Quand la littérature célèbre l'amour... ou en dénonce les ravages
«J'ai oublié pourquoi je t'ai quitté.» Comment vivre quand on a le sentiment d'avoir éconduit l'amour de sa vie ? À quoi sommes-nous prêts pour le récupérer ? Anne étouffait dans son quotidien de mère et de femme. Elle n'avait pas compris qu'elle était comblée avant de tout envoyer valser pour vivre une passion avec un homme plus jeune qu'elle. Après le succès de L'homme que je ne devais pas aimer, le nouveau roman d'Agathe Ruga révèle les regrets et la désillusion après la fuite. Il raconte surtout une histoire d'amour, celle d'Anne et Joachim, que seule l'écriture éternisera.
Quand la littérature célèbre l'amour... ou en dénonce les ravages
Merci à Lecteur.com de m'avoir offert ce livre.
Une fascinante histoire d'amour d'une femme amoureuse de celui qui l'a quitté. Un drame sentimental, une intrigue atypique dans le rayon des histoires d'amours, une mise à nu sur les regrets d'avoir quitté son époux d'un point de vue féminin, de la poésie et des métaphores avec cette fameuse porte dorée. Une réflexion sur la société, nos choix, notre quotidien, le travail et notre vie. Mais aussi l'amour, l'indépendance et l'égo. Une lecture douce et amer, une héroïne attachante, la plume est incisive, une histoire d'amour chaotique pour notre grand plaisir.
"Mes grands-parents voulaient survivre, mes parents ne pensaient qu'à gagner de l'argent; moi j'ai constamment cherché un sens à l'existence."
"J’ai observé quelques instants l’album photos de mon téléphone, rempli de clichés d’un homme marié que je n’avais jamais rencontré et d’une jeune femme de profil sur un cheval. La honte m’a filé une nausée intense, j’ai rampé jusqu’à la table basse et j’ai supprimé tous mes réseaux sociaux sans réfléchir, tant pis pour ma communauté à laquelle je tenais tant, je ne voulais plus jamais rien voir ni chercher, ne plus avoir aucun contact avec un homme virtuel. Je voulais disparaître."
Anne regrette d’avoir quitté Joachim. Elle ne sait plus trop pourquoi elle l’a fait d’ailleurs !
Pour un autre, ou peut-être pour être plus libre ?
Elle se met en tête de le reconquérir. Elle tente tout, invente des subterfuges, recherche sa présence… mais se heurte à un mur.
Elle refait l’histoire de leur amour, elle en est certaine tout peut recommencer !
Tout le roman repose sur cette quête. Anne est en boucle sur son histoire d’amour passé, elle se complet dans les regrets ! Elle s’accroche à ses souvenirs, sont-ils idéalisés, ou bien réels ? Sa nostalgie enjolive t’elle cette histoire d’amour ? On ne sait pas ! Mais ce qui est certain c’est que Anne veut revivre cette passion, cette puissance, cette intensité !
Si l’écriture est agréable, j’avoue avoir été un peu lassée par cette quête sans fin. L’héroïne m’en est devenue presque agaçante, tant je trouvais son exaltation fatigante.
J’en suis presque arrivée à plaindre cet ex et à m’attrister de ce harcèlement dont il était victime.
Malgré cette petite exaspération, je suis allée au bout du roman, curieuse d’en découvrir la fin et espérant peut être un sursaut d’estime de la part d’Anne.
Donc, pour moi, c’est une petite déception. Je sais qu’il a été, pour beaucoup, un coup de coeur, mais voilà, parfois on est à contre courant
Dans la vie de Anne, il y a eu un premier mariage et la naissance d'une fille. Puis la rencontre avec Joachim, l'amour fou, un mariage et deux filles, dix années de bonheur, et un jour, la séparation.
Entre temps il y aura eu la rencontre avec l'homme qu'elle n'aurait pas dû aimer,
Mais aussi des envies de tout foutre en l'air parce que avouons-le, la vie de famille avec ses contraintes, son rythme de fou surtout quand les enfants sont très jeunes, le travail, les envies de liberté, la vie à deux, 3, 4 puis 5, ce n'est pas toujours le rêve qu'on avait espéré.
Il y aura eu une séparation et la tentative de vivre avec l'autre.
Puis l'échec de cette nouvelle aventure.
Et enfin la révélation, celle qui fait mal quand elle vous tombe dessus, et si finalement l'homme qu'elle aime était celui qu'elle vient de quitter.
Dans la vie de Anne il y a aussi tout ce que nous savons, ou devrais-je dire que nous croyons savoir de la vie de la belle et talentueuse Agathe.
Son couple parfait, ses filles sublimes, son métier mis de côté pour vivre la maternité et la passion de l'écriture. Sa vie sociale mise en lumière sur les réseaux sociaux dont on guettait chaque apparition, chaque photo, chaque post, en se disant quelle chance, quel bonheur, quelle beauté. Et ce suicide numérique qui nous avait laissé orphelins de ses mots, ses conseils de lecture, ses yeux bleus et son sourire.
Il y avait sans doute aussi beaucoup de doutes, d'espoirs, d'attentes, de rêves et de déceptions, d'envies de vivre libre à en crever, une coupe de champagne à la main, de solitude et de questionnement peut être. Une vie de femme tout simplement.
Alors elle nous gâte Agathe, par cette vie qu'elle pose sur le papier et qui pourrait être aussi un peu la nôtre, par ses rêves et sa réussite qui nous disent qu'on peut le faire, elle nous choque par ses mots crus alors qu'ils disent aussi la vie, l'intime, le sexe, elle nous émeut lorsqu'elle évoque la solitude, le silence, l'absence, l'obsession de l'autre, celui qui manque et qui est perdu pour toujours.
Si l'autofiction a une forme d'impudeur, elle est aussi une force, celle de se dévoiler sans fard, sans artifice, et de sortir plus forte sans doute du chemin parcouru, des mots posés sur le papier.
Merci de m'avoir fait découvrir le tableau de Gioltto, cette porte dorée, ou d'orée, c'est selon le sens que veut bien lui donner chacun et chacune d'entre nous.
Merci aussi pour cette fin ni joyeuse ni triste, mais qui me semble plus réaliste.
« Ici on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite, et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable. »
Une gamine un peu particulière, colérique, mélancolique, qui ne mange rien, nait dans une famille de paysans: les grands-parents ont une ferme.
Ici on naît, on vit, on meurt au même endroit. On mène des « vies minuscules », avec des histoires de voisinage, des histoires de bêtes, des histoires de famille aussi, comme ce beau-frère un peu simplet dont la grand-mère s’occupe et qui habite de l’autre côté de la cloison, ou cet apprenti orphelin qui aimerait tant en faire partie, de la famille.
L’écriture est simple, belle, évidente, elle est fluide et coule de source. Il y a un attachement à la terre, aux détails, aux choses de la vie – les plus joyeuses comme les plus tristes.
« La mort des veaux, tout petits, tout mignons, ça les entraîne à accepter la mort des anciens, comme ils disent. »
C’est l’histoire d’une famille, c’est l’histoire d’un lieu, d’un village, de la campagne, avec ses jeunes qui ont des envies d’ailleurs. Et puis de cette gamine qui elle, ne vit pas à la ferme mais aime la nature et s’y ancre, avec un compagnon et un enfant qui semble porter en lui à la fois les tourments des générations précédentes et leurs antidotes.
Un récit à la fois sauvage et poétique, une très belle lecture !
Anne a quitté son mari mais elle ne trouve pas la liberté qu'elle espérait et elle se désespère...
Un roman qui partait bien mais que j'ai eu du mal à terminer... Dommage, j'avais bien aimé le précédent d'Agathe Ruga.
Celui ci m'a moins intéressée même si le style est toujours agréable à lire...
"Rendez-vous à la Porte dorée" est l'histoire d'Anne qui regrette d'avoir quitté son mari Joachim. Anne pensait trouver la liberté d'évasion, la liberté d'écrire et du temps uniquement pour soi. Malgré les autres hommes qui s'avèrent malheureusement décevants, la relation avec ses filles de plus en plus compliquées, et la solitude qui vient combler le tout, Anne décide de reconquérir Joachim par tout les moyens en retraçant le parcours de leur amour. En découvrant un tableau de Giotto tout s'illumine, l'espoir est là, l'amour ne peut que reprendre où il s'est arrêté, enfin, normalement..
L'écriture chez Agathe Ruga est comme une échappatoire, une raison de vivre, d'accepter, de réaliser, de souffler, de souffrir surement, d'aimer, d'expier le passé. En mélangeant le tout, Agathe ose, raconte, confronte la vraie vie et la fiction et ne cache rien a son lecteur : ce qui donne un récit brûlant, enflammant, poétique, enivrant. Et putain, que c'est beau !
Déjà subjugué par les deux premiers romans, ce nouveau et troisième roman est comme la conclusion d'un triptyque qui vient nous mettre une énorme claque, en nous révélant les désillusions après la fuite. L'histoire d'amour d'Anne et Joachim est comme cristallisée par les mots pour l'éternité comme l'histoire de la Porte dorée à Jerusalem.
En refermant ce troisième roman, on en viendrait même à souhaiter d'autres histoires d'amour chaotiques à Agathe pour avoir une suite ! Le style et la plume sont tout aussi percutants et puissants que la détresse d'Anne, ce qui fait de cette histoire un vrai diamant brut. Quel talent !
Un "journal intime" un peu trop impudique pour moi.
Anne a ,semble-t-il, fait l'erreur de sa vie en quittant celui qu'elle aime encore. Entre espoir de reconquête et questionnement intérieur. L'idée de départ avait tout pour que j'accroche mais cela n'a pas été le cas. L'écriture est néanmoins fluide et l'ensemble se laisse lire. Mais je n'ai pas accroché à cette anti-héroïne qui se livre de façon trop directe pour moi. Sur un tel sujet, j'aurais aimé plus de retenue, de recul. Mais ce n'est que mon avis et je comprends que ce roman puisse plaire à beaucoup! Ce n'était sans doute pas le moment pourmoi!
Anne est mère de trois enfants, trois filles. Anne a quitté son second mari pour vivre pleinement une passion avec un homme plus jeune qu’elle. Puis, elle s’est rendu compte de la toxicité de cette relation et surtout du manque qu’elle éprouvait pour son ex-mari, le grand amour de sa vie.
Il aura fallu du courage à Agathe pour coucher sur le papier l’histoire d’Anne, pour révéler ses failles, ses faiblesses, ses erreurs, sa douleur avec une immense honnêteté, une transparence sans pareille.
Il faut de la force pour oser dire qu’on s’est trompée, qu’on ne sait plus pourquoi on a fait certains choix, pour demander pardon, pour supplier.
Et il faut du talent pour exprimer cet amour infini, cette douleur abyssale, pour se livrer sans pudeur et avec tant de grâce.
Ce roman est le roman de la désillusion, le roman d’une autopsie d’une tranche de vie, le parcours d’une femme meurtrie jusqu’au plus profond de son âme.
J’ai souffert avec Anne, avec ses enfants. J’ai adoré les 3 chapitres entiers consacrés à chacune de ses filles , le plus bel hommage littéraire qui puisse leur avoir été offert.
Un roman d’Amour comme vous n’en avez jamais lu, la confession d’une femme qui se met à nu sous les mots ; un texte d’autofiction qui marquera les cœurs et les esprits, la plus belle déclaration qu’une femme puisse faire à l’homme de sa vie.
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