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Maïssa Bey parle du destin d'une de ces mères devenues orphelines de leurs enfants dans une guerre monstrueuse qui n'a même pas de nom. Le jour où elle découvre, sur une photo, le visage de l'assassin de son fils, Aïda part à sa recherche. Une quête dont elle retrace chaque soir le parcours dans des lettres qu'elle adresse à son enfant. Comment accorder dès lors son corps et sa raison au rythme du temps ? Comment, alors que bat en elle l'obsession de la vengeance, va-t-elle retrouver le goût des jours, le goût de la lumière, le goût des autres ? Plaie vive de l'absence mais aussi désir d'aller au-delà de la douleur pour tenter de comprendre, d'affronter la conjuration du silence et de l'oubli, et surtout de redonner sens aux mots « justice » et « vérité ».
On ne peut qu'être ému par ce livre.
Un jeune homme est assassiné en rentrant chez lui, il avait tout juste 20 ans.
Comment pour une mère se remettre de cette injustice sans devenir folle ?
elle choisira l'écriture, livrer dans un cahier d'écolier sa douleur
Le sujet tout d'abord, grave, qui fait échos à des situations trop souvent vécues et dont une mère ne pourra jamais se remettre. L'attente, le doute , la douleur de la perte de son enfant de manière à la fois injuste violente et brutale.
Maissa Bey sait trouver les mots justes et forts qui tiennent le lecteur en haleine tout au long du récit sans jamais tomber dans la haine ni la caricature. Un roman intense que l'on ne peut laisser sans aller à la fin .
Un huit clos intimiste sans tomber dans le voyeurisme qui nous rend témoin de la relation, de l'amour de cette mère envers ce fils perdu, un long cheminement vers son deuil puisqu'elle lui parle, l'informe de l'évolution de la situation depuis sa mort, de son assassin de la façon dont les actes sont absous. Au delà de cette conversation avec son fils et de leur relation Aida, la mère, évoque aussi la société dans laquelle se passe l'histoire, le rôle et la place de la femme, sa condition. Elle décrit cette sociétè qui pendant des années a permis ces crimes. Elle se fait le porte parole de la douleur de toutes ces femmes, mères, épouses, soeurs qui ont perdu un père , un mari, un enfant au nom de quoi ? de l'impunité dont bénéficient les assassins,de leur douleur sourde et tue qu'elles gardent en elles. Les mots deviennent exutoire une sorte de maïeutique. Un livre magnifique, qui ne peut laisser indifférent et qui donne envie de découvrir le reste des livres de Maissa Bey ... dont on est jamais déçu.
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