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Cette semaine, nous avons le plaisir de partager avec vous l'avis de Regine Zephirine sur le livre Le fruit le plus rare ou la vie d'Edmond Albius de Gaëlle Belem paru aux éditions Gallimard, et qui donne très envie de lire cet ouvrage ...
L'avis de Regine Zephirine sur le livre Le fruit le plus rare ou la vie d'Edmond Albius de Gaëlle Belem (Ed. Gallimard)
"La gousse de vanille, tout le monde connait son goût et sa douceur. Quant aux mystères de sa pollinisation, c’est plus complexe.
La fleur de vanille, originaire du Mexique, est pollinisée par une petite abeille endémique du pays, l’abeille Mélipona. Sans fécondation de la fleur de Vanille, pas de fruit.
Lorsque la fleur de Vanille arrive sur l’île Bourbon, on la cultive comme une orchidée qui ne donne pas de fruit car personne n’a encore percé le mystère de sa pollinisation manuelle.
C’est cette histoire incroyable et rocambolesque que nous raconte Gaëlle Bélem, originaire de cette île de la Réunion.
Nous sommes au XIXe siècle et l’esclavage n’a pas encore été aboli. Edmond Albius, orphelin dès sa naissance, est élevé par son maître Ferréol Bellier Beaumont, un botaniste et scientifique passionné d’orchidées. Mieux traité que les autres esclaves, Edmond suit son maître partout dans le jardin et les serres et, très vite, se passionne pour la botanique, et, ne sachant ni lire ni écrire, il retient tout.
« Edmond a selon son maître, ce qui vaut mieux que la science, l’expérience. Les connaissances passent de la bouche de l’un à la tête de l’autre qui, s’il ne connaitra jamais les quatre opérations arithmétiques, n’en a pas moins une mémoire d’éléphant. »
Il a à peine douze ans lorsqu’il découvre comment polliniser manuellement la fleur de vanille en mettant en contact l’organe mâle et l’organe femelle. Jusque-là, toutes les tentatives avaient échoué.
Edmond se rêve botaniste comme son « ti père » Ferréol. Hélas ! Il est noir, orphelin et esclave, son destin est d’être jardinier.
Grâce à sa découverte, l’île Bourbon se lance dans a commercialisation de la gousse de vanille qui va s’imposer sur toutes les tables du monde.
« Pour le moment, Edmond n’est qu’un inventeur sans brevet grâce à qui l’île Bourbon devient le premier producteur du fruit le plus rare du monde entier. »
Cette culture va s’intensifier d’années en années jusqu’à rapporter autant que le sucre de canne. Mais Edmond dans tout ça ? Il est affranchi en 1848 et choisi de s’appeler Edmond Albius. Mais la reconnaissance qu’il espère pour sa découverte tarde à venir.
L’auteure a su nous plonger dans la culture et la vie quotidienne des habitants de l’île Bourbon en ce début du XIXe siècle. D’une plume alerte et pleine de malice, elle nous conte le destin incroyable et méconnu de ce jeune esclave devenu libre mais qui n’a pas eu la célébrité attendue. Bien documentée en s’appuyant sur des lettres et des ouvrages de botanique, cette biographie laisse aussi la part belle à l’imaginaire de l’auteure pour reconstituer ce qu’a pu être la vie d’Edmond.
Je remercie Les éditions Gallimard et Lecteurs.com pour cette passionnante découverte."
Merci Regine Zephirine !
Pour retrouver d'autres avis sur ce livre, c'est ici : Le fruit le plus rare ou la vie d'Edmond Albius
Une belle découverte de lecture est auteur aussi pour moi ,bonne idée merci
Bonsoir effectivement ça a l'air passionnant et vraiment incroyable ! Merci pour cette chronique !