Quel polar lire pour assouvir vos envies d'ailleurs ?
A l’occasion du festival Quais du polar, nous sommes allés rencontrer Francis dans sa librairie Le bal des ardents à Lyon et nous lui avons demandé ses suggestions de romans policier ou thrillers. Pourquoi Lyon ? Parce que nous y avons découvert un...
Anthony, un de nos fidèles lecteurs, a rencontré Caryl Férey à Lyon, pendant le Festival Quais du polar, pour la sortie de Condor, édité chez Série noire, Gallimard. Caryl Férey est un auteur qui aime les pays dont il parle, Afrique du...
Quel polar lire pour assouvir vos envies d'ailleurs ?
Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
Merci à Jean-Paul pour ses impressions, ses rencontres, ses Correspondances
Les polars incontournables de vos vacances
Un assassinat dans son village natal ne peut qu’induire curiosité et enquête de la part d’un écrivain de polars.
Caryl Ferey apprend la nouvelle de l’assassinat puis, un mois plus tard, celle de la découverte du corps d’une jeune mère de famille, mariée, quatre enfants. Le mari serait l’assassin. Le fait que ceci ait eu lieu dans son village natal a éveillé la curiosité de ce globe trotter, d’autant que les thriller c’est ce qu’il maitrise à mes yeux.
J’aime la simplicité, le côté un peu rugueux de cet écrivain. Mais j’apprécie surtout son authentique humilité. Ses interviews comme ses participations aux émissions littéraires m’ont fait l’apprécier ; ses livres pareillement. Les premiers que j’ai lu de lui étaient sociétalement plus rudes, révélant des pans entiers de contrées où la loi de la jungle prime, où le sordide est habituel, presque normal. Ses derniers livres se sont « adoucis », comme lissés par l’envie de regarder vers un monde un peu moins moche, disons un peu plus « récupérable ». Okavango dénonçait des situations animales terribles, inacceptables mais semblait aborder un thème que l’humanité pouvait régler .. si tout du moins elle le voulait. Régler le problème Mapuche m’avait semblé hors de portée puisqu’une grande partie de la civilisation dépeinte fonctionnait ainsi depuis bien longtemps.
Ici nous ne sommes plus dans ce qu’on appelle un etho-polar, il y est question de retour dans sa ville natale. Pour qui l’a-t-il écrit ? Pour lui ? Parce qu’il devait remettre un livre à son éditeur ? En tout cas il ne fera pas partie de ses réussites. Il ne nous emmène nulle part. Il y parle de tout et de rien. L’histoire est certes simple mais n’aurait-il pas pu l’élever vers une analyse plus subtile ou plus personnelle, car de la personnalité vous en avez monsieur Ferey. Alors zut de zut ! Où est-elle passée ?
Dommage Caryl que vous n’ayez pas continué de me séduire par ce regard sur les hommes que j’appréciais. Ce ne sera probablement qu'un petit coup de mou avant que vous ne rebondissiez en nous embarquant vers un coin du globe qui mérite qu’on le regarde, qu’on en apprenne toute l’authenticité. J’avais adoré vous accompagner en Afrique du Sud, au Chili, en Argentine. J’attendrai cet éveil.
Citation :
« ‘’On essaie toujours d’humaniser la victime’’, m’avaient dit les faits diverses. Qu’ai-je donc à ajouter ? Je ne connaissais pas Magali Blandin, mais j’aurais pu danser le rock avec elle, puisqu’elle aimait ça, on aurait pu se retrouver à un concert de Massive Attack, puisque je les écoute en écrivant ces lignes, pur hasard qui va à ses goûts musicaux, Magali du genre pétillante d’après-guerres ses proches, à prendre sa vie à pleines mains de crainte qu’on la dépossède une quadragénaire simple et moderne en somme, avec qui on partage une raclette ou un cocktail mais qui ne dansera plus, qui ne rira plus.
Ça suffit à son malheur. Et si Magali est anonyme, c’est qu’elle est toutes les femmes. »
Fervente lectrice de cet auteur je me suis empressée d'acheter "Magali".
Et bien il m'en coûte mais je dois l'avouer je suis déçue. Caryl Ferey part d'un fait divers qui s'est déroulé dans son village d'enfance. Lorsqu'on lit le résumé le féminicide est mis en avant. Mais il faut lire un bon bout avant qu'il n'aborde le sujet réellement, et encore de manière superficielle. Il aurait mieux fait de dire que c'était une autobiographie. Aucun rythme, sauf celui de ses conquêtes à l'adolescence, le livre est aussi ennuyeux que pouvait l'être la vie au village.
Bref je n'ai pas apprécié
Caryl Férey choisit un fait divers dans le petit village de son enfance pour se raconter. Ainsi, Le meurtre de Magali Blandin qui eut lieu le 11 février 2021 lui sert de prétexte pour parler de lui, de notre époque et de la nostalgie de son enfance et sa coupe de cheveux de sa jeunesse !
Difficile pour un écrivain aussi pudique que prolixe de s’épancher sur son enfance, sa famille et les considérations sur le monde qui passe ! Alors, Caryl Férey s’attache à enquêter sur un féminicide qui s’est passé dans son village d’enfance. Ainsi, le lecteur apprend la raison d’un prénom aussi particulier.
Caryl Férey se met en quête, comme il le fait lorsqu’il part au bout du monde, pour découvrir un nouveau lieu, une nouvelle intrigue, et écrire un nouveau roman noir.
Seulement, après avoir retrouvé le chemin de son village, force pour lui de constater que personne ne connaît la victime, ni son assassin. Son village est surtout bouleversé par son prêtre, mis en examen pour viol aggravé sur mineur !
Malgré ses efforts, l’enquête piétine. Alors, Caryl Férey raconte ses premiers émois d’adolescent et d’autres au » club des filles ». Heureusement, son enquête s’étayera avec la fait-diversière du journal Ouest-France et vers la fin, l’avocat du coupable.
Question exotisme, Caryl Ferey nomment ses personnages avec des prénoms empruntés à une tribu d’Indiens : Pharma Stoïque, Cheval de fer, Épi de blé, Girafe tranquille et son éditrice s’appelant Poupée de sang. Tous sont aussi succulents les uns les autres, comme un clin d’œil complice avec son lecteur.
À la fin, le lecteur constate que Magali raconte l’histoire d’un crime sordide. Certes, un féminicide, mais particulièrement pervers ou inconscient.
Concernant son autobiographie qui n’en est pas vraiment une, Caryl Férey révèle, bien évidemment, une jeunesse en fait assez banale, où la lecture, puis l’écriture, tient une place importante.
Seulement, n’abandonnant pas son personnage de bad boy, ou de Punk sur le retour, Caryl Férey se décrit surtout comme un solitaire préférant les cours par correspondance plutôt que les classes surchauffées. Mais, de toute façon, à la manière de son Bowie adoré, il se garde bien de se répandre, conservant l’élégance de son idole lorsque ça concerne sa vie privée.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/25/caryl-ferey-magali-rl2024/
Dans son nouveau livre « Magali », Caryl Ferey s’éloigne de ses polars pour aborder un sujet intime et tragique : le féminicide de Magali Blandin en Bretagne.
Ce drame n’est pas juste un fait divers, mais un événement bouleversant qui devient, sous sa plume, une réflexion sur les violences faites aux femmes.
Avec sincérité, Ferey refuse de réduire Magali à un simple chiffre parmi les statistiques des féminicides. Il nous rappelle que, malgré le mouvement MeToo, ces crimes continuent presque chaque jour.
Cette lecture m’a profondément touchée. « Magali » est un livre bouleversant et important, qui, sans être révolutionnaire, est essentiel pour rappeler ces drames trop souvent oubliés.
Court, fluide, et accessible, il est porté par l’engagement sincère de Ferey, un point à souligner.
Si vous cherchez un livre à la fois émouvant et réfléchi sur un sujet crucial, je vous recommande vivement « Magali ».
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
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