Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
Une jeune adolescente, née obèse, mange, grossit et s'isole. Sa mère s'enfuit, horrifiée par son enfant. Ses camarades de classe la photographient sans répit pour nourrir le grand Oeil d'internet. Son père, convaincu qu'elle aurait dévoré in utero sa jumelle, cuisine des heures durant pour nourrir « ses princesses ». Seule, effrayée par ce corps monstrueux, elle tente de comprendre qui elle est vraiment. Quand elle rencontre par accident l'amour et fait l'expérience d'autres plaisirs de la chair, elle semble enfin être en mesure de s'accepter. Mais le calvaire a-t-il une fin pour les êtres « différents » ?
Conte de la dévoration et roman de l'excès, Manger l'autre est une allégorie de notre société avide de consommer, obsédée par le culte de la minceur et de l'image conforme.
Avec force, virtuosité, et humour, Ananda Devi brise le tabou du corps et expose au grand jour les affres d'un personnage qui reflète en miroir notre monde violemment intrusif et absurdement consumériste.
Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
Des extraits des 6 romans lus par les comédiens Fanny Cottençon et Nicolas Pignon...
Les finalistes sont connus, mais comment le choix s'est-il fait ? Et quels sont les avis du jury sur les 6 romans en sélection ?
C'est maintenant aux internautes de voter !
Une adolescente, née obèse, est dévorée par une faim sans fin. Abandonnée par sa mère, gavée par un père qui croit qu’elle a absorbé in utero sa jumelle…harcelée par ses camarades de classe qui postent des photos d’elle sur les réseaux sociaux toujours plus avides, elle s’isole.
Lorsqu’elle rencontre par hasard l’amour et goûte aux plaisirs de la chair, elle paraît reprendre confiance en elle….
Manger l’autre fait partie des livres que vous entamez en vous demandant où vous mettez les pieds ? J’avoue qu’au début j’ai eu peur de l’indigestion. Déroutant, dérangeant, déstabilisant, mais sans voyeurisme ni pathos. Il s’agit au premier abord d’un conte rabelaisien dans lequel l’héroïne pantagruélique se métamorphose avec l’amour en odalisque voluptueuse.
Mais avec ce livre Ananda Navi nous délivre avec une verve peu commune une critique acide de notre société de consommation et ses excès.
Une inconfortable lecture qui nous met face à ce que l’on voudrait ne pas voir. Mais n’est-ce pas là une des fonctions de la littérature ?
« Mais comment effacer l’obésité de la présence humaine sur terre, celle qui engloutit et dévaste et ne cesse de s’épandre ? Pauvres oiseaux, papillons et éléphants ! Tous logés à la même enseigne. Ce qui n’était au départ qu’un élargissement mineur est devenu une expansion accélérée, effrénée, qui ne laissera bientôt plus le moindre espace aux autres espèces. »
Merci Lecteurs.com pour cette découverte !
Quelle horreur! Quel délice. Manger l'autre m'a collé aux doigts. Je me suis sentie tantôt contrainte, tantôt transportée, écoeurée puis charmée. Sentiments ambivalents qui m'évoquent le Parfum de Süskind. J'ai dévoré jusqu'à la nausée ce roman cruel, choquant et poétique, enfermée dans le corps temple ou prison de la narratrice, condamnée à être moi aussi cet oeil sadique, ce voyeur.
Ce livre raconte la vie d'une jeune ado "super-obèse" mal dans sa peau.
J'ai éprouvé de la sympathie et de la pitié (maltraitance de la part des élèves à l’école : injures et photos dégradantes postées sur les réseaux sociaux) pour ce personnage hors-norme ainsi que de la répulsion à son égard à cause de son appétit féroce et insatiable (ça devient vite écœurant) : "Manger encore, manger comme haute ambition, manger comme but ultime […] je ne suis qu'un ventre" (page 95).
La narratrice connaît même l'amour avec un dénommé René (on n'y croit pas !) et pourtant...
Certains passages m'ont rappelé le style d'Amélie Nothomb.
Ananda Devi dénonce dans ce roman très bien écrit une société de consommation absurde, intrusive (Internet) et violente.
Un livre conseillé par un libraire dans l'émission "La grande librairie" sur France5.
« Après neuf mois et dix jours très exactement, ces dix jours lui ayant paru aussi longs que les neuf mois qui les avaient précédés, ma mère donna naissance à un éléphant rose. Il pesait dix kilos et deux cents grammes. […] Je n’avais ni trompe ni grandes oreilles, mais il était impossible de nous réconcilier, moi et le mot “bébé”.
Rejetée par sa mère, souffre-douleur de ses camarades de classe, elle n’a, pour se consoler de sa difformité, que la nourriture. Elle en rêve, l’attend, l’espère, toujours plus grasse et plus abondante. Elle n’envisage plus de se soustraire à l’obésité, elle est née obèse, elle mourra obèse, autant en profiter.
Sa mère, incapable d’aimer le monstre qu’elle a enfanté, a déserté. Est-ce parce que, fœtus, elle a avalé sa sœur qu’elle a grossi sans cesse depuis sa naissance ? Son père ne lui en veut pas, il la nourrit pour deux, lui parle comme si elle était deux. Jamais de “tu”, toujours ce “vous” morbide, fou. Dans la schizophrénie qu’il lui impose, elle n’a pas la place de vivre. Pas la force, non plus, de demander à ce père de ne l’aimer qu’elle, sa fille en vie.
Des maltraitances au lycée au harcèlement qui la poursuit à la maison par le biais des réseaux sociaux, la narratrice crache son mépris d’elle-même, remisée dans sa chambre, guettant l’odeur de friture qui donnera une raison d’être à cette journée de souffrance. Emprisonnée dans ce corps-cercueil qui ne répond plus de rien sinon à l’appel de la bouffe, elle pleure. Puis vient la rencontre. Inespérée. René s’intéresse à elle, la chérit, la désire, l’admire. Elle est encore bien jeune pour un homme de son âge, mais y en aura-t-il un jour un autre ? Son père va jusqu’à fermer les yeux sur cette relation et leur laisse le champ libre : sa chambre d’adolescente devient alors le théâtre de leurs jeux sexuels. Elle se sent merveilleuse. Mais pour combien de temps ?
Je crois que dès les premières pages, j’ai su que je n’aimerais pas ce roman. Le sujet est intéressant, j’étais curieuse de le voir traiter crûment dans une fiction. Mais l’attitude du personnage m’a rebutée. Cerné par le dégoût, la haine, le lecteur, ici, n’a pas sa place. Le genre de monologue qui ne vous implique pas. Si le calvaire que vit cette ado est indéniable, je suis désolée de le dire parce que je m’attendais à tout autre chose, mais il n’y a pas d’émotion dans ses propos. Internet – le thème du voyeurisme en général – n’est que bien peu exploité alors qu’il offre d’innombrables possibilités. J’ai eu l’impression, en refermant ce roman, de m’être trompeusement laissé appâter par le résumé. Le comportement du père, qui ne peut rester sans une explication à l’obésité de sa fille, jette sur ce récit un sacré malaise. C’est, pour moi, le seul point positif à relever. La critique de la société annoncée m’a semblé inexistante, le discours de l’héroïne répétitif et poussif, à la limité du vide, l’intrigue inaboutie. Après avoir oscillé entre agacement et indifférence, je peux dire que je suis passée complètement à côté de ce bouquin.
Manger l'autre est l'histoire terrifiante d'une jeune fille hors norme qui se livre sans fard ni pudeur devant l'oeil avide d'internet.
Elle a 16 ans et raconte comment depuis sa naissance elle ne cesse de grossir, habitée par un appétit d'ogre qui la pousse à manger sans fin et l'enferme dans un corps de presque 200 kg.
Son obésité morbide lui interdit de vivre d'abord normalement puis de vivre tout court. Elle meurt à petit feu. Abandonnée par sa mère, gavée par son père, humiliée et stigmatisée par les autres, elle se retrouve piégée dans une immense solitude jusqu'à ce qu'on lui offre la possibilité de porter un autre regard sur elle même. Mais cela suffira-t-il à la délivrer du poids de son énorme souffrance...
Ce roman qui dénonce "le gonflement grotesque de l'inutile" et la tyrannie du regard de l'autre qui juge tout en incitant à s'exposer d'avantage, est une lecture coup de poing. Elle risque de heurter les natures délicates par le caractère horrifique de son propos mais l'écriture sensuelle d'Ananda Devi l'adoucit et la rend totalement addictive. Elle sait tellement bien mettre en appétit avec la description de nourritures succulentes que vous pourriez céder à la tentation de satisfaire vos papilles gustatives mises en émoi . Au risque de le regretter...
J'ai dévoré cette histoire d'une traite et ne peux que vous conseiller d'en faire de même. C'est tout simplement éblouissant !
J'étais donc persuadée de tomber dans le mille avec cette lecture mais dès les premières pages, la noirceur que dégage ce livre m'a glacé le sang. du début à la fin, nous nous retrouvons face à de l'autoflagellation. le personnage principal ne se fait que des reproches et encore des reproches, sur son corps, sa personnalité, la vie… C'en est à devenir dépressif… ! C'est certainement voulu par l'auteur mais je pense qu'un peu de positif aurait fait du bien à ce roman.
Le harcèlement scolaire, la haine sur les réseaux sociaux sont bien traités, on ressent très bien son désarroi face au harcèlement qu'elle subit au quotidien. Mais cela développe en elle une haine inconsidérée sur les personnes de corpulence « normale ». Les jugements corporels m'ont énormément dérangés, qu'une personne soit maigre ou ronde, les jugements ne sont pas les bienvenus, cela va dans les deux sens…
Le seul point positif est le style d'écriture de l'auteur, je l'ai trouvé très bien écrit, certains paragraphes sont très beaux. Mais encore une fois, le côté glacial est perturbant. Je n'avais qu'une seule envie : fermer ce livre avant de finir complètement déprimée… !
Pour résumé, ce n'est pas un livre que je vous recommanderai… les différents messages que cherche à faire passer l'auteur sont très bons mais cela n'a pas du tout fonctionné sur moi, bien au contraire, cette lecture m'a agacée…
J'aime beaucoup les romans et nouvelles d'Ananda Devi, un auteur exigeant à l'écriture élégante.
"Manger l'autre" est une histoire surprenante avec une fin inattendue. Le sujet de l'obésité est abordé de façon réaliste avec un brin de fantastique. Il y a aussi de la poésie dans les réflexions de cette jeune fille obèse au delà de l'entendement;
C'est parfois oppressant mais toujours passionnant.
Très belle lecture que je recommande
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/08/manger-lautre-dananda-devi.html
Ce roman est un conte dans lequel Ananda Devi met en scène une jeune fille obèse. Elle pesait 10 kgs à la naissance, bébé complètement hors normes, elle avait l'apparence d'un bouddha chinois. Sa mère déserte le foyer, son père, passionné de cuisine, la gave. Incapable d'admettre le problème de sa fille, il invente le mythe selon lequel elle aurait dévoré in utéro sa sœur jumelle, du coup le père appelle sa fille "mes chéries". Quel poids fait-il porter à la jeune fille qui va entretenir des conversations imaginaires avec sa jumelle anorexique !
Elle ne cesse de réclamer à manger et grossit, grossit... Elle ne vit que pour manger, "prisonnière de ses besoins... entre faim et honte, le choix est vite fait" et doit faire face à l'école aux moqueries et à la haine de ses camarades de classe qui la surnomment "La couenne"... Sa vie n'est que souffrance et solitude jusqu'à ce qu'un homme s'intéresse à elle... Va-t-elle réussir échapper à sa vie de recluse?
Je ne pense pas que j'aurai lu ce roman s'il n'avait pas été finaliste du prix Orange. J'ai été ravie de découvrir la magnifique plume de cette auteure que je ne connaissais pas. Dans ce roman très sombre qui est une sorte d'allégorie de notre société de consommation Ananda Devi pose la question de la norme, du diktat de la minceur, des préjugés et de la solitude dans nos sociétés. Un roman plein de noirceur allégé par de nombreux traits d'humour.
Ce roman a reçu le Prix Ouest France Étonnants Voyageurs
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Ce livre a reçu le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2018.