Et si on composait un texte nous aussi ?
C'est aux alentours de 2015 qu'un phénomène inexpliqué et encore tenu caché s'empare de la société et affole le pouvoir. On l'appelle, faute de mieux, l'Éclipse. Des milliers de personnes, du ministre à l'infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner, de lâcher prise, de laisser tomber, de disparaître. Guillaume Trimbert, la cinquantaine fatiguée, écrivain en bout de course, est-il lui aussi sans le savoir candidat à l'Éclipse alors que la France et l'Europe, entre terrorisme et révolte sociale, sombrent dans le chaos ? C'est ce que pense Agnès Delvaux, jeune capitaine des services secrets. Mais est-ce seulement pour cette raison qu'elle espionne ainsi Trimbert, jusqu'au coeur de son intimité, en désobéissant à ses propres chefs ? Dix-sept ans plus tard, dans un recoin du Gers où règne une nouvelle civilisation, la Douceur, Agnès observe sa fille Ada et revient sur son histoire avec Trimbert qui a changé sa vie au moment où changeait le monde.
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Un peu tard dans la saison parle d'un étrange phénomène appelé l'Eclipse. Ce qu'on a appelé ainsi, c'est la disparition volontaire de milliers de personnes, pour se déconnecter du monde moderne, de sa violence physique et morale, de ses obligations sociétales. A l'époque, Agnès était capitaine des services secrets. Elle devait enquêter, nettoyer, assassiner des gens impliqués dans ce phénomène. C'est elle qui raconte cette histoire, qui est aussi celle de Guillaume Trimbert, un ancien professeur, auteur de peu de succès, candidat à l'éclipse.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Il m'a fallu plusieurs chapitres tout d'abord pour comprendre vraiment la structure du texte, et plus d'une centaine de pages pour réussir à trouver un réel intérêt pour le texte. J'ai trouvé la première partie beaucoup trop longue, ennuyeuse, contemplative. Cela dit, je le comprends de la façon suivante : pour que Trimbert accepte l'Eclipse, et pour qu'on en comprenne bien les raisons, il faut comprendre le côté insipide de sa vie. En revanche, pour Agnès, je n'ai pas bien vu l'intérêt. On cerne assez rapidement le personnage, et toutes les digressions qu'on subit sont autant de moments lassants qui m'ont perdue. La deuxième partie est plus concrète et franche. Enfin, on voit le but. On comprend qu'il existe un lien entre les deux narrateurs, et on cherche ce lien. D'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par sa nature, quoique la chute m'ait fortement déplu (et je ne vous en parlerai pas pour ne pas vous la dévoiler), justement par rapport à la nature de ce lien.
Le thème de fond est extrêmement intéressant. Jérôme Leroy n'est pas le premier à aborder cette hyper connexion, ce recours systématique et abusif à la technologie pour tout et n'importe quoi, cette facilité à localiser une personne en permanence, ... Cependant, il le fait d'une façon plutôt originale. Le monde devient fou, toujours de plus en plus révolté, le but étant de lutter contre tout ce qui fonde notre société moderne et sa violence. J'ai aimé "la Douceur", ce monde qui succède à celui que nous connaissons et qui semble paradisiaque. J'ai apprécié la façon dont l'auteur tranche en quelque sorte quand nombre d'autres se contentent de nous laisser réfléchir et opter pour la fin imaginaire que notre logique préfère concevoir.
J'ai un avis mitigé sur l'ensemble de ce roman. Je ne sais pas trop quoi en penser. Le sujet choisi est intéressant et plutôt bien traité. Les personnages sont plutôt recherchés et profonds. Mais je n'ai pas adhéré à la structure du récit qui passe d'un narrateur à l'autre, alors que la personne qui semble narrer cette histoire dès le départ est Agnès. L'entrée de Guillaume est brutale, incongrue dans ce qui semble être une sorte de journal intime à destination de la fille d'Agnès. J'ai également été franchement déroutée par les trop nombreux aller-retour dans le temps lors du récit. Je me suis perdue dans les années, dans les éléments donnés, dans les digressions.
Conclusion : ♥♥♥ Je n'ai pas aimé ce roman mais je ne l'ai pas détesté non plus. La première partie passée, j'ai trouvé un réel intérêt à ce texte, quoique l'un des personnages soit parti un peu dans tous les sens. C'est le croisement des chemins de ces deux personnages qui finit par donner un sens à cette histoire. En revanche, j'aurais aimé une structure plus carrée, plus de clarté dans les passages d'un narrateur à l'autre, moins de passage du coq-à-l'âne en somme.
http://sweetie-universe.over-blog.com/2017/06/fiche-livre-un-peu-tard-dans-la-saison-j.leroy.html
Dans un monde qui se décompose et où de plus en plus de personnes sont victimes d'un phénomène, l'Eclipse, qui les pousse à se couper du monde, une jeune femme agent des services secrets, Agnès, est sur les traces de Trimbert, qui semble lui aussi être amené à vouloir se retirer du jeu.
Je pense qu'on a tous eu, à un moment ou à un autre, le fantasme de vouloir tout plaquer, vivre sur une île déserte, ou dans une maison isolée sur la côte bretonne, voir même un hameau du Val de Loire... D'une certaine façon ce roman amène à ce fantasme. Bizarrement je le trouve assez actuel, même si il est assez sombre en décrivant une France sombrant dans le chaos suite aux attentats, à des grèves à n'en plus finir et à un pouvoir qui se délite de plus en plus vite. Face à ce monde en déconstruction ce récit nous décrit peut-être un nouveau monde en reconstruction qui tente de se baser sur l'essentiel. L'essentiel n'est-il pas de savourer un moment au bord d'une rivière avec la personne aimée plutôt que de s'assurer que le selfie que l'on a posté sur twitter ou Facebook nous met bien en valeur? Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'un des premiers signes de l'Eclipse, est la déconnexion auprès des réseaux sociaux.
Au-delà de cette réflexion il y a une intrigue, à laquelle je me suis laissé prendre. Quel est ce lien entre Agnès, des services secrets, et Trimbert, l'écrivain? Que vont-ils faire de ce lien dans ce chaos ambiant?
Au final beaucoup de plaisir à lire ce livre assez rythmé, voir même avec un peu d'action (il y a les services secrets tout de même!). Le titre pourtant ne m'attirait pas et la couverture encore moins. La quatrième de couverture un peu plus. Comme quoi il ne faut pas hésiter à se plonger dans un roman dont on se méfie: on peut y découvrir de belles surprises.
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