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Christian Authier - fils de postiers et lui-même postier éphémère durant sa jeunesse estudiantine - a beaucoup aimé La Poste. De l'épopée héroïque de l'Aéropostale aux choses vues dans les bureaux de poste actuels, des tranches de vie aux descriptions d'un processus au sein duquel l'humain semble disparaître derrière les machines, l'auteur s'interroge : que reste-t-il aujourd'hui de ce service public profondément ancré dans notre mémoire et notre quotidien ? Et du facteur d'antan, dont le rôle social s'opérait naturellement, devenu désormais un homme ou une femme à tout faire moyennant finance ? À quoi ressemblent nos bureaux de poste quand ils ne sont pas supprimés, provoquant un sentiment d'abandon dans une France souvent rurale ? Maniant humour, colère et étude critique, Poste restante est un hommage à un métier autant qu'à la civilisation de l'écrit et de la correspondance.
Il n’y a qu’un fils de postiers, lui-même postier éphémère durant les jobs d’été, qui pouvait raconter avec admiration, nostalgie mais aussi dépit et colère, cette longue histoire de la Poste.
La Poste reste une des institutions du service public à laquelle les français restent très attachés. De ce service public nommé PTT qui fonctionnait et qui maillait tout le territoire, ne reste qu’une entité dysfonctionnelle qui provoque cette nostalgie de l’institution ancienne et avec elle celle du facteur qui, outre la délivrance du courrier, était une personne réelle avec un rôle social incontestable. A présent, tout va trop vite, sauf l’acheminement du courrier, et les machines et automates remplacent l’humain, de quoi nous faire regretter la poste d’autrefois et se sentir abandonné pour peu qu’on vive dans une campagne oubliée.
Cet essai, qui mêle souvenirs familiaux, histoire, sociologie et analyses chiffrée nous offre une cartographie précise de la Poste d’autrefois à nos jours. On comprend mieux les enjeux et les échecs d’un service public en perte de sens.
L’attachement au métier de postier et le dévouement au service public est bien restitué avec cette souffrance, cette incompréhension qui a résulté des nombreuses et kafkaïennes mutations de l’entreprise.
Christian Authier est particulièrement convaincant lorsqu’il évoque tous ces chefs-d’œuvre de la correspondance qui n’auraient pas existé sans la Poste.
« Que serait la littérature sans les correspondances d’écrivains ? Comme le journal intime, la correspondance est un genre à part entière. Combien de chefs-d’œuvre, de classiques ? »
Et de citer Flaubert, Proust, Gide, Breton, Cendrars et tant d’autres, sans oublier les correspondances amoureuses comme celle échangée entre Hugo et Juliette Drouet.
J’ai aimé le chapitre sur les carte-postales, ces petits cartons illustrés qui semblent si désuets de nos jours. Dans le chapitre intitulé « La carte postale fait de la résistance », l’auteur nous apprend que cette dernière est née en 1870 lors de la guerre franco-prussienne, une vieille dame qu’il convient de conserver.
Au-delà de l’analyse fort pertinente et documentée, la nostalgie fleure bon, et on se plait à feuilleter cet album de notre jeunesse épistolaire, car qui n’a pas un souvenir heureux, une anecdote à propos d’une lettre ?
Lecteur, si vous aimez, ou avez aimé envoyer et recevoir des lettres, des cartes postales, lisez cet essai.
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