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Donald, un métis Chippewa-Finnois de 45 ans, est marié à une femme blanche, et père de deux enfants. Atteint d'une sclérose en plaque, il réalise que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l'histoire de leur famille après sa mort. D'un naturel peu bavard, il commence alors à dicter à sa femme Cynthia des histoires qu'il n'a jamais partagées - sur sa relation à un héritage spirituel unique ou sur la façon dont voilà trois générations sa famille s'installa dans le Michigan et fit fortune dans l'industrie du bois. Pendant ce temps, autour de lui, sa famille lutte pour l'aider à mourir avec la même dignité que celle qui l'a caractérisé toute sa vie. Cynthia a fondé cette famille avec lui pour échapper à l'influence diabolique de son père. Pendant l'année qui suit la mort de Donald, ses proches cherchent un sens à ce deuil. Sa fille se plonge dans l'étude des idées Chippewa sur l'au-delà à la recherche d'indices sur la religion de son père. Cynthia et son excentrique frère David découvrent bien plus tard que la rédemption n'est pas une cause perdue. Jim Harrison écrit sur le coeur de ce pays comme personne, sur la culture de l'Amérique indigène, sur notre place dans le monde naturel et les plaisirs qui élèvent la vie jusqu'au sublime. Dans son nouveau roman, Jim Harrison propose une expression éloquente du deuil à travers le personnage de Donald. Jim Harrison sonde les motifs qu'il a explorés tout au long de sa prolifique carrière : le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond entre la sensualité et le spirituel, le royaume des esprits, la vie dans un chalet perdu en pleine nature, la pêche et la chasse. Un beau roman mélancolique et trépidant, plein de rêves et de visions d'ours. « La nourriture est un excellent thème littéraire. La nourriture dans l'éternité, la nourriture et le sexe, la nourriture et le désir. La nourriture fait partie intégrante de la vie. Elle n'est pas à part. » (Jim Harrison)
Scénariste, critique gastronomique et littéraire, journaliste sportif et automobile, Jim Harrison, né en 1937 dans le Michigan, décide de devenir écrivain à l'âge de douze ans. D'abord enseignant à l'Université de New York, il retourne dans sa région natale et connaît ses premiers succès avec sa poésie, puis bifurque vers le roman. Depuis, il a publié quatre recueils de nouvelles, sept de poésie, sept romans et une autobiographie, En marge. Lauréat de multiples prix (National Endowment for the Arts 1968-1969), ses romans ont été adaptés à plusieurs reprises au cinéma.
Comme un grand parfum qui ne révèle que tardivement sa note de fond, RETOUR EN TERRE ne m’est apparu dans toute sa richesse que plusieurs jours après en avoir terminé la lecture .
Progressivement, certains passages me reviennent en mémoire ; et résonne en moi en particulier tout ce qui a trait à la mort .
Heureux Donald pour qui la mort n’est pas une disparition, une fin, mais un retour à la terre, une fusion avec la nature, qu’on accompagne avec douceur et humanité dans ce qui n’est qu’un passage !
La lecture de la première partie du roman m’a toutefois déroutée .
D’abord, en raison de la densité des données apportées par Donald : informations portant sur trois générations de personnages, souvenirs qui naissent spontanément , qui s’entrecroisent sans souci de chronologie .
Ensuite par les parenthèses de Cynthia – au demeurant utiles pour le contrepoint qu’elles offrent aux réflexions de Donald – dont l’écriture ne se différencie pas de celle des propos tenus par Donald .
Un regret : celui que ce roman choral ne soit écrit que d’une seule ( mais belle…) voix . J’aurais aimé que la sensibilité de chacun des quatre personnages soit traduite dans un style qui le différencie des autres .
Jim Harrison écrit la vie avec puissance, d’une écriture charnelle qui dans ce roman met à sa juste place l’humain.
C’est un quatuor qui vous raconte la vie de Donald, 45 ans, condamné par une maladie qui fait de son corps athlétique un carcan de douleurs.
En premier, Donald dicte l’histoire de sa famille à sa femme Cynthia, pour laisser une trace à leurs enfants, car il est urgent de dire les origines.
Puis ce sera K, jeune homme musclé qui a l’âge des enfants de Donald, le seul dont la force physique permet à Donald de faire encore quelque chose de ses dernières forces, pour revoir les lieux qui ont comptés dans sa vie. Donald, reconnait en ce jeune homme la force sauvage, l’esprit de révolte de leurs ancêtres. Jeune homme incompatible avec la vie contemporaine mais totalement dans son élément dans la vaste nature qui les entoure.
Puis David, le frère de Cynthia s’exprime et pour lui la mort programmée de Donald est aussi le moment de faire le point sur sa vie, qu’il a laissé filée, par colère contre son père, par facilité, par quoi exactement ? Il est plutôt désorienté.
Et c’est la voix de Cynthia qui clôt ce quatuor.
Donald va mourir et il doit se réconcilier avec sa vie, pèlerinage dans le temps, car dans les derniers instants, la mémoire oscille entre ce qu’il est important de transmettre et ce que l’on choisit de partager.
L’important consiste dans l’histoire de plusieurs générations, dont le couple originel est fondé par Clarence, migrant finnois et qui épouse sur le tard une Indienne. Ce métissage est très important, la force de la nature et des esprits est omniprésente.
Il y a aussi le rapport de forces entre dominants et dominés.
« Cynthia m’a aidé à me calmer un peu en me faisant lire deux livres qui montraient que la même chose était arrivée dans d’autres pays. L’un avait pour cadre A.J.Cronin ; l’autre se situait en France et s’intitulait Les Misérables, sans doute par euphémisme. »
Jim Harrison a cette écriture poétique et lyrique pour dire les blessures de l’Amérique entre tueries et ravages écologiques.
Donald est l’épicentre de cette famille qu’elle soit en lien direct ou pièce rapportée.
« Donald était « entièrement » ce qu’il était. »
L’auteur insuffle à son personnage la dignité malgré tout et jusqu’au bout. Ce sont des passages d’une force inouïe.
Toute la prose de Jim Harrison dans ce roman est empreinte de mélancolie, d’une sensualité qui englobe êtres et dame nature.
Ce n’est pas seulement un livre sur le deuil, les étapes et les particularités de chacun à accueillir la mort y sont particulièrement justes, c’est surtout la vie qui pulse dans les liens tissés entre les personnages, l’espoir que ces moments font avancer chacun à sa manière, la communion avec la nature est omniprésente et d’une magnificence qui fait la marque de Jim Harrison.
Ce sont aussi les pleurs d’un homme lucide, l’auteur, sur le monde perdu, sur les liens qu’il faut sans cesse renouer.
Ne pas baisser la garde pour conserver la beauté de la nature, la respecter, faire ressurgir les liens occultes entre celle-ci et les hommes.
Un testament de vie car Seule la Terre est éternelle.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/04/11/retour-en-terre-jim-harrison/
Je lis pour la 2ème fois cet auteur par hasard et encore une belle surprise. Divisé en 4 chapitres, portés par 4 narrateurs différents, le 1er s'ouvre sur les souvenirs de Donald qu'il transmet à sa femme alors qu'il est emporté par une maladie dégénérative et prépare son suicide. Son histoire revient sur sa famille sur 4 générations entremêlée sur ses origines indiennes et finnoises. les 3 autres chapitres portés par 3 autres membres de sa famille sont imprégnés fortement de l'esprit du 1er narrateur, force de la nature et personnage très charismatique. Outre l'histoire familiale c'est un joli témoignage sur l'animisme, les croyances indiennes et une vision humaniste de l'histoire américaine, ses blessures et els tourments de chaque être humain. C'est véritablement un retour aux choses simples de la nature et des relations humaines qui prime.
J'ai adoré ce livre ! et j'ai continué à lire Jim Harrison avec "Nouvelles d'automne"...
L'amérique avec sa poésie et sa cruauté. Eloge de la nature dans le nord est de l'Amérique, de la culture indienne... c'est très beau !
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