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Après avoir passé 3 ans en prison, l'auteur bénéficie d'une libération conditionnelle pour raisons médicales.
Un pneumo bilatéral le laisse malade, sans foi, ni loi, ni... pognon.
La convocation au sanatorium n'allait donc pas tarder.
Il devient donc urgent de retrouver la fine équipe qui l'avait repassée, empochant le fruit du délit et oubliant complètement notre héros pris la main dans le sac.
Youpe la Fourgue, receleur avale-tout; Edmond Clancul, métamorphosé brahmane et Rouquemoute, le Gros Rouquin, un julot casse-croûte, lâche, veule.. un gros porc viceloque.
Malheureusement, ses compagnons de route ont changé... et quelle métamorphose !
Rangés des voitures, méconnaissables.
La mission va s'avérer très, très compliquée.
Un lot de consolation néanmoins; la belle Anne-Marie, une fillette qui voulait goûter du malfrat, de l'authentique gangster...
Elle va éclaricir ses journées et pimenter ses... nuits.
"Mes copains n'en reviennent pas que j'aie une bergère aussi gironde" .
Adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre, sorti en 1965, le film réunit Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur et Maurice Biraud.
J'avoue m'être un peu ennuyé à la lecture de ce roman. On s'attend à une vengeance spectaculaire et sanglante et... rien.
3 ans après les caïds se sont métamorphosés de façon très spectaculaire, voir peu crédible.
Reste l'argot, la "Langue" de Boudard qui fait - à elle seule - le sel du roman .
Une lecture pour la nostalgie.
L'auteur qui a fréquenté pendant quelques années la même "université " que son héros; à savoir Fresnes-lès-Rungis...nous raconte la vie "post carcérale" de son ami Alfred Friteau, dit Frédo la Tringle.
Une reconversion après 21 ans de maison de correction et 14 années de "chtar", le défi semble insurmontable.
Une licence de voyou en poche, Mireille sa compagne amoureuse et dévouée, Alphonse (l'auteur) un ami, extirpé de la fiente châtimenteuse par les belles-lettres et Baudelaire, son agent de probation...vont le soutenir dans cette mission .
Frédo va donc à la pêche aux âmes avec une simplicité, un bonheur du geste et de l'expression évangélique. Un véritable Jean Valjean du XX e siècle. Un ex-bagnard, relégué devenu agent de l'Administration pénitentiaire. ça tournait tout à fait Vidocq son épopée.
Entre bonnes oeuvres et coups fourrés, Frédo surfe sur une ligne de démarcation mouvante. Son passé n'est jamais très loin et les réflexes ne disparaissent pas en quelques années.
" Y a des romans qui finissent bien. Le baiser nuptial... on lance aux mariés des pétales de roses, des dragées.. les cloches sonnent.. eurent beaucoup d'enfants.
J'ai l'air de quoi, moi, en vous finissant mon histoire à la morgue. Je rabats la joie, ma femme, ça y est ! mais puisqu'il est de bon ton de se proclamer lucide, n'est ce pas...lucide, alors, c'est les funérailles."
Vous l'avez compris, Alphonse Boudard rend un vibrant hommage aux "caves", aux rescapés du mitard.
Une langue fleurie, des tirades à la Audiard, des bourre-pifs pour régler les litiges.
Une époque révolue où les psy, les féministes et autres intellos de tous bords étaient renvoyés dans leurs 18 mètres quand ils la ramenaient de trop .
On imagine facilement Gabin, Ventura, Blier et toute la clique incarner les personnages de Boudard.
Mais derrière la rigolade et la mitraille, l'auteur brosse une fine étude de la société et des observations qui auraient le droit de citer aujourd'hui .
Un incroyable moment de littérature que je ne peux que vous engager à découvrir .
Alphonse Boudard a partagé un temps d'incarcération avec Alfred Friteau ,dit « Frédo » ou « La tringle » qui distribuait la popote dans les cellules .Des années plus tard ,alors qu'Alphonse s'en est sorti grâce à la littérature et au cinéma ,Frédo le contacte pour pouvoir se retrouver devant un bon repas.Et ils ne vont plus se lâcher .Alphonse va nous conter l'incroyable ascension de Frédo qui d'éducateur va devenir directeur d'un centre de réinsertion grâce à sa prestance et son bagou mais en continuant à se livrer à de petites magouilles .Truculent.
Confessions en maison close
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J'ai la nette impression que l'auteur mérite quand même une meilleure publicité. Peu lu, peu cité, je me fais une joie de vous présenter ici un de ses bons romans.
Alphonse Boudard est un de ces hommes "touche-à-tout" dont de multiples expériences de la vie ont fait le sel de ses écrits. Né dans les années 20, il bourlingue à droite à gauche, des séjours en prison, en sanatorium, il plonge dans le Paris populaire et observe tout ce petit monde.
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Madame de Saint-Sulpice est une sorte de témoignage interposé. Récupérant les mémoires de la taulière, Mme Blandine, tenancière d'une célèbre maison close parisienne. L'auteur, curieux comme un pou, fait une petite incursion dans cette maison en 1946, lors de la fermeture définitive.
Nous avons donc toute la vie de Madame Blandine, de son enfance à sa retraite. Presque cinquante années dont 25 en maison close.
Quelle verve, quelle gouaille! Une description minutieuse, quelquefois librement adaptée, d'un milieu fermé et très intime. De plus, l'Abbaye porte bien son nom puisqu'elle rassemble majoritairement des clients du clergé.
Le style employé est succulent. De l'argot parisien pure souche, mâtiné de termes ecclésiastiques, avouez tout de même que ça ne s'accorde pas tant que ça. Mais l'auteur a cette "patte" venue de la ruelle qui apporte l'authenticité.
Ca choque pas mal, on rigole beaucoup , très imagé également et c'est bien écrit. Le monde des proxénètes, gangsters, maquerelles, prêtres pervers est magnifiquement brossé. Il est évident qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains :)
Mais bien envie de découvrir d'autres romans du même acabit, j'aime beaucoup ce langage populaire.
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