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Piliers de bar et amateurs de bistrots du monde entier, ce livre est fait pour vous. Enfin, était fait pour vous, puisque seuls quelques revendeurs d'occasion pourront encore vous le vendre...
Infatigables voyageurs, les deux auteurs ont mis en commun leurs appétences : les mots de l'un enrichissent les photos de l'autre ; la poésie vient colorer les clichés en noir et blanc.
C'est à un tour du monde des comptoirs, insolites ou emblématiques, plus souvent populaires que huppés, que nous invitent P. Josse et B. Pouchèle. Avec un brin de nostalgie, car, hélas, une bonne partie de ceux où les auteurs sont passés (le livre a été publié en 2003) ont probablement aujourd'hui disparu.
J'y ai pour ma part retrouvé un peu de la Bretagne que j'ai connue il y a plus de quarante ans. Une époque où dans chaque bourg de quelques centaines d'habitants il y avait autour de l'église quatre ou cinq boutiques : l'épicerie, la boulangerie, la boucherie-charcuterie, la station essence, l'hôtel-restaurant... Et dans toutes il y avait un bar ! On y entrait pour acheter une tranche de jambon, des pâtes ou une baguette pour le déjeuner, et on n'en ressortait parfois que pour le dîner..
Nostalgie, nostalgie...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/13/la-nostalgie-est-derriere-le-comptoir-p-josse-et-b-pouchele-fleurus-nostalgie-nostalgie/
Un polar plein d'humour.
L'adjudant Belloc se voit ,par défaut,confier l'enquête sur le meurtre d'un évêque survenu à Guerlesquin,petite commune bretonne.A quelques mois de la retraite alors qu'il était placardisé pour ses opinions politiques ,Belloc reprend du service pour retrouver le coupable.
Bernard Pouchèle l’écrit : « Voilà ce deuxième voyage terminé, et le troisième, le grand, sera pour moi pour bientôt. » « Avant de casser ma pipe, j'ai enfin décidé de parler de moi. Ce livre, c'est mes tripes ».Cher monsieur, je viens juste de faire votre connaissance, alors, s’il vous plaît, attendez le plus longtemps possible.
C’était à ça que je pensais pendant que Pierre photographiait le billard Nicolas et ces vieux meubles pour les ranger quelque part dans son guide. Voilà encore deux vérités pour un même endroit. Ah, la différence entre l’œil qui voit et l’œil qui se souvient.
Cette phrase résume fort bien ce livre. Pierre Josse photographie les lieux insolites et Bernard Pouchèle photographie ces mêmes lieux pour en faire revivre les souvenirs, les parfums, les mots, les noms. Un qui voit et l’autre qui se souvient, quel beau tandem. Bernard Pouchèle, dans les pages blanches est dans sa jeunesse, lui l’orphelin que ses grands-parents ont dû placer à l’orphelinat à Bailleul.
J’aime également les petites phrases sarcastiques qui remettent les choses à leur place.
Parce qu’hélas et encore, un quatre d’heure d’histoire a apporté, avec un film sur les Cht’is, la vérité de la convivialité profonde des gens du Nord, leur sens du partage, de la fête. Il fait quand même manger du maroilles à Bergues, ville d’origine du vieux Bergues, un des meilleurs fromages français.
Pour le tout-venant de nos concitoyens, pour le touriste bac sans lauréat, pour le quidam lambda, le Nord et la Flandre ne sont encore, à part la gare Lille Europe, l’avant-centre belge du Losc et le Paris-Roubaix, qu’un pays noir, sinon gris, un pays gris sinon noir, un pays de friches ouvrières, de cheminées d’usines qui sont tristes d’avoir arrêté de fumer, un pays de mines fermées alors que la plupart des gens ici ont plutôt la mine ouverte.
Que de poésie dans ce petit livre, un régal, je pourrais retranscrire des phrases et des phrases.
Bernard Pouchèle, vous m’avez envoûtée et déjà sensible aux chansons de Brel, vous me donnez vraiment l’envie d’aller faire un tour des Flandres. J’ai aimé votre ton sarcastique, votre humanité, votre amour des Flandres, des gens, des paysages. Vous nous racontez votre histoire qui rejoint la grande histoire.
Un ciel bas. Un ciel flamand. Un ciel lourd comme un repas de Bruegel l’Ancien. Des nuages arrêtés mouillent les pannes d’un beffroi là-bas et éciment une cathédrale de briques rouges au loin sur la plaine noire.
On passa une petite butte et ce fut Pitgam. Pitgam, petit village des Flandres, avec sa mare en carré sur la place centrale, son église de belles briques, près d’un bois, son forgeron dont on entendait tinter l’enclume, une belle ville à vélo, la cuisse blanche dans une robe plissée se signa devant nous, puis partit dans un rire nacré.
Comme dans l’annuaire téléphonique, il y a les pages jaunes, reproduction des pages du guide des routards Nord Pas de Calais.
Parlons des photos de Pierre Josse, traitées en noir et blanc. Des photos qui se jouent des lignes horizontales ou verticales, la lumière, le ciel souvent présent…. Quant à celles des estaminets, le traitement du grain leur donne un air ancien qui leur va bien au teint et l’envie de goûter à cette bière, la «Trois-Monts »
Oui, je suis séduite. Ce livre est aussi bien fait de sa personne à l’intérieur qu’à l’extérieur. La qualité du papier, de l’impression. C’est un vrai guide pour les touristes de la poésie vivante, un réel hommage à sa région et aux gens qui y vivent, merci Bernard Pouchèle pour ce beau moment d’intimité avec vous.
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