Et attention, la bande dessinée n’est pas belge, elle est suisse !
Et attention, la bande dessinée n’est pas belge, elle est suisse !
L'autobiographie de Benoît Peeters dans un roman graphique... Une lecture très agréable à lire et originale qui retrace sa vie par le prisme de la cuisine. Bien sûr, c'est parcellaire mais très enthousiasmant car les anecdotes liées aux grands restaurants mais aussi à l'écriture sont savoureuses, surtout si, comme moi, on aime cuisiner! J'ai également beaucoup apprécié le dessin d'Aurélia Aurita qui alterne noir et blanc et couleurs mais aussi différentes tailles et formes de vignettes pour une lecture toute en surprises! Lecture à recommander pour les épicuriens gastronomes!
Leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi 27 octobre 2022.
Leçon inaugurale n°313 - Chaire de création artistique (2022-2023)
Pour l’année 2022/2023 les leçons au Collège de France de la « chaire de création artistique » (créée en 2004) ont donc été confiées au Français-(un peu Belge ?) Benoit Peeters (BP), connu notamment (mais pas que) pour sa connivence avec François Schuiten et leur série des Citées Obscures.
BP est une référence dans l’univers de la BD et a titré ses cours par « Poétique de la bande dessinée » (par référence à la « Chaire de Poétique » créée en 1937 pour / par Paul Valéry : cf d’ailleurs ses cours récemment éditées par William Marx à la « Bibliothèque des idées» de Gallimard) : « poétique » faisant référence au « faire », au « fabriquer ».
Le neuvième art … est bien un art neuf comme le titre donné par BP le souligne malicieusement (une fois).
Cette entrée au Collège de France est la confirmation d’une reconnaissance de l’importance de la BD après, en 2020, à la fois, l’élection à l’académie des Beaux-Arts de Catherine Meurisse et la décision du ministère de la culture de décréter 2020 « L’année de la BD »
BP va rappeler, en quelques touches, des étapes fondamentales (au sens de fondement) de la BD, tout en illustrant ses propres rencontres avec l’univers de la BD (Hergé et les revues des années 70 et suivantes …), tout en ouvrant certaines réflexions (notamment « l’artification » de la BD et ce qui a permis d’aller vers ce label « d’Art »).
Incidente : ayant, à très peu d’années près, l’âge de BP, en étant né en même temps qu’Astérix et Obélix » dans le journal Pilote (que BP présence comme le pivot faisant passer la BD de l’enfance à l’adolescence), j’ai retrouvé, avec émotion, des références phares de mon propre parcours dans l’univers de la BD … Pour les plus jeunes, c’est une bonne occasion se s’y plonger, d’autant que, dans cette première leçon, BP garde une expression simple et facile d’accès, privilégiant l’histoire de la BD.
C’est un plaisir que de se fondre dans ces traces que nous offre Benoit Peeters (et on peut d’ailleurs aller sur le site du Collège de France pour avoir accès aux conférences … avis aux amateurs.)
Quelques citations :
« Grâce à lui (Schuitten), j'ai compris qu'un dessin ne relevait jamais de la simple exécution d’un projet, mais qu'il devait être animé d'une véritable énergie graphique. » p 15
« Longtemps, la bande dessinée n'a même pas eu de nom, ce qui ne veut pas dire qu'elle était sans existence. Rodolphe Töpffer, en 1837, l'appelait « littérature en estampes ». .. Au début du 20e siècle, en France, prévalait les termes d' »histoire en images » et d’« illustrés ». p 25
PS : les bulles apparaissent en 1923 (1 siècle !) avec Bicot de l'américain Martin Branner
« Presque contemporaine de la naissance de la photographie, l'apparition de la bande dessinée est inséparable des mutations fondamentales subies par les images, qui deviennent non seulement reproductibles, comme l'a bien montré Walter Benjamin, mais aussi séquentielles. La bande dessinée est enfant du papier : c'est le support commun à l'auteur qui réalise ses planches et aux lecteurs qui les découvre. Son évolution est très liée à celle de l'imprimé, et particulièrement aux progrès techniques dans la reproduction des images depuis bientôt deux siècles. L'approche médiologique développé par Régis Debray lui convient donc à merveille. » pp 27-28
« Trois des caractéristiques fondamentales de la bande dessinée avaient longtemps semblé lui interdire cette reconnaissance : la reproductibilité, l'accessibilité, le lien avec l'enfance. » p 50
« Publier est plus simple qu'autrefois, mais construire un parcours d'auteur est devenu très difficile. Le métier vacille en même temps qu'augmente la reconnaissance du 9e art. » p 63
C'est tout d'abord un magnifique objet que nous propose le duo Schuiten & Peeters, une savante alchimie de textes sur les pages de gauche retraçant l'histoire, plus exactement la mémoire qui revient peu à peu au Capitaine Nemo et grands dessins en noir et blanc (page de droite) où l'on voit évoluer un étrange véhicule croisement entre le Nautilus et un poulpe géant : le Nauti-poulpe.
Nous voici parés pour un beau voyage dans l'imaginaire qui nous rappelle l'origine du Capitaine Nemo, ce prince Dakkar né à Bangalore qui après la révolte des Cipayes a choisi une autre vie au fond des mers, un monde sans personne, Nemo il est devenu. Peu à peu la mémoire lui revient, son sous-marin : Le Nautilus, l'attaque d'un poulpe géant, l'accueil de survivants suite à l'explosion de "L'île mystérieuse".
Mais où est-il, il parcourt les mers et le monde, les cités obscures à bord d'un étrange véhicule , un poulpe géant l'emporte dans ce sous-marin hors du commun, il prend le chemin de la maison vers Amiens.
Ce livre est un magnifique hommage à Jules Verne, une belle occasion de faire renaître le Capitaine Nemo et son auteur. Une très belle mise en lumière de sa maison d'Amiens, devenue musée, un endroit magnifique que je vous conseille vivement.
A la fin du récit, un autre voyage vous attend autour de Jules Verne et de son éditeur Pierre-Jules Hetzel, ainsi que "Paris au XXe siècle" le roman retrouvé et publié en 1994.
Un magnifique voyage au coeur de l'imaginaire à découvrir au plus vite, voilà une belle idée de cadeau pour les fêtes !
Ma note : coup de ♥
https://nathavh49.blogspot.com/2023/11/le-retour-du-capitaine-nemo-les-cites.html
Du grand art dans un hommage à Jules Verne dans le fond et la forme.
La structure même de cet ouvrage est au service d’une atmosphère, d’une ambiance, d’une remontée dans le temps pour saluer un auteur qui fut un des plus créatif et anticipateur des évolutions technologiques et sociétales :
• La couverture (et le 4ème de couverture) nous ramène(nt) dans l’univers des « Cités obscures » et dans l’étrangeté de Verne. Le deuxième de couverture reprend ces papiers (psychédéliques) des livres anciens ;
• Les dessins de Schuiten en noir et blanc sur une grande partie de l’ouvrage ont une parenté avec les gravures qui enrichissaient les ouvrages de Jules Verne parus aux éditions Hetzel (Pierre-Jules de son prénom qui était d’ailleurs devenu ami de Jules (Verne) … cf. l’intéressant dossier « Autour de Jules verne » en fin d’ouvrage qui développe aussi quelques situations et planches dans le « Paris du XX ème siècle » );
• Une structuration de mise en page (qui pourra en dérouter certain car ce n’est pas de la BD « classique ») avec : page de gauche un dessin représentant Nemo, à différents moments de sa vie et de ses aventures, qui nous raconte une partie de sa vie par touches avec un petit texte accompagnant ce dessin et celui de la page de droite qui est principalement en pleine page et montrant le « Nautipoulpe », des naufrages, des villes plus ou moins dévastées, …
C’est peut-être étonnant, détonnant, déroutant … mais séduisant, intéressant et même passionnant dans cette capacité à rendre les univers de Verne d’une part et des cité obscures d’autre part et les rapprocher au point qu’ils coïncident parfaitement.
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