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Carole Hanna

Carole Hanna

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Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Comme une mule qui apporte une glace au soleil » de Carole Hanna et Sarah Ladipo Manyika aux éditions La Croisee

    Zabouille sur Comme une mule qui apporte une glace au soleil de Carole Hanna - Sarah Ladipo Manyika

    J’ai rencontré une nouvelle amie littéraire, comme j’ai été triste de la quitter en tournant la dernière page de ce sublime roman coup de coeur.
    Mais qui est donc Morayo ? Ce petit bout de femme, d’origine nigériane, est sur le point de fêter ses 75 ans. Elle habite à San Francisco, loin de ses...
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    J’ai rencontré une nouvelle amie littéraire, comme j’ai été triste de la quitter en tournant la dernière page de ce sublime roman coup de coeur.
    Mais qui est donc Morayo ? Ce petit bout de femme, d’origine nigériane, est sur le point de fêter ses 75 ans. Elle habite à San Francisco, loin de ses racines, mais elle chérie ce lieu de vie. Au volant de sa Porsche vintage, elle n’hésite pas à faire rugir son moteur. Étonnante n’est ce pas ? Elle n’a pas fini de vous surprendre…
    Elle a ses habitudes et ses habitués, comme par exemple son facteur dont elle provoque les visites.
    « Rien d’étonnant à ce que ma boîte aux lettres soit pleine. Je n’y touche pas ces temps-ci parce que j’aime bien quand Li Wei passe me voir. »
    Elle a ses petits rituels pour rompre sa solitude.
    « j’achète du pain et je m’attarde un peu au cas où une connaissance débarquerait. »
    Elle est férue de littérature, d’ailleurs elle prête une attention toute particulière au mode de classement de ses livres.
    « je ne range plus mes livres par ordre alphabétique,… Ils sont maintenant classés par personnages. Je rapproche ceux, qui, selon moi, doivent se parler. »
    A chaque chapitre de ce livre, on rencontre quelqu’un, parce que Morayo est une personne qui prête attention aux autres. Même les moins visibles. Ceux que les autres ne voient pas. Elle, elle s’arrête, elle leur demande comment ça va. Alors eux, à leur tour, ils se souviennent et nous parlent d’elle. Comment l’oublier.
    Et puis un jour, un accident va la mener à l’hôpital… mais rien n’y sera fini… Au détour de ces couloirs et autres salles communes, Morayo continue à marquer les esprits, y compris le mien.
    Quel plaisir de faire sa connaissance. Surtout, quand vous lirez ce petit bijou, prenez votre temps. Sa fin fut pour moi un déchirement. Morayo, restez comme vous êtes, ne changez rien, c’est comme ça qu’on vous aime !! Votre histoire, mon coup de coeur !

    https://littelecture.wordpress.com/2020/07/19/comme-une-mule-qui-apporte-une-glace-au-soleil-de-sarah-lapido-manyik/

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    Couverture du livre « Comme une mule qui apporte une glace au soleil » de Carole Hanna et Sarah Ladipo Manyika aux éditions La Croisee

    Christine Faura sur Comme une mule qui apporte une glace au soleil de Carole Hanna - Sarah Ladipo Manyika

    Morayo est d’origine Nigériane, comme l’auteure de ce court roman qui donne envie de prendre le premier avion pour l’Afrique ou pour l’Inde.

    San Francisco. A l’aube de son soixante-quinzième anniversaire, Morayo, ancienne professeure de littérature, amoureuse des livres et des voitures, se...
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    Morayo est d’origine Nigériane, comme l’auteure de ce court roman qui donne envie de prendre le premier avion pour l’Afrique ou pour l’Inde.

    San Francisco. A l’aube de son soixante-quinzième anniversaire, Morayo, ancienne professeure de littérature, amoureuse des livres et des voitures, se casse une hanche et doit aller dans un hôpital puis en maison de rééducation.
    Moments très difficiles pour cette femme toujours dans l’action, qui ne se voit vieillir qu’en revenant sur les grands moments de sa vie.
    Mais ce serait réducteur de ne parler que de Morayo. Car on croise dans ce livre divers personnages qui mettent en exergue la condition des Noirs vis-à-vis des Blancs, ou les différences de classes sociales : Reggie, qui a épousé Pearl qui perd la raison, Sunshine et sa famille les protégés de Morayo, Toussaint le cuisinier avec qui Morayo évoque les recettes de l’Afrique, Bella l’infirmière qui lui remonte le moral, la jeune SDF qu’elle croise avant sa chute et après sa rééducation.
    On entre ainsi dans les pensées de Morayo, on revit avec elle ses moments de joie et de peines, comme on suit également le fil des pensées des autres personnages.

    Morayo évoque subtilement le poids de certaines traditions, son mari s’étant bien gardé de lui dire qu’il avait déjà une épouse, par exemple. Elle parle de ses voyages avec lui, l’ambassadeur qui n’a pas su comprendre son envie d’écrire, ce qui a provoqué leur rupture. Elle parle de sa future perte d’autonomie due à sa vue qui se dégrade, la peur de ne plus pouvoir conduire elle-même sa chère voiture.

    Le lecteur s’attache aisément à cette vieille dame très vivante, fantasque, coquette, à qui la solitude commence également à peser. C’est pour cela d’ailleurs, et j’ai trouvé cette idée très jolie, qu’elle laisse sa boîte aux lettres pleine... pour que le facteur Li-Wei monte jusqu’à elle lui apporter son courrier et discuter un moment. Son imagination fertile lui permet également de transposer les personnages de ses romans préférés dans d’autres scènes et de leur assurer des fins différentes.

    Un roman qui provoque de nombreuses réflexions sur le sens de la vie, sur le sort des personnes âgées qui sont bien dans leur esprit mais que leur corps trahit, sur le soutien qui peut leur être apporté, sur la difficulté d’être un aidant. Mais également une jolie idée de la transmission possible de tant d’histoires et d’expériences par des personnes dont le vécu s’est avéré exceptionnel.

    Un très joli moment de lecture.

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