Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
«C'était trop. Trop vite, trop tôt. Trop peu préparé à ce nouvel assaut de souffrance et de regrets. Trop de colère contre le destin. Trop de morts. Trop de prières et de miséricorde. Trop de Toussaint aux beaux jours. Trop de plus jamais.» En l'espace de six mois disparaissent successivement la mère et le frère de l'auteur. Tandis qu'ils affrontent la maladie surgit un secret qui réécrit l'histoire de la famille.
Alors que, sur France Inter, on annonçait le départ de Jérôme Garcin de l’émission « Le masque et la plume », je me plongeais dans son dernier récit qu’il a consacré à ses chers disparus : sa mère et son frère, morts à six mois d’intervalle.
C’est avec une énorme tendresse tissée de pudeur que Jérôme Garcin nous fait entrer dans sa relation intime avec sa mère « si lumineuse et mystérieuse à la fois, et Laurent, son frère fragile « plein d’une candeur végétale, d’une bonté sans emploi »
Avec l’évocation de ces deux morts récentes survenues à six mois d’intervalle, l’auteur revient sur d’autres morts, toujours aussi douloureuses. Il y a eu celle, accidentelle, de son frère jumeau, fauché à cinq ans par une voiture. Comment se remet-on de la perte de son double ? Cette disparition s’est alourdie de celle du père, encore un accident, une chute de cheval cette fois ci.
Mais les morts restent présents, invisibles mais bienveillants
« Les morts sont patients. Exigeants et patients. Mon jumeau fauché par un chauffard a attendu que je grandisse pour grandir en moi et avec moi. »
Après ces disparitions brutales, la littérature et les livres ont été d’un grand réconfort pour Jérôme Garcin qui a pu compter aussi sur l’amour de sa femme la comédienne Anne-Marie Philipe.
Il évoque cette maison avec son jardin à Bray-sur-Seine en Champagne, maison de famille ou il fait si bon de se retrouver. Dans le jardin, et le parfum des lilas résonnent les rires des enfants mais les défunts fréquentent encore les lieux. Au hasard d’une pensée vagabonde, d’un serrement de cœur, apparaissent aussi, discrètes, paisibles, les silhouettes de ceux qui ne sont plus. Ils continuent d’habiter les lieux.
Bien sûr, les absents qui ont la vedette ce sont sa mère Françoise, morte en 2020 et de son frère Laurent, victime de l’épidémie de Covid qui partira six mois seulement après la mère.
La présence des morts, elle est essentielle, immense, pour l’auteur, et elle imprègne chacune des pages de cet essai émouvant.
On découvre ses disparus avec le sentiment de les rencontrer vraiment en les côtoyant de façon intime et c’est ce rapprochement qui rend cet essai si sensible.
« Plus le temps passe et plus je crois à la présence des morts. Ils sont là. Leur âme demeure, plane et s’obstine »
En les racontant, leur rendant la parole, Jérôme Garcin leur redonne un souffle de vie, il continue à les faire vivre grâce au pouvoir des mots. Aucune mièvrerie dans l’écriture. Sobre, sincère, sensible, elle exalte des vies trop tôt fauchées et cela nous touche au cœur.
La mort en 1962 de son frère jumeau, fauché à six ans par une voiture, puis, dix ans plus tard, celle de son père, d’un accident de cheval à quarante-cinq ans, avaient déjà conduit Jérôme Garcin à l’écriture de deux récits : Olivier et La chute de cheval. L’auteur franchit une nouvelle étape de son douloureux pèlerinage auprès de ses défunts, « une lampe torche à la main, à pas comptés, dans le labyrinthe des [s]iens », avec cette fois les disparitions, en 2020 de sa mère de 89 ans, à bout de souffrance à force d’usure cardiaque et ostéoporosique, et six mois plus tard, de son frère Laurent, ce « grand petit garçon » de 55 ans, atteint du syndrome de l’X fragile et victime de la Covid-19.
Jérôme Garcin est doué pour l’écriture et sa belle narration intelligente et sensible, lumineuse de tendresse pour ses « fragiles », ne peut qu’émouvoir, alors qu’empli de chagrin, il revient sur leur fin de vie et sur l’impuissante sollicitude longtemps éprouvée face à leur vulnérabilité sans remède. Si ses pages nous touchent, ce n’est pas seulement pour la perte éprouvée par le narrateur qui leur survit. C’est aussi parce qu’elles sont pleines de cette inquiétude si désarmée de n’avoir pu protéger ces êtres chers et vulnérables de la souffrance qui fut la leur : la souffrance d’une mère rendue aussi frêle qu’un oiseau par une maladie atrocement douloureuse, mais aussi torturée par l’idée de laisser derrière elle un fils fragilisé par le handicap, sans même qu’elle se doute jamais du diagnostic tardif dont on aura préféré lui épargner le poids, jugé culpabilisant, de son origine génétique ; la souffrance d’un frère dont la déficience intellectuelle et les angoisses profondes rendent plus terribles encore sa confrontation avec la mort, de sa mère d’abord, de lui-même ensuite, qui plus est dans l’isolement hospitalier imposé par le contexte pandémique.
Pour autant, si beau et respectable soit-il, ce texte arrimé à la relation autocentrée d’une expérience de la maladie et du handicap, de la vieillesse et de la mort, du deuil enfin, parce qu’il ne quitte jamais le registre personnel pour atteindre à l’universel, laisse infuser chez son lecteur un sentiment diffus de désappointement : celui de lire le journal intime, de grande qualité certes, mais pas une œuvre majeure, d’un nom célèbre du monde littéraire parisien.
Une belle et assez courte de lecture avec ce roman de 103 pages très intime de Jérôme Garcin.
Le titre "Mes fragiles" est vraiment excellent et présente avec beaucoup de pudeur et de simplicité un double portrait, celui d'une mère aimante, fragilisée par la maladie et la vieillesse, et celui d'un jeune frère, fragilisé depuis toujours par l'X fragile, un syndrome provoquant des déficiences psychologiques et des anomalies physiques.
Le hasard malheureux va faire que ces deux êtres chers vont disparaître coup sur coup en l'espace de 6 mois dans une France touchée par le COVID. Ces deux êtres dont Jérôme Garcin parle avec amour occupent une place centrale dans la lecture.
L'auteur n'en oublie pas aussi les deuils du passé qui ont également marqué l'histoire familiale. Le deuil c'est aussi la place de nos êtres chers dans le présent et dans la poursuite de son parcours de vie.
La lecture dégage vraiment beaucoup de tendresse et montre les liens forts de l'amour familial avec l'évocation des autres membres de la famille.
Une très belle lecture qui malgré un sujet lourd apporte une belle légèreté.
Touchée par la présentation de son livre et me sentant concernée par la perte d'étres chers, 2 a un mois d'intervalle et le 3e un an aprés par cette satané maladie qui nous arrache nos proches, j'ai acheté son ouvrage pour y trouver réconfort et compassion.
Mais le texte est autocentré sur lui ce qui est normal et j'avoue ne pas avoir ressenti ce dont j'espèrais.
Malgré tout je rejoint ses idées de les faire vivre a travers nous, de savoir qu'ils sont là, qu'on ne les oublie pas.
Un livre basé sur le deuil, la perte et l'abscence.
Il nous raconte comment petit il a vécu la perte de son jumeau, comment il a composé sans lui, sa mère, sa tante qui l'aura élevé et puis son père et pour finir son frère, son fragile né avec un syndrome de l'X fragile.
Le covid aura eu raison de ses dernières forces.
Texte bouleversant, hommage aux disparus, souvenirs tenaces qui ravivent les douleurs mais sommes nous pas tous pareil face au drame de la mort, de l'abscence et du néant.
Il nous cite la culpabilité ressenti, démon qui nous habite peu de jours après le décès et qui nous tranche l'esprit a gand coup de "j'aurais du..."
Puis vient l'heure de vider les lieux et de conserver des souvenirs, pour son cas il trouvera une malle avec des lettres de son père a sa mère, souvenirs heureux d'une époque déja lointaine.
Restera la résilience et la tristesse d'une vie qui file trop vite.
Un roman d’une grande sensibilité sur la perte d’un être cher, la douleur, la mort mais aussi sur sur les moments heureux, la joie de vivre qui ont accompagné des tranches de vie. L’auteur a récemment appris une malédiction pesant sur sa famille sous la forme du gêne « fragile x » qui, tapi dans son patrimoine génétique peut s’en échapper et pourrir la vie. C’est ce qui est arrivé à Laurent, le frère conçut après l’accident son frère jumeau qu’il accompagne sur sa fin de vie en remplaçant sa mère récemment décédée. Très beau roman, triste et résilient servi par la belle écriture de l’auteur.
Dans Mes fragiles, Jérôme Garcin revient sur la vie de sa mère et de son jeune frère qui sont décédés depuis peu. L’écrivain, journaliste du Masque et La plume, dresse des maisons de papier à ses chers disparus.
Il y eut Olivier, une ode pour ce frère jumeau décédé à l’âge de six ans dans un accident de voiture. Puis, La chute de cheval revient sur le décès de son père. Maintenant, pour redonner vie aux deux personnes qui lui restaient de cette cellule familiale de son enfance, Jérôme Garcin raconte la femme particulière que fût sa mère, restauratrice devenue peintre à son tour. Il explique aussi les difficiles derniers mois de sa vie. À six mois d’intervalle de cet événement traumatique, Laurent, son frère particulier, décède aussi.
Alors Jérôme Garcin fait l’éloge funèbre de ce frère qui ne pouvait transmettre que par la lumière de ses peintures. Enfermé dans sa solitude et ses rituels, Laurent portait avec son abstraction picturale sa compréhension du monde. Et, elle semblait ensoleillée et éblouissante.
À travers Laurent, l’écrivain qui a écrit sur sa famille de médecins livre que sa famille est porteuse du syndrome de l’X fragile et que cette révélation date de peu. Elle explique la particularité de ce frère et l’inquiétude qui entoure sa petite fille.
Mes fragiles racontent la vulnérabilité, les liens intimes tissés entre les êtres qu’on aime et qu’on chérit et leur fragilité. Ce récit relate aussi l’absence, le manque et la façon dont on les fait vivre dans notre quotidien.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/02/02/jerome-garcin/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...