Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouvé pour ma chronique du titre Je ne voulais pas vous faire pleurer signé Charlotte Monnier. Je remercie infiniment les éditions Slalom pour ce sublime envoi.
J'étais à la fois très excitée et craintive à l'idée de lire ce roman. Mon enthousiasme peut surprendre au vu du sujet de ce livre mais j'étais justement extrêmement curieuse de découvrir un roman ado traitant de cette épineuse question. Je n'ai en effet pas l'impression qu'il existe beaucoup de fictions là-dessus et je trouve cela fortement dommage au vu du nombre de personnes souffrant malheureusement de cette maladie. D'un autre côté, étant donné que j'ai moi-même fait de l'anorexie par le passé, j'avais peur que cette lecture réveille d'anciens démons que je n'avais en rien envie d'affronter de nouveau.
Je ne vais pas vous mentir : me retrouver face aux pensées et au mal-être de Julie-Anne m'a fait extrêmement mal. C'est comme si j'avais fait un bond dans le temps de presque dix ans en arrière. Notre héroïne ressemble énormément à l'ado de 15-16 ans que j'étais alors : elle a conscience que quelque chose ne va pas, que sa relation inexistante avec la nourriture l'empêche de vivre pleinement sa vie et fait du mal à son entourage. Pour autant, elle ne peut pas s'empêcher d'aimer sa maigreur et surtout le sentiment de contrôle que cela lui procure.
L'aversion des règles, la haine de son corps que l'on voit toujours trop gros, mais en même temps cette rage de s'en sortir et de faire tête toutes ces voix incessantes dans notre tête... Tout cela, je l'ai vécu, et d'une certaine manière, je le vis encore aujourd'hui, pour d'autres choses. Ce qui est certain, c'est que je n'éprouve plus ce dégoût de mes imperfections comme avant. Bien sûr, j'ai toujours des moments d'incertitude, de spleen où toute cette noirceur revient au galop et me fait me demander si je n'étais pas mieux avant avec 10 kilos en moins. Mais le combat de Julie-Anne m'a rappelé que non, toutes ces tortures infligées à mon corps et à mon mental n'en valaient pas la peine. La vie, ceux qu'on aime, soi-même, oui, sans aucun doute.
Pour conclure, je dirais que Je ne voulais pas vous faire pleurer est assurément un roman à lire. Ça ne va pas être une partie de plaisir car l'autrice n'embellit pas la réalité. Elle la décrit au contraire avec beaucoup de justesse mais aussi de bienveillance qui m'a fait l'effet d'un immense câlin dont l'adolescente angoissée que j'étais avait bien besoin. Pour les lecteurs n'ayant pas connu ce mal, cela leur permettra quant à eux de mieux le comprendre et d'ainsi parvenir à en voir les signes ou d'accompagner les personnes qui le subissent du mieux qu'ils peuvent. En clair, j'ai été éblouie par ce petit livre qui a su décrire l'anorexie et les sentiments qu'elle déclenche avec concision, poésie et surtout véracité. Je guetterai les prochains romans de Charlotte Monnier de très près !
Anorexique un mot en 10 lettres, un mot qui fait peur et qui peut mener à la mort. L’anorexie est un trouble du comportement alimentaire qui touche majoritairement les jeunes filles et les femmes. Mais ne nous attardons pas, dans ce livre le lecteur ne sera pas confronté à la souffrance de l’adolescent.
Ici nous sommes dans l’envers du décor : dans un hôpital psychiatrique, plus précisément dans une unité pour adolescents. Julie-Anne a la chance d’avoir autour d’elle des amis et une famille aimante. C’est sa sœur aîné, Marine qui va lancer l’alerte car elle n’en peut plus de la voir se détruire, de cette manière. Sous la pression de ses parents et de sa sœur, Julie-Anne accepte de se faire interner. Oh l’adolescence, l’âge ingrat : le passage obligé pour atteindre l’âge adulte. Mais en vérité est ce qu’on est prêt à franchir cette étape quand on a seulement 11 ans et que l’on voit débarquer ses premières règles. Pas vraiment, je pense… Je peux imaginer le traumatisme qu’a pu vivre Julie-Anne. Toute sa jeune vie va être chamboulée, car elle n’accepte pas les changements qui s’opèrent en elle. Tout va trop vite, ce corps, elle ne l’aime pas et elle veut le détruire. Pourquoi elle et non pas sa sœur son aîné de 2 ans, c’est ce qu’elle se demande intérieurement. Elle se questionne, cherche des réponses … C’est fort et violent,ce qu’elle va faire vivre à son corps durant des années, ce corps qui pour elle est synonyme de féminité et de convoitise pour les hommes. Julie-Anne n’est pas prête à devenir adulte et elle va devoir apprendre à le devenir. Son personnage m’a bouleversé, j’avais envie de la prendre dans mes bras, de la rassurer et de lui dire que ça va aller. Le fait que l’histoire soit écrite à la première personne nous permet de nous identifier facilement au personnage. Les émotions sont palpables, j’ai ressenti toute sa fragilité et sa détresse.
Ce livre est court et il est bien écrit. La plume est juste et fluide. J’ai ressenti tout le vécu derrière. Avant d’entamer la lecture, je ne connaissais pas l’auteure puis je me suis documenté. Ce que j’ai appris, ne m’a pas surprise. Sans tomber dans le pathos,Charlotte Monnier a su mettre les mots et le ton pour nous faire vivre le quotidien d’une adolescente en rupture, et qui a besoin d’être aidé.
Il va y avoir un déclic,un élément déclencheur et tout va basculer pour Julie-Anne car c’est à ce moment là qu’elle prend conscience de l’atrocité qu’elle fait vivre à ses proches et à elle-même. ( Je vous laisse le soin de le découvrir) J’ai été touchée par le réalisme du personnage qui a la volonté d’aller mieux et de reprendre sa vie en main malgré ses doutes.
C’est un long processus qui va commencer alors pour elle, pour atteindre ces fameux 7 kg, synonyme de retour à la vie normale. Ce combat, elle ne le livrera pas seule. Elle va rencontrer des petites étoiles pendant tout son parcours, qui vont lui permettre d’avancer, d’aller mieux car c’est quand même ça le plus important. Un combat qui va être long mais enrichissant par les expériences vécues des uns et des autres. Le personnel médical n’est pas en reste; il réalise un travail exemplaire et exceptionnel auprès de ces jeunes en marge de la société, qui n’ont plus goût à rien et je leur lève mon chapeau. Tout ceci est fait dans un climat de bienveillance et de respect.
Ce livre est une ode à la vie, avec un beau message d’espoir. C’est un livre magnifique et bouleversant à découvrir. Je suis juste un peu déçu par la fin qui me laisse un goût d’inachevé. C’est une fin ouverte qui laisse au lecteur la possibilité d’imaginer la fin qu’il souhaite, personnellement j’aurais aimé que l’auteure me livre la sienne.
Ce livre est une belle découverte et je le recommande fortement à un public adolescent souvent mal dans sa peau et incompris. « La vie vaut la peine d’être vécue ».
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