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Léna Kotev est cancérologue à Paris. Dans sa famille, on est médecin de génération en génération : Pavel Alexandrovitch exerçait dans la Russie tsariste, Mendel fut professeur dans le Berlin des années 1920, Natalia fut victime, sous Staline, de l'affaire du Complot des Blouses blanches. Loin des combats de ses glorieux aïeux, Léna rêve de se soustraire à la légende familiale. Mais peut-on échapper à son destin ? Inscrits dans une mythologie qui les dépasse, les Kotev ont vocation à donner un sens à l'Histoire autant qu'à sauver toute vie.
L’exercice de la médecine de Laurent Seksik, ou le poids de l’héritage.
Médecins de génération en génération les Kotev portent aussi tout le poids de l’exil, de la perte, de l’identité et des tourments de l’histoire. Est-on maître de son destin ou est-on dirigé par une sorte de fatalité contre laquelle il n’est pas possible de lutter ?
Ce livre questionne sur la transmission, la culture, la religion et ce qu’on laisse en héritage. Le roman est aussi ancré dans une réalité historique douloureuse qui retrace la cruauté de l’antisémitisme à travers 4 générations. Un livre émouvant, intelligemment construit autour des parallèles entre la vie de Léna au XXIème siècle et celle de ces ancêtres depuis 1904 en Russie, en Allemagne et en France.
À lire pour les personnages, l’imbrication entre leur histoire et celle du monde et pour la plume de Laurent Seksik.
Un très bon livre sur la famille. L'histoire commence en Russie en 1904 à l'époque des émeutes antijuives ou « pogroms » . Pavel y est médecin, la vie est difficile, l'angoisse est toujours présente. Il envoie son fils Mendel en Allemagne pour le protéger et lui permettre de suivre ses études en médecine, sans doute pas le bon pays en cette période. On va suivre tour à tour cette famille où la transmission est importante et le métier de médecin relie chaque membre sur plusieurs générations jusqu'à Léna en 2015 à Paris. Un livre sur l'exil, sur la fuite de plus en plus loin pour tout simplement vivre.
Déjà auteur de six romans, d’une biographie d’Albert Einstein et d’une pièce de théâtre (Les Derniers jours de Stefan Zweig), Laurent Seksik confirme son grand talent avec "L’Exercice de la médecine".
L’auteur commence en alternance entre Ludichev (1904) et Paris (2015) où le docteur Léna Kotev doit dire la vérité au mari d’une femme dont la vie est menacée par un cancer implacable.
Plus d’un siècle auparavant, Pavel Alexandrovitch rentre de sa tournée de médecin, à cheval. Il repense à ses patients et aux maladies qui les frappent : apoplexie, diphtérie, typhus, vérole : « les tourments de la peste et choléra réunis dans une lenteur programmée. »
À plus de 40 ans, il se sent bientôt un vieillard : « Il avait soigné des légions de patients, empli un cimetière entier de ses semblables. » Rivka, son épouse voudrait qu’il travaille en ville mais Pavel est juif et les lois antisémites de 1882, promulguées par Alexandre III et renforcées par Nicolas II, lui imposent une zone de résidence. Qu’importe ! Il aime son travail et les gens qu’il soigne : « On l’aimait. Il était le dépositaire de la misère et des splendeurs de Ludichev. » Il pense à Mendel, son fils aîné, parti étudier en Allemagne : « Berlin était un nouveau monde, ouvert et libre, une terre accueillante pour les Juifs. »
Léna, arrière-petite-fille de Pavel est une femme en tension perpétuelle car elle se trouve à un carrefour où tout se joue. Prise entre passé et présent, elle est ouverte sur le monde extérieur et doit préserver son père, seule trace vivante d’un passé qu’elle porte sur ses épaules.
Peu à peu, Laurent Seksik nous fait partager tout un siècle où les malheurs se succèdent avec des gens qui, malgré tout, tentent de faire le bien autour d’eux. Il nous entraîne aussi à Berlin, entre 1920 et 1933, sur les traces de Mendel. Il nous parle des Thérapeutes, cette tribu juive d’Alexandrie massacrée sous le règne de Caligula, en 38 : « Leur Dieu avait créé la vie, prolonger la vie, c’était servir Dieu. Guérir, c’était servir Dieu. Et si – sait-on jamais ? – Dieu n’existait pas, c’était servir l’humanité. »
Natalia Kotev, sœur de Mendel, vient à Berlin où « Les parades militaires étaient aux Berlinois ce que la musique d’opéra était aux Viennois et le bal musette aux Français. » Elle est aussi médecin à Moscou et fera partie des victimes de Staline dans ce qui fut appelé « le complot des blouses blanches », en 1953.
L’auteur nous fait vivre aussi à Nice, en 1943, un îlot de paradis pour 25 000 Juifs, grâce aux Italiens. Tobias, fils de Mendel, raconte ce qu’il a vécu le 10 mai 1933, place de l’Opéra, à Berlin où les nazis brûlèrent des tonnes de livres de Zweig, Freud, Einstein, Werfel, Döblin, Marx ainsi que ceux d’autres auteurs communistes ou socialistes : « Le nazisme est une œuvre collective, pas le projet solitaire d’un dément, chacun dans son rôle, à sa place, peuple gangréné par la folie. »
"L’Exercice de la médecine" est un livre dense, passionnant, très instructif avec des pages pathétiques, une belle réussite littéraire signée Laurent Seksik qui est lui-même médecin et donc aussi, un excellent écrivain.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
La saga d'une lignée de médecins juifs au à travers les jours sombres dû 20e siècle.
Lena, médecin exerçant à l'hôpital de nos jours à Paris, est l'héritière de cette lignée malmenée par l'histoire, décimée par les pogroms d'Ukraine et les rafles nazies, et a dû mal à assumer son héritage de soignante dans lequel elle excelle pourtant.
J'ai beaucoup aimé ce roman de l'exil et dû courage, qui raconte la fuite perpétuelle des juifs devant l'antisémitisme et l'adversité, ces juifs qui dans chaque pays doivent puiser dans leur histoire la force de tout recommencer pour pouvoir exercer ce pour quoi ils sont doués : la médecine !
Un très beau roman qui alterne avec habileté les interrogations de Lena et l'histoire de ses ancêtres,
Le thème de ce nouveau roman de Seksik m'a d'abord fait fuir. Je ne voulais pas encore entendre parler de blouses blanches.
On me l'a finalement offert pour Noël et je me suis laissée tenter par cette lecture dès les premières pages. C'est magnifiquement bien écrit, claire, limpide, entraînant.
Nous suivons plusieurs histoires en parallèles : celle de Lena Kotev, cancérologue en 2015 et celles successives de ses ancêtres en Russie puis en Allemagne et enfin à Nice.
Il s'agit d'une longue et ancienne famille de médecins juifs qui connaissent au fil du XXe siècle les pogroms, le nazisme, les rafles de milliers de juifs, le scandale des blouses blanches.
C'est un livre passionnant qui montre différentes facettes de l'antisémitisme au travers du siècle mais aussi l'importance de la tradition et de l'héritage familial.
Par contre, il est vrai que c'est un livre très sombre, je suis soulagée que la fin se termine sur une note plus positive.
Chronique d'une famille de médecins juifs
J'ai découvert Laurent Seksik il y a quelques mois avec le très beau "Le cas Eduard Einstein" et j'ai été ravie de le retrouver avec ce nouveau roman.
C'est une très belle saga familiale d'une lignée de médecins juifs russes dans laquelle il reprend des thèmes qui lui sont chers : les destins individuels tragiques, le drame de l'héritage familial dans un univers médical qu'il connaît bien.
Léna Kotev, cancérologue de nos jours à Paris est la dernière descendante d'une lignée de médecins, d'hommes et de femmes dévoués. Alors que Tobias, son père, va bientôt s’éteindre, elle cherche à en avoir plus sur cette histoire familiale qui l'habite, qui lui pèse, qui l'empêche d'avancer.
Pavel, son arrière-grand père, exerçait son métier dans la Russie tsariste. Espérant un meilleur avenir pour Mendel, son fils aîné âgé de 12 ans, il l'envoie poursuivre ses études à Berlin en 1904 loin de l'horreur des pogroms. Pour ces juifs de l'Europe de l'Est, l'Allemagne est alors symbole de liberté...
Les parents de Mendel et ses frères et sœurs disparaitront tous lors d'un pogrom, tous sauf sa plus jeune sœur Natalia.
Devenu professeur de médecine à Berlin, Mendel devra fuir l'Allemagne nazie et se réfugier en France avec sa femme et son fils Tobias.
Le destin de Natalia, restée en Russie, et elle aussi devenue médecin sera également tragique.
Terribles destinées que celles de ces juifs qui, de génération en génération, doivent fuir. Terrible destinée que celle de cette famille d'hommes et de femmes qui consacrent leur vie aux autres et qui sont poursuivis par la haine de pays en pays.
En entremêlant habilement les destinées et les époques, Laurent Seksik nous livre ici un roman très sensible, passionnant du début à la fin, c'est un vibrant hommage à la profession de médecin et une magnifique traversée du siècle dernier et de la destinée des juifs d'Europe centrale.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2015/12/l-de-la-medecine-de-laurent-seksik.html
Mais quel roman ! Cette traversée du siècle dernier sur les traces d'une lignée de médecins juifs est à la fois un fabuleux hommage à la vocation, un magnifique regard sur l'héritage et la transmission, un superbe rappel de la valeur de la vie. Un roman poignant, qui confronte destins individuels et Grande Histoire et nous démontre, si besoin était, qu'il suffit d'un être humain pour perpétuer l'espèce, et l'espoir.
"Elle était juive par sa mère et médecin par son père". Léna Kotev est convaincue d'être devenue médecin par une sorte d'héritage familial. Bien avant elle, il y a eu Pavel qui battait la campagne autour de Ludichev, dans une Russie en proie aux prémices de la future révolution. Un pouvoir en danger qui, pour détourner la colère de la population n'hésite pas à lui jeter les juifs en pâture, les accusant de tous les maux. Par précaution et pour ouvrir la voie, Pavel a envoyé son fils aîné, Mendel, âgé de douze ans à Berlin. Nous sommes en 1904 et pour les juifs d'Europe de l'Est, le 2ème Reich fait figure de paradis qui leur offre une liberté totale. Mendel ne reverra jamais sa famille, décimée lors d'un pogrom, à part sa jeune sœur Natalia mise à l'écart ce jour-là et qui ne connaîtra la vérité sur ses origines que bien plus tard.. Mais il accomplira le rêve de son père en devenant Professeur de médecine. Jusqu'à ce que l'arrivée d'Hitler au pouvoir l'amène à rejoindre le sud de la France avec sa femme et son fils, Tobias, le père de Lena. A présent, Léna, cancérologue réputée à Paris fait face à ses propres doutes, à sa peur d'être peut-être la dernière de la lignée. Alors que la fin de la vie de Tobias se profile, la jeune femme prend soudain conscience de l'héritage qui, plutôt que de peser sur ses épaules au risque de l'écraser pourrait représenter un formidable moteur, un compagnon pour toutes les choses qu'il lui reste à accomplir.
En quelques séquences, Laurent Seksik revisite le siècle et la destinée des juifs d'Europe centrale. Boucs-émissaires préférés des Tsaristes puis des nazis (entre autres), éternels exilés, passant de l'espoir à l'inquiétude puis à la peur. Tentant de se persuader à chaque fois qu'ils sont hors de danger avant que la violence ne les rattrape. "Nous verrons bien" répond Mendel à Tobias qui lui demande, alors qu'ils s'apprêtent à quitter Berlin pour la France, si être français c'est mieux que russe ou allemand. Le lecteur, lui, connaît la réponse. Pavel a été assassiné. Mendel également, quelques années plus tard lorsque les allemands auront envahi Nice. Des hommes qui avaient dévoué leur vie à soigner celle des autres. Tobias s'en est sorti, il a dépassé la souffrance et il a perpétué la lignée des Kotev, la lignée des médecins. Un héritage qui freine Léna, qui l'enferme, elle qui ne se sent pas autorisée à souffrir compte-tenu de ce qu'ont enduré les siens. Comment apprivoiser cette mémoire ? Comment en faire un levier de vie et d'espoir ?
L'auteur nous offre également une profonde réflexion sur la médecine, l'abnégation de ceux qui l'exercent, la contradiction entre la "toute puissance" que leur confère leur statut et leur impuissance face aux éléments extérieurs dévastateurs. Léna est impuissante face à la maladie qui condamne son père, malgré tout son savoir. Mais elle détient un autre pouvoir : celui de la transmission et de la mémoire.
Ce roman magistral m'a émue au plus haut point et je pense qu'il m'accompagnera longtemps. Comme l'auteur le fait dire à l'un de ses personnages : "L'invention romanesque permet de raconter l'Histoire mieux qu'un traité. Si je veux le vrai, je lis le journal. Si je veux de l'intelligence, je lis de la philosophie. Mais la vérité de l'homme - qui n'a rien à voir, j'en conviens, avec la vérité des faits - est dans l'émotion. Je la trouve dans les romans".
Des chapitres alternant les personnages aux époques sur l'histoire familiale, ce roman, à la fois instructif, intéressant et amène à se poser un certain nombre de questions sur la vie le temps et l'histoire. Le passé familial détermine t-il le présent, voire le futur de chacun de nous ? Sommes-nous prisonniers ou héritiers de l'histoire de notre famille ?
Pavel l’arrière grand-père est un médecin merveilleux, qui n'a pas d'argent et qui donnera le meilleur de lui même pour soigner les Russes.
Le grand-père, Mendel, envoyé à 12 ans en Allemagne par son père parce que ce pays a depuis des décennies accordé la citoyenneté aux juifs. Devenu professeur de médecine à Berlin dans les années 20 et 30, il subit la montée du nazisme et se réfugie en France, les rafles des allemands pendant la guerre, etc…
Le père, Tobias, mutilé à 12 ans par les S.A., ne peut devenir médecin ; il véhicule et transmet la forte légende familiale et ses valeurs à sa fille unique Léna.
- Léna, la fille, elle est cancérologue à Paris, célibataire, ne vit que pour son travail et son père. Prisonnière du passé, dans l'impossibilité d'enfanter suite à un accident opératoire, elle est écrasée par l'idée d'enterrer la lignée. Son mal être s'accentue quand son père tombe malade puis meurt.
Un moment de lecture fort agréable, un merveilleux roman palpitant et passionnant j’ai adoré être en compagnie de ces personnages. Dommage, je n’ai pas vu ce titre cité sur les listes des prix.
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