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Charlotte Gabris

Charlotte Gabris
Charlotte Gabris est comédienne et dramaturge. Elle a notamment écrit, en 2017, la pièce de théâtre Merci pour le bruit. Déjeuner en paix est son premier roman.

Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « Déjeuner en paix » de Charlotte Gabris aux éditions Cherche Midi

    Corinne sur Déjeuner en paix de Charlotte Gabris

    Je ne sais plus ce qui m’a poussée à lire ce roman. L’auteure ? Le quatrième de couverture ? Peut-être. Une envie de fraîcheur et d’humour ? Certainement.

    Il s’agit d’amusants monologues de deux jeunes femmes très différentes qui se retrouvent seules à la terrasse d’un café et qui...
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    Je ne sais plus ce qui m’a poussée à lire ce roman. L’auteure ? Le quatrième de couverture ? Peut-être. Une envie de fraîcheur et d’humour ? Certainement.

    Il s’agit d’amusants monologues de deux jeunes femmes très différentes qui se retrouvent seules à la terrasse d’un café et qui s’observent.

    Très drôle parce que je me suis retrouvée, par moment, un peu dans chacune d’elles. Pour ne rien gâcher, le final est réussi.

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    Couverture du livre « Déjeuner en paix » de Charlotte Gabris aux éditions Cherche Midi

    hanae sur Déjeuner en paix de Charlotte Gabris

    chronique issue de :

    https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/08/13/dejeuner-en-paix-charlotte-gabris/

    Déjeuner en paix : pour vous, qu’est-ce que ça signifie ? Imaginez-vous en terrasse, seul, à l’heure du déjeuner. On est à Paris, ça grouille de vie autour de vous : cliquetis des...
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    chronique issue de :

    https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/08/13/dejeuner-en-paix-charlotte-gabris/

    Déjeuner en paix : pour vous, qu’est-ce que ça signifie ? Imaginez-vous en terrasse, seul, à l’heure du déjeuner. On est à Paris, ça grouille de vie autour de vous : cliquetis des plats, brouhaha des conversations, commandes, flirt anodin des serveurs (convention parisienne qui n’enchante ni le serveur ni le consommateur mais tacitement imposé pour obtenir une commande).
    Que faites-vous ?
    Vous sentez-vous bien, avec vous-même ? Profitez-vous du moment seul sans être envahi par les autres ? Ou observez-vous ? La foule ? Les plats ? Les autres qui déjeunent, l’autre qui vous fait perdre confiance ?

    C’est ce que font Stéphanie et Sophie, attablées seules en terrasse d’un café parisien. La première c’est la Parisienne. Elle me reprendrait certainement pour corriger qu’elle n’est pas seule car elle attend son amoureux. Désinvolte, un brin odieuse, elle possède tous les codes, et rayonne d’une classe dont elle n’a aucune conscience. C’est du moins ce que pense la deuxième, la Provinciale, stagiaire à la capitale, elle, a dû se battre pour obtenir sa place en terrasse. C’est « la fille aux escargots », baptisée Solenne par sa voisine, qui rêverait d’être une Sophia et admire avec aigreur la perfection et l’assurance de l’autre.

    Si vous m’aviez dit qu’un décor de terrasse avec pour point de départ des escargots et un verre de rouge suffiraient à me transporter !
    J’ai ri aux éclats. Les deux femmes se jaugent et se jugent et les monologues intérieurs sont jubilatoires. Bien que parisienne, je me suis reconnue dans les deux femmes, j’y ai vu ce que j’aime, ce que je déteste, chez moi ou chez les autres, ce qui me fascine ou ce que j’aimerais être.

    Tour à tour envieuses ou prétentieuses, leurs pensées grossières et sans vergogne sont un rempart qui les protège.
    De quoi me direz-vous ? De la peur d’être elles-mêmes. C’est un bouclier qui révèle leur manque d’estime et d’assurance.

    Car si ce livre est une bouffée de rire, il amène aussi à réfléchir.
    Le duel est cruel et sans trêve.
    Au départ, j’ai été surprise par cette rivalité. Moi aussi je reluque mais sans haïr le monde, au contraire, j’adore l’observer.
    Bien-sûr, je suis humaine, je doute. Certains jours je me sens belle, d’autre moche, parfois intelligente ou bête, audacieuse ou friable. Mais je ne jalouse pas mon(ma) voisin(e) de table car je crois dur comme fer en l’adage « l’herbe semble toujours plus verte chez le voisin ».
    Se comparer aux autres, est le meilleur moyen d’être malheureux. Il faut d’abord s’estimer et s’aimer pour accepter la concurrence. Ne dit-on pas que comparer c’est déjà ne plus aimer ?
    Petite parenthèse que je tourne à ma sauce : Kundera disait que la vie se rapproche d’une esquisse, que ce mot est même mal choisi car « une esquisse est toujours l’ébauche de quelque chose, la préparation d’un tableau, tandis que l’esquisse qu’est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau ». Pourquoi donc comparer des esquisses entre elles ? Elles sont incomplètes et ont encore tout à prouver.

    Si je ne compare pas avec aigreur, j’aime observer les Hommes et encore plus les Femmes. J’adore Paris pour ça, car on y observe tout. La mode bat son plein, le sophistiqué côtoie le désinvolte, le coiffé décoiffé fait concurrence au chignon structuré, de l’ultra fardé au no make-up, de la french manucure aux ongles rongés : tout s’observe avec curiosité, stupéfaction ou délectation.

    Ces exemples sont très physiques et très féminins parce qu’un corps de femme m’attire plus qu’un corps d’homme. Peut-être parce qu’il me touche plus ou peut-être parce que, comme le souligne le livre de C. Gabris, ce physique est complexe et complexé. Les femmes ont un physique et une attitude liés à l’autre, au regard que la société pose sur elles, à ce qu’elles veulent être, ce qu’elles doivent être, ce qu’elles s’interdisent de faire, ce qu’elles observent et ce qui les influencent.

    Chers Hommes, je vous aime énormément, je sais que nous ne sommes pas les seules à subir certains dictats de la Société, mais si on les dénombre, notre balance sera bien plus pleine que la vôtre.

    Finalement, par le biais de cette rivalité, le livre diffuse un message bienveillant : cesser d’être amer les uns envers les autres et aussi avec soi-même. Comparer c’est se critiquer, jalouser c’est se maltraiter.

    Alors Femmes ou Hommes, soyez moins dur vis-à-vis des autres et de vous-même. Commandez un beaujolais, une sizaine d’escargots de bourgogne et fredonnez la mélodie de Stephan Eicher en sauçant la graisse de la sauce à l’ail.

    « Il y en a plein, des femmes qui se disent féministes, mais qui n’aiment pas leurs congénères… Une femme qui se dit féministe et qui parle mal à sa stagiaire, qui en jalouse d’autres plus belles et plus jeunes qu’elle, qui se sent en rivalité permanente, qui critique le physique de ses semblables, qui les juge, qui les snobe, n’est pas féministe. Les femmes qui se disent féministes et qui n’aiment pas les femmes, ça ne devrait pas exister. C’est tellement absurde, triste et paradoxal, un peu comme un boucher végétarien, ou un libraire qui ne sait pas lire. »

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    Couverture du livre « Déjeuner en paix » de Charlotte Gabris aux éditions Cherche Midi

    dubonheurdelire sur Déjeuner en paix de Charlotte Gabris

    Impossible de ne pas avoir en tête la chanson de Stephan Eicher en découvrant ce titre !


    Un titre attirant, une couverture girly et on découvre dès les premières pages de ce récit deux femmes à la terrasse d’un café. Elles se jaugent, se regardent du coin de l’oeil, se jugent entre envie et...
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    Impossible de ne pas avoir en tête la chanson de Stephan Eicher en découvrant ce titre !


    Un titre attirant, une couverture girly et on découvre dès les premières pages de ce récit deux femmes à la terrasse d’un café. Elles se jaugent, se regardent du coin de l’oeil, se jugent entre envie et mépris. La parisienne méprise la provinciale et la provinciale envie la parisienne et nous, nous plongeons dans les méandres de la psychologie féminine.

    Difficile en tant que lectrice de ne pas se reconnaître dans l’une ou l’autre de ces femmes, dans leurs mots et leurs attitudes. Déjeuner en paix est une sorte de miroir tendu aux lectrices et ce roman est pour la gente masculine une sorte de « guide de la psychologie féminine » même si messieurs ne vous y trompez pas, vous ne pourrez jamais comprendre les femmes !

    Ironie, humour, ton grinçant sont au rendez vous de ce déjeuner qui n’en finira pas de vous surprendre… !

    En résumé : lecteur, lectrice, n’hésitez pas à prendre un déjeuner en paix avec Charlotte Gabris.

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    Couverture du livre « Déjeuner en paix » de Charlotte Gabris aux éditions Cherche Midi

    Henri-Charles Dahlem sur Déjeuner en paix de Charlotte Gabris

    Charlotte Gabris imagine les réflexions de deux femmes qui se trouvent par hasard à la terrasse d’un restaurant parisien. On a trouvé la Claire Bretécher du XXIe siècle!

    Commençons par avouer la chose, le petit jeu imaginé par Charlotte Gabris dans ce délicieux premier roman est l’une de mes...
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    Charlotte Gabris imagine les réflexions de deux femmes qui se trouvent par hasard à la terrasse d’un restaurant parisien. On a trouvé la Claire Bretécher du XXIe siècle!

    Commençons par avouer la chose, le petit jeu imaginé par Charlotte Gabris dans ce délicieux premier roman est l’une de mes occupations favorites. Je ne peux pas m’empêcher lorsque je suis au restaurant où au café de regarder les gens assis aux autres tables et d’essayer d’imaginer un bout de leur vie. Que celui qui ne l’a jamais fait me lance la première pierre…
    Bien entendu, il m’arrive rarement de pouvoir vérifier le bien-fondé de mes réflexions. Alors j’imagine que, comme les deux femmes assises à la terrasse de ce restaurant parisien – et dont nous allons faire la connaissance à travers leurs réflexions et jugements sur leur voisine – je dois me tromper souvent. Mais l’exercice n’en reste pas moins plaisant.
    Cela commence comme dans un sketch de Jean-Marie Bigard, avec ce dialogue aussi absurde que convenu avec le serveur: «C’est pour déjeuner? Combien de personnes?
    — Une personne.
    — Vous attendez quelqu’un?
    — Non, je suis toute seule.
    — Donc vous n’attendez personne?»
    Et voici la provinciale débarquant à Paris pour la durée d’un stage installée à la petite table en terrasse et pour laquelle elle a dû se battre, manquant de cette assurance dont elle affuble sa voisine qui elle dispose des codes. Aucun doute, c’est une Parisienne. Dans sa façon de s’habiller, de bouger, de parler au serveur. Et voilà le duel à distance lancé, avec cette pointe de jalousie qui fait vite monter la température. Mesdames qui me lisez, avouez que vous êtes beaucoup plus cruelles envers vos consœurs que nous ne le sommes entre hommes. Ce récit jouissif en apporte une nouvelle preuve et un début d’explication. Ce besoin d’entrer dans le moule, cette pression sociale qui voudrait qu’à tout moment les femmes soient belles et professionnelles, élégantes et distinguées, spirituelles et enjouées. Alors forcément, il manque toujours quelque chose à la panoplie. Et le risque est grand que soudain, d’un battement d’aile de papillon, tout s’effondre. Peut-on commander des escargots et un verre de beaujolais si on en a envie? Voilà un exemple, parmi des dizaines d’autres, des questions qui se posent durant cette pause-déjeuner et avec lesquelles nous lecteurs allons nous régaler. Autour de ce plat va d’abord se nouer la culpabilité, l’impression d’avoir franchi une limite. Impression confirmée par les réflexions de sa voisine se disant qu’avec ces escargots, elle «coche vraiment toutes les cases». Le ridicule accompli. Sauf que… Quelques minutes plus tard, le jugement a changé. La fille aux escargots, que notre Parisienne a décidé de prénommer Solenne, commence sérieusement à l’agacer. «Elle dégage une force tranquille. Solenne est une vraie beauté, elle a un profil parfait, elle ne sait pas s’habiller, mais elle n’a pas besoin de ça pour être belle. Moi, je suis déguisée, je triche sans cesse. Solenne n’a pas les codes pour mentir, les bases pour tricher, les trucs pour feinter, je crois que ça s’appelle la pureté.» Une pureté perdue pour elle qui, on le découvrira quelques lignes plus loin, n’attend pas avec un enthousiasme débordant Étienne, «son» homme qui n’arrive pas. Quand l’une se plaint de sa solitude, l’autre se dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée…
    À l’heure du dessert, attendez-vous à une belle surprise. Mais je n’en dis pas davantage.
    Derrière le ton caustique et les piques, c’est à un vrai travail de sociologie que se livre Charlotte Gabris, dressant un catalogue raisonné des codes de la vie en société, des préjugés qui nous étouffent, mais aussi cette aspiration à l’authenticité. Il y a le même sens de l’observation de nos tics et manies que l’on peut trouver dans «Les frustrés» de Claire Bretécher, férocité et joyeusetés comprises.
    Si ce roman empêchera l’une et l’autre de déjeuner en paix, il vous fera en revanche passer un excellent moment. Pétillant et cruel, enlevé et culotté. Et si, après tout, derrière la légèreté du propos, on découvrait ce beau message subliminal: allez-y, acceptez-vous dans votre originalité et votre authenticité, vivez avec vos contradictions et votre fragilité!
    https://urlz.fr/cWYa

Bibliographie de Charlotte Gabris (1)

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