Episode 2 : Des conseils de lecture en tout genre, pour un maximum de plaisir !
Triptyque qui retrace le destin tragique d'une tribu autour de la vie douloureuse d'une femme, Salina de 15 à 50 ans. La jeune fille, mariée contre sa volonté à Saro, a été chassée pour avoir achevé sur le champ de bataille ce mari dont elle ne voulait pas. Elle a mis au monde un second fils, sans père et né de sa colère, Kwane N'Krumba, qui part la venger.
Episode 2 : Des conseils de lecture en tout genre, pour un maximum de plaisir !
J’ai mis du temps à sortir ce titre de ma PAL, pourtant, il n’était pas très loin, puisque j’ai dû le voir au moins une bonne dizaine de fois par jour, pendant plusieurs mois. Comme si nous devions nous apprivoiser. Finalement, je me suis décidée à le lire, juste avant de partir aux Etats-Unis !
Salina de Laurent Gaudé est bien plus qu’un simple roman, c’est un chant de douleur, une ode à la résilience et à la force de l’âme humaine. Dans ce récit magistral, Gaudé nous entraîne au cœur d’une tragédie, où les mots vibrent d’une intensité rare et où chaque page brûle de la passion et de la détermination d’une femme prête à tout pour défendre son honneur, ses désirs et ses aspirations. Dès les premières lignes, on est happé par la puissance narrative de l’auteur, par cette plume envoûtante qui sait si bien faire résonner les cris des cœurs brisés.
Très tôt, Salina est marquée par le destin, et sa vie devient une succession de tragédies et de combats. Mariée de force, humiliée et trahie, elle se dresse contre l’injustice avec une fureur qui ne la quittera jamais. Gaudé retrace la trajectoire de cette héroïne farouche, de sa jeunesse tourmentée jusqu’à ses derniers instants, où, au seuil de la mort, elle fait promettre à son dernier fils de répandre ses cendres dans le désert, là où tout a commencé.
Salina nous parle d’injustice, de vengeance, de maternité, mais surtout de quête de soi et de liberté. Gaudé met en lumière le destin d’une femme prête à tout pour protéger ce qu’elle a de plus cher et pour se venger de ceux qui l’ont blessée. Le roman est aussi une réflexion sur la transmission des histoires, sur la mémoire qui perdure et les récits qui façonnent nos vies. En plongeant dans la vie de Salina, Gaudé nous invite à réfléchir sur la force des liens du sang, la douleur de l’exil, et le désir irrésistible de rédemption. C’est un texte qui résonne profondément, un appel à la résistance contre l’inacceptable et à la quête de justice.
La plume de l’auteur est d’une puissance évocatrice saisissante, avec des envolées lyriques, il réussit à créer une véritable symphonie de mots. Chaque phrase est ciselée, chaque mot choisi avec soin, donnant à l’ensemble une portée quasi mythique. L’écriture est à la fois poétique et lumineuse, capable de capturer la beauté comme la noirceur des émotions humaines. Les dialogues pourtant rares sont percutants, et le rythme narratif est maîtrisé de bout en bout.
Salina est un personnage d’une rare intensité, une figure de proue qui incarne la rébellion contre l’injustice et la volonté indomptable de vivre libre. Son parcours, marqué par la souffrance et le désir de vengeance, est déchirant. Gaudé parvient à créer un univers riche en symboles, où chaque élément du décor participe à l’évocation d’un destin tragique et grandiose.
Salina est un roman d’une grande force, un texte qui laisse une empreinte indélébile dans le cœur de ses lecteurs. Laurent Gaudé, avec son talent de conteur, réussit à donner vie à une héroïne inoubliable, à travers laquelle il interroge la condition humaine, le poids du destin, et la force de la résilience. C’est un livre qui m’a fait vibrer et qui rappelle que, même face à la douleur la plus intense, il existe toujours une lumière, une flamme qui ne s’éteint jamais. Salina est une lecture incontournable pour ceux qui aiment les récits puissants et émouvants, une véritable leçon de courage et de vie.
Je suis curieuse, avez-vous lu ce livre ? Si oui, quel a été votre ressenti. J’ai retrouvé ce que j’ai aimé dans « La langue des choses cachées » de Céline Coulon que j’ai beaucoup aimé et qui fera certainement partie de mes lectures les plus marquantes de cette année. Comme Salina d’ailleurs.
https://julitlesmots.com/2024/09/02/salina-de-laurent-gaude-la-puissance-evocatrice-du-recit/
Salina est arrivée de nulle part et a été adoptée. Elle a eu une enfance heureuse et espérait être mariée à Kano, son ami de toujours. Ce mariage lui est refusé et elle subit les pires violences conjugales de par son mari, le frère de Kano. A la mort de celui-ci, elle est vouée à l'exil et va vivre comme une ermite dans le désert, élevant ainsi seule son enfant, pleine de haine et mûrissant sa vengeance. Jusqu'au jour où... Son histoire nous est racontée par son dernier fils, alors qu'elle vient de mourir. Il lui faut raconter la vie de sa mère et réussir à émouvoir les habitants d'un lieu magique et situé derrière la montagne. Alors seulement sa mère pourra reposer sereinement dans le cimetière qui lui ouvrira les portes. Une plume magnifique, pleine de poésie et d'amour.
Salina, l'enfant de sel, petite étrangère venue d'on ne sait où, a été adoptée par le Clan Djimba. Elle aime Kano, mais est contrainte d'épouser Saro. Brutalisée et humiliée, Salina refuse de se soumettre. Lorsque son mari meurt, Salina croît qu'elle va enfin connaître le bonheur .... Mais ses espoirs se brisent rapidement. Une héroïne lumineuse et sauvage, la mère aux trois fils et la femme aux trois exils.
Son troisième fils est celui qui nous raconte son histoire de ses premiers cris à son dernier souffle. Il dresse un portrait d'une vie de souffrance, de colère, de vengeance et de courage, où "l'âme des morts ne peut-être enterrée que si les dieux le veulent".
Une fois de plus, Laurent Gaudé, nous transporte dans son histoire, car c'est un vrai conteur. Dès les premières pages du livre, on se retrouve dans un univers riche en croyances et en traditions ancestrales, qui nous rappellent l'Afrique.
Un enfant abandonné, élevé par une mère adoptive de hasard, qui ne parvient pas à s'intégrer dans une tribu du désert : c'est l'histoire de Salina, dont le nom signifie qu'elle est pleine de larmes salées. Devenue jeune fille, elle est amoureuse de l'un des fils du chef, qui l'aime aussi. Mais on la force à épouser l'autre fils du chef, qui la viole, lui fait un enfant, puis meurt sur le champ de bataille. Salina rejettee cet enfant, qu'elle n'a pas désiré, et comme elle ne s'en occupe pas, la grand-mère de l'enfant le lui confisque pour l'élever à sa place, et le chef la chasse de la tribu. Elle a un deuxième fils, dans le désert, qu'elle élève pour qu'adute, il la venge en tuant le chef ; la vengeance exécutée, le premier fils de Salina retrouve le second, pour venger à son tour sa famille. Le second tue le premier. Salina alors répond à son désir : elle le tue. Plus tard, l'homme aimé d'autrefois lui donne son enfant à élever, en réparation. C'est cet enfant qui l'enterre puis raconte son histoire. Récit bien mené et par moments poétique ou émouvant. Mais on regrette qu'il soit un peu rocambolesque et pas toujours exaltant.
Comme d'habitude, l'écriture fluide et précise, jouant si bien sur les nuances, de Laurent Gaudé m'a enchantée et j'ai dévorée ce roman, ayant beaucoup de peine à le reposer entre deux moments de lecture.
Dans ce court récit, nous découvrons la vie de Salina dans un coin d'Afrique imprécis mais où s'y côtoient le désert, les hautes montagnes et la mer.
C'est le fils de Salina, Malaka, qui narre la vie de sa mère afin de lui permettre d'être acceptée dans le cimetière marin. Salina a eu une vie riche en tristesse, combats, haine, vengeance et magies mais aussi en joies, partages et croyances.
Une lecture qui a tout d'un conte apaisant que je vous reommande vivement
Laurent Gaudé est un auteur indispensable. Roman après roman, il construit une oeuvre. Son écriture me coupe le souffle à chaque fois comme si c'était la première fois.
Avec lui le dilemme « le style ou l'histoire » est résolu: il y a tout.
La perfection du style (dépouillé, direct, poétique, incroyablement efficace), un don magistral pour conter des histoires et une capacité foudroyante à immerger le lecteur dans l'environnement de ses intrigues.
Salina est un conte mythologique hors du temps, sans âge. Quelque part en Afrique, voici la vie et la mort de Salina racontée par Malala, son troisième fils alors qu'il accompagne la dépouille de sa mère vers le cimetière.
Gaudé se réapproprie les codes de la tradition orale et les adapte au format écrit. Tel un conteur qui nous chanterai une épopée au coin du feu, l'auteur captive son auditoire et on veut connaître la suite. Ça se lit d'une traite, avec l'envie de le faire à voix haute pour profiter pleinement de la poésie et de l'esthétique de l'écriture.
Les personnages sont magnifiques et ne sont pas sans rappeler ceux des tragédies grecques, qui connaissent leur cruel destin mais l'affrontent sans broncher.
On y retrouve certains thèmes favoris de l'auteur : le désir, l'orgueil, la piété filiale, le dialogue avec les morts, la guerre homérique.
Salina est une histoire d'amour entre une femme et un homme, entre une mère et son fils, une histoire de haine et de vengeance qui s'achève en rédemption. Une tragédie, une vraie, déchirante, qui fait souffrir, violente et tue. Une merveille.
J'aime particulièrement la plume de Laurent Gaudé, que j'ai découvert avec le roman "Sous le soleil des Scorta" que j'ai tout simplement adoré. Son écriture est dense, vivante, entière. Alors lorsque l'on a laissé traîné sur une table pas loin de moi ce roman, mon oeil n'a pu résister à la lecture de la quatrième couverture, et voilà que je me suis retrouvée à lire ce court mais poignant roman de moins de 200 pages.
Salina est une femme qui a eu trois fils et plusieurs vies. Son destin fut grand mais tragique. C'est son dernier fils, Malaka, qui raconte son histoire alors qu'il l'accompagne vers sa dernière demeure, l'île Cimetière. Il ne reste plus que ce corps, vide des larmes qu'elle a tant verser. Dès sa naissance d'ailleurs où elle aurait peut-être mieux fait d'être dévorée par les hyènes, mais le bon coeur de Mamambala a eu raison du pire. Et c'est là que commence le récit de Malaka, alors qu'il vogue vers cette nécropole en compagnie du passeur, et dont les portes s'ouvriront ou pas pour recevoir le corps de Salina.
Le récit de Laurent Gaudé transporte de lecteur, en un instant, dans une histoire à la dimension tragique, au coeur d'une vie tribale, brûlée par le soleil. Le destin d'une femme forte qui refuse de se soumettre aux règles du clan. Et qui va le payer cher, très cher même. Mais c'est le prix de la liberté de son âme et de son espoir souvent déçu. Cette vie entourée d'hommes forts et sauvages, et de femmes soumises.
La dimension mythologique de cette histoire est captivante, et l'auteur en joue avec finesse et adresse. Il tisse une vie faite de combats et de résistance, une vie douloureuse portée par une femme sauvage et déterminée. Une femme, qui a force de brimades et de violences subies va nourrir une soif vengeresse. L'auteur se veut tantôt épique, tantôt magnifique à travers ce portait bouleversant de volonté, transmise par ce héraut. Hors, et ce n'est sûrement pas anodin, la transmission orale et les conteurs sont une part importante de la survie de l'Histoire africaine. (...)
http://lillyterrature.canalblog.com/archives/2019/12/23/37883030.html
« Le temps passe ». Cette phrase si courte à prononcer est une épreuve cruelle pour qui la vit dans la solitude. Malaka, dernier fils de Salina nous compte l’histoire de cette dernière. Une femme blessée condamnée à l’errance. Une vie brisée, rythmée par la colère et la vengeance. Chaque roman de Laurent Gaudé confirme son écriture exceptionnelle.
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