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La critique des lecteurs pour "Les lois de l’apogée" Jean Le Gall

Rentrée littéraire 2016 Robert Laffont

La critique des lecteurs pour "Les lois de l’apogée" Jean Le Gall

Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.

Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ? 

Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.

Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.

 

Cette semaine, découvrez la chronique de Jean François Simmarano pour Les lois de l'apogée de Jean Le Gall (Robert Laffont)

 

Jean Le GALL n’aura pas le Goncourt à la fin de cette année. Il n’aura d’ailleurs aucun prix littéraire. Jean Le GALL va se fâcher avec tout le monde. Notamment avec le monde de l’Edition littéraire, les politiques, les philosophes, les écrivains, les économistes, les dirigeants de multinationales Français et les femmes de manière générale. C’est-à-dire l’opinion. La sacro-sainte opinion qui tient dans un périmètre (microcosme) d’un kilomètre carré au centre de Paris et qui dîne une fois par semaine pour se fabriquer.

Le GALL lui, de l’intérieur fabrique une charge violente qu’il vient faire exploser au milieu de ce petit monde sclérosé et consanguin. Pas de plastique ni de dynamite mais seulement une surdose de cynisme, de lucidité désespérée et désespérante et des flèches très affûtées lancées à l’encontre de quelques VIP de la vie parisienne connus ou reconnus derrière des personnages miroirs.

Son héros, écrivain frappé du Goncourt très jeune va traverser les années 80, puis 90 et 2000 en dandy en panne de toute création mais relié à l’écriture par son métier d’éditeur et uni à une redoutable working girl Italienne dont le nom ne laisse aucun espoir de rédemption, Greta Violante.

Vatrigran va enregistrer pendant trente ans ses ressentis sur cassettes audio TDK et nous les partageons tout comme son rapport épistolaire avec son frère, dont la montée en puissance politique va réserver des surprises et des rebondissements énormes.

Un détective privé Allemand va venir rejoindre le trio irrémédiablement connecté, personnage iconoclaste mais persévérant, histoire de donner une légère patine de polar à ce récit encré dans la réalpolitique. Il sera le vecteur de la chute, dont chaque empire après son apogée connait les affres.

Mais à travers ce scud sous forme de roman à l’encontre de la médiocrité de notre société (Culture, politique, monde des affaires, personne n’est épargné), le lecteur glisse progressivement vers un plaisir inavouable. Cette fable politico-littéraire, éloge des faussaires enchante par son humour, ses aphorismes et ses bons mots à revendre, plus redoutables les uns que les autres. Là où Marc Dugain commençait à nous ennuyer par son sérieux, Le GALL nous enchante tant son roman nous amuse tout en lui faisant office d’exutoire. Selon l’expression consacrée « il envoie du lourd » et bien hypocrite sera celui qui dira avoir détourné la tête pendant ce ball-trap.

Non. Jean Le GALL n’aura pas le prix Goncourt. A moins que…

 

© Jean François Simmarano

 

Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016

Les chroniques :

Mais également les chroniques :

"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)

"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)

"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)

"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)

"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)

"Police" Hugo Boris (Grasset)

"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)

"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)

"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)

"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)

"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)

"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)

"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar

 

Les Pour ou Contre :

"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)

"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)

"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)

"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)

"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)

"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)

 

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