Entre Tennesse Williams, Sagan, Proust, Yourcenar, une bibliothèque idéale culte et non hiérarchique !
D'étranges signes tracés à la peinture noire sur des portes dans tout Paris. À première vue, on pourrait croire à l'oeuvre d'un tagueur. Le commissaire Adamsberg, lui, y décèle une menace sourde, un relent maléfique.De son côté, Joss Le Guern, le Crieur de la place Edgar-Quinet, se demande qui glisse dans sa boîte à messages d'incompréhensibles annonces. Certains billets sont en latin, d'autres semblent copiés sur des ouvrages vieux de plusieurs siècles. Et tous prédisent le retour d'un fléau venu du fond des âges...
Entre Tennesse Williams, Sagan, Proust, Yourcenar, une bibliothèque idéale culte et non hiérarchique !
Enquête assez originale d'Adamsberg à propos de la peste. C'est un crieur qui l'annonce sur la place Edgar Quinet. Un déséquilibré peint des 4 sur les portes des immeubles, symbole qui était censé préserver de la peste. Gare à celui qui n'a pas son 4 : il meurt. Mais pas de la peste, étranglé... Il s'agit d'un tueur en série et la rumeur s'étend sur Paris, effrayant les habitants.
L'histoire est longue à se mettre en place mais j'ai dévoré la fin et adoré les deux dernières phrases !
Une écriture vive et entraînante. Des personnages atypiques que rien ne lient jusqu'au jour où un témoignage insignifiant d'une femme au commissariat , des lettres étranges arrivées dans la boîte du crieur de rue, l'analyse de ses memes lettres par un ancien professeur preferant garder l'anonymat et bien entendu la mort vont amener le commissaire Adamsberg au cœur d'une enquête sous haute tension face à la menace d'une épidémie de peste.
Le fléau de Dieu
Je commence cette chronique par une confession : je n'avais jamais lu de roman écrit par Fred Vargas. Pour une amatrice de polars noirs, ça la fiche bien ! Je ne sais pas pourquoi, mais ils ne m'attiraient pas, les couvertures noires quasiment dépourvues d'illustrations, et le nom, « Fred Vargas », dont j'étais persuadée qu'il s'agissait d'un homme… Et puis me voilà avec « Pars vite et reviens tard » entre les mains (par la force conjuguée du hasard et du multi-défi Babelio !)… pratiquement impossible de le lâcher et comme « orpheline » depuis que je l'ai terminé…
L'intrigue prend son temps pour se mettre en place ; quelques chapitres où nous faisons la connaissance de Joss le Guern, un ancien loup de mer breton reconverti en crieur de nouvelles sur la place publique (à Paris, au carrefour Edgar-Quinet Delambre, à quelques encablures de la Gare Montparnasse). Trois fois par jour, à heures fixes, devant un public fidèle, Joss lisait, contre une modeste rétribution, les petites ou grandes annonces qui lui étaient laissées dans l'urne qu'il avait confectionnée à cet effet : des objets à vendre, ou à échanger, des messages d'amour, des offres d'emplois… Et depuis quelques jours des messages bizarres et incompréhensibles qui attisent la curiosité de Decambrais, un habitant des environs. Dans le même temps, le commissaire Adamsberg prend ses nouvelles fonctions à la Brigade criminelle de la Préfecture de police de Paris, groupe homicide, antenne du 13ème.
Adamsberg, moi je ne le connaissais pas, évidemment… Ma rencontre avec lui, chapitre 4, m'a laissée un peu perplexe : qu'est-ce que c'est que ce flic qui se pose d'étranges questions existentielles ? (« je me demande si les flics, et des paquets d'autres humains exposés aux fracas de la vie, ne subissent pas la même érosion. Disparition des parties tendres, résistance des parties coriaces, insensibilisation, endurcissement. Au fond, une véritable déchéance.
-Vous vous demandez si vous prenez le chemin de cette mâchoire de calcaire ?
-Oui. Si je ne deviens pas flic. »)
Je vous le dis tout net, j'ai du me forcer pour continuer mais bien m'en a pris !! Car très vite, c'est une histoire terriblement intrigante qui s'installe, une enquête policière de haut vol et d'une grande intelligence. Pas d'esbroufe, pas de scène d'action échevelée, mais un polar passionnant.
Et Adamsberg alors ? Un personnage, un vrai ! Atypique, mais finalement assez « ordinaire » nonchalant en apparence mais doté d'une intelligence redoutable, il déteste rester assis à son bureau et préfère marcher, flâner, son cerveau étant beaucoup plus efficace en mouvement. Adamsberg est incapable de retenir les noms des membres de son équipe (il est à la tête d'une brigade de 26 hommes et femmes) et prend des notes sur un petit carnet pour les mémoriser (« il (…) chercha dans ses tiroirs la liste de ses vingt-sept adjoints et s'efforça, Danglard excepté, d'en mémoriser les noms, les récitant à voix basse. Puis, dans la marge, il nota Oreilles, Brutalité, Noël et Nez, Sourcils, Femmes, Favre. » mais il a une mémoire photographique infaillible, qui va d'ailleurs l'aider grandement dans la résolution de son enquête. J'ai beaucoup aimé Adamsberg et le duo qu'il forme avec Danglard.
A suivre donc, avec grand intérêt.
Fan d'Adamsberg... Une plongée tête la première dans un monde solaire, sulfureux, inquiétant
Je n'ai pas été convaincue...Toute l'intrigue est pas mal : bien construite, bien documentée et le twist final fonctionne bien. Seulement, le récit est plutôt lent et long malgré le peu de pages et quelques ressors sont un peu gros. En plus, je crois que le commissaire Adamsberg m'agace. C'était déjà le cas dans l'Homme à l'envers. Son histoire perso ne m'intéresse pas et prend trop de place
Mon avis détaillé :
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Pars vite et reviens tard, troisième enquête du commissaire Adamsberg, a été publié en 2001 par les éditions Viviane Hamy. Le style de Fred Vargas, inclassable, inimitable, accorde aux mots leur vie propre, les laisse vagabonder, se perdre et se retrouver, dans une sarabande qui n'a de folie que l'apparence.
L'originalité du roman réside dans ses délicieuses comparaisons: "Il lui semblait que le Crieur voulait s'assurer de sa présence, qu'il se figurait l'avoir ferré à l'usure, comme un vulgaire poisson. Car le Breton n'avait rien fait d'autre qu'appliquer à la ville ses réflexes brutaux de pêcheur, ramenant dans ses rets les flots des passants comme autant de bancs de morues, en véritable professionnel de la capture. Passants, poissons, du pareil au même dans sa tête ronde, preuve en était qu'il leur vidait les entrailles pour en faire son commerce." (Page 25)...
...Dialogues fameux: "-Vous n'essayez pas de me rouler dans la farine, Decambrais? -Pour quoi faire? -Pour jouer au jeu du type qui sait tout et du type qui ne sait rien. Au jeu du malin et du crétin, du culte et de l'inculte, du gnare et de l'ignare. Parce qu'à ce jeu-là, je peux vous embarquer en haute mer moi aussi, et sans gilet de sauvetage." (Page 95).
Humour: L'un des traits distinctifs du style de Fred Vargas est son humour un peu décalé, à l'image de ses personnages: -Gardez la tête froide, commissaire, dit Lucien en sortant de la pièce. Marc est tatillon, comme tous les médiévistes. Il se perd dans le détails et passe à côté de l'essentiel. -Qui est? -La violence, commissaire. La violence de l'homme. -Qu'est-ce qu'il fait votre ami? -Son premier métier est d'irriter le monde mais ce n'est pas payé. Il exerce cette activité bénévolement." (Page 167).
Thèmes: le pouvoir des mots, la solidarité, les peurs ancestrales, le droit à la différence, difficulté à trouver sa place dans une communauté.
Chez Vargas les héros sont flous et incertains, bourrés d'interrogations et souvent enclins à ne suivre que leur Instinct.....bien loin des procédures habituelles. Adamsberg est de ceux là. Un flair indéniable, une incompréhensible nonchalance, ajoutez-y un bon scénario et des personnages secondaires qui ont de l'épaisseur....et vous obtenez un polar qui sort (vraiment) des sentiers battus.
Toujours dans le cadre du Black November Challenge, je me suis lancée dans ce roman. Ça faisait un moment que ce roman était dans ma pal, je me suis dit « aller hop, c’est l’occasion ! ». J’ai beaucoup entendu parler de cette auteure, et c’est à mon tour de la découvrir.
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