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Je ne l’avais lue qu'à la fac, et cette année j’ai eu envie de m'y replonger.
Et ohlala, qu'est-ce-que j'ai eu bien fait !! Je ne me rappelais plus à quel point cette pièce était émouvante. Je me rappelle m'être beaucoup identifiée à Nina à l'époque, cette jeune femme éperdument amoureuse de l'Ecrivain qui ne lui accorde que peu d'attention, très intense dans ses sentiments.
En la relisant je redécouvre aussi les réflexions sur l'Art, sur la créativité, l'écriture... Je suis émue par Treplev, qui se débat avec ses démons, son sentiment d'illégitimité, sa mère, son amour inassouvi...
Tous vivent la morsure cruelle de l'amour, en subissent les assauts, certains gèrent mais tous ne s'en relèvent pas...
J'ai Tellement tellement envie de la voir jouée maintenant.
Kovrine est invité à se refaire une santé à la campagne dans la propriété de son ami Semionytch, grand amateur de jardins et de botanique. Il tombe amoureux de sa fille Tania tout en étant le jouet d’hallucinations inquiétantes. Un étrange moine noir lui apparaît de temps à autre… Siline dispose d’un joli domaine rural, mais cela ne suffit pas à son bonheur. Bien qu’elle lui ait donné deux beaux enfants, sa femme ne l’aime pas. Il confie sa détresse à un ami… Une femme enceinte annonce à son mari qu’elle sait qu’elle va mourir dès qu’elle aura accouché. Comment est-ce possible ?… Un enfant découvre le goût et la saveur des huitres… Un vieil homme accompagné de sa fille doit apporter au barine le loyer de tout son village, ce qui représente une grosse somme dont il a la sottise de se vanter. En chemin, il est attaqué par des brigands… Un arpenteur se fait conduire par un paysan. Mais comme ce dernier semble l’entrainer ailleurs qu’à la destination prévue, il se méfie et lui raconte qu’il est armé. Le paysan s’enfuit illico à toutes jambes, abandonnant l’arpenteur au fond d’un bois… Un vieux soldat veut tout régenter dans son village. Ses concitoyens, qui n’en peuvent plus, tentent de se débarrasser de lui… Dans un train, un contrôleur se met à faire du zèle. En pleine nuit, il réveille en sursaut un voyageur qui le prend très mal…
« Le moine noir » est un recueil comprenant une trentaine de nouvelles du grand écrivain russe. On y trouve toutes sortes de registres, le fantastique, le naturalisme social, le psychologique et le sentimental sous les formes d’historiettes de la vie quotidienne, de compte-rendus de séances de conseils municipaux ou de procès sans grande importance, de deux contes de Noël et d’une pièce de théâtre en deux actes. Tchekhov met en scène aussi bien moujiks ou petits fonctionnaires que nobles ou propriétaires terriens. Lire ces nouvelles finement ciselées nous plonge dans le monde d’avant la révolution de 1917, un monde un peu nostalgique, un brin désenchanté et déjà mûr pour le grand basculement. Des histoires toutes simples, quasiment des historiettes, même pas des faits divers. Juste une galerie de personnages plus ou moins hauts en couleurs, pourvus de quelques qualités, mais surtout de beaucoup de défauts tel ce maire de village du fond de la Sibérie qui voit un dignitaire iranien transiter par chez lui et qui n’a de cesse de le harceler pour obtenir une décoration exotique vu que c’est un maniaque de ce genre de hochet. Les chutes ne sont pas spectaculaires, mais seulement abruptes, ce qui crée néanmoins la surprise. Agréables à lire même à notre époque, ces nouvelles toujours amusantes et bien observées ne sont quand même pas du niveau des pièces de théâtre de ce grand auteur.
Tchekhov est de ces auteurs, dont les publications de titres ou de titres biographiques sont incessants. J'avais noté la sortie ce recueil Correspondance avec la mouette en début d'année. Publié aux Editions Arléa, on y observe la correspondance de l'auteur russe avec l'une de ses amies, l'une de ses muses, d'où l'allusion au titre qui fait référence à sa célèbre pièce de théâtre, Lydia Mizinova. Actrice, essayiste, traductrice, elle fut également l'amie de la sœur de l'auteur, Maria Tchekhova, dont le diminutif Macha ne cesse de réapparaître dans le récit.
L'introduction de Nicolas Struve, traducteur (notamment de Marina Tsvetaïeva) et comédien, pose les jalons de la relation qu'ont entretenu l'auteur russe et sa muse, qui était celle d'une amitié forte, davantage amoureuse de son côté à elle, d'une connivence et d'un attachement certains en-tout-cas. Cet échange régulier de lettres démontre d'une belle complicité entre les deux, j'ai été amusée par les petits surnoms qu'ils se donnent et qui donne des airs de flirt à leur relation : on relève du "petit ange", "ma colombe", "petit melon" de son côté à lui, du "petit père", "mon petit pigeon" de son côté à elle. Si Lydia Mizinova semble véritablement attachée à l'auteur, elle ne cesse de revenir le voir lui et son clan dans la maison familiale de Melikhovo, Tchekhov semble lui davantage feinter les accès de jalousie dont il témoigne, des élans de possessivité, qu'il théâtralise. Des deux, c'est en tout cas Tchekhov qui semble maîtriser le jeu, et le mener, face à une Lydia toujours dans le doute, face à ses écrits, ou elle confie beaucoup de ses états d'âme à son correspondant. La posture de l'immense écrivain que représente Tchekhov règne sur cette correspondance, même s'il est loin d'écrire avec hauteur et arrogance. Bien au contraire, c'est un homme assez badin, prompt à rire de tout, que j'ai découvert, amateur de jeux de mots, ou l'on oublie bien vite qu'il est l'auteur de La mouette et de tant d'autres œuvres. C'est un homme facétieux, dont les bons mots et les taquineries prêtent à rire, et les remarques un peu caustiques remettent les choses à leur place. On aimerait tous avoir un Anton Tchekhov qui nous écrivent de telles lettres, fraîches et drôles. Elles ne se résument cependant pas à cela, elles sont souvent l'occasion de passes d'armes entre les deux épistoliers, qui ne cessent de se chicaner, provoquer, titiller cette attirance qui existe, jusqu'à aller chercher leurs propres limites, sans que leur correspondance ne cesse.
Ces lettres constituent une infime part de la vie de Tchekhov mais donnent un premier aperçu de sa personnalité, un brin taquin, un homme profondément attaché à sa famille, et ses amis, à cette amitié un brun amoureuse qu'il entretient avec cette amie. C'est aussi l'opportunité de distinguer un coté de l'écrivain, dont ce concept de reinheit, sur lequel ils échangent à l'occasion, relatif à une notion certaine d'innocence originelle, nous explique Nicolas Struve en introduction. Entre deux chicanes, Tchekhov évoque cette pulsion qui le pousse à écrire, surtout pas pour lui-même, alors même que sa pièce La mouette est achevée et prête à être jouée au théâtre. La correspondance d'Anton Tchekhov et de Lydia Mizinova, s'achève en 1900, quatre ans après la mort de l'auteur, alors même qu'il reste encore trente-neuf années à vivre à la Mouette : si la totalité des lettres de Tchekhov pour Lydia ont été intégralement publiées dans cet ouvrage, et en revanche pas celles de Lydia, on peut se poser la question d'en connaître les raisons.
À chaque fois, je découvre un Tchekhov différent, celui de Sakhaline est bien loin du correspondant de Lydia Mizinova. Si la prolifique biographie de Donald Rayfield, Anton Tchekhov, une vie, publiée chez Louison Éditions constitue la Bible indispensable pour connaître la vie de l'homme, dont elle dissèque presque à la minute près la vie, j'avoue n'avoir jamais perçu à travers ses centaines de pages cette facette de sa personnalité qui fait de lui, un compagnon, un correspondant, un ami plein d'esprit, drôle et attentif.
La steppe est une longue nouvelle qui raconte le trajet d’Igor un enfant de 9 ans qui part à la ville étudier. Entre découverte de la steppe, appréhension de quitter sa famille et scènes du quotidien, Tchekhov nous plonge dans une ambiance russe typique. C’est une histoire contemplative qui s’inspire d’un voyage réalisé par l’auteur. C’est très descriptif et lent. Je ne pense pas que ce type de texte m’aurait convaincu à l’écrit mais la version audio immerge bien le lecteur, on se laisse facilement bercer. J’ai aimé suivre la découverte de la nature et des paysages grandioses à travers les yeux d’Igor.
Il y a quelques scènes intimistes déconcertantes qui sont a priori typiques de l’âme russe le tout via un humour sobre qui passe ou qui casse.
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