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La nouvelle maison d’édition Agullo confirme avec Spada de Bogdan Teodorescu, une ligne éditoriale qui s’annonce engagée et courageuse. Du rythme et de l’action, en route pour un voyage à la découverte des méandres de la société roumaine et des relations politico-judiciaires qui ont cours dans ce pays!
Contrairement à ce que le début du livre pourrait laisser à penser, il ne s’agit pas d’un pur roman policier. Le thème de départ est certes une enquête policière sur la recherche d’un tueur en série qui sévit parmi la communauté Roms. La recherche de cet assassin se révèle vite secondaire, et est surtout le prétexte d’une description des relations médiatico-politico-judiciaires, et du sytème politique roumains. Chacun, police, justice gouvernement, opposition, et journalistes, se positionne dans cette affaire, par intérêt individuel, avec pour objectif d’approcher, décrocher ou conserver le pouvoir. On est bien loin des préoccupations d’intérêt national ou social, ou de tentative de traiter le sujet de la cohabitation sensible entre Roms et roumains.
Fable certes de politique-fiction, assez tragique, Spada a, à de nombreux moments, des airs très réalistes.
Livre sans complaisance, empreint de cynisme, cet auteur maîtrise manifestement son sujet : journaliste, professeur, il a également occupé des fonctions dans des ministères roumains. Une lecture prenante et intéressante, et une maison d’édition à suivre !
https://accrochelivres.wordpress.com/2017/07/06/spada-bogdan-teodorescu/
A Bucarest, un climat de peur s’installe suite aux assassinats de plusieurs tziganes, (communauté minoritaire de Roumanie). Très vite, la police découvre que toutes ces personnes ont un casier judiciaire. Qui a pu commettre ces meurtres sordides et dans quel intérêt ?
Le sérial killer est surnommé « le poignard » et le pouvoir en place semble bien incapable de résoudre cette enquête. La délinquance augmente dans le pays et des conflits interethniques entre roumains et roms éclatent.
Bogdan Teodorescu dans ce roman noir politique traite des dirigeants politiques corrompus qui sont prêts à tous les coups bas et toutes les alliances pour être réélus. Il raconte la façon dont le parti de l’union nationale profite de cette peur pour faire croire qu’il y a de l’insécurité dans les rues à cause des communautés minoritaires. Quant aux journalistes, ils ne sont pas en reste. Ils cherchent à faire la une, coûte que coûte pour se faire connaître, quitte à accepter des pots de vin et à participer à la montée de la peur dans le pays, en étant instrumentaliser par les candidats ou en jouant leur jeu.
Ce livre est très intéressant car il nous interroge et nous invite à faire des parallèles avec la France.
Ce n’est pas l’enquête qui est développée dans ce livre mais l’analyse du fonctionnement des médias et des politiques à travers un fait divers qui cristallise toutes les tensions.
La plume de l’auteur est d’une grande qualité, c’est un roman passionnant et réaliste qui nous fait découvrir l’envers du système médiatico-politique.
J’avais beaucoup apprécié « Le blues de la harpie » de Joe Meno édité chez la toute jeune maison d’édition "Agullo" qui déniche des auteurs qui méritent d’être mis en avant.
Et cela se confirme avec « Spada ».
Les éditions Agullo sont toutes jeunes, nées en mai de cette année. Elles ont commencé avec deux romans noirs dont celui-ci, Spada. Beau livre, couverture soignée et très réussie -pensez-vous, même le bandeau que d'habitude je jette à peine le livre en ma possession, cette fois-ci, je l'ai gardé- et mise en page de belle qualité, l'objet est donc déjà un succès. Le contenu maintenant. Eh bien, il est à l'avenant de l'objet, réussi lui aussi. Bogdan Teodorescu n'écrit pas ce polar sous l'angle de l'enquêteur qui va chercher des indices, travailler sérieusement et méticuleusement pour trouver la moindre piste, non, pas du tout, il écrit son roman sous deux angles : ceux des dirigeants politiques et ceux des journalistes. Autant vous dire que ces deux mondes qui se croisent, se côtoient voire plus si affinités et souvent affinités il y a -ou s'il n'y a pas, on peut alors parler d'inimitié voire de haine qui lient tout autant les protagonistes- sont un véritable panier de crabes. C'est à celui qui pincera le plus fort, qui ira le plus loin pour obtenir pouvoir et reconnaissance. Un roman de politique-fiction sur base de tueur en série qui décrit des mondes où tout est permis même -et surtout- la trahison. Tous les coups sont bons pourvu qu'ils rapportent, même les plus sordides. Certains n'hésiteront pas à faire monter la haine entre Roumains et Tziganes, quitte à déclencher des heurts violents et la remontée des bas instincts de racisme, xénophobie et de communautarisme. Tout fait est montré, décrit, exagéré et tourne en boucle dans les journaux et télévision : "Avec lui, c'est toute la presse du jour qui accorde une large place aux incidents d'hier au centre de la capitale. Pour ne citer que quelques titres : Sang et violence à Bucarest ; La Roumanie en guerre civile : les Tziganes attaquent un supermarché dans le centre de la capitale ; La police est arrivée comme d'habitude pour compter les cadavres ; Comme au Moyen Âge, les employés d'un supermarché se défendent l'arme à la main contre des bandes d'agresseurs ; Explosion de violence au centre de Bucarest ; L'axe de la violence Constantsa-Movilà-Bucarest ; Maricel Iovista défend un supermarché contre les Tziganes. Et nous, qui nous défend ?" (p.190)
Bogdan Teodorescu montre les rôles de chacun, celui des politiques qui veulent être réélus ou qui veulent la place de l'autre et donc prêts aux alliances avec leurs ennemis d'hier, pas forcément pour le bien du pays, même si cette notion entre en jeu dans l'esprit de certains. Ceux du parti de l'Union Nationale qui profitent de chaque incident mettant en cause un Rom pour parler de patriotisme et de la Roumanie aux Roumains (remplacez Rom par Immigré -Maghrébin est encore mieux- La Roumanie aux Roumains par La France aux Français et Union Nationale par Front National et vous verrez que la montée des extrêmes se base partout sur les mêmes peurs et haines). Chaque homme politique est soucieux de sa place, de sa réélection éventuelle et de sa place dans les sondages, il cherche donc avant tout à éliminer les autres, puisque maintenant, aucun n'est élu sur un programme, des idées, une vision pour son pays mais uniquement en opposition à celui -ou ceux- qu'on ne peut plus voir. C'est sans doute un détail mais ça change tout : le seul but, ne pas décevoir pour se maintenir, et donc lorsque les événements se corsent eh bien chacun tire la couverture à soi.
Les journalistes ne sont pas en reste, cherchant le sensationnel, ce qui fera exploser les ventes et parler d'eux. Collusions, accointances ou même carrément collaborations voire chantages et/ou pots-de-vins sont donc courants pour ne pas dire plus. Ce sont eux qui jouent sur les peurs et les fantasmes du peuple.
Extrêmement bien maîtrisé et mené, Spada est un roman qui pose question sur notre monde actuel. Bogdan Teodorescu analyse et décortique le monde politico-médiatique -et vice-versa. Il a la bonne idée de ne pas verser dans le "tous pourris" qui n'aurait fait que rendre son livre exagéré et ridicule. Même s'il n'y a pas d'enquête à proprement parler, Spada est passionnant, il se lit avec enthousiasme et intérêt grandissant de page en page et même l'abondance de personnages ne nuit pas -trop- à la bonne compréhension du texte.
Un exercice brillant. Une maison d'édition à découvrir, que je retrouverai avec un énorme plaisir pour un autre titre dont je parlerai bientôt.
À Bucarest règne un climat d'insécurité, des Tziganes opérant en dehors des lois sont retrouvés assassinés. Un sérial Killer baptisé POIGNARD joue les justiciers.
" Depuis plusieurs mois, un homme a dégainé un poignard pour faire ce qu'il croit être juste. Pour corriger ce qu'il croit être injuste."
Le pouvoir actuel se montre incapable de faire face. La délinquance augmente de façon inquiétante, et la population souffre. (En France? Non,non...En Roumanie.)
"Il y a plus de pauvreté dans nos maisons et plus d'insécurité dans nos rues."
Les journalistes ne sont pas en reste, les coups bas pleuvent de tous cotés. Trahison et rébellion, entrainent un conflit social et ethnique. Une animosité divise les Roms et les Roumains.
"Le bruit et la fureur reprennent dans une population étonnée et indifférente, attentive aux détails mais se désintéressant de tout, inquiète pour le lendemain, dégoutée d'hier et lasse d'aujourd'hui ..."
Un sacré panier de crabes que nous offre Bogdan Teodorescu (journaliste, professeur, écrivain) avec ce roman de politique-fiction. La Roumanie en toile de fond, un sujet plutôt universel assez brulant qui en insurgera certains et plaira à d'autres.
Un roman qui te permet d'en savoir un peu plus, toi qui déteste les informations télévisées et la politique.
Autre pays, autre écrivain, autre sujet, les Éditions Agullo sortent des sentiers battus, et nous proposent un second roman au style nerveux et engagé.
Un roman qui tient ses promesses, faut juste aimer la politique, mais la qualité de l'écriture et de l'histoire vous fera oublier ce coté un peu assommant.
Un lecture que j'ai apprécié, un auteur que je suivrai très certainement et une maison d'édition adoptée.
"Le Poignard a eu du courage ...Je vous dis que c'est le seul moyen de nettoyer la Roumanie!"
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