Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
De Léo Malet à François Guérif, ce recueil épistolaire original (1972-1989) raconte la rencontre entre un écrivain et un lecteur qui, après quelques années, deviendra son éditeur. Tout au long de ces lettres et de ces dédicaces, Léo Malet ressemble étrangement à Nestor Burma : ironique, caractériel, tendre et filou, avec un goût prononcé pour l'érotisme. Il se dévoile un auteur attristé par un succès qui n'est plus, mais soutenu et aidé par un admirateur enthousiaste et zélé. Deux êtres qui s'apprivoisent et nous accédons à la naissance d'une amitié.
Les dédicaces manuscrites amicales se mêlent à des dédicaces pour "collectionneurs avertis" : découpages néo-surréalistes érotiques et jeux de mots filous.
Les conseils de la librairie "Obliques" sont autant de pépites littéraires...
Léo Malet, pour moi c’était, avant tout, Nestor Burma. Et Nestor Burma c’était Guy Marchand! Alors quand je vois le nom de Leo Malet, impossible de ne pas y superposer l’image du célèbre comédien, du chanteur de La passionata, le désinvolte dragueur, un peu ringard, désabusé mais si sympathique. Grace à cet ouvrage regroupant la correspondance de Leo Malet à François Guérif, j’ai une meilleure idée de qui il fut.
La transcription des lettres, souvent sibyllines, est généralement accompagnée de leurs fac-similés, certains illustrés par l’auteur. C’est plein d’humour, un peu coquin, avec des jeux de mots. Léo Malet n’a rien perdu sa verve de vieil anar, il a écrit ces lettres entre 1972 et 1989, de ses 63 à 80 ans. On y ressent la complicité croissante qui l’unissait à son jeune éditeur.
Les 80 dernières pages sont consacrées à une compilation des dédicaces écrites pour François Guerif. Ce dernier nous les présente en regard des couvertures des livres. Les premières, couvertures et dédicaces, étaient assez sobres mais dans les années 1980 elles sont devenues de plus en plus licencieuses, Léo Malet aimait les orner de collages érotiques. C’était un vieux monsieur!
Entre ces deux parties de très intéressantes interviews m’ont fait découvrir un Léo Malet désabusé comme son Nestor Burma mais malicieux, toujours anar et ragaillardi par la redécouverte, grâce à François Guerif, de ses nombreux romans.
L’édition de ces textes et images est très soignée. C’est une façon insolite et savoureuse de rencontrer Léo Malet.
Merci aux éditions La Grange Batelière, à Grégoire Courtois de la librairie Obliques à Auxerre et à lecteurs.com
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