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Je me plonge toujours dans les écrits de Pouchkine, l’auteur adulé par les russes, avec de grandes attentes. Il faut dire aussi que son roman en vers, Eugène Onéguine, est l’un de mes romans préférés.
L’auteur se plonge, ici, dans l’histoire d’une révolte paysanne du dix-huitième siècle, menée par un usurpateur, Pougatchov, un homme prétendant être l’empereur Pierre III.
Un jeune homme, envoyé comme soldat dans une garnison de l’Oural par son père bien décidé à faire son éducation, va se trouver confronter à ses événements tragiques. La vie de notre héros sera bien évidemment en danger ainsi que celle de Maria Ivanovna, sa bien-aimée et fille de son capitaine.
Ce roman se lit très vite. Il se découpe, je trouve, en deux temps. Le premier qui se termine aux premières attaques des rebelles est assez classique. On y retrouve un jeune homme un peu naïf, plutôt indolent, envoyé faire son éducation loin de sa famille.
Le second temps, avec la révolte, est beaucoup plus trépidant. On observe la violence des affrontements. Mais surtout on découvre le personnage de Pougatchov.
Cet homme est fascinant. Il est à la fois capable des pires atrocités mais également de mesures de clémence et d’amitié. Il est lucide sur ses chances de réussite mais ne renonce pas pour autant, on ne sait jamais.
Un homme qui s’impose dans le récit, héros tragique, au final, de ce roman.
Et pour mieux appréhender ce texte et son influence, je ne peux que saluer l’excellente idée des éditions Actes sud de publier à la suite de « La fille du capitaine », un essai de Marina Tsvetaeiva sur Pougatchov.
Avec sa passion habituelle, celle-ci défend le Pougatchov de Pouchkine et compare le personnage romanesque au personnage historique.
Un roman et un essai formant un tout passionnant que je ne peux que conseiller.
A Saint-Pétersbourg, au XIXe siècle, Hermann, officier sans fortune et passionné de jeu, apprend qu'Anna Fedotovna détient le secret de trois cartes gagnantes... Comment l'obtenir ?
Faire avouer la contesse ou séduire sa demoiselle de compagnie? Et si c'était un fantôme qui lui révélait ce terrible secret?
Courte nouvelle au travers de laquelle l'auteur utilise avec brio la fiction pour interroger le réel.
Au carrefour des genres, Pouchkine signe là une œuvre qui aura mis plus de dix ans à voir le jour. Sa forme versifiée aura de quoi étonner (voire effrayer) mais il nous faut vraiment peu de temps pour nous laisser porter par le rythme du phrasé d’une grande fluidité. L’histoire se déroule à la manière d’une tragédie en cinq actes – sans toutefois se priver des enjeux du genre romanesque – et la forme versifiée lui confère une certaine légèreté et facilité de lecture. Ce livre est une vraie curiosité dans le paysage littéraire malgré la banalité des thèmes traités (amour, honneur et amitié) et ce fut un vrai plaisir de lecture pour moi qui suis pourtant une grande amoureuse des romans-fleuves du XIXe. Enfin, ces lignes permettent également de laisser une place, au détour de quelques vers, à la voix de Pouchkine qui pose une réflexion sur la littérature et la poésie, ce qui n’est jamais désagréable…
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2016/07/28/eugene-oneguine-pouchkine/
En terminant "La fille du Capitaine", j'ai regretté que ce livre soit si... court ! Non pas que l'histoire ne soit pas bien contée, tout est à sa place, la Russie et ses paysages magnifiques, la neige et le froid qui nous engourdit, la chaleur du samovar et son thé bienfaisant, la guerre, les combats, le sang et l'horreur, l'amour, la fidélité, la beauté des coeurs, la haine, la trahison, la dénonciation, l'amitié, la loyauté, la reconnaissance...
Tout y est, sans conteste, écrit de la plume de Pouchkine qui me laisse admirative, cette façon de dire l'essentiel sans trop ni trop peu est un véritable art.
Voilà pourquoi je l'ai trouvé trop court, j'en aurais encore lu des pages et des pages, s'il y en avait eu plus, de ces phrases si joliment faites, de cette écriture épurée et sobre, mais qui pourtant est de grande portée.
Alors on peut trouver tout cela un peu vieillot, un peu "flan-flan" ou que sais-je encore ? L'Officier qui vole au secours de sa belle, ça semble un peu cul-cul, et pourtant, c'est décrit de telle façon qu'on ne se moque pas, parce que c'est tout simplement beau, et entre nous, ça fait du bien, parfois, ce genre de lecture !!!
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