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La carrière de Gérard Fulmard n'a pas assez retenu l'attention du public. Peut-être était-il temps qu'on en dresse les grandes lignes.
Après des expériences diverses et peu couronnées de succès, Fulmard s'est retrouvé enrôlé au titre d'homme de main dans un parti politique mineur où s'aiguisent, comme partout, les complots et les passions.
Autant dire qu'il a mis les pieds dans un drame. Et croire, comme il l'a fait, qu'il est tombé là par hasard, c'est oublier que le hasard est souvent l'ignorance des causes.
Gérard Fulmard est le patronyme banal d’un homme banal qui vit seul dans son appartement de la rue Erlanger à Paris. Un petit homme banal, bien tranquille et sans emploi qui prend la décision de créer son agence de renseignements, le Cabinet Fulmard Assistance, s’imaginant déjà détective. Cette initiative va le conduire bien loin de ce qu’il imaginait lorsque sa route croise celle d’un obscur parti politique en mal de notoriété, la FPI (Fédération Populaire Indépendante).
Ce personnage de Gérard Fulmard est à l’opposé du héros et traverse la vie avec une certaine nonchalance enchaînant les échecs et se retrouvant malgré lui à devoir gérer des situations qui le dépassent.
Difficile de rendre compte de ce livre dont les nombreuses péripéties et digressions sont surtout des prétextes à déployer tout l’art narratif et la dérision du romancier.
Jean Echenoz est un auteur que je retrouve toujours avec un égal plaisir. J’aime son style, son humour, sa manière de traiter l’histoire et les personnages, cette fausse désinvolture qu’il cultive de livre en livre et cette façon très particulière qu’il a de s’emparer d’un univers pour en casser les codes. Ici l’univers du polar et celui du monde politique sont étroitement mêlés donnant l’occasion à Jean Echenoz de pousser loin la satire et le pastiche.
Je ne mentirai pas toutefois en disant que ce livre restera à jamais gravé dans ma mémoire. S’il est un véritable bonheur de lecture, il est aussi assez vite oublié. Un plaisir fugace en somme mais 2 heures de lecture qui font oublier le quotidien grâce à son côté totalement décalé, à une écriture riche qui donne toute l’ampleur du talent de Jean Echenoz à combiner les styles et à une maitrise parfaite de l’humour. Un roman réjouissant donc, parfait pour s’échapper quelques heures.
Satire du milieu politique sous forme de polar déjanté, la «Vie de Gérard Fulmard» permet à nouveau à Jean Echenoz de casser les codes et de nous régaler avec un anti-héros dépassé par les événements.
S’il n’est pas question de parler de «génie du lieu» pour une rue propice aux faits divers en tout genre, on peut toutefois dire que la rue Erlanger, sise dans le XVIe arrondissement de Paris, a enflammé l’imagination de Jean Echenoz. C’est ainsi que la Vie de Gérard Fulmard s’inscrit dans une série impressionnante. Il n’avait pas un an quand sa mère a failli être victime collatérale du suicide de Mike Brant. Quand le chanteur s’est jeté dans le vide, elle se rendait du marché et, à quelques minutes près, aurait pu être heurté par ce corps devenu projectile. Quelques années plus tard, à quelques mètres de là, sa mère a également vu un étudiant japonais chargé de deux lourdes valises et découvrira quelques jours plus tard qu’elles contenaient les restes du corps de Renée Hartevelt qu’il avait assassinée avant de la découper, «en avait entreposé sept kilos dans le réfrigérateur et, deux jours durant, en avait préparé la plupart selon différents modes de cuisson pour s’en nourrir, l’accompagnant à l’occasion de petits pois».
Quand s’ouvre le roman Gérard Fulmard vit seul rue Erlanger, après le décès de sa mère, et peut poursuivre cette chronique effrayante. Car en revenant du centre commercial voisin, il échappe de peu à la chute d’un vieux satellite russe qui pulvérise le bâtiment. Parmi les victimes se trouve le propriétaire de son appartement, lui offrant ainsi l’occasion de sursoir provisoirement au paiement de son loyer. Comme il a perdu son emploi de steward, cela l’arrange plutôt. D’autant que ses finances sont inversement proportionnelles à son poids. D’un côté le calme plat, de l’autre une surcharge pondérale. Mais Gérard a une idée, il va créer son entreprise. Après avoir un peu tâtonné, il trouve l’inspiration en passant devant un cabinet de détectives et publie cette annonce: «Cabinet Fulmard Assistance, Renseignements & Recherches, Litiges & Recouvrements, Promptitude & Discrétion». Comme on peut l’imaginer, les clients ne se bousculent pas, si ce n’est un énergumène décidé à le piéger. Aussi quand il est approché par un responsable de la FPI (Fédération populaire indépendante), un parti politique qui rêve de jouer les premiers plans, il se laisse entraîner dans ce qui va se révéler une bien sombre affaire, car Nicole Tourneur, une «figure notable de cette sphère», a été enlevée.
Gérard, qui trouve Nicole «pas mal dans le genre de son âge, catégorie mature», va aller de surprises en surprises.
Jean Echenoz, dont on sait au moins depuis Envoyée spéciale, qu’il aime jouer avec les codes, nous offre ici un vrai-faux polar mâtiné de combines politiques où tous les coups sont permis et où le pire devient de plus en plus sûr. Le lecteur, à l’image de Gérard Fulmard, va être ballotté par les rebondissements de cette affaire tortueuse qui va créer un joli désordre. En «aiguisant les convoitises et chauffant les rivalités», la situation va vite dégénérer et nous offrir une satire qui pourrait bien sonner comme un avertissement !
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Gérard Fulmard ! Quel anti-nom, plus kitch, attention, tu peux mourir ! L’anti-héros dans sa plénitude et sa beauté !
Qui est Gérard Fulmard ? « Je ressemble à n’importe qui en moins bien », ainsi se décrit-il. Demandeur d’emploi en passe de se reconvertir depuis qu’il a été viré de son poste de steward pour faute grave.
Il ouvre un cabinet enquête en tout genre « Cabinet Fulmard Assistance ». Il va voir de temps à autre son psy, Jean-François Bardot à qui il dit tout, enfin, pas complètement.
Bardot le recrute pour surveiller une demoiselle qui n’est rien moins que Louise Tourneur, la fille de Nicole Tourneur, présidente de la F.P.I. (Fédération Populaire Indépendante), genre F.N. . Cette présidente a disparu, enlevée comme en témoigne une vidéo. « Il ressortait de ses propose qu’elle était retenue par un groupe dont la nature et le but m’ont paru flous, les revendications elliptiques et l’idéologie brumeuse, mais qui semblait ouvrir la porte à des négociations : la nature de celles-ci serait précisée dans un prochain communique. Tout cela était bien vague à moins que je n’aie sur l’analyser. ». Plus tard, on apprend son décès
La course à la succession est ouverte, les requins sont prêts à mordre et… Notre cher Fulmard se trouve en première ligne. Le voici embarqué dans une autre affaire avec le parti. Bardot le charge de s’occuper « à mon idée » de quelqu’un… Et ce quelqu’un, il en recevra la photo à l’heure dite. Pour l’instant, on lui met entre les pattes une enveloppe de 3000 euros et un pistolet d'alarme à gaz modifié. L’affaire est conclue. L’opération commencer lorsqu’il reçoit ladite photo.
Voilà un pan de la vie de Fulmard. Voyons du côté de sa rue, la rue Erlanger dans le 16ème arrondissement de Paris. Dès l’ouverture du livre, je suis prévenue. Un débris de satellite soviétique tombe sur le supermarché de la rue Erlanger. Plus tard, j’apprends que c’est la rue où Mike Brant, chanteur à minettes s’est jeté par le fenêtre !!
L'Absurdie est un pays que j’adore fréquenter. Jean Echenoz m’en fait visiter un pan avec une maestria parfaite, tonitruante. Je nage dans l’imprévu du plus kitch, car, il faut bien le dire Fulmard est très absurde, idiot et réussir à faire un bouquin sur sa vie confine à l’œuvre d’art.
J’avais déjà été plus que séduite par Envoyée spéciale où il y avait parodie des polars avec tout ce qu’il faut d’improbable, d’exotisme, de canulars, de hasards, de dés pipés…
Jubilatoire. L’impression qu’Echenoz a pris un pied pas possible en écrivant ce bouquin excellemment bien écrit. Chaque phrase fait mouche. Echenoz sait avec ses anti-héros habituels, faire du neuf et du très bon tout en parlant des dessous de la politique. J’adore sa parodie du polar, avec les évènements improbables savamment lancés qui oscille entre oss117, le Grand blond avec une chaussure noire, inspecteur La Bavure...
« Soudain la lumière change et vire à toute allure vers un gris de plus en plus sombre, du perle vers l’anthracite via le fer pendant que les gouttes se multiplient, s’alourdissent, de plus en plus denses et compactes, la surface du bassin commence de se moucheter accelerando, bientôt on ne va même plus pouvoir s’entendre. » Vous la sentez sur vous la pluie ??
Un super coup de cœur !
Viré de son emploi de steward, Gérard Fulmard décide de se promulguer détective privé. Sans aucune expérience, il se retrouve embarqué dans une drôle d'affaire et, à son corps défendant, devient homme de mains d'un parti politique, dans des circonstances qui ne vont cesser de lui échapper.
Quel délice que ce roman qui s'amuse à détourner les codes du polar pour nous servir une histoire riche en rebondissements burlesques, centrée sur un anti-héros bien peu armé pour affronter les pièges d'un monde politique dangereusement marécageux, et rédigée dans un style jubilatoire et sans pareil : chaque phrase est une friandise, tant le choix des mots et des formules est ciselé, le tout sur un ton où transperce la délectation de nous surprendre et de nous faire sourire. Entre l'intrigue pleine de fantaisie dont on se demande avec curiosité quelle en sera l'issue, et l'irrésistible jeu de l'écriture, aussi drôle que virtuose, l'on parvient à l'excipit avec le regret d'en avoir déjà terminé avec ce pur moment de plaisir littéraire. Coup de coeur.
C'est à la liseuse que j'ai savouré ce roman de Jean Echenoz, un moyen que je n'aime pas beaucoup, rien ne vaut le papier, mais il faut avouer que c'est pratique et moins cher. Je disais donc que j'ai savouré. De bout en bout. J'aime tout chez cet écrivain. Ses histoires et ses personnages et son style, son ton. Son histoire part un peu dans tous les sens et l'on se demande comment Gérard Fulmard pourra être mêlé à la disparition de Nicole Tourneur, mais tout fonctionne. Il faut dire qu'avec pas mal de fantaisie, d'espièglerie, Jean Echenoz nous fait croire à tout ce qu'il écrit. Et ses personnages, Gérard Fulmard en tête ; qui peut résister à ce portrait : "... je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d'atouts, peu d'avantages ni de moyens." (p. 17)
Mais ce qui me plaît le plus c'est l'écriture de Jean Echenoz. Ça se joue à rien, un mot inversé dans la phrase, une figure de style qui change tout, un mot rare, juste comme ça, sans affèterie, juste pour le style, qui peut être suivi d'un terme familier voire argotique, un ton entre l'ironie, la drôlerie, le décalé. Ses nombreuses parenthèses, "c'est toujours le même problème avec les parenthèses : quand on les ferme, qu'on le veuille ou non, on se retrouve dans la phrase...", n'alourdissent pas le texte, elles l'enjolivent. Quand je dis que le style Echenoz est simple, évidemment n'entendez point que n'importe qui le pourrait imiter, la simplicité demande souvent beaucoup de travail et du talent.
Excellent, je me demande même si je ne vais pas aller me procurer la version papier.
Deux mots sur l'histoire : un dénommé Gérard Fulmard, anti-héros très ordinaire, tente de créer une espèce d'agence de détective et finit par être employé par des membres d'un parti politique pour zigouiller l'un d'entre eux.
Mon ressenti sur le roman : grosso modo, ça donne ceci :
p 7 à 15 : entrée en matière in medias res (ok)… un gros fragment de satellite soviétique vient de tomber sur un supermarché situé pas loin de l'appartement du narrateur (ok)… on attend la suite…
p 16 à 22 : présentation du personnage… j'aime assez, notamment le « je ressemble à n'importe qui en moins bien », certainement la meilleure phrase du roman...
p 23 à 45 : commence ce qui m'a TERRIBLEMENT ennuyée tout au long du récit : un énorme imbroglio politicien (auquel on ne comprend pas grand-chose et qui ne débouche sur rien, je vous rassure, mais ah, ah, ah, c'est très tendance -bien qu'un peu passé de mode, non ?-, très « Nouveau Roman » les leurres, les fausses pistes qui nous interrogent sur la notion d'horizon d'attente romanesque, de contrat de lecture... - j'ai tout un cours sur la crise du roman au XXe siècle si ça intéresse quelqu'un-) autour de la F.P.I (Fédération Populaire Indépendante) et des « personnages » (je mets des guillemets, c'est plus prudent) que j'ai toujours confondus (mais c'est voulu, ah, ah, ah, on n'en est plus chez Minuit à la notion de personnage, Sarraute est passée par là… quelle ringarde je fais!) à savoir (dans le désordre, de toute façon, on les mélange tous) : Franck Terrail, Nicole Tourneur (qui se fait enlever je crois, puis on la retrouve mais tout le monde s'en fout, ah, ah,ah...), Louise Tourneur (c'est elle qui se baigne dans une piscine, non ?), un certain Mozzigonaci (qui est-il ? Aucune idée, mais sait-on qui on est ? ), Cédric Ballester (lui, on en parle souvent mais je ne sais plus pourquoi), Joël Chanelle (?) … etc...etc... (ah ah ah et la critique de se pâmer sur l'originalité des noms propres chez Echenoz… mouais, mouais, mouais… passons…)
On continue.
p 46 à 54 : installation du narrateur… On sent que ça se veut vaguement drôle… allez, on sourit, pour être poli (c'est Echenoz tout de même…) Bon…
p 55 à 68 : rebelote, les histoires de la F.P.I auxquelles on ne comprend toujours rien… Long tunnel… On reste patient (Echenoz), on ne s'endort pas (Echenoz), on tente de rester concentré (Echenoz).
p 69 à 77 : le narrateur trouve un client… Bon...
P 78 à 102 : long long long tunnel F.P.I…
p 103 à 108 : où l'on parle de Mike Brant… Pourquoi ? Ne me posez pas la question… C'est original ce passage sur un homme qui a habité la même rue que le narrateur, non ? Faites pas d'effort surtout !
p 109 à peu près jusqu'à la fin (mais là, j'avoue que la coupe était déjà pleine) : long, ultra long tunnel F.P.I… J'avais décroché et je n'avais qu'une hâte : rendre le bouquin à la bibli. Merci.
Le livre aurait-il passé le test d'une dégustation à l'aveugle ? Pas sûr !
Estampillé « Minuit » ou « Echenoz », ça change tout…
Oui, oui, d'accord, il sait manier la langue, l'ironie et n'utilise, paraît-il, jamais de point de suspension parce que, d'après le magazine LIRE, chez lui rien n'est laissé au hasard... De là à dire qu'on se régale à chaque mot… n'exagérons rien!
Oui, oui, d'accord, il joue avec la narration (changements de point de vue à l'intérieur d'une même phrase, interventions inattendues de l'auteur, multiples digressions, décalages entre ce qui est décrit et le niveau de langue employé) et c'est parfois amusant, mais franchement, on en est encore là ? Sans rire, ces procédés, vus et revus, sont éculés depuis un bon bout de temps et ce qui pouvait surprendre, amuser, déranger même il y a soixante ans ne produit plus vraiment l'effet escompté et tombe un peu à plat…
Tout ça sent le vieux et le réchauffé...
Je vous le laisse...
LIRE AU LIT le blog
Je ne comprends pas l'engouement pour cet ouvrage.
Certes, il se lit bien, mais l'histoire n'est pas captivante et les personnages ne sont pas très intéressants.
J'ai dû passer ... à côté !
Ce qui est sûr, c'est que je ne m'en souviendrai pas dans quelques semaines.
Bienvenue en Echenozie !
Cette fois, l'auteur s'empare du genre polar, mais à sa manière, très personnelle , rien que pour le plaisir d'en détourner les codes. Il y a bien un détective privé, une disparition mystérieuse qui pourrait s'avérer un meurtre, et un marigot d'hommes et femmes politiques prêts à toutes les combines pour s'emparer du pouvoir interne au sein de leur parti.
Clairement passe ton tour si tu veux un polar conventionnel "suspense – rebondissements – dénouement surprenant". La trame enquête est une célébration de la cassure, de l'ellipse et de la digression. Cet art du zigzag totalement maitrisé – et souvent jubilatoire – te fait côtoyer pendant quelques pages un boulon géant issu d'un satellite soviétique obsolète qui s'écrase sur Paris, un Mike Brant défenestré et même un cannibale japonais ... autant de détails ou d'informations que le lecteur appréhende sans trop savoir comment les classer dans la hiérarchie des péripéties. C'est son style qui embarque le lecteur dans une intrigue complètement farfelue - ou pas, on peut ne pas adhérer au style Echenoz.
Car oui, Echenoz est un styliste de haute volée, un formidable fabriquant de phrases. Chacune est un bonheur. Chaque phrase possède sa propre histoire, avec ses changements de registre de langue ou d'échelle, avec son art prononcé de la ponctuation pour cadencer les ruptures narratives internes . Les mots fondent dans la bouche comme des gourmandises.
Et quel humour ! Tout est cocasserie, on rit beaucoup. Notamment dans la présentation des nombreux personnages, qui donne lieu à une galerie de portraits truculents, à commencer par celui de Gérard Fulmard, le narrateur, antihéros désoeuvré et dérisoire, improvisé détective privé : « je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proche de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d'atouts, peu d'avantages ni de moyens. Encore heureux que j'aie pu rependre ces deux pièces et demie après le décès de ma mère, elles étaient locativement les siennes et je n'ai pas changé les meubles. »
J'ai adoré les noms attribués aux personnages ainsi que leurs descriptions
, Luigi Pannone, Nicole Tourneur, Cédric Ballestertous, Guillaume Flax, Francis Delahouère ( assistant de Joël Chanelle « aspect sphéroïdal voisin de celui-ci mais en version effilochée, imprécise, mal rangée. Sa cravate dépasse derrière le col de sa chemise, ses cheveux sont rétifs et ses vêtements, même neufs, paraissent élimés aux extrémités, il ressemble au portrait de Chanelle exécuté par un enfant psychotique. » ), les frères Apollodore et Ermosthène Nguyen, Dorothée Lopez ( « ce genre de femmes un peu mûres qu'on doit croiser dans des soirées dont je me fais une idée lointaine et qui, coupe de champagne en main, voix de fumeuse et bas fumés, décolleté abyssal et rouge à lèvres extraterritorial, doivent laisser distraitement glisser une bretelle de leur robe en citant Plekhanov du bout de leur grosse langue rose et, en pareil cas, le mécanisme est immanquable : je dois regarder ailleurs sinon je bande. »
Un roman délicieux et drolatique à savourer pour ses extraordinaires qualités d'écriture. Le souvenir en sera sans doute fugace, mais peu importe, le plaisir est là.
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écouté version audio; c'est pire: j'ai du l'écouter trois fois le soir et je me suis endormie deux fois! J'ai insisté puisqu'il est dans la sélection du prix Audiolib mais je n'ai pas aimé (pas tellement non plus Envoyée spéciale mais j'ai apprécié 14, court, dense : l'essentiel y est.