Pascale Fargès dirige la librairie landru à Chamonix. Passionnée et passionnante, elle nous présente trois romans qui ont retenu son attention et nous fait par de ces coups de coeurs. Rencontre.
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Pascale Fargès dirige la librairie landru à Chamonix. Passionnée et passionnante, elle nous présente trois romans qui ont retenu son attention et nous fait par de ces coups de coeurs. Rencontre.
Il souffle au printemps l'énergie et la vigueur de la jeunesse, avec comme une promesse de renouveau. Cette saison, tout en vitalité, se révèle propice au lyrisme comme aux révolutions. Trois mois de l'année qui inspirent de jolies histoires ou changent parfois le cours de l'Histoire.
Lakhdar est un jeune marocain qui aime les livres, Bassam est son meilleur ami, il est plus simple, il aime regarder les filles et rêve d'Europe. Lakhdar n'a pas ce rêve européen qu'ont nombre des jeunes de son environnement. On le suivra sur une période assez longue, il sera d'abord confronté au jugement définitif de sa famille, puis jeté à la rue. il va errer jusqu'à retrouver Bassam qui va lui tendre la main alors qu'il est à la rue depuis un certain temps. Il sera hébergé par le cheikh Nourdine, il deviendra le libraire de la mosquée. Avec Bassam, ils feront la rencontre de 2 jeunes espagnoles.
Ce livre qui est accessible, est pourtant intensément riche, il y a l'amour adolescent, les conflits intérieurs des jeunes maghrébins, le maillage de la religion, la force de l'amitié inconditionnelle, l'exploitation de la misère, les fondements du terrorisme et tellement d'autres choses telle que la maladie.
Une histoire d'hommes, de jeunes hommes, de jeunes femmes, de mères, de réalités diverses et complexes.
J'ai été absolument captivée par la précision de cette écriture magnifique, la densité des perceptions proposées pour une lecture fluide.
Un immense coup de coeur.
Dès les premières pages, j’ai compris que j’aurais du mal à lâcher ce roman. Certaine que l’histoire allait me captiver, c’est surtout l’écriture qui m’a embarquée. Quelques pages encore, et j’ai fait la connaissance de Lakhdar. Il m’a touchée. Je l’ai suivi tout au long de ses tumultueux parcours.
Adolescent de 17 ans, Lakhdar vit à Tanger dans une famille ancrée dans la tradition. Il apprend l’espagnol, un peu le français, de quoi lire des séries noires, pas de quoi assouvir son envie de liberté et ses désirs. Contrairement à Bassam son ami, ce n’est pas tant la traversée du Détroit qui le tente, il rêve juste de sa cousine Meryem.
Leur unique relation lui vaut châtiments et exclusion de sa famille. Après sa rencontre avec un Cheikh qui l’emploie à la bibliothèque de la Diffusion de la Pensée coranique, il traverse le Détroit dans l’espoir de retrouver Judit, une jeune étudiante rencontrée à Tanger. Mousse sur un ferry, il pense « à l’expédition de Tareq ibn Zihad, le conquérant de l’Espagne, et à ces Berbères qui avaient défaits les wisigoths : je commandais ma propre armée de camions, de vieilles Renault, de Mercédès ; ensemble, nous allions reprendre Grenade… l’Espagne redeviendra marocaine, ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être ». Puis il transcrit les noms des soldats morts de la Grande Guerre, embaume des clandestins noyés en Méditerranée avant de s’enfuir à Barcelone et de s’établir « rue des voleurs ».
Si ce résumé révèle quelques étapes d’un long périple de survie, il est loin de dévoiler l’essentiel de ce roman, foisonnant de personnages atypiques et de situations violentes traduites par un vocabulaire très explicite. La noirceur du tableau est adoucie par un humour discret et illuminée par la poésie. Les références littéraires ont une place de choix dans ce roman et s’imposent comme salvatrices d’une jeunesse désespérée. Reflet des cultures et des crises arabes et européennes (révolutions arabes de 2011, attentats, mouvement des Indignés…), « Rue des Voleurs » est un roman initiatique très riche et émouvant.
Ecrit de main de Maître, au travers de cette édition 2012, Mathias Enard rend un vibrant hommage aux villes de Tanger et Barcelone via un jeune adolescent marocain jeté à la rue par sa famille et son ami d’enfance Bassam.
Lakhdar est un passionné de lecture. Les livres le porteront et nous abreuveront au fil des pages quand Bassam est pris dans les filets du terrorisme islamiste. La biographie de Lakhdar, un tout jeune garçon sans le sous, livré à lui-même dans les vagues du hasard, tient le lecteur en haleine du début à la fin en vous douchant de culture et de connaissances littéraires que l’auteur, à travers l’ensemble de son œuvre remarquable et remarquée, n’est jamais avare à transmettre en partage.
Si Mathias Enard nous parle de l’Histoire arabe via Ibn Batouta, il nous parle aussi de son goût pour Izzo et Manchette et est toujours proche de ce qui passe dans l’Histoire d’aujourd’hui.
« Les enseignes des bars me clignaient de l’œil, des types étaient assis sur des chaises et profitaient du printemps ; ils avaient des têtes de contrebandiers. Je n’aurais jamais pu être aussi loin de chez moi, même à Barcelone, à Paris ou à New-York ; ces rues respiraient quelque chose d’interdit dans le soir dangereux, si loin des quartiers de mon enfance, si loin de cette enfance dont je sortais à peine et que les venelles en pentes me remettaient en mémoire pour leur radicale différence. Je me demandais si j’oserais jamais entrer dans un de ces rades aux lumières rouges sentant la cigarette, le désir et la déréliction, si jamais j’aurais l’âge de ces endroits. Après tout j’avais un peu d’argent, maintenant, et bien envie de boire un coup, peut-être même de parler à quelqu’un. J’appréciais l’alcool pour l’image qu’il donnait de moi, celle d’un type dur, adulte, qui ne craint ni la colère de sa mère ni celle de Dieu, un personnage, comme ceux auxquels je souhaitais ressembler, les Montale, les détectives sans nom, les Marlowe, les privés et les flics de romans noirs. Pourquoi nous accrochons-nous à ces images qui nous fabriquent, ces exemples qui nous modèlent et savent nous briser tout en nous construisant, l’identité toujours en mouvement, l’être à jamais en formation, et ma solitude devait être si grande ce soir-là que je suis entré dans un bar minuscule appelé El-Pirata, dont l’enseigne marronnasse avait dû connaître les temps glorieux du statut international, et la tenancière, une dame aux cheveux défrisés teint en blond platine qui m’observait en se demandant sans doute si j’avais bien l’âge d’être là. »
Son amie espagnole Judit lui « parlait surtout de politique, à présent ; de la crise en Europe, de sa dureté, du chômage, de la misère qui remontait comme du fin fond de l’Espagne, disait-elle, des conflits, du racisme, des tensions, de l’insurrection qui se préparait. Elle était très liée au mouvement des Indignés, depuis quelques mois. Aussi très liée à celui des Okupas, disait-elle. La répression n’a jamais été aussi violente. L’autre jour un étudiant de vingt ans a encore perdu un œil à cause d’une balle en caoutchouc lorsque les flics ont délogé un sit-in pacifique, disait-elle. L’Espagne va vers sa fin, et l’Europe aussi. La propagande ultra libérale nous fait croire qu’on ne peut pas résister au diktat des marchés. Ici on ne soignera bientôt plus les pauvres, les vieux, les étrangers. Pour le moment la révolte n’éclate pas parce qu’il y a le football, le Real, le Barça ; mais quand ça ne suffira plus à compenser le frustration et la misère, ce sera l’émeute, disait-elle. »
« (…) il y avait une campagne de promotion pour le tourisme à Marrakech dans le métro de Barcelone (…) et je me suis dit que le tourisme était une malédiction, comme le pétrole, un leurre, qui apportait fausse richesse, corruption et violence ; dans le métro de Barcelone j’ai repensé à l’explosion de Marrakech, au Cheikh Nouredine quelque part en Arabie et à Bassam, quelque part au pays des Ténèbres, à l’attentat de Tanger où cet étudiant avait trouvé la mort d’un coup de sabre — bien sûr, Barcelone s’était différent, c’était la démocratie , mais on sentait que tout cela était sur le point de basculer, qu’il ne fallait pas grand-chose pour que le pays entier tombe lui aussi dans la violence et dans la haine, que la France suivrait, que l’Allemagne suivrait, que toute l’Europe flamberait comme le Monde arabe et l’obscénité de cette affiche dans le métro en était la preuve, il n’y avait plus rien d’autre à faire pour Marrakech qu’investir du fric en campagnes publicitaires pour que revienne la manne perdue, même si on savait pertinemment que c’était ct argent du tourisme qui provoquait le sous-développement, la corruption et le néocolonialisme, comme à Barcelone, petit à petit, on sentait monter le ressentiment contre le fric de l’étranger, de l’intérieur ou de l’extérieur ; l’argent montait les pauvres les uns contre les autres, l’humiliation se changeait doucement en haine ; tous haïssaient les Chinois qui rachetaient un à un les bars, les restaurants, les bazars avec l’argent de familles entières provenant de régions dont on n’imagine même pas la pauvreté ; tous méprisaient les prolos britanniques qui venaient s’abreuver de bière pas chère, baiser dans des coins de portes et reprendre, encore saouls, un avion qui leur avait coûté le prix d’une pinte d’ale dans leur obscure banlieue ; tous désiraient en silence, ces très jeunes Nordiques, couleur craie, que la différence de température poussait à étrenner leurs minijupes et leurs tongs en février – un quart de la Catalogne était au chômage, les journaux débordaient d’histoires terrifiantes de crise, de familles expulsées d’appartements qu’elles ne pouvaient plus payer et que les banques bradaient tout en continuant à réclamer leur dette, de suicides, de sacrifices, de découragement ; on sentait la pression monter, la violence monter, même rue des Voleurs chez les pauvres des pauvres, même à Gracia parmi les fils de bourgeois, on sentait la ville prête à tout, à la résignation comme à l’insurrection. »
C’est en fin de conférence, cet hiver, alors que nous étions quelque centaines serrés comme des sardines avec sac, manteau et écharpe entassés sur les genoux, assis sur les gradins du petit amphi de la BNF, que Mathias Enard a répondu à cette question que chacun de nous avait au bord des lèvres et qu’enfin l’interviewer lui posa. Un nouveau roman était à venir prochainement et avec son regard qui dégueule d’intelligence, de gentillesse et de tendresse, avec ses yeux plein de malice, comme un gamin coquin, Mathias Enard nous annonça que ce nouveau roman se déroule (et il a mis les points de suspension) (…) au Poitou !
Je gardais « Rue des voleurs » comme on garde une friandise extrême pour une bonne bouche comme on garde une bonne dernière bouteille et j’ai bu ce roman à pleine bouche, à petites goulées mais j’avoue, d’une traite ! C’était le seul roman de Mathias Enard que je n’avais pas lu. Et comme tous les autres, il m’a pris par la main, m’a embarqué, et m’a fait remiser au lendemain toutes tâches qui pouvaient attendre.
Entre les prix du livre Inter (Zone) et Goncourt (Boussole), Mathias Énard a réussi une fresque passionnante sur les pas d’un jeune Tangérois, terriblement attiré par l’Europe mais profondément attaché aux écrits des poètes arabes et à sa terre marocaine.
« Nous sommes des animaux en cage qui vivons pour jouir, dans l’obscurité… entre les putes, le Coran et Dieu qui était devenu un deuxième père, les coups de pied au derche en moins. » Lakhdar parle, raconte sa vie quotidienne, ses dix mois de cavale, 300 jours de honte après avoir fui sa famille car il avait été surpris avec sa cousine Meryem, nus tous les deux…
Son meilleur ami, Bassam, l’envoie dans une mosquée, chez des islamistes qui l’accueillent. Le Cheikh Nouredine lui confie le rôle de libraire du groupe. Le narrateur décrit son quotidien, les livres qu’il vend à la sortie de la mosquée, internet « Quand je me fatiguais du porno sur le web (un peu de péché ne fait de mal à personne), je passais des heures confortablement allongé sur les tapis », la lecture de l’arabe classique ainsi que des polars français achetés d’occasion.
Nous sommes en plein dans les révolutions arabes. Pour les amis de Lakhdar, le but est simple : prendre le pouvoir avec les élections libres puis islamiser les constitutions et les lois avec pour modèle, l’Égypte mais les agissements du Cheikh et de ses hommes vont plus loin. Des idées, on passe aux actes et le terrorisme fait de plus en plus de victimes.
Heureusement, il y a la rencontre avec Judit, étudiante barcelonaise dont Lakhdar tombe amoureux. Elle lui parle de Mohamed Choukri (1) : « J’ai été surpris d’apprendre qu’on étudiait ses romans en littérature arabe moderne à l’université de Barcelone. » Hélas, quand il se promène avec elle, à Tanger, « c’était recevoir, à à chaque coin de rue, une sérieuse quantité de mollards symboliques. »
Ibn Battûta, grand voyageur et écrivain du XIVe siècle, revient souvent dans le récit de Lakhdar qui se fait embaucher dans la zone franche pour travailler devant un écran douze à seize heures par jour : « On avait l’impression que toute la France, tout le verbiage de la France atterrissait ici, en Afrique. » Quand il demande à son employeur un travail dans son entreprise, en France, la réponse est cinglante : « Mais justement, si on est implantés ici c’est pour que ça coûte moins cher, pas pour envoyer les travailleurs en France ! »
Pour retrouver Judit, à Barcelone, Lakhdar devient homme à tout faire sur un ferry, employé de pompes funèbres clandestin pour les noyés du détroit de Gibraltar avant d’échouer dans cette "carrer Robadors", la rue des voleurs.
Mais la violence monte, ce que l’auteur appelle « la spirale de la bêtise ». Hanté par ses souvenirs, profondément humain, il ne peut sombrer avec ces drogués, ces pouilleux, ces barbus de la mosquée, il dépasse toutes les cases dans lesquelles on tente de l’enfermer. Marocain, Français, Espagnol, musulman ? « Je suis plus que ça. »
1 : Le Pain nu, grand roman de Mohamed Choukri, a été traduit en français par Tahar Ben Jelloun (Éditions François Maspero).
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Avec « Rue des voleurs », Mathias Enard nous fait endosser à la première personne et pendant 350 pages hautes en couleur la vie de Lakhdar, jeune marocain de Tanger chassé par ses parents à peine sorti de l’adolescent (il a côtoyé une cousine d’un peu trop près) et qui promènera tant bien que mal son destin de Tanger à Barcelone, enchainant les petits boulots, côtoyant le meilleur et le pire de ses contemporains marocains, français, espagnols. La mort colle à la peau de ce jeune homme intelligent, amoureux des livres, qui ne se départit presque jamais de son humour comme d’une carapace contre les mauvaises surprises de la vie. « Rue des voleurs », c’est l’envers du décor de l’immigration qui fait couler tant d’encre à tort et à travers : nous voilà dans la peau d’un jeune garçon à priori intelligent et sympathique, qui fera des choix, bons ou discutables, qui fera confiance et parfois trahira, qui aimera ses amis, ses livres (un garçon dont le rêve ultime est d’ouvrir une petite librairie et de pouvoir lire toute la journée ne peut être antipathique !), sa douce espagnole Judit. Le livre peut se découper en deux gros morceaux, la première partie à Tanger où Lakhdar se cherche, et cherche surtout à survivre. Il côtoiera un moment un mouvement islamiste inquiétant, plus par reconnaissance (ce sont les seuls à lui donner un abri et un petit boulot alors qu’il est à la rue), beaucoup par amitié pour son ami d’enfance Bassam et par suivisme, en pleine période faste des « Printemps arabes ». La seconde partie de son récit se situe en Espagne, à Almería puis à Barcelone, sans papier, dans une certaine clandestinité toute relative. Lakhdar suit son chemin chaotique avec une certaine philosophie, portant un regard assez acéré sur son pays, sur le terrorisme, sur le mirage du Printemps Arabe marocain, sur la crise économique espagnole, sur la vie politique ibérique et française (certains passages sont particulièrement pertinents). Le style est soigné mais pas précieux ni ampoulé, il y a des passages crus (mais jamais vulgaires), des passages drôles (mais jamais dénué d’une certaine désespérance), certains moments difficiles, douloureux (mais jamais crapoteux), des digressions littéraires parfois un peu longues mais qui prouve que Mathias Enard, professeur d’Arabe à l’Université de Barcelone, sait de quoi il parle et en parle avec passion. Ce roman a une grande qualité, celle de nous faire entrer dans la peau d’un jeune arabe de sexe masculin immigré clandestin et de comprendre à travers lui bien plus de choses que dans toutes les études sociologiques sur le monde arabo-musulmans, sur l’immigration et l’islamisme. Peut-être tout le monde n’aura pas envie d’endosser la peau de Lakhdar, d’arpenter avec lui les rues de Tanger, d’immigrer (presque par hasard) en Espagne, de squatter un minuscule appartement dans les bas-fonds de Barcelone, ce n’est pas une lecture légère ou facile, qui permet de rêver ou de s’évader. Mais ceux qui feront le voyage ne regretteront pas. La fin est en revanche un peu abrupte, un peu mystérieuse, pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses et ne me semble pas tout à fait à la hauteur d’un roman d’une qualité incontestable.
Parce qu'on ne connaît bien souvent qu'un côté du miroir, ce livre permet de découvrir le Maroc , avec ses rêves et ses travers, dans les yeux d'un enfant qui a grandi trop vite
"Rue des voleurs" est un livre que je n'aurais probablement jamais acheté si on ne me l'avait pas proposé... Le thème, la méconnaissance du monde Arabe, rien ne m'aurait portée vers cet ouvrage. Et j'aurais eu bien tort de passer à côté.
Ce livre ouvre l'esprit, offre un autre regard sur ce qui se passe là-bas, de l'autre côté de la Méditerranée, une vue de l'intérieur qui permet de comprendre un tas de choses...
Et de se dire aussi que, là-bas, des milliers de jeunes aspirent à une autre vie, se laissent embrigader parfois, hélas, tombent dans la délinquance par nécessité, souvent, et sont extrêmement seuls, sans famille, livrés à eux-mêmes, victimes de traditions ancestrales qui ne les aident pas à trouver leur place dans le monde actuel...
Un autre monde qu'on ignore ou qu'on ne veut pas connaître, mais l'auteur sait nous interpeller, par ce texte poignant, sans ambages, qui décrit la triste réalité.
Mathias Enard est un excellent conteur. Il m'a fait découvrir une partie du monde que je ne connaissais qu'à travers les médias. Cette histoire lui permet de nous montrer la face inconnue de ces pays et surtout de leurs habitants. Par les yeux d'un enfant du Maroc, il nous raconte le destin de ces jeunes qui n'ont que deux choix dans leurs existences: rester dans leur pays en respectant les règles et surtout les croyances extrêmes ou fuir. Par la force des choses, Lakhdar va prendre la seconde possibilité et décider de partir vers d'autres cieux pour vivre sa liberté. Livré à lui même, il va passer par différentes étapes, prendre des décisions avec le peu de recul de son âge et continuer à avancer dans l'espoir d'un jour meilleur.
Avec en toile de fond le printemps arabe, l'auteur nous entraîne sur les pas de cet enfant pourtant débrouillard, qui s'enfonce irrémédiablement dans la vie sans avenir, qui lui est destinée.
Grâce à une écriture plaisante, Mathias Enard nous propose un conte sur le mirage de l'exil, bardé de vrais messages, rendant compte de la société actuelle et de l'impact sur la réalité des innocents. Seule la fin, pour moi décevante, altère légèrement la saveur qu'a laissé ce roman dans mon esprit.
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Je rejoins totalement cet avis, l'histoire est poignante, montre la vérité de ce que vivent les migrants, les difficultés dans un pays aux traditions ancestrales et notamment en toile de fond la condition des femmes encore très difficiles.
L'arrivée en terre étrangère dans des pays d'Europe qui ne sont pas des pays d'accueil, dans lesquels les conditions sont souvent plus difficiles.
Quel dommage de finir le livre ainsi, Lakhdar semble n'avoir vécu que déceptions, je lui aurais préféré une fin heureuse...