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L’Allemagne, Kaspar Wettner libraire à Berlin, trouve sa femme Birgit morte dans la salle de bains. Marié depuis 1969, il l’avait aidé à quitter la RDA en 1965. Si bien qu’il se sent seul, et supporte sa timidité avec son alcoolisme, sa dépression et surtout sa culpabilité. En effet, il découvre un texte de Birgit dans sa chambre. Un pan entier de sa vie qu’il a toujours ignoré et d’un secret qu’elle n’a jamais voulu lui dévoiler : l’abandon de sa fille Svenja en RDA, sous le prétexte de rechercher le bonheur et ce au détriment de sa fille ! Dès lors Kaspar cherche par tous les moyens de découvrir ou celle-ci demeure ; il mène de longues investigations qui lui permettrons de la trouver ; elle et sa fille Sigrun. Il découvre enfin Svenja mariée à un néo-nazi, dans une région de l’ex RDA.
Björn Renger, l’archétype d’un fanatique de l’extrême droite, adepte d’une communauté völkisch dans la campagne mais surtout incroyablement raciste et négationniste. Des adeptes, notamment : de Rudolf Hess, d’Irma Grese « la hyène d’Auschwitz » et de Friedrich-Wilhelm Krüger « pogrom en Pologne », et guère surprenant Sigrun partage entièrement ces idées fascistes, par exemple : elle redoute l’invasion des musulmans sur le territoire, elle présente le journal d’Anne Frank comme un mensonge éhonté et lui suggère de lire : « La vérité sur le journal d’Anne Franck », et lors de la visite, avec kaspar, au camp de Ravensbrück, perdure dans son déni total des événements passés !
Sur la chapitre des relations avec Svenja et son mari, l’incompréhension règne, la petite-fille ne manque pas de réparties, et de même elle marque souvent son désaccord avec son grand-père, que se soit dans les commentaires de livres ou dans le domaine de la musique, car elle est douée pour le piano et joue que des compositeurs allemands, bien sûr. En effet Björn, homme fier, autoritaire et obnubilé par l’argent a accepté, via des virements de fonds, d’autoriser Sigrun à passer des vacances chez Kaspar. Qui en profite d’ailleurs pour ouvrir le raisonnement de Sigrun sur la vie contemporaine et lui tenter de lui faire admettre le schéma borné de ses parents.
La petite-fille aborde le sujet délicat de la chute du mur de Berlin (novembre 1989), de l’inquiétude de la réunification pour les habitants des deux parties, de l’immense attrait de la société de consommation de l’Ouest par celui timoré de l’Est et de la liberté de communication et d’expression (opposition à la surveillance de la Stasi). Bernhard Schlink relate les sentiments des différents personnages avec finesse et aborde les inévitables attentes et déceptions tels que nous les connaissons dans la société actuelle. D’aucuns pourront trouver ce roman parsemé de poncifs, mais si j’ai trouvé quelques longueurs dans la première partie, un changement radical s’opère dès la participation de la petite-fille, à la fois dans son milieu social et dans sa découverte du monde proposés par son grand-père : va-t-elle réussir à modifier son comportement intellectuel, s’offrir et s’ouvrir aux multiples suggestions de trouver seule sa voie et son avenir.
C’est en lisant les carnets de Birgit qui vient de mourir (sur la demande insistante de son éditeur) que Kaspar va découvrir une brutale réalité : sa femme avait abandonné son bébé en 1964 (une petite fille) avant de le rejoindre. Et c’est Paula, l’amie d’enfance de Birgit qui lui en dira plus sur la fille (Svenja) et la petite fille (Sigrun) de la défunte …
Kaspar, qui n’a jamais eu le plaisir d’être père se rêve déjà grand-père mais une mauvaise surprise l’attend devant l’éducation reçue par Sigrun, dont le père (Björn) est un néo-nazi.
Une belle histoire, fort instructive pour qui ne connait pas l’Allemagne avant une inespérée réunification en 1989 avec la chute du mur. Une intrigue où il est également question de la découverte puis de l’amour de la musique (et des compositeurs allemands …)
Un petit regret toutefois : le style littéraire peu « chaleureux » et par trop factuel à mon goût. J’ai probablement tort mais voilà : j’aurais aimé un tout petit « supplément d’âme » …
Un livre très riche d'enseignement ,le premier sur la vie de couple, être si proche l'un de l'autre et découvrir des secrets au décès de la personne , quand on y réfléchit ça fait parfois froid dans le dos! En même temps et c'est bien décrit dans le livre la force de l'amour ,tel est le cas de Kaspar qui aime au delà de tout Birgit. Il aurait pu être très fâché après elle pour plein de raisons ( ses non-dits, son alcoolisme- cette forme de nonchalance etc ) et lui par amour va à la rencontre de la vie passée de sa femme . La rencontre avec avec Svenja ( sa belle fille ) que je trouve assez effacée alors que son époux et sa doctrine néonazi est très présente et même étouffante, sans oublier Sigrun ,la fille du couple ,la petite fille par alliance de Kaspar. Cette enfant vivant dans un milieu clos à tout point de vue et qui ne demande qu'à s'ouvrir sur le monde ,Kaspar l'accompagne autant qu'il le peut et je trouve cette rencontre très touchante et magnifique ,remplie d'espoir J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce magnifique roman ,avec la vision de Birgit puis Kaspar . Je vous invite à le lire , c'est là encore une belle réussite de Bernard Schlink
Connait-on vraiment la personne qui partage notre vie ? Et peut-on encore avoir des secrets l’un pour l’autre après des années de vie commune ? Pour Kaspar, un libraire berlinois septuagénaire, c’est à la mort de Birgit, son épouse, qu’il prend la mesure de ce qu’elle lui a caché, qu’il comprend les raisons de ce profond mal-être dont elle n’a jamais réussi à se départir, qu’il mesure l’ampleur du sacrifice auquel elle a consenti pour le suivre et envisager une nouvelle vie. Après leur rencontre en 1965 à Berlin Est, elle a tout quitté pour traverser le Mur, sa famille, ses amis, mais aussi sa fille, qu’elle a abandonné à sa naissance et dont elle a tu l’existence à Kaspar, toute sa vie durant. Par amour pour elle, et par fidélité à son souvenir, lui qui n’a jamais eu d’enfants va partir à la recherche de cette belle-fille inconnue dans ce qui était la RDA. Et au-delà d’un milieu social et d’une idéologie à l’opposé de ses croyances c’est une petite fille qu’il va se découvrir, Sigrund, une adolescente qui va illuminer et bousculer sa vie jusqu’à lors morne et rangée.
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De Bernard Schlink je n’avais lu que « le liseur » et ce roman m’avait éblouie, tant par la beauté de l’histoire d’amour qu’il y découvrait que par la peinture qu’il faisait de l’histoire du nazisme en Allemagne. J’ai retrouvé ces deux éléments dans ce roman et je suis à nouveau sous le charme. Il est impossible de ne pas s’attacher à ce vieil homme. Il est touchant dans cet amour inconditionnel pour sa femme, il est émouvant dans l’affection profonde qui le lie à cette jeune fille, et on est triste pour lui de tous les renoncements qu’il doit faire pour entretenir le lien fragile qui nait entre eux. C’est tendre, c’est pudique, c’est mélancolique aussi, mais c’est très beau. J’ai été passionnée également par la peinture de la situation actuelle de ce pays que je connais finalement peu. Cette césure encore bien présente entre l’Est et l’ouest, et surtout l’incursion dans ces mouvements néonazis qui tentent de réécrire l’histoire et entretiennent un climat de haine et de rejet.
Alors on peut reprocher une approche un peu manichéenne ou angélique dans cette histoire, regretter quelques facilités dans le revirement soudain de cette jeune fille mais cela n’en reste pas moins un roman très réussi. Il nous interroge sur les liens du cœur qui parfois prévalent sur ceux du sang et il nous dit toute la complexité de ce pays encore convalescent de son histoire fracturée. Entre tendresse et mélancolie. A découvrir
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