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Benoît Berthelot a enquêté 3 ans dans une des entreprises les plus importantes actuellement : Amazon. Amazon que nous connaissons tous au moins du nom, et dont le créateur est Jeff Bezos. Un homme froid, mégalomane, calculateur, toujours prêt à faire du bénéfice au détriment des hommes comme de la planète.
Pour celui qui ne connaît guère la genèse d’Amazon, ne vous inquiétez pas Benoît Berthelot va en rappeler l’origine quand elle n’était qu’une librairie qui proposait des livres moins chers que les concurrents. Mais force est de constater que la petite librairie a bien grandi, et s’est mise à vendre de tout dans sa vitrine magique. En imposant bien évidemment ses propres règles, en augmentant le chômage, et en enrichissant un peu plus en passant les boutiques chinoises - grandes gagnantes d’Amazon.
Mais avec ce livre le journaliste économique va aller plus loin que l’évidence. En effet, il va nous montrer toutes les cordes qu’Amazon a rajoutées à son arc, et là ça devient un peu plus flippant. Amazon vend toujours cela comme pour améliorer ses services, anticiper les besoins du consommateur, mais dans les faits ça ressemblerait plus à une grande compagnie d’espionnage. Nous nous souvenons tous d’Alexa et du scandale autour de son micro, mais nous sommes beaucoup à ignorer le cloud d’Amazon véritable catalogue d’informations privées et sensibles.
"Qu'ont en commun Renault, la SNCF et Netflix ? Décathlon et la Société Générale ? Orange et airbus, Véolia et Radio France, Engie et Bouygues Telecom ? et que partagent ces groupes avec la CIA, la police de l'Oregon et d'Orlando, ou le ministère de la justice britannique ? Tous sont clients d'Amazon. Plus précisément, tous hébergent leurs données ou propulsent leurs services numériques grâce à Amazon Web Service (AWS). C'est la filiale la plus discrète de l'empire de Jeff Bezos."
Pourquoi faire ? Ca on l’ignore, mais quand on a à faire à Bezos et à sa folie des grandeurs, ça ne peut être qu’inquiétant. Sans vouloir exagérer, connaître les gens sur le bout des doigts et anticiper les besoins, c’est, il me semble, réduire le champ des possibles. C’est aussi empêcher la réflexion autour d’une action, s’est couper le genre humain des réalités urgentes. C’est, en quelque sorte organiser une révolution par la consommation et créer un nouveau consommateur dont le caprice et la stupidité dominera le monde. Ça peut aussi servir à menacer les personnes, les traquer... et j'en oublie.
Mais la consommation n’est pas le seul cheval de bataille du créateur Bezos. Effectivement, cette entreprise a investi comme on l’a vu dans l’innovation technologique avec Alexa ou encore les drones, l’informatique, mais c’est aussi une entreprise qui a investi dans l’intelligence artificielle, dans la surveillance, l’aérospatial, le divertissement, etc., bref, à peu près tout ce qui permet de dominer le monde ou au moins de se poser d’égal à égal avec les états. États qu’il ne respecte absolument pas au demeurant, puisqu’il se débrouille pour ne pas payer d’impôt et fait du chantage à l’emploi car la pauvreté qu’il génère ne le gêne apparemment pas.
Avec un pédigrée et un comportement pareil, cette soif d’argent, de pouvoir, ces nouveaux modes de consommation, laissent deviner le pire pour les employés. D’accord Amazon n’est probablement pas la seule entreprise à traiter ses employés ainsi, d’ailleurs elle n’est pas l’unique entreprise à sous-traiter ses livraisons et donc la seule responsable des conditions de livraison pour les livreurs. Mais malgré tout, ces espaces aménagés pour les chiens dans les grands bureaux afin que les employés ne soient pas trop pressés de rejoindre leurs pénates, cette course au profit, au progrès, au temps et au pourcentage qu’elle impose à tous ses employés, c’est juste ignoble. L'évangile selon Bezos, c'est que ses employés ne doivent avoir que son entreprise en tête, et rien d’autre ! Plus de chien, plus de famille, plus d’enfants, plus de vie sociale. Rien. Et je ne parle même pas de l’isolement entre les groupes de travail.
Bref ! Avec ses pubs, Amazon peut bien montrer le côté sympathique de l’entreprise en mettant en avant des employés heureux ou en soutenant le mouvement raciste comme BlackLiveMatter, elle peut bien mettre en avant son côté écolo avec des chèvres, mais les faits sont là, Amazon n’est rien de tout cela. L’entreprise traite beaucoup de ses employés de manière lamentable, impose un rythme toujours plus fou au monde, et son système de livraison est un des plus polluants. En grattant un peu le vernis le monde d'Amazon n'est pas rose...
Je le concède, quand vous lisez ce livre axé principalement sur Amazon, il en ressort un portrait plutôt sombre et inquiétant, pas de quoi redorer un peu l'image d'Amazon. De plus, ce côté est - il me semble - appuyé par le fait que le monde connaît peu ou prou le monde des grandes entreprises. Moi la première. Mais une question reste, est-elle la seule à être si terrible ? Certes Amazon a beaucoup de côté obscur, elle est une entreprise robotique où les gens doivent oublier ce qu’ils sont et font, elle a chamboulé les habitudes de consommation et poussé tous les sites de e-commerce à suivre son sillage pour le plus grand malheur de la planète, mais soyons honnête on ne peut pas jeter tous les torts sur elle seule. D’autres entreprises font la même chose et le consommateur est responsable lui aussi de la puissance d’Amazon.
A ce dernier maintenant de réfléchir à sa façon de consommer. Car là est l’espoir, comme l’indique si bien Berthelot sur la fin de son livre, la prise de conscience des consommateurs incite Amazon à tenir compte des modèles économiques et des attentes des citoyens du monde. Le consommateur a plus de pouvoir dans ses mains, qu’il ne le croit.
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