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Rachel et son amie Alison, dix ans, sont très intriguées par la maison du 11, Needless Alley, et par sa propriétaire qu'elles surnomment la Folle à l'Oiseau. D'autant plus lorsqu'elles aperçoivent une étrange silhouette à travers la fenêtre de la cave.
Val Doubleday, la mère d'Alison, s'obstine quant à elle à vouloir percer dans la chanson, après un unique succès oublié de tous. En attendant, elle travaille - de moins en moins, restrictions budgétaires obligent - dans une bibliothèque et trouve refuge dans le bus numéro 11, pour profiter de son chauffage et de sa chaleur humaine. Jusqu'à ce qu'un appel inespéré lui propose de participer à une émission de téléréalité.
Quelques années plus tard, dans un quartier huppé de Londres, Rachel travaille pour la richissime famille Gunn, qui fait bâtir onze étages supplémentaires... souterrains. Piscine avec plongeoir et palmiers, salle de jeux, cinéma, rien ne manquera à l'immense demeure. Mais plus les ouvriers s'approchent des profondeurs du niveau -11, plus des phénomènes bizarres se produisent. Si bien que Rachel croit devenir folle.
À travers ce roman construit autour du chiffre 11, Jonathan Coe tisse une satire sociale et politique aussi acerbe que drôle sur la folie de notre temps. Il croque ses contemporains britanniques, gouvernés par une poignée de Winshaw - descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise -, capture dans sa toile les très riches et leurs serviteurs, leurs frustrations, leurs aspirations et leur démesure, avec une virtuosité toujours aussi diabolique.
Il y a des auteurs, comme ça, même quand ils écrivent un "petit" roman, j'aime quand même. Jonathan Coe en fait partie. Je ne peux donc pas critiquer en totale objectivité. J'aime son univers, son écriture, sa loufoquerie, voire sa foldinguerie parfois.
Je ne dis pas que Numéro 11 est un "petit" roman, pas du tout, mais je n'ai pas tout aimé dedans (le début et la fin, ce qui a quand même son importance). Même si nous retrouvons un fil conducteur tout le long de ce roman (personnages, lien avec la société et la politique britannique), j'ai davantage eu l'impression de lire plusieurs nouvelles qu'une seule et même unité. Cela ne me gêne pas outre mesure, j'aime beaucoup le format de la nouvelle. Mais il a manqué un petit truc, là...
Néanmoins, j'ai pris un réel plaisir à lire ces histoires. Je pense que ce n'est pas le roman le plus aisé pour débuter l'oeuvre de Jonathan Coe. A lire si on aime cet auteur.
Lorsque je vois les critiques plutôt positives sur ce roman je me dis que j'ai du passer à coté de quelque chose . Je n'ai vu que des personnages plats et même pas antipathiques , juste inexistants .
Une intrigue qui part dans tous les sens , accumulant les poncifs . Certains embryons d'histoire semblent prometteurs mais en restent à ce stade .
Et le pire est réellement la fin où l'on sombre dans le grand guignol et l'impression d'avoir été roulé par une 4eme de couverture qui me promettait bien mieux
Lors d'une rencontre en librairie, Jonathan Coe avait expliqué qu'il aimait bien piocher dans la galerie de personnages secondaires qu'il développe dans ses histoires afin de les faire vivre dans d'autres (c'était le cas avec le héros de Expo 58, déjà brièvement croisé dans La pluie avant qu'elle tombe) et qu'il avait bien l'intention de continuer. Alors ce Numéro 11, présenté comme une suite à Testament à l'anglaise (l'un de mes premiers chocs littéraires), n'est pas vraiment une surprise sur le papier... mais se révèle être un numéro d'écrivain assez époustouflant.
Pourtant, il a failli me perdre lors du premier chapitre. Etait-ce bien du Jonathan Coe que j'étais en train de lire, ces aventures à hauteur d'enfant où le moindre événement prend une ampleur dramatique ? Les toutes jeunes Rachel et Allison confrontées aux mystères du monde des adultes vont néanmoins devenir grandes et ce début un peu poussif prendre finalement tout son sens. Car ce que livre Jonathan Coe est un travail d'orfèvre, un roman tissé comme une toile (oui, cette comparaison est bien volontaire) dans laquelle le lecteur se retrouve totalement collé. Une intrigue qui s'empare de son esprit et ne le lâche plus. Ce n'est pas une suite à Testament à l'anglaise. C'est plutôt le témoignage de ce que l'Angleterre dépeinte dans ce roman est devenue sous l'influence libérale poussée à l'extrême, sous le règne quasiment exclusif de la finance symbolisés par la famille Winshaw, dont l'ombre plane sur Numéro 11.
A commencer par ce titre. Onzième roman de l'auteur paraît-il. Mais surtout, le 11, Downing Street, résidence voisine de celle du Premier Ministre (plus connue), hébergeant le Chancelier de l'Echiquier ou Ministre chargé des finances et du Trésor. Le centre du monde ou en tout cas de celui vu par les dirigeants britanniques adeptes du libéralisme. A partir de là, les cinq parties construites autour du chiffre 11 prennent un éclairage tout à fait impactant, chaque partie venant servir le tableau grinçant que dresse Jonathan Coe. Où dominent les inégalités. Où les puissants manipulent les foules. Où les très riches creusent le sol pour agrandir leurs demeures (jusqu'à 11 niveaux en sous-sol !) et caser les salles de sport, de cinéma ou les piscines, tandis que les étudiants galèrent pour rembourser les prêts qu'ils se sont mis sur le dos, que les foules se pressent dans les banques alimentaires, que les immigrées roumaines promènent les chiens des familles aisées dans les allées des parcs. Personnages invisibles. Vraiment ?
Comme d'habitude avec l'auteur, c'est riche, c'est dense, c'est intelligent. Mais il y a ici quelque chose en plus. Une virtuosité folle, une maîtrise qui lui autorise un détachement rare dans la façon de mener sa trame en dehors des règles et des codes. C'est puissant, pertinent et méchant. Certes, ce livre peut paraître déstabilisant dans sa forme car il demande un peu de travail au lecteur. Mais surtout, il devrait amener à se poser des questions sur notre monde (La Grande-Bretagne, ce n'est pas si loin...), cette finance qui nous gouverne (tiens tiens...), ces mensonges qui inondent la sphère médiatique, cette société de l'apparence... Le miroir renvoie une image plutôt terrifiante.
Un nouveau joyau donc, qui vient enrichir mon étagère dédiée à Jonathan Coe. Gageons que l'auteur ne s'arrêtera pas en si bon chemin et que moi, je serai là pour l'accueillir, encore et toujours.
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