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Ce roman m’a beaucoup touché, il est beau et émouvant ❤️
Claire quitte tout, son métier de libraire, sa famille, sa vie… Elle part voir l’océan. Elle s’enfuit le jour de l’enterrement de son père, ivre de chagrin, voulant connaître davantage son père qu’elle aimait tant, parti sitôt.
Elle n’a comme point de départ, qu’une carte postale qu’il emmène sur la côte atlantique face à l’océan dans une petite ville où elle ne connaît personne.
Cette carte postale va l’emmener en 1968. Son père était alors un étudiant en architecture avec des rêves plein la tête dont ce rêve fou de construire une maison libre, sans toit ni cloison. Ses rêves de construction, de vie, de liberté mais aussi d’amitié et d’amour…
Le passé mais aussi le présent, cette carte postale va lui faire rencontrer Irène….et Julien…..et nous faire réfléchir sur la transmission.
C’est parfois difficile d’expliquer les émotions, c’est assez subjectif, mais une chose est sûre, les mots de l’auteur nous touchent, ils sont remplis d’authenticité et d’amour…..
Et nous aussi, on rêve de voir cette maison libre sans toi ni cloison.
Il y a vraiment quelque de très touchant et d’authentique dans l’écriture d’Anne-Sophie Moszkowicz, c’est un très beau livre sur l’amour d’une fille pour son père…..
Le livre nous fait partager le destin de Claire, libraire d’une trentaine d’années qui décide, dans la foulée de l’enterrement de son père, de tout plaquer et de s’enfuir. Elle va trouver refuge dans une petite ville face à l’océan auprès d’une ancienne amie de son père. Là, elle devra s’interroger sur elle-même sa vie et ses choix, en même temps que ceux de son père pour parvenir à faire son deuil et reprendre le fil de son existence.
« Maison libre », sans toit ni cloison » est un très joli texte qui fait alterner la vie de Claire au présent et celle de son père de sa jeunesse d’étudiant en architecture à son décès. Petit à petit, les personnages se dévoilent et se développent. Leurs zones d’ombre apparaissent également. Le lecteur se retrouve happé par ce récit bien construit qui va explorer très finement les thématiques du deuil et de la transmission. Son héroïne est touchante avec sa manière de trouver refuge face à l’océan pour affronter la recherche des mystères laissés derrière lui par son père en même temps que le ressac de la marée de ses émotions intérieures. Le personnage de son père n’est pas en reste avec sa quête de liberté axée autour de l’architecture et de la construction de cette fameuse maison sans toi ni cloison qui donne son titre au livre.
Malgré quelques petites facilités narratives, le résultat est touchant, les émotions et les sentiments venant vague après vague éclabousser le lecteur et l’emporter.
https://www.alombredunoyer.com/maison-libre-sans-toit-ni-cloison-anne-sophie-moszkowicz/
Après un premier roman remarqué aux éditions Les Escales, N'oublie rien en chemin, Anne-Sophie Moszkowicz publie Maison libre, sans toit ni cloison aux éditions Héloïse d'Ormesson en ce mois de mai 2022.
Outre l'envie de lire Anne-Sophie Moszkowicz dont j'ai entendu et lu le plus grand bien, le titre et la couverture de cet opus m'ont séduit. Qu'entend l'auteur par maison libre, sans toit ni cloison ? Quel rapport avec cette plage de sable fin et cette jeune femme bondissante ?
"Au fond, les cafés sont comme les librairies : des lieux de vie qui soignent les âmes, où les solitudes trouvent refuge. le café d'Irène était devenu un repère dans cette nouvelle vie. L'océan, le café. Et septembre dévalait la pente des derniers jours d'été."
Le deuil
Comment soigner les âmes ? Et plus particulièrement celle de Claire qui a l'immense douleur de perdre son père Boris ? Elle était si proche, elle l'aimait tant. C'est bien connu, les meilleurs partent trop tôt.
Le jour des obsèques de celui-ci, Claire décide de fuir. Sans prévenir qui que ce soit, elle quitte sa famille, son métier de librairie, sa maison. Elle n'a qu'une idée en tête : voir l'océan pour retrouver son père. Pour autant, ce n'est pas un simple coup de tête. Elle a une boussole : une vieille carte postale retrouvée évoquant une petite ville sur la côte Atlantique.
C'est ainsi qu'Anne-Sophie Moszkowicz nous ramène en mai 68, à l'époque où Boris était étudiant en architecture. Lui dessine des maisons pendant que d'autres manifestent et jettent des pavés. Lui a un rêve fou : celui d'une maison libre, sans toit ni cloison.
"Boris inventait des couleurs pour tous les événements de la vie, les humeurs, les sentiments. Tout était matière à image, à poésie. Ainsi, quand elle était enfant, il avait baptisé la première nuit passée dans un endroit nouveau: les « nuits émeraude » portaient en elle la couleur de l'intrigue, de la profondeur, de l'inconnu, des rêves éveillés. Vert pâle de l'océan. Il disait que l'on finissait toujours par s'endormir, qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Dès le lendemain, les craquements seraient familiers à l'oreille, on s'habituerait. On s'habituait à tout."
Authenticité et sensibilité
Anne-Sophie Moszkowicz a fait le choix d'alterner les récits. Elle navigue entre le passé, des années étudiantes jusqu'au dernier souffle de Boris, et le moment présent, celui des interrogations et des recherches de Claire. Ce ping-pong offre au lecteur les clés pour comprendre la quête de Claire mais aussi la vie et les choix de son père. Un point commun: les rencontres.
Anne-Sophie Moszkowicz effleure ou aborde plus en profondeur de nombreuses thématiques fortes : la transmission, la filiation, la construction, la vie… avec deux fils rouges : l'amour et la liberté.
La liberté de faire, la liberté de se mouvoir, la liberté de choix.
L'amour de la nature, l'amour du travail, l'amour familial.
Page après page, Claire découvre, Claire ose, Claire s'enivre, Claire fait des rencontres. Claire change, Claire comprend… et Claire se libère.
"Courir, car marcher, c'était encore risquer de rester, laisser à la raison le loisir de les retenir. Vite, courir et plonger. le sable qui brûle les pieds. le soleil qui dépêche la sueur sur le front. Vite. Ne pas risquer de se perdre en restant sur la rive une minute de trop. Se perdre dans l'immensité de l'eau pour mieux la trouver, cette idée de liberté que nous finissons tous par chercher un jour, et la ressentir dans tout son corps, du plat de la main repoussant le courant, jusqu'aux orteils chatouillés par les fines bulles d'écume."
Beauté et délicatesse
Le lecteur vogue dans un océan parfois calme et doux, parfois déchaîné et terrifiant.
L'écriture d'Anne-Sophie Moszkowicz est remarquablement belle, ciselée, poétique. Elle décrit avec délicatesse les paysages, les sentiments, les doutes, les envies de Claire, les rêves les plus fous de Boris.
Elle est touchante et authentique. Elle rend la lecture fluide et agréable.
Enfin, elle émeut, tant la dernière partie du livre est aussi forte qu'inattendue. Comme beaucoup de lecteurs je pense, j'ai tourné les pages les yeux de plus en plus humides, les frissons de plus en plus présents.
Si liberté je chéris ton nom, racines je ne me départis et amour je revendique.
"Telle est la vraie question, au fond, qui nous occupe toute notre existence: trouver un moyen d'habiter ce monde"
J'ai lu et relu quelques semaines plus tard Maison libre, sans toit ni cloison avant de produire cette chronique. Pourquoi ?
Pour ne pas faire de recension à chaud tant il m'a profondément marqué et ému, tant les thématiques abordées résonnent en moi.
Pour ne pas avoir cette sensation d'écrire sous le coup de l'émotion alors même que ce livre regorge de thèmes passionnants et incite à la réflexion.
Pour être en mesure enfin de rendre réellement hommage et faire honneur à cet excellent opus. J'espère y être parvenu.
Fuir pour cacher, fuir pour réfléchir, fuir pour comprendre, fuir pour oser vivre et se libérer.
Puis, à son tour, perpétuer le souvenir, poursuivre l'oeuvre et offrir le plus beau témoignage d'amour en transmettant à ses enfants.
Merci Anne-Sophie Moszkowicz.
4,5/5
Encore la seconde guerre mondiale, un thème maintes fois abordé par les romanciers, souvent très bien traité et parfois comme de vraies pépites (Par Amour de Valérie Tong Cuong, L’enfant-mouche de Philippe Pollet villard, Ces rêves qu’on piétinent de Sébastien Spitzer, Toute la lumière que nous ne pouvons voir de Antonhy Doerr et j’en oublie).
C’est vrai qu’après autant de lectures de ces événements, on est en droit de s’interroger sur ce que peut nous apporter une nouvelle vision de cette période.
Et bien ça fonctionne une fois encore car avec N’oublie rien en chemin, Anne Sophie Moskowickz aborde des thèmes qui me touche particulièrement, tout comme Sébastien Spitzer, le devoir de mémoire (pourquoi et surtout comment) et la transmission d’une histoire et d’une Histoire si douloureuse.
Le personnage le plus marquant et attachant est bien sûr celui de la grand mère Rivka, qui a consigné sa vie dans de petits carnets qu’elle transmet à sa petite fille à sa mort.
Elle y a confié son histoire mais aussi ses interrogations quand à l’usage que devront en faire les futures générations qui ne seront plus des témoins.
Certains passages m’ont beaucoup marqués et interrogés :
« Chaque fois qu’un de mes petits enfants m’annonce une naissance, je ne cesse de m’étonner des prénoms choisis : Simon, Hanna, Sarah, Salomé, Nathan… J’avoue que cela me dépasse. Il nous a fallu toute une vie pour dissimuler notre appartenance religieuse et nos origines polonaises. Nous sommes morts d’avoir eu ces prénoms. Et voilà que les nouveaux arrivés sabotent tout. Leur manière à eux de résister ? De défendre leur droits à l’égalité ? De se protéger contre l’antisémitisme ? A quel prix réussiront-ils ?
Le pire c’est qu’ils pensent me faire plaisir. Mais je ne peux m’empêcher de trembler pour eux. Sur ce retour aux sources plane la menace d’un retour à la case départ. …
…Entretenir la confusion pour rendre le brouillard assez épais si tout devait recommencer »
Qui peut dire qu’elle sera la bonne « méthode » pour se protéger si tout devait recommencer, s’affirmer, revendiquer ou bien entretenir le brouillard comme le dit Rivka ?
Un autre passage m’a beaucoup touché, il se situe après la guerre :
« La guerre était finie. J’avais épousé Arthur et je portais mon deuxième enfant. C’était un bel après midi de printemps, l’ait était tiède. Ce jour là, j’avais pris mon courage à deux mains pour aller au square. La pancarte interdisant l’accès aux juifs avait été décrochée depuis longtemps mais je gardais une fébrilité incontrôlable à m’en approcher de trop prés. Je tenais mon fils par la main et lui avait annoncé qu’aujourd’hui nous irions au manège. Ses yeux s’étaient écarquillés de bonheur. Il sautillait, gai comme un pinson. J’avais acheté un ticket en regardant le gardien droit dans les yeux, bien décidé. Quand le carrousel s’est mis à tourner, les frissons m’avaient parcouru tout le corps. Maurice riait, il avait attrapé le pompon. Il riait, riait, et sa joie était parvenue jusqu’à moi. Mes lèvres s’étaient déplissées, un tressautement, puis je m’étais mise à rire franchement, de tout mon être, d’un grand rire insouciant et bruyant, comme ceux des enfants. Je riais pour la première fois ce jour-là, grâce à mon fils. Il m’avait rendu à la vie »
Peut être la protection absolue de l’insouciance de l’enfance est elle la clé des bonheurs futurs ?
Une très belle écriture et une réflexion profonde pour l’avenir.
Bravo
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