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Douze nouvelles au fil desquelles des couples divorcent, des femmes noires sont traquées par des pit-bulls, où une liste de courses devient un programme de vie, où l'on écoute battre sous la poitrine d'un autre le coeur transplanté d'un amour décédé... Au sommet de son art et avec une superbe économie de moyens, Russell Banks transmue le réel et le quotidien en paraboles métaphysiques.
Ce recueil de nouvelles m'a donné l'occasion de découvrir un fabuleux écrivain : Russel Banks
J'ai adoré ces histoires et surtout l'écriture de l'auteur. Chaque chute m'a fait rire ou m'a couper le souffle !
je recommande ce livre
La nouvelle est un genre littéraire qui souvent me laisse sur ma faim. Mais Russell Banks avec son écriture ciselée nous dresse en quelques pages un instantané, en noir et blanc, de la vie quotidienne de ces anti-héros.
Car le quotidien de chacun est émaillé de ces accidents qui viennent briser l’élan.
« Se sentait-il vraiment aussi seul qu’il l’avait fait croire à Ellen ? Si son mariage ne le faisait pas exactement souffrir, il le trouvait ennuyeux et se sentait invisible dans cette vie conjugale, comme un vieux meuble qu’on ne peut pas déplacer ou remplacer sans chambouler tout le reste de la pièce et que, du coup, on laisse là où il est en ne tenant plus compte de lui. »
En véritable conteur, il nous montre un superbe paquebot plein de promesses larguant les amarres et laissant notre protagoniste sur le quai.
De rendez-vous manqué en accommodements avec une réalité qui les laisse exsangue, chacun fait comme il peut.
Kaléidoscope d’une vie américaine, chaque histoire nous est conté sans esbrouffe, avec humour, avec pour fil conducteur la solitude. Chacun est seul, même ceux qui paraissent entourés.
Les fins sont des pieds de nez, des pirouettes avant de faire le grand plongeon dans le néant.
Chaque histoire est parfaitement maitrisée l’auteur joue avec nos nerfs pour notre plus grand plaisir.
J’ai eu une tendresse particulière pour la nouvelle qui donne son titre au recueil ainsi qu’Ancien marine.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/01/21/un-membre-permanent-de-la-famille/
De Russel Banks je connaissais - et avais apprécié - De beaux lendemains. Quand ce recueil de nouvelles est sorti en poche, je l'ai très vite acheté, aimant particulièrement le format de la nouvelle.
J'ai beaucoup aimé ces nouvelles, ces tranches de vie si différentes mais qui peuvent se retrouver sur un point: la solitude, que celle-ci soit réelle ou pas.
Au hasard, vous rencontrerez au fil de la lecture:
- un ex-marine qui a du mal à joindre les deux bouts et qui a trouvé un moyen peu conventionnel d'essayer d'y parvenir
- un homme quitté qui est resté en "bons termes" avec son ex-femme et le nouvel époux de cette dernière
- un homme imaginant la vie d'une femme qu'il ne connaît pas du tout
- un voyageur en transit dans un aéroport et qui va se retrouver le destinataire d'une bien étrange confidence
- un représentant qui revoit une femme l'ayant bouleversé quelques années en arrière
- un père se rappelant le tragique incident dont il a été l'auteur
- un professeur en recherche permanente de reconnaissance...
Ma préférée fut Blue, l'histoire de cette femme venue acheter une voiture et se retrouvant enfermée avec pour seule compagnie ... un pitbull!
A découvrir
Ce livre m'a été recommandé au salon du livre.
Des nouvelles différentes parfois mélancoliques ou dures sur la vie , les couples, les divorces, la cruauté, la fin de vie. Des histoires simples mais parfois étonnantes
recueil de douze nouvelles dont les qualités littéraires sont un peu inégales. Pas mal, sans plus.
« Un membre permanent de la famille », c’est le titre d’une des nouvelles de ce recueil un peu déroutant. Evidemment, les recueils de nouvelles généralement ça a le désagréable défaut d’être très inégal. Il y des nouvelles qui semblent trop courtes, d’autres tirent inexplicablement en longueur, et toutes ne sont pas passionnantes. A part quelques unes, on peut considérer la plus grande majorité d’entre les comme des sorte de tranches de vie, parfois essentielles, parfois parfaitement anecdotiques. Je ne suis pas certaine d’avoir compris la pertinence de certaines d’entre elles, qui se terminent brutalement sans qu’il ne soit rien passé de notable. Je pense que c’est ce qui m’a le plus dérouté, et j’ai préféré celles qui racontaient vraiment une histoire, avec une chute digne de ce nom comme « Blue », l’histoire de cette femme piégée dans un parking de voiture d’occasion par un pitbull et que personne ne viens secourir pour des raisons diverses et qui refuse d’appeler la police car elle est noire et qu’elle a encore plus peur des policiers de Floride que du chien ! C’est probablement la plus forte des nouvelles, comme celle éponyme intitulée « Un membre permanent de la famille » ou une chienne malade et diminuée devient le trait d’union d’une famille en train d’exploser. Mais dans leur majorité les nouvelles de Russel Banks sont désarmantes pour qui aiment les histoires qui mènent quelque part, à une sorte de morale.
Douze nouvelles, plutôt inégales niveau intensité. Bien ecrit,simple et accessible. Douze histoires de femmes ou d'hommes parfois intenses, parfois fades mais saisissant un instant de vie.
Des histoires de vies donc et des vies parfois sans histoires, des tranches de vies.
Beaucoup de regrets, une dose de mélancolie et un regard acéré sur les petits maux et les grands drames qui sont l'apanage de l'espèce humaine. Voilà ce qui traverse ces douze nouvelles bien ciselées mais pas très optimistes.
Dans chacune de ces histoires, il y a une cassure. Un divorce, la retraite, un deuil, une décision que l'on regrette. Une situation nouvelle à laquelle on peine à s'adapter ou au contraire, à laquelle on s'adapte trop bien. Souvent, on se ment à soi-même. Parfois aussi aux autres. Et puis le temps passe, les regrets plombent le quotidien, la désagréable sensation s'installe que son tour est passé et qu'il est peut-être trop tard. Cruauté du destin. Comme dans "Blue", la triste histoire de Ventana qui a économisé toute sa vie pour pouvoir enfin s'acheter une voiture, synonyme de liberté et d'indépendance. Pas sûre qu'elle ait choisi le bon jour pour passer enfin à l'acte.
"Ancien Marine" dit toute la difficulté des retraités américains ; c'est l'un de mes textes préférés, avec une tension qui ne retombe pas jusqu'au dernier mot. "Un membre permanent de la famille" montre le fragile édifice que constitue une famille, susceptible de s'écrouler si l'un de ses piliers fait défaut... et le pilier n'est pas forcément celui auquel on pense.J'ai également beaucoup apprécié "Oiseaux des neiges", qui démontre que le veuvage n'est pas forcément perçu comme un malheur... mais incite à s'interroger sur la véracité de la relation qui l'a précédé durant des dizaines d'années. "Big dog" est certainement la plus cruelle sur l'observation des sentiments dans une relation d'amitié soumise aux aléas des égos de chacun. Enfin, "A la recherche de Véronica" est un savoureux clin d’œil au métier même de l'écrivain qui n'est rien d'autre qu'un "raconteur d'histoires".
Pas simple de vivre, se dit-on en refermant ce recueil. Pas simple d'être honnête avec soi-même, de saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent, de vivre sa vie plutôt que de la rêver. Pourtant, ne pas le faire expose à de graves désagréments. CQFD.
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