Juré du Prix Orange du Livre 2021, l'auteur de "Né d'aucune femme" et "Buveurs de vent" partage avec vous ses plus belles lectures
Assoiffé d'aventures, Ishmaël prend le large. De tous les Préface de Jean Giono navires qui sillonnent les mers au XIX? siècle, les baleiniers sont sans doute les plus redoutables : c'est sur l'un d'eux qu'Ishmaël s'embarque pour chasser ces léviathans et gagner l'océan. À bord du Péquod, il fait la rencontre du capitaine Achab, voué à la destruction d'un seul être : Moby Dick, la baleine blanche qui jadis emporta sa jambe. Rivé à un unique objet, Achab s'identifie peu à peu à la baleine, métamorphose qui n'épargne pas son corps : à la place de sa jambe mutilée trône désormais l'os d'un cétacé. Les considérations économiques et maritimes, comme les rêves de voyage d'Ishmaël, cèdent le pas devant l'obsession du marin pour l'effroyable animal. Entraîné par la haine obstinée de son capitaine, l'équipage voit son horizon progressivement réduit à la seule ombre blanche de Moby Dick. Derrière le roman d'aventures, Melville peint les tourments d'une haine passionnelle qui touche au plus brûlant des amours.
Juré du Prix Orange du Livre 2021, l'auteur de "Né d'aucune femme" et "Buveurs de vent" partage avec vous ses plus belles lectures
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Moby Dick, cette baleine légendaire dont, je pense, tout le monde a entendu parler, est une histoire de vengeance entre un homme et un cétacé.
Ishmael, le narrateur, semble vivre un perpétuel maelström intérieur tant sa pensée paraît ne jamais devoir s'arrêter. Il nous entraîne derrière lui dans sa recherche d'un embarquement, sa quête du grand large, dans la chasse à la baleine. Il nous instruit sur quantité de choses de cette époque ou de la Bible : Jonas et la baleine, l'histoire de Queequeg le harponneur cannibale et de son peuple, les Quakers nombreux à Nantucket, l'antiquité et ses empereurs, la chasse à la baleine en elle-même jusqu'aux confins du monde et l'économie qu'elle a généré, la psychologie des différents membres d'équipage et leurs origines multiples… il semble que les connaissances d'Ishmael soient infinies, y compris en cétologie et tant d'autres sujets encore. Il nomme très souvent les gros cétacés du nom de Léviathan, ce qui ajoute de l'effroi au mystère des profondeurs. Ses références à la bible sont nombreuses, voire omniprésentes.
Ce roman offre de vrais moments de magie et de féerie historique et aquatique, d'angoisses aussi car l'océan est terrifiant, et tellement beau qu'il incite à la rêverie par moments, loin du tumulte terrestre. Les descriptions faites des océans m'ont évoqué un univers tout entier, empli de mystères invisibles et de dangers ultimes prêts à jaillir à tout instant. Et pendant ce temps, on attend Moby Dick qui se fait désirer. Achab, le capitaine unijambiste du Pequod, a un compte personnel à régler avec la baleine blanche qu'il va poursuivre à travers les vastes océans de la planète, entraînant son équipage, empreint d'une ferveur absolue qui confinera à la folie, dans sa quête. À travers ce besoin de revanche il m'a semblé que Achab cherchait à défier Dieu lui-même, car nul doute que ces hommes en ces temps étaient profondément croyants. Lorsque soudain un jet apparaît à l'horizon, c'est le signe qu'il est temps d'aller à l'affrontement. Moi la terrienne que l'océan effraie autant qu'il fascine, je pense que ces hommes étaient fous d'une certaine façon. Et ces nobles cétacés, seigneurs des océans et de leurs profondeurs, comment se fait-il qu'ils n'arrivaient pas à échapper aux hommes ?
Après cette lecture on en sait beaucoup plus sur les baleines, cachalots et autres cétacés et de tous les usages que l'on peut tirer de leurs dépouilles, mais aussi sur les termes propres aux marins, tel la hune, le gaillard d'avant, le gaillard d'arrière et la place qu'occupe les différents membres d'équipage, mais aussi sur toutes sortes de représentations des baleines, des plus fantaisistes aux plus réalistes, mais aussi sur les vastes prairies de "brit" et le mystérieux grand "squid" vivant, mais aussi la ligne… mais aussi la chasse et le dépeçage, le spermaceti… tant de choses, cela semble sans fin.
J'imaginais, en commençant, lire une histoire furieuse de quête enragée dans les eaux tumultueuses des différentes mers…
Je dois bien dire que je ne m'attendais pas à ça, encore marquée par le film vu dans mon enfance avec un Gregory Peck impressionnant en Achab ténébreux, un Queequeg tout scarifié que j'avais beaucoup aimé, une gigantesque baleine blanche et bien sûr Ishmael. Or ce roman parle de tellement plus de choses, avec humour parfois, et poésie, - "Le chanvre est un gars au teint basané et sombre, une sorte d'indien, tandis que la manille est belle à regarder comme un Circassien aux cheveux d'or"-, tant d'intelligence et une érudition universelle, je l'ai adoré !!! Par certains aspects il m'a évoqué Vingt mille lieues sous les mers tant les connaissances que l'auteur prête à Ishmael, qui se dit pourtant analphabète, semblent infinies, voire encyclopédiques, tout comme celles de Jules Verne. Ce fut une belle découverte !
C'est la possibilité d'une LC avec huit autres fadas prêts pour l'aventure qui m'a définitivement convaincue de me lancer dans ce pavé qui me faisait un peu peur.
Alors, que du bonheur !?!?!... Presque ! J'ai souvent trouvé le temps long car ce roman est fait de très nombreuses digressions. Les chapitres ne sont quasiment que digressions. J'ai fini par trouver cela pesamment didactique et dès la page 450 j'ai eu hâte d'arriver au bout, par intermittence car certaines parties m'ont semblé interminables tandis que d'autre non : "Puisque j'ai entrepris de parler de ce Léviathan, il convient que je me montre capable d'épuiser complètement le sujet, jusque dans les plus petites cellules de son sang, et de le décrire jusqu'aux derniers replis de ses entrailles." (page 589)
J'ai l'impression d'avoir fait un marathon, à la nage, dans tous les océans…
Pourtant, quel roman ! Mais aussi, quels carnages chez les baleines !
Pour un aperçu du livre :) : https://lasoifdelireblog.wordpress.com/2016/07/18/moby-dick-dherman-melville/
lien vers am chronique:http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/2014/06/moby-dick-herman-melville.html
Le mot de la fin : Je suis rentrée très rapidement dans l’ouvrage notamment grâce au caractère des personnages, leur singularité et l’humour qu’utilise Melville. La rencontre et l’amitié d’Ishmael et son acolyte Queequeg sont décrits avec tant d’humour et de poésie qu’elle est tout simplement irrésistible. Dans un souci d’honnêteté, je dois avouer que le côté ultra-descriptif des passages qui relèvent plus d’un ouvrage de cétologie, m’a peu à peu fait perdre l’intérêt pour l’ouvrage. Après avoir lutté contre moi-même, je suis parvenue à la fin de l’aventure et ne le regrette pas. Ne vous méprenez pas, nous apprenons plein de choses sur les baleines l’ouvrage est très instructif et l’on s’aperçoit que l’auteur connaissait bien son sujet, mais les chapitres à rallonge sur par exemple les tableaux représentant les baleines sont quelque peu soporifiques, car trop rapprochés et manquant d’aventure et d’excitation entre chaque. Un livre qu’il fallait que je lise, pour la culture et je ne regrette pas de l’avoir fait !
Je n'ai pas tout comprendre, c'est à lire plusieurs fois, je pense, et j'aime les livres qui se passent sur l'eau, comme Les Travailleurs de la Mer de Victor Hugo
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