La vie écrit au crayon. La mort passe la gomme. Christian Bobin
Cette citation illustre parfaitement ce roman.
Arnljótur dit Lobbi, 22 ans, quitte le cocon familial pour aller cultiver une ancienne roseraie laissée à l’abandon dans un monastère sur le continent.
Son père quasi octogénaire va...
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La vie écrit au crayon. La mort passe la gomme. Christian Bobin
Cette citation illustre parfaitement ce roman.
Arnljótur dit Lobbi, 22 ans, quitte le cocon familial pour aller cultiver une ancienne roseraie laissée à l’abandon dans un monastère sur le continent.
Son père quasi octogénaire va rester seul, car son second fils, jumeau de Lobbi, est autiste et vit en institut depuis que leur mère est morte dans un accident de voiture.
Lobbi a eu une relation d’une nuit avec Anna et ainsi naîtra la petite Flóra Sól
Lobbi nous raconte sa vie, la mort est présente car sa mère lui manque, il partageait avec elle cette passion du jardinage, et son choix de vie est aussi un hommage qu’il lui rend.
On pourrait penser qu’il est candide, je dirais qu’il est authentique, il déroule son histoire sans affèterie, juste la beauté d’une vie simple.
« C’est toi qui lui tenais la main. Ton frère a dormi presque tout le temps, la première année. Toi, tu veillais et regardais le monde. »
C’est ainsi que le père présente ses deux fils.
« Ta mère était beaucoup avec toi. Moi, j’étais plus avec ton frère. Nous nous partagions la tâche. Ta maman et toi, vous parliez beaucoup ensemble tandis que Jósef et moi, nous nous taisions ensemble. Ça marchait très bien comme ça. »
Le ton du livre pourrait faire penser à la légèreté mais nous en sommes loin, en effet il y a une douceur triste car le deuil est là mais aussi l’apprentissage de la vie pas à pas, on sourit souvent. En effet ce jeune homme ne parle pas la langue du pays qui l’accueille, il fait beaucoup d’efforts pour cuisiner son quotidien est semé d’embûches à surmonter.
Il fait également l’apprentissage de la paternité et ces moments partagés avec le lecteur sont d’une tendresse absolue.
Je trouve ce jeune homme courageux, il avance, il découvre la vie, il va son chemin.
L’ensemble de ce roman a une grâce indéniable qui entraîne le lecteur sans aucune lassitude, cette simplicité est faite de beaucoup de poésie.
C’est joli ce regard sur le monde, cela montre que l’on peut écrire de jolies choses sans mièvrerie.
C’était une relecture pour moi et l’enchantement a encore agi.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/07/18/rosa-candida/