saveur qu’une chanson de Jean-Jacques Goldman : certains pourront dire que ce sont souvent les mêmes thèmes qui reviennent, la même ritournelle, pour moi, chaque roman qui va évoquer la jeunesse de sa petite bande de personnages, dont certains noms ont déjà été entendu ici ou là (Antoine, Emmanuelle, Eric...), est un vrai bonheur. Plaisir de la nostalgie, justement, du retour sur les années de jeunesse passées à Toulouse, des sentiments doux-amers qui y sont attachés. Authier a l’art de trouver les mots justes pour exprimer les sentiments et les émotions, c’est suffisamment rare pour être souligné : très souvent je me dis « c’est exactement ça » ; à cela s’ajoute un humour faussement cynique que j’ai beaucoup apprécié.
« On s’était dit rendez-vous... »...
Dans « Demi-siècle », Patrick, journaliste à Paris, est invité à l’anniversaire des cinquante ans de Fred, un ami de promo. Par ailleurs, il a rencontré Laurence, une avocate, autre âme esseulée qui a connu son lot de souffrances et avance malgré tout dans une vie bien réglée entre travail et quelques soirées. Quand ces deux-là se rencontrent, on a envie de les suivre dans cette histoire d’amour faite d’escapades à Istanbul ou Beyrouth, de petits moments si futiles et précieux qui font le charme des débuts d’une relation amoureuse. La soirée d’anniversaire chez Fred est un morceau d’anthologie, il y a du Bacri dans la mise en scène et les dialogues, on sent toute la jubilation de l’auteur. C’est un livre qui parle des liens qui, même distendus par les aléa de la vie ne se défont pas, d’amitié, qui rend hommage aux disparus… quand les années passent, quand le monde ne tourne plus comme on voudrait, quand l’insouciance, la liberté, la franchise laissent place au politiquement correct, à des relations aseptisées, à l’esprit de rentabilité, au conformisme, alors reste l’art de vivre de quelques « happy few » qui rend malgré tout le bonheur possible.
Je termine avec une citation qui pour moi rend bien compte de l’ensemble de l’oeuvre de C. Authier : « De toute façon, ce n'était pas le sujet qui faisait un roman selon lui, mais un ton, une musique, un rythme, une façon de voir et de raconter »
Un auteur à découvrir !
https://dubonheurdelire.wordpress.com/2019/01/27/des-heures-heureuses-de-christian-authier/
J étais passée à côté du dernier roman de Christian Authier, auteur toulousain que j’ai découvert en lisant Enterrement de vie de garçon et qui contribue dans des articles de presse locale à me faire découvrir ou re-découvrir ma ville, Toulouse. Dans ce roman, j’ai également plongé dans un univers jusqu’alors inconnu pour moi : celui des vins naturels (mais l’univers des vins a déjà côtoyé ma table de chevet avec Davodeau et ses ignorants).
Voici donc la présentation du roman de Christian Authier :
» « Parce que c était lui, parce que c était moi » : Thomas, vingt-six ans, pourrait dire cela à propos de Robert Berthet, vibrionnant quinquagénaire agent en vins naturels, qui vient de l embaucher comme assistant. À rebours du salariat classique et des aspirations de son jeune âge, Thomas découvre l univers du « vin naturel », bio ou bio-dynamique en même temps qu un monde de fêtes, de dégustations et de frasques. Dans leur ville de province et sur leur route à travers lHexagone, ils vont croiser une ribambelle de personnages truculents et improbables. Des heures heureuses les attendent, mais bien plus encore. »
Outre le fait que grâce à Christian Authier, chacun de ses romans est une promenade dans les rues et les lieux toulousains, j’ai beaucoup aimé ce roman et plus particulièrement la relation qui unit Robert et Thomas. Entre deux amis, un père et un fils, un maître et son élève, leur relation va de l’un à l’autre transformant ainsi le roman en roman d’apprentissage pour le personnage de Thomas.
L’univers des vins naturels, de plus en plus plébiscités dans les bars toulousains, fait également découvrir l’envers d’un décor qu’en tant que clients nous ignorons. Et puis, derrière la plume de Christian Authier, malgré des noms différents, je suis à la recherche de figures toulousaines connues. C’est un peu un jeu de cache cache qui ajoute une saveur à la lecture.
Ce roman est surtout à ne pas abandonner car les dernières pages sont surprenantes et bouleversantes pour le lecteur… en dire plus serait vous priver du plaisir de cette lecture !
En résumé : un roman toulousain qui met en avant les beaux lieux de ma ville et les belles relations humaines et qui vous fera passer « des heures heureuses ».
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