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Quand la comtesse de Lignac découvre le corps sans vie de Sœur Agnès gisant au pied du grand escalier commun du couvent de l'Assomption, elle ne sait pas encore qu'elle vient de mettre le doigt dans une sordide affaire de meurtre et de poison.
Nous sommes à Paris, en plein XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV. L'emprise de Madame de Pompadour, maîtresse en titre du roi, commence à décliner et les jalousies et rivalités de cour, avérées ou supposées, qu'elle a suscitées se dévoilent autour d'elle ne manquant pas certaines retombées sur sa fille, la petite Alexandrine, 6 ans, qui réside au couvent de l'Assomption, aux bons soins de Mesdames Dornoy et de la Forge.
Nous sommes à Paris où nous avons le plaisir de retrouver Manon, Marie-Anne Dupré, désormais épouse de Joseph Vérité, garde-française au service du roi. Manon Vérité, parfumeuse réputée qui gère avec grâce, volonté et talent la boutique "Le Bouquet de Senteurs" au côté de son frère Claude. Manon avec qui nous avons déjà fait connaissance avec bonheur dans "Le printemps des enfants perdus", premier volume de ce que j'espère bien voir devenir une série historique, signé Béatrice Egémar pour Les Presses de la Cité.
Car, bien évidemment, Manon va se retrouver mêlée bien involontairement à l'assassinat de la jeune Sœur Agnès par ce que lui rapporte son beau-frère François Vernet, médecin, mandaté pour contrôler le décès et par les soupçons qui vont peser sur Sœur Antoine, propre sœur de François Vernet, et qui vont conduire à son enfermement à terrible prison de La Salpêtrière. Mais cette affaire, malgré toute l'attention que lui porte Manon, va être reléguée au second plan quand une actrice se retrouve défigurée après avoir utilisé du rouge, élaboré et vendu par Manon, un rouge dont le conditionnement montre qu'il était destiné effectivement à la marquise de Pompadour. Comment ce pot a-t-il pu se retrouver entre les mains de la comédienne? Comment a-t-il pu avoir un tel effet dévastateur sur le visage de l'actrice? Une enquête officielle est ouverte. Manon risque sa réputation et la fermeture de sa boutique et ne peut que réagir. Au grand dam de son époux qui aimerait bien avoir une femme plus "dans les normes" de l'époque. Mais cela n'est décidément pas possible quand on s'appelle Manon Vérité.
J'ai lu ce roman entre vendredi et samedi. Besoin de quitter notre monde actuel pour ne pas sombrer sans doute. Et la littérature, ce roman en particulier m'y a aidé. Dépaysement garanti avec les descriptions des toilettes des dames et messieurs de ce XVIIIe siècle, de la vie à Paris, bien loin (et en même temps assez proche par certains aspects) ce celle qu'on y connait aujourd'hui. Intérêt grandissant et passionnant pour ces deux affaires, ces deux enquêtes parallèles que tout semble éloigner et qui pourtant vont se révéler étroitement liées. Ce que l'une veut à tout prix tenir caché et ce que l'autre va fatalement dévoiler.
J'ai lu ce roman avec avidité, me passionnant pour cette vie parisienne, cette vie à la cour de Louis XV, annonçant l'air de rien, les prémisses de notre future révolution. Tous ces secrets, tous ces protocoles, tous ces faux-semblants qui, encore une fois, nous paraissent démesurés et qui, somme toute, sont encore et toujours les mêmes en 2016!
Cette lecture m'a véritablement passionnée par l'écriture simple, authentique et savoureuse de Béatrice Egémar, pour toutes les recherches documentaires qu'elle y glisse pour toujours plus de vérité, d'authenticité, pour tous ces personnages aux caractères bien affirmés, si bien présentés, qui nous deviennent de fait tellement proches. Loin de la justicière en jupon auquel on pourrait s'attendre, Manon se révèle, sous la plume sensible et alerte de Béatrice Egémar, une jeune femme franche et vraie, avec des idées bien arrêtées, un désir d'indépendance pas toujours bienvenu mais bien réel, une jeune femme attachante qu'on a très envie de retrouver et qui, je l'espère vraiment, nous reviendra très vite pour de nouvelles aventures à partager.
Que voilà un agréable roman qui se lit comme on respire un parfum !
Manon Vérité excelle dans la préparation des fards et des parfums. Elle est l'âme de la boutique familiale Le Bouquet de Senteurs et compte parmi ses clientes Madame de Pompadour.
Nous sommes en 1751. Lorsqu'une jeune novice est assassinée dans le couvent voisin où vit la fille de la favorite royale, Manon suit l'affaire en simple voisine, en curieuse. Tout change quand on découvre qu'un de ses fards, destiné à la Pompadour, a été empoisonné ! Les deux affaires seraient-elles liées ?
La réputation de Manon et l'avenir de la boutique sont en jeu. Elle est donc prête à tout pour découvrir qui menace sa prestigieuse cliente et la pérennité de son commerce.
De la rue Saint-Honoré au resplendissant château de Bellevue tout juste achevé où on lui demande d'éblouir le roi avec ses senteurs, en passant par Versailles, le couvent de l'Assomption et l'enfer de la Salpêtrière, rien ne pourra empêcher Manon de mener l'enquête, quitte à prendre quelques risques et à troubler la paix fragile de son récent mariage.
"Le Fard et le Poison" se lit d'une traite, avec aux narines les douces effluves des roses et de jasmin de Grasse ou le relents pestilentiels de la capitale.
On songe forcément au "Parfum" de Süskind, tant la connaissance du Paris du XVIIIe siècle et du monde de la parfumerie dont fait preuve Béatrice Egémar est grande. Mais là où Jean-Baptiste Grenouille utilise son nez pour assouvir ses penchants criminels, Manon, elle, se sert de son don pour faire éclater la vérité et protéger les siens.
C'est un délicieux roman plein de douceur, de bonheur familial, de sombres secrets, d'ambition et de trahisons qui se déguste avec délice. Un petit morceau de la terrible frivolité si caractéristique de l'époque.
Un roman historico-policier très agréable qui entraîne le lecteur dans le centre de Paris en 1750 et révèle un chapitre méconnu de l'histoire, celui de la disparition d'enfants et des rumeurs qui l'accompagnent.
La narration est sensible et enlevée, c'est presque un roman d'aventures doublé d'une intrigue intéressante. L'ensemble évoque le milieu des parfumeurs et maîtres-gantiers, la vie du quartier Châtelet-St Honoré, les révoltes populaires, le rôle de la police et de ses "mouches".
Une lecture sympathique, tout public, qui se lit d'une traite, fort bien documentée, mais qui aurait sans doute mérité des personnages moins manichéens et un développement plus complexe de l'énigme des disparitions.
J'ai beaucoup aimé! Moi qui adore les parfums et les fleurs, j'ai été gâtée! À lire absolument pour les fans de parfums et de Louis XIV!
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