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Si Charlotte Delbo n'a jamais publié de recueil de poèmes de son vivant, la poésie n'en est pas moins une préoccupation constante dans son oeuvre. Les premiers textes littéraires qu'elle fait paraître à son retour de déportation sont sept poèmes, publiés en revue un an à peine après son retour de déportation. Elle ne cessera plus dès lors d'écrire des poèmes qu'elle compile dans des cahiers et insère dans la plupart de ses livres. Le « langage de la poésie » sera toujours au coeur de sa réflexion littéraire, seul capable à ses yeux de « donner à voir et à sentir », seul à même de rendre vibrante « la vérité de la tragédie ». « Les poètes voient au-delà des choses », écrit-elle dans Mesure de nos jours.
Le présent volume se propose de revenir à cette pratique spécifique de la poésie. Il rassemble l'ensemble des poèmes qui jalonnent son oeuvre de 1946 à 1971, publiés ici selon leur ordre d'apparition dans les éditions originales. Nous les faisons suivre de dix poèmes inédits, pour la plupart non datés, issus de ses archives conservées à la BNF. Ils témoignent du pouvoir unique du langage pour résister à l'oppression et la barbarie la plus absolue.
La présentation de ce livre lors d’un bookclub à la @librairiesolidaire m’avait beaucoup touché, et en le lisant les mots de Charlotte Delbo m’ont conquis.
Comment la poésie peut aider à rester vivant quand on a connu l’horreur : son mari Georges Dach fut fusillé en mai 1942 et l’autrice a subit les camps de Ravensbruck et d’Auschwitz durant plus de 2 ans.
Toute sa vie elle mena un combat contre l’injustice, le fascisme et la dictature.
Par la poésie Charlotte Delbo relate la douleur, la mort de l’homme aimé, le silence, les cauchemars pendant et après, le souvenir des autres, la mort proche.
Très beau mais il faut être en bonne aptitude mentale car la poésie peut être plus forte émotionnellement.
« Je vous en supplie /faites quelque chose/ apprenez un pas/ une danse/ quelque chose qui vous justifie / qui vous donne le droit / d’être habillés de votre peau de votre poil/ apprenez à marcher et à rire / parce que ce serait trop bête / à la fin/ que tant soient morts / et que vous viviez / sans rien faire de votre vie. » page 60
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