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Maria, publié clandestinement sous forme de samizdat à Leningrad, en 1980, est le second journal libre de femmes réalisé en URSS. Les rédactrices, qui avaient participé au premier numéro de l'Almanach Femmes et Russie, ont fondé en mars 1980 « le premier club féministe ». Elles viennent du mouvement de la « deuxième culture », mouvement artistique non-conformiste, ou du mouvement dissident orthodoxe : « Aucune libération sociale ne libérera la femme, si elle n'est pas en même temps une révolution « spirituelle »... Ce qui différencie le féminisme russe du féminisme occidental, c'est justement cette orientation que nous avons prise vers des valeurs spirituelles et religieuses. » Maria, c'est d'abord une dénonciation de la réalité soviétique déshumanisée. C'est aussi un appel aux femmes qui ont commencé à organiser une résistance à la répression politique : par la défense des droits de l'homme, un retour aux valeurs spirituelles, et une libération de l'élan créateur des femmes.
Ioulia Voznessenskaïa, Tatiana Goritcheva, Natalia Malakovskaïa, Sofia Sokolova, quatre des rédactrices de Maria, ont été expulsées d'URSS. Des femmes du MLF qui les avaient rencontrées à Leningrad en janvier 1980, les ont accueillies à leur arrivée à Vienne en juillet de la même année.
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