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L'une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L'autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d'avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles pourront tout vivre.Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d'aimer, de danser, de rire et de boire jusqu'au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d'été, tout s'arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît.
Les années passent mais n'effacent pas la douleur de l'absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s'est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D'autant que Brigitte, dont elle n'avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant... Avec brio, Agathe Ruga explore une tranche de vie aussi enivrante que violente, celle des premières fois, de l'éveil de la féminité, du passage à l'âge adulte et des désillusions, jusqu'à la délivrance.
« L’absence est pire que la mort, rien n’arrête le sentiment d’absence, on est condamné à vivre avec tous ces absents qui demeurent quelque part et sans nous ».
L’une est aussi blonde que l’autre est brune. Tout les sépare hormis cette envie, chevillée au corps et au cœur de vivre et parfois même de se consumer dans l’âge d’or de la jeunesse.
Alors, quand l’une des deux tourne brutalement et définitivement le dos à l’autre sans aucun explication, celle-ci prend sa plume pour lui écrire sa douleur, son errance, leurs souvenirs qui lui brûlent le cœur, et lui crier son incompréhension face à la violence de cet abandon.
Ce roman, rédigé en grande partie à la deuxième personne du singulier, c’est la lettre d’amour que Brune, l’abandonnée, adresse à Brigitte pour lui déclarer son amour et se réparer. Et se réparer aussi de tous ses amours qui l’ont abandonnée…
Un roman dont on sent que la frontière entre la fiction et la réalité est mince tant la narratrice a de points communs avec l’auteure. Une écriture à la fois tendre et incisive voire crue, qui peut surprendre et déranger parfois, mais qui nous happe dans le tourbillon de l’amour fusionnel, pas si éternel.
Un premier roman réussi pour une reconversion qui l’est tout autant : les dentistes ont certes perdu une des leurs….mais les lecteurs ont gagné, eux, une auteure…de talent !
Pas toujours facile d'ouvrir un livre encensé par la plupart de ses lecteurs... Vais-je l'aimer ? Et si non, suis-je passée à côté du bouquin ? Dois-je remettre tout mon sens critique en question ?
OK j'exagère mais vous voyez l'idée.
Alors ai-je aimé ce roman ? Oui.
L'ai-je dévoré en une nuit et un jour ? Oui.
Me suis-je identifiée aux personnages du roman ? Non.
Mais qu'importe. Ai-je besoin de m'identifier à Brune adressant un dernier message à Brigitte, sa blonde, sa moitié, sa meilleure amie pendant dix ans ? Non.
Car cette histoire est universelle, on aime, on est trahi, on souffre, on fait confiance, on trahit, on refait confiance, on se confie, on aime encore plus, on ment, on pleure.
La prose exaltée, parfois crue, d'Agathe Ruga et le rythme entraînant, comme à bout de souffle, m'ont fait lire ce roman comme un thriller. Je ne le quittais que pour y revenir très vite.
Je suis toujours attirée par les histoires d'amitié toxiques entre filles, je pense notamment à Respire de Anne-Sophie Brasme dans un autre registre.
Sous le soleil de tes cheveux blonds n'a pas fait exception à la règle, même s'il serait dommage de le réduire à ça.
C'est aussi et surtout l'histoire d'une jeune femme sur le point de devenir mère pour la seconde fois, qui dit au revoir à ce qui la relie encore au passé.
Juillet, le soleil, la plage, Calvi et des lectures d’été. Je glisse dans mes bagages le premier roman d’Agathe Ruga Sous le soleil de mes cheveux blonds.
Couverture du livre « Sous le soleil de mes cheveux blonds » de Agathe Ruga aux éditions Stock
Brigitte est aussi blonde et bourgeoise que Brune est populaire, libre et brune ! Deux opposés qui s’attirent, qui se lient d’une amitié indéfectible. Deux amies pour la vie ou presque. Car un jour cette amitié qui semble plus forte que tout s’arrête. Brigitte coupe les ponts laissant Brune avec un vide qui revient quelques années plus tard la hanter. Sous la plume d’Agathe Ruga, on remonte l’histoire de cette amitié, ses coups de folie et de sang.
Plus que l’histoire de l’amitié, la construction de la jeune femme en adulte, ce que j’ai particulièrement aimé dans le roman d’Agathe Ruga, c’est son écriture, une écriture affranchie, entière, rythmée, saccadée qui joue avec les mots, le langage, la poésie. C’est une écriture vibrante qui livre l’histoire de Brune et Brigitte, les forces et les affres de l’amitié. Entre sensibilité et force, ce roman nous embarque. Même si je ne me reconnais pas dans cette histoire douloureuse d’amitié, j’ai aimé ce roman. Plus forte que l’amour, l’amitié sera toujours un fertile sujet pour la littérature et Agathe Ruga l’aborde et le traite avec force et courage.
En résumé : une plume qui vibre, un roman qui plait !
Elles étaient deux, brune et blonde, belles comme le jour, amies de longue date, jusqu’au jour où Brigitte a disparu de la vie de Brune. A l’aube de sa deuxième grossesse, et lors de la disparition de France Gall, Brune se souvient de leurs années d’amitié folle et intense. Brigitte hante ses rêves, bouleverse sa grossesse, ravive la douleur de l’absence de ce double d’elle qui lui manque tant.
Brune et Brigitte, deux jeunes femmes belles et intelligentes, lycéennes puis étudiantes fusionnelles et talentueuses, solaires et brillantes. Brune se souvient des bancs de la fac de médecine, de la fête, des sorties, des weekends de folie à boire et danser jusqu’au bout de la nuit, du bonheur de plaire et de séduire, des vacances en Bretagne, des hommes que l’on aime et qui ne vous voient même pas, de ceux que l’on épouse mais qui ne vous satisfont pas, de ceux que l’on aime à la folie, contre la morale, la famille, la raison. Tous ces secrets, ces moments de vie, cette rivalité parfois, la passion toujours et cette intensité de sentiments partagés.
Avec talent, Agathe Ruga nous transporte au cœur d’une jeunesse provinciale dorée à qui tout sourit. Par son écriture parfaitement maitrisée, sincère, audacieuse et parfois crue, elle dit la vie et la violence des sentiments, l’amitié et l’amour, mais aussi la maternité, la séparation, le couple.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C lire https://domiclire.wordpress.com/2020/08/24/sous-le-soleil-de-tes-cheveux-blonds-agathe-ruga/
J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche, c’est ma deuxième lecture du mois d’août, et c’est à nouveau un roman qui m'a surprise en positif. Je ne pense pas que je serai allée vers lui de moi-même, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Le résumé est pourtant intéressant, c’est surtout que je ne l'ai pas tellement vu au moment de sa sortie en grand format. Et pourtant, son auteure est elle aussi chroniqueuse d'un blog littéraire, et le comble, c’est que je la suis sur Instagram, comme quoi on loupe souvent des infos…
J’étais donc curieuse de découvrir une nouvelle auteure et son premier roman. J’aime beaucoup lire des premiers romans, surtout avec un beau parcours.
Je ne vais pas trop revenir sur l’histoire en elle-même pour ne pas vous en dévoiler de trop et vous laisser la surprise au moment de la lecture. Il va s'agir de l'histoire de Brune. Elle raconte son histoire d’amitié avec Brigitte. Ce sont deux amies de lycée, elles se sont connues en première, ont passé le bac ensemble, sont allées dans la même université, sauf que Brune fait des études en médecine pour devenir dentiste et Brigitte comme sage-femme. Au moment où commence le roman, Brune est enceinte de son deuxième enfant, elle ne parle plus à Brigitte, elles se sont brouillées depuis des années, mais Brune pense toujours à Brigitte, elle rêve d'elle, et dans ses rêves, Brigitte est aussi enceinte. Brune arrive à avoir de ses nouvelles par sa première fille, car son ex mari est resté ami avec Brigitte. Brune va ainsi retracer toute leur histoire, de leur rencontre à leur séparation. On va les suivre dans leurs études, leurs vies privées avec tout ce que peut connaître quand on est jeune fille, la transformation des corps, les premiers émois amoureux, la première fois avec un garçon, les premiers amours. La jeunesse est remplie de premières fois et de nouvelles expériences et Brigitte et Brune les vivent ensemble, avec les joies qu’elles peuvent vivre et les brouilles qu'elles peuvent avoir.
L’originalité de ce roman est dans la forme de récit et surtout dans le choix narratif choisi par l'auteure. Je crois que c’est le premier roman que je lis écrit ainsi. En effet, il est écrit à la fois à la première personne du singulier et à la fois à la seconde. C’est-à-dire que Brune parle à Brigitte, elle lui raconte tout, ce qu'elle ressent, ce qu'elle vit et ce qu'elles ont vécu. On assiste ainsi à un dialogue ou comme si Brune écrivait à Brigitte pour lui parler. Cette façon de raconter crée un climat très intimiste à la lecture, car, en fait, c’est comme si le personnage s'adressait directement au lecteur en le tutoyant, en le prenant à partie. Le lecteur se retrouve à la place de Brigitte, il endosse le second rôle principal, ce qui n'est pas rien non plus. J’ai vraiment beaucoup aimé cette originalité, me retrouver à la place de Brigitte, sans pouvoir répondre à Brune. Et en même temps, je me suis aussi sentie très proche de Brune, de ce qu’elle pouvait ressentir, ce « je » qu'elle emploie m’a permis de rentrer dans sa tête et de savoir tout ce qu'elle pensait. J'aime beaucoup ce procédé qui me permet de vivre au plus près des personnages, de m'imbiber de leur façon d’être et vivre le temps de quelques pages dans la peau de quelqu’un d’autre. Bon, l’inconvénient, c’est que j'avais aussi parfois envie de râler après Brune quand je n’étais pas d’accord avec elle, et c’est arrivé aussi.
L’attachement aux personnages a donc été entier, même si j’ai ressenti plus d’empathie pour Brune que pour Brigitte, et ce du fait qu'elle est absente du livre. Et c’est là aussi la force de cette originalité, c’est que Brigitte est un personnage fort présent mais pas physiquement là. J'aurais peut-être aimé avoir une réponse justement de Brigitte, ou savoir ce qu'elle, elle pensait de la situation, savoir comment elle, elle a vécu les mêmes événements que Brune. Mais, bon, avoir l'opinion de Brigitte aurait cassé le dialogue de Brune, et ça aurait été dommage. Mais je cherche vraiment la petite bête là…
Le style, quant à lui, est très bon, le vocabulaire correspond à une jeune femme de trente ans, il est parfois vif, cru, violent, selon les situations qu’elle vit. Mais pareil, j'ai trouvé que cela donnait beaucoup d’authenticité et d’épaisseur au personnage. Brune est plus vraie que nature et j'ai très bien réussi à me l'imaginer et à la regarder évoluer. Vu l’âge et le caractère de chacune, il va être question de bar, de boites, de soirées qui n'en finissent plus, alcoolisées à ne plus voir le jour le lendemain. Les bancs de l’université de médecine sont aussi présents, avec leurs rites de passage, leurs fonctionnements. Agathe Ruga a elle aussi suivi des études de médecine puisqu'elle était dentiste, et on ressent bien sa propre expérience dans tout ce que Brune et les autres personnages vivent. Une nouvelle fois, cela apporte beaucoup d’authenticité au récit.
Les pages se tournaient toutes seules, j'avais tellement envie de savoir ce qui allait arriver aux jeunes femmes que j'essayais d'aller plus vite dans ma lecture. En fait, je voulais savoir la cause de la brouille entre les deux, ce qui avait causé ce silence entre ces deux personnes qui pourtant s’entendaient bien et étaient inséparables. Par contre, j'ai été un peu déçue justement par le dénouement, mais je crois que ça vient de moi, j’en attendais beaucoup plus, d'autres explications plus détaillées. Mais cela ne m'a pas du tout empêchée d’apprécier ce livre.
Cette histoire est porteuse de beaucoup de messages sur la vie, sur l’amitié bien sûr et principalement, ce qu’on peut faire ou ne pas faire en son nom. L'amour est lui aussi représenté, les personnages masculins ne sont pas inexistants et remplissent leurs rôles, Valéry, Samuel, Marceau font partie des vies des jeunes femmes et sont représentatifs aussi de leurs générations. La musique tient un rôle important dans ce livre, et surtout avec les chansons de France Gall dont certaines phrases sont citées en-tête de partie. Un autre point aussi particulier est que les lieux ne sont pas cités, on ne sait pas dans quelle ville cela se passe, dans une grande avec un salon littéraire, mais de telles villes sont nombreuses en France. Les paysages ne sont pas spécialement décrits, à part les rues, les bars ou les appartements, très peu d’indications sur les lieux. Cela ne m'a pas non plus dérangée, cela fait que l’on peut reporter l'histoire dans des lieux que nous connaissons.
Ce récit aurait pu être celui de tout le monde. On a tous une amie ou un ami qu’on n’a pas vu depuis longtemps et pourtant qui nous connait si bien, avec qui on a fait les quatre cents coups, et que la vie et tout ce qui s'y passe a éloigné de notre chemin. C'est le cas en tout cas pour moi, et je pense très souvent à elle, les kilomètres se sont ajoutés, les distances allongées et la routine sépare parfois les personnes qui s’apprécient. J'ai beaucoup pensé à elle en lisant l’histoire de Brune. Je vais d'ailleurs vous laisser avec cette citation de Brune sur l'absence qui me parle énormément :
« L'absence est pire que la mort, rien n’arrête le sentiment d'absence, on est condamné à vivre avec tous ces absents qui demeurent quelque part et sans nous. Et quand bien même ils tenteraient de revenir dans nos vies, leurs réapparitions ne changeraient rien. Ils ont été absents, ils seront toujours absents, ils ont créé un immense vide, impossible à combler. Il n'y a pas d'issue. Les absents sont des trous dans nos cœurs. »
Rien que relire ces quelques lignes me serre à la gorge d’émotion…Pour conclure, je suis contente d'avoir lu ce roman et d'avoir fait la découverte de cette auteure. Je vous le conseille, pour l’originalité de sa narration et pour les tranches de vie de ces jeunes femmes et hommes que nous avons été, et que nos enfants seront. Je vais noter Agathe Ruga dans ma liste d'auteurs à suivre, je suis curieuse de la lire à nouveau pour voir quel thème elle abordera.
C’est l’histoire d’une amitié, de celle que l’on a toutes vécu du temps de nos dernières années de lycée et des premières années de fac, des soirées avec des bandes son incroyables, des cafés interminables, des soirées étudiantes ... bref on est toutes passées par là ! La copine un peu coincée, celle qui trime pour arriver à des résultats moyens comparée à celle qui ne se foule pas, les parents cools et les autres ... et les garçons (Valéry, Marceau, Samuel et tous les autres).
Car au fond, cette histoire d’amitié qui a pris fin du jour au lendemain sans explication, on l’a un peu toutes vécue non ? Une histoire d’amitié, où la sincérité, la féminité, les déceptions, les frustrations ne sont pas loin.
Brigitte est aussi blonde que Brune, la narratrice, est brune. Entre les deux, c’est une amitié presque fusionnelle, qui un jour prit fin. Quand, quelques années après cet épilogue incompréhensible, Brune est enceinte de son deuxième enfant, elle se souvient de cette amitié, et essaie de comprendre ce qui s’est produit. Car cette future naissance, c’est aussi une envie d’aller de l’avant, de vivre et d’oublier ce qui a pu, un jour, assombrir sa vie. Brune est devenue dentiste mais n’a qu’une envie depuis très longtemps : écrire.
L’écriture comme catharsis ? Il y a France Gall, les planètes pour tenter de « prendre en charge les comportements », mais surtout une plume à la fois incisive, crue et touchante pour raconter cette tranche de vie a l’arrière goût d’inachevé alors que la vie doit continuer.
Étonnant, détonnant, régressif et un peu addictif !
Lors de son année de terminale Brune rencontre celle qui deviendra rapidement sa meilleure amie et que tout le monde surnomme Brigitte. Tous les oppose mais pendant 10 ans elles seront inséparables. L’une est blonde, bourgeoise et pulpeuse, l’autre est brune, longue et fine, excentrique et a grandi dans une famille éclatée. Du lycée, aux bancs de la fac elles vont partager ces années flamboyantes de l’adolescence jusqu’à une séparation qui laissera Brune désemparée et pleine de questions et de regrets. Âgée de 30 ans et enceinte de son deuxième enfant elle revient sur ces 10 années en faisant le récit de cette amitié lumineuse et violente.
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⭐️⭐️ ⭐️ Qui n’a pas connu un chagrin d’amitié ne peut comprendre le désarroi et le vide qu’il laisse. Qui plus est une amitié née à l’adolescence, l’âge de tous les absolus, de tous les toujours, de tous les excès. Ce livre d’ @agathe.ruga m’a beaucoup touchée. Il m’a replongée de nombreuses années en arrière, sur les bancs d’une fac d’éco, au sein d’un groupe de potes inséparables et m’a renvoyée au souvenir d’une amie d’alors que je croyais « pour la vie »...
On ne guérit pas d’un chagrin d’amitié et longtemps après, comme Brune, on y repense avec douleur et nostalgie. « Je dois faire le deuil de toi vivante. L’absence est pire que la mort, rien n’arrête le sentiment d’absence [...] ils ont été absents, ils seront toujours absents, ils ont créé un immense vide impossible à combler. Les absents sont des trous dans nos cœurs ».
J’ai aussi beaucoup aimé la plume de cette auteur, sa manière tellement juste de décrire les émois, les joies, les peines et les excès de cette jeunesse dorée, ainsi que sa lucidité sur ses erreurs, ses errances. Comment ne pas craquer enfin sur la bande son qui accompagne son récit, émaillée de références aux chansons de France Gall.
Un très beau premier roman qui donne envie d’en découvrir d’autres.
Au lycée, Brune a un coup de foudre amical pour celle que tous surnomment Brigitte. Pendant dix ans, Brune et Brigitte sont les meilleures amies du monde. Elles grandissent et aiment ensemble, chacune à leur manière bien différente.
Quand elles ont vingt-cinq ans, sans que Brune en comprenne la raison, Brigitte disparaît de sa vie pour se construire loin d'elle.
Au moment de sa deuxième grossesse, Brune ne voit plus Brigitte depuis six ans. Lorsqu'elle la voit apparaître dans ses rêves, elle tente de comprendre ce qui les a séparées.
Tout d'abord, j'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé absolument aucune critique négative de ce roman. A peine un ou deux avis mitigés qui, encore, encensaient la plume de l'auteure à défaut de l'histoire.
Si ce n'est pas mon cas, c'est un avis tout personnel que je délivre et, si l'univers des blogs littéraires reflète les goûts de la population générale, pas de doute que la majorité d'entre vous adorera cette histoire.
Pour ma part, il est très rare que je sois autant agacée par un roman. Et pourtant, j'ai commencé avec un a priori ultra positif. Je n'aime rien plus que les romans d'amitié féminine. Ils me font vibrer comme aucune autre thématique. Et j'ignorais tout de l'auteure, qui se trouve être une blogueuse reconnue, ce qui aurait pu m'inciter à la méfiance étant données mes expériences passées. Mais non. Je suis entrée dans ce roman le coeur léger et le sourire aux lèvres.
Et puis, très vite, je me suis sentie agacée par les récits des soirées au champagne de cette jeunesse dorée.
J'ai lu à plusieurs reprises que ce roman était une exploration de la féminité, mais une féminité dans laquelle je ne me reconnais absolument pas et j'ai la faiblesse de croire que je ne suis pas la seule. Dans les premières pages, la narratrice décrit une de ses amies en disant d'elle "elle a conscience de respirer le sexe". Puis, ce passage tellement réducteur pour les hommes autant que les femmes : "Séduire un homme, à bien y réfléchir, ce n'est pas compliqué. Etre belle, mystérieuse et douce. Tout leur offrir et sourire le plus grand possible. Puis tout d'un coup, disparaître, rechigner, regarder ailleurs avec mélancolie, demander un sac, une semaine de vacances, être sans cesse insatisfaite. Certains vous disent que non, ils aiment les filles honnêtes et braves, des futures mères de famille qui tiennent la route. C'est faux, ils se rabattent toujours sur les gentilles par dépit, pour faire une pause dans leur souffrance et leur fatigue. Parfois, ils ont seulement besoin d'un fond sonore, d'une ambiance, un peu comme une télévision éradique un silence pesant".
Un homme aurait écrit ça, j'aurais hurlé à l'abruti. Les femmes n'ont donc pas d'autre choix que d'être garce ou potiche? J'aurais sûrement même hurlé deux fois puisque, la page d'à côté, j'ai lu ça : "Au vu de ce qu'on m'a dit, je crois qu'elle puait juste la féminité. Elle s'offusquait en levant les yeux au ciel, terminait ses phrases en points d'interrogation, soupirait en papillonnant des cils, elle n'était jamais vulgaire et était soûle au bout d'une coupe. Elle affirmait à chaque nouvel élu qu'avec lui ce serait différent, elle pleurait en lui disant qu'elle l'aimait à la folie et qu'elle y croyait cette fois-ci. Bien sûr, elle raffolait de la sodomie."
Mais les clichés sexistes ont la part belle dans l'univers de Brune et Brigitte où, un lendemain de soirée "Les garçons essayaient de réparer une vieille moto, les filles parlaient chiffons et comméraient sur d'autres." et ou le mari trompé ne peut s'en prendre qu'à lui même puisque "Personne ne lui avait expliqué comment tenir une femme".
Ajouté à cela des références astrologiques toutes les dix pages, des réflexions qui donnent envie de suggérer à la narratrice d'étoffer sa bibliothèque qu'elle prétend bien garnie ("Est-ce une question d'éducation, de classe sociale? La haute bourgeoisie impliquait la pudeur des sentiments, l'absence d'effusions au profit des résultats et des objectifs atteints.") et d'autres qu'on attendrait plus dans la bouche d'une adolescente ("L'absence est pire que la mort" ou "Ils ne s'imaginaient pas combien de temps je l'avais attendu, cet amour" quand la narratrice n'a pas vingt ans et "J'étais née pour vivre cette tragédie, l'écrire et mourir" quand l'amant de la narratrice part un an en Italie), pas mal de vulgarité ("les voies du Seigneur sont impénétrables, contrairement à moi") et de la philosophie de comptoir qui me laisse encore pensive ("Le porno nous dirige, alors que nos enfants dirigeront le porno." , "La vie est une partouze et les enfants regardent"), il me reste le goût non pas d'une histoire d'amitié mais celle d'une Princesse perpétuellement déçue par la vie, les hommes qui n'ont "pas le droit d'être faible" et son amie "perverse, mauvaise, lunatique".
Je suis donc certainement la seule à le penser mais "Sous le soleil de tes cheveux blonds" a été pour moi un livre agaçant à tout point de vue que j'ai lu en visualisant parfaitement les petites garces de certains lycées qui me donnent des frissons dans le dos quand j'imagine que mes fils pourraient traverser un âge assez bête pour s'en enticher.
A lire ivre de champagne.
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