Magistral, perpétuel, « Lettres en Vie » dépasse tout entendement. Lire et retenir. Etreindre, s’émouvoir, plus que l’imperceptible, les rayons lumineux percent au profond des pages. Ce qui advient lorsque le langage est phare, consolation des altruistes. Ecrire les épiphanies, le sablier d’un...
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Magistral, perpétuel, « Lettres en Vie » dépasse tout entendement. Lire et retenir. Etreindre, s’émouvoir, plus que l’imperceptible, les rayons lumineux percent au profond des pages. Ce qui advient lorsque le langage est phare, consolation des altruistes. Ecrire les épiphanies, le sablier d’un hors-temps, hors de l’espace, les mains agrippées au drap de l’arrêt. Ecrire les murmures, rassembler les morceaux d’étoiles échappés des chemins des rappels. « Lettres en Vie » est œuvre d’un collectif des soins palliatifs et plus encore. Dostoïevsky parle du « saint des saints » lorsqu’il évoque « L’Homme dans l’homme. » Six ans de fraternité et plus encore. Rassembler l’épars, relier l’Etre à sa chair, à la vie, reconnaître le frère, la sœur, le père, le compagnon, l’hôte. Connecter le tempo et ne pas craindre la suite. Laisser les courants enlacer ce que le fleuve inscrit en invisibilité absolue. Alain Cadéo est écrivain, un collecteur de mots. Michel Cadéo est artiste peintre. A pas feutrés, altiers et humbles, ils vont franchir La porte. Celle de l’unité de Soins Palliatifs de l’Hôpital de la Seyne sur Mer. Celle de « La Maison » à Gardanne. Soignants et patients sont en osmose dans le sublime du levier, Haut les Paroles ! Transcrire ici, les myriades alphabétiques, ce qui est don pour le prochain, pour soi-même. Alain Cadéo cueille les bouquets des silences. Il devine les mots à l’ombre des regards qui s’illuminent subrepticement. Cet homme de bonté, de compassion apaise les maux, encre salvatrice, écorce Mère. On pleure de par cette puissance intrinsèque, de par le pictural de Michel Cadéo, grandeur et liant. Les couleurs entonnent les dires, sans contrefaçon, dans ce juste qui attise les expressions, les mouvements, les braises de la remontée des temps. Les flammes colorées, portraits des malades, les ressentis et les souffrances par l’abandon de soi. « Bonjour Jocelyne…. Chaque geste est un appel… Sur un radeau perdu au milieu d’un océan glacial. Alors celui qui capte la moindre syllabe, celui qui reçoit la moindre brise de tendresse, qu’il se dépêche de recueillir le soupir des naufragés du Monde. » On reste en assise sur le fil de ces échanges, on voudrait être l’essence même de ces partages, de ces remontées des eaux qui apportent l’énergie vitale. « Docteur, endormez-moi, je sais que c’est le moment, je n’en peux plus, je n’arrive plus à respirer… » « Catherine dort maintenant, et moi, je vais rentrer chez moi et écouter votre voix tout à l’heure sur France Inter. La vie reprend son cours, le temps reprend son droit. Affectueusement, Frédérique. (Médecin). » « Lettres En Vie » est Babel, le collectif de l’universalité. Le regard qui annonce le théologal, la fraternité des Bienfaiteurs. « Et quelques fois sur nos frêles embarcations, appuyé contre un mât de fortune, dans une aube glacée, se lèvent des attols de nuages aux couleurs insensées, et on se dit : c’est ça l’éternité. » Le feu prend vigueur, la puissance altière de ce qui est vérité, criant et bouleversant. Ce recueil est le passage d’une rive à l’autre. Etre et se métamorphoser en Soi. « Salut à toi Joachim …. La phrase exacte de Dostoïevsky est la suivante : « vous n’avez pas de tendresse, mais seulement de la justice : c’est pourquoi vous êtes injustes… » « Et toi, tu en es rempli de tendresse. » Michel Cadéo dévoile le spéculatif, les intériorités qui renaissent à l’aube d’une vie renouvelée. Peintre de Vie. Alain Cadéo est le philosophe hédoniste. Il arrime les mots, palais de justesse, d’exactitude, les sens en alerte. Fusion d’un Carpe Diem, saisir le rare, la rosée éphémère n’est plus. Ce grand livre est fondamental. Bouleversant, trop beau, il est à tous. Il est un modèle, une construction infinie. Un maillon qui résistera dans l’Après. « Michel C. Et au passage heureusement que j’ai un frère comme toi, on ne se le dit pas assez, mais c’est tellement précieux : la connivence. Alain C » Publié par les majeures Editions La Trace.
(A noter : Les droits d’auteurs de ce livre seront intégralement reversés à l’Association Pour les Soins Palliatifs qui est à l’initiative de ce projet. Les Editions La Trace s’impliquent et reverseront 2 euros par ouvrage à l’APSP).