La première liste consacrée à la rentrée littéraire n'a pas suffi ? Voici la suite !
Garder ce qui disparaît, c'est l'oeuvre d'une vie. C'est notre enfance.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c'est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.
Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur, il n'est pas sur le banc des accusés, et c'est sa victime que l'on juge.
Quand l'enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?
De l'Italie - Bari et Venise - au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l'histoire d'un être dont on ne saura jusqu'au bout s'il a commis l'impardonnable.
À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l'indicible.
Roman de l'inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l'on redoute le plus.
La première liste consacrée à la rentrée littéraire n'a pas suffi ? Voici la suite !
UnPur.
Un livre dramatique et merveilleux.
L'effroi se mêle à la prose fabuleuse d'Isabelle Desesquelles, et c'est mon cœur de mère qui s'est retrouvé en apnée.
Certains passages sont très durs mais ils sont contrebalancés par la plume merveilleuse de l'autrice, qui décrit l'indicible et l'horreur, de toute beauté.
J'ai peur d'en dire trop, de dévoiler le fond de l'histoire. De révéler pourquoi.
Mais j'ai encore la plume avec Benjamin, ce petit garçon, car finalement, a-t-il vraiment grandi depuis son enlèvement en Italie, alors qu'il n'avait que huit ans ? Et pourquoi lui, et pas son frère jumeau ?
On frôle l'abîme avec lui, qui nous livre son histoire, par le biais de ce livre écrit comme une lettre à son frère, bien des années après le drame.
Je suis émue par tant de délicatesse dans le propos.
Avec l'impression que Benjamin est là, quelque part, peut-être un voisin.
La déchirure est féroce et meurtrière, surtout lorsqu'il ne suffit que de trois minutes pour détruire une famille, un socle. Car qu'y a-t-il de pire que la mort, à part l'absence et l'inconnu... Cette douleur invisible qui ronge l'existence alors que nous ne sommes déjà plus.
On s'accroche aux souvenirs.
On les voit défiler, sur les murs, dans la tête et les écumes. Mais
Le cœur ne répond plus. Alors on les regarde, les mains dans les poches et les yeux baissés. Écartelé, martelé, derrière une vitre infranchissable.
UnPur.
La belle littérature, c'est écrire l'ignominie avec magnificence.
Isabellequejetaime.
Sombre par le sujet qu’il traite, l’enlèvement, la séquestration et le viol d’un gamin… Lumineux, par le message d’espoir, par la lutte que ce petit bout d’homme va mener contre « le gargouilleur » et contre lui-même…
Unpur renvoie à impur, mauvais, immoral, mais il renvoie aussi à pur, qui n’est pas souillé… Et c’est surtout ce sens-là qui se dégage. La souillure de l’homme, peut-elle contaminer cet enfant ? Peut-elle modifier sa pureté ? Plusieurs questions sont posées : comment peut-on survivre en subissant l’horreur ? Quel impact, notre éducation et notre enfance, peuvent avoir sur notre capacité à faire face aux pires horreurs ? L’amour, peut-il nous sauver ?
Chaque être humain a une capacité à encaisser les aléas de la vie. Le malheur n’est pas une destinée.
C’est ce qu’on nomme résilience… Cette capacité qu’ont certains enfants à triompher des différents traumatismes subis.
Avec gravité, mélancolie et détachement, l’auteure expose les faits, mais prête sa voix à Benjamin, Benjamin qui ne cessera de penser aux jours heureux, pour adoucir ses journées et subir. Il subit, se détache, se déconnecte, pour rejoindre Julienquejetaime et sa mère…
Le temps du bonheur est terminé, le temps de l’amour est fini, l’insouciance a laissé place à la peur, la honte…
En quelques pages, Isabelle Desquelles, use d’une plume concise, grave, mais sublime, pour décrire l’horreur. Une plume poétique, tout en sensibilité, pour dépeindre le tragique. Elle est d’une pudeur, qui rend hommage aux enfants, aux familles qui s’interrogent et ne font qu’attendre, avec le fol espoir d’un possible retour… Mais le retour n’est parfois pas possible…
C’est un témoignage rarement livré sur l’innocence perdue, sur la culpabilité d’avoir accepté de subir l’horreur ! Mais comment peut-il en être autrement, petit bout d’homme, du haut de ses 8 ans, ne peut que se résigner à subir… Pourtant, 50 ans plus tard, la honte est toujours présente, elle dévore, au point d’avoir détruit le peu d’innocence qu’il restait…
Comment accepter de vivre après l’horreur, comment accepter de voir du beau, alors que l’horreur colle à la peau…
Disons-le, clairement, peut-on vraiment garder son innocence, quand on a perdu cette petite flamme qui maintient notre innocence au creux de nos entrailles…
Benjaminquejetaime écorché vif, a pour seule compagnie la culpabilité, qui parfois fait plus de dégâts… Pourtant, il refuse son rôle de victime passive, et transforme sa souffrance en rage de vivre… Mais le passé le rattrape…
Le tragique côtoie la beauté avec une fulgurance déconcertante !
C’est le premier livre d’Isabelle Desquelle que je lis et ce ne sera certainement pas le dernier, tellement j’ai été bouleversée !
J'ai été envoûtée par la première partie d'Unpur, jusqu'au moment où le héros se retrouve à Oaxaca. Là, j'ai déconnecté ... Trop de vides, trop de questions sans réponse, trop d'invraisemblances que la virtuosité de l'écriture fait ressortir plutôt qu'oublier. Comme si parvenue à ce stade de son récit, l'auteure n'avait plus très bien su où aller. Et les quelques réponses apportées par la fin ne m'ont pas débarrassée de cette impression tant elles m'ont semblé peu convaincantes. Qu'est-ce qui décide brusquement le héros au bout de 5 ans à s'échapper ? Comment le fait-il ? Comment à 13 ans arrive-t-il à survivre seul ? Pourquoi, malgré ses craintes, ne s'adresse-t-il pas à la police ? Comment, devenu adulte, alors qu'il n'est pratiquement pas allé à l'école, est-il capable de donner des leçons de français et d'italien ? Comment se retrouve-t-il à Oaxaca ? Et ainsi de suite ... La réalité et la vraisemblance semblent de plus en plus absentes des romans actuels comme si, dans une société de plus en plus contraignante et uniforme, les écrivains éprouvaient le besoin que leurs héros échappent à toutes les contingences ordinaires. Pour ma part, cela me dérange profondément. Dommage car le sujet était bon et se prêtait certainement à d'autres développements.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, comme les appellent leur mère, sont jumeaux. Ils ont 8 ans et sont en vacances en Italie avec leur mère. L’un des deux sera enlevé par un prédateur, un pédophile. Il va être prisonnier de cet homme pendant 5 ans avant de s’enfuir. Il partira ensuite vivre à l’étranger, pour fuir… On le retrouve adulte, revenu d’Amérique du Sud, jugé pour un crime. Découvrez cette histoire terrible racontée par la victime. Un roman dur mais très bien écrit. Accrochez-vous !
Julien et Benjamin sont jumeaux. Auprès d’une mère légèrement fantasque mais débordante d’amour ils vivent heureux jusqu’à ce qu’un prédateur fasse exploser ce trio solaire.
1976, alors qu’ils sont en vacances en Italie, Benjamin est enlevé. Il a huit ans. Il vivra cinq ans d’enfer avant d’échapper au monstre qui lui a volé son enfance.
Quarante ans après l’enlèvement, un procès s’ouvre, mais ce n’est pas celui du ravisseur. Celui qui est sur le banc des accusés, c’est Benjamin.
Âme sensible s’abstenir ! Ce roman est une plongée au plus profond de la noirceur humaine, une exploration incisive du mal. Il faut avoir le cœur bien accroché pour venir à bout de ce livre et pas seulement sur les cinq années que dure la captivité de Benjamin. Car ces années seront évidemment lourdes de conséquences pour l’enfant devenu adulte.
Les scènes s’enchaînent retraçant les quarante ans de vie de Benjamin, ses souffrances, les séquelles inévitables et son impossibilité à renouer avec sa vie passée.
Mais aucune trace chez Isabelle Desquelles d’une démonstration en force ou d’une quelconque provocation, tout dans l’écriture est fait avec sensibilité et une certaine retenue. Difficile en effet de ne pas s’embourber dans un sujet aussi puissant que celui-ci, et l’auteur y met ce qu’il faut de questionnements et d’humanité pour ne pas sombrer dans le sordide.
La lecture demeure éprouvante et rude, heureusement, pourrais-je dire, le livre ne fait qu’un peu plus de 220 pages. Mais quelle intensité !
Benjamin est enlevé à Venise par un pédophile alors qu'il avait huit ans; il est arraché à son frère jumeau Julien et à sa mère, Clarisse, qui les aime follement. Il s'échappera à 13 ans mais n'essaiera pas de retourner vers sa famille; il parcourt le monde de l'Italie à l'Amérique du Sud pour tenter d'échapper au traumatisme de l'enfance violée et à ses séquelles intimes.
Les thèmes évoqués par ce roman sont nombreux : la pédophilie, l'arrachement violent à l'enfance, la gémellité, la culpabilité, la résilience. De victime devient-on soi-même bourreau? Se venger, tuer son bourreau efface-t-il la souillure, la honte, l'enfance fracassée?
Le roman est écrit à la 1ère personne, celle de Benjamin; l'horreur subie est décrite à hauteur d'enfant, avec les mots, les images et les sensations d'un enfant; puis c'est l'adulte qui évoque ses pulsions qui le porte vers les petites filles avec des mots plus crus, un style plus violent pour décrire sa lutte pour ne pas passer à l'acte.
C'est dur, saisissant, écœurant, sans complaisance, sans compassion, au plus près des pulsions. Dans cette horreur, le style d'Isabelle Desesquelles arrive à dégager une certaine poésie même si elle est bien sombre.
Je ne suis jamais vraiment rentrée dans le roman; la compréhension est parfois ardue par les sauts temporels et géographiques qui ne sont pas explicités, par les faits suggérés de façon peu claire. On ne sait pas si le récit de Benjamin adulte est une création de son esprit pour se protéger ou la réalité. Mais je ne regrette cependant pas d'avoir découvert, à cette occasion, un nouvel auteur français.
Ils sont deux petits garçons de 8 ans. Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. C'est ainsi que les appelle Clarice, leur maman, solaire et fantasque, qui les élève seule. Elle seule les reconnait, les dissocie. Elle les emmène à Venise et c'est là que Benjamin disparaît enlevé par celui qu'il va nommer le Gargouilleur.
Il réapparait 40 ans plus tard, au tribunal sur le banc des accusés. Pourquoi alors qu'il s'est échappé au bout de 5 ans n'est-il pas revenu vers son frère et sa mère ? Pourquoi ce silence? Il lui faudra 10 années de plus pour s'adresser à son frère en un long monologue et lui expliquer ce qui s'est passé, ce qu'a été sa vie, ce qui n'a pas été dit au procès.
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Un roman extrêmement poignant sur l'enfance volée, sans doute l'une des pires peurs de tout parent. Une plongée dans l'esprit et le cœur de cet homme dont un monstre a dérobé l'enfance et qui doit se construire avec çà. Une écriture addictive, très belle, parfois poétique pour un roman sombre qui vous prend aux tripes et dont la fin m'a chaviré le cœur.
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"Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. " Arthur Rimbaud
Une mère en vacances en Italie avec ses deux jumeaux Benjamin et Julien. Les deux gamins jouent sur la place, s’interpelant par leur prénom tandis qu’un pervers surveille à la recherche d’une proie. Il repère très vite le jumeau qui est un peu plus fragile et qu’il peut attirer à l’écart.
L’auteure décortique tous les processus caractérisant les pédophiles : perversion, perversité, manipulation, chantage de toutes sortes, allant jusqu’à faire de lui un complice pour les futures proies.
Elle évoque aussi le voyage dans l’imaginaire : est-il vraiment aller à l’autre bout du monde ? Se reconstruire après avoir été à ce point déstructurer ?
Un roman choc ! qui montre que Isabelle Desesquelles a bien étudié tout le mécanisme qui fait la force de ces pervers monstrueux et leur permettent d’avoir une telle emprise sur leurs victimes.
Il y a des détails glaçants qui perturbent cette lecture, à la limite de la suffocation (on n’est pas du tout dans l’apnée qu’on peut éprouver avec un bon polar) et qui ont eu du mal à passer. Je suis arrivée au bout et cela valait vraiment le coup.
Le choix de la gémellité n’est pas une lubie de l’auteure.
#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance
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