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Diana se remet progressivement de la mort de son mari Patrick dans un accident survenu il y a tout juste un an. Marc, le frère de Patrick, vit chez elle pour veiller sur sa santé et sa sécurité. Mais la découverte fortuite par Marc de trois paquets de drogue échoués sur la plage, vient soudain bousculer ce lent retour à la vie. Décidé à revendre la drogue, Marc s'adresse à Joël, le frère aîné de Diana, avec qui elle entretient de très mauvaises relations. Et les ennuis s'enchaînent aussitôt.
Les couples se trahissent, les amitiés se défont, l'amour flirte avec le meurtre et la drogue, mais, au milieu de ce vaste dérèglement, se déploie une intrigue forte et naissent de nouveaux sentiments. On retrouvera dans ce roman les thèmes chers à Philippe Djian et son écriture intransigeante et vive - ne laissant aucun temps mort et créant toujours la surprise.
Je suis toujours curieuse de découvrir un nouveau roman de Philippe Djian. Soit on aime, soit on n’aime pas les livres de cet auteur au style d’écriture si particulier.
Moi, j’aime et j’adhère totalement à son univers qui me fait indéniablement penser à l’Amérique du peintre Edward hopper.
En lisant les inéquitables, j’avais sans cesse en tête Nightawks pour son atmosphère de lumière et d’ombre comme un soleil couchant sur l’océan et la fixité désenchantée de ses personnages qui semblent perdus au milieu du tableau. Un je ne sais quoi d’étrange et de profondément mélancolique.
J’aime les livres de Philippe Djian pour ses beaux portraits de femmes blessées, fragiles et fortes à la fois comme Marlène que j’avais adoré.
Ici, c’est Diana qui a perdu son époux dans des circonstances mystérieuses dont la disparition brutale lui a fait commettre plusieurs tentatives de suicide.
C’est le frère de son défunt mari, Marc qui veille sur elle comme un ange gardien jusqu’au jour où il trouve sur la plage deux paquets blancs qui annoncent le drame.
Rentre alors en scène une galerie de couples, des hommes et des femmes plus ou moins proches de Diana, plus ou moins aimés et violemment haïs mais inextricablement liés les uns aux autres.
C’est la relation vénéneuse entre eux ou profondément solidaire d'êtres cabossés qui porte le roman avec en figure de proue non seulement Diana mais aussi Marc, réservé et flegmatique, qui écrit sans arrêt des notes sur un carnet dont la teneur reste un mystère.
A mon tour, je suis entrée dans l’atmosphère trouble et opaque en compagnie pas vraiment rassurante de personnages à la dérive. Il n’y a pas d’indication de temps et de lieu, l’océan tout proche et les lumières de la ville font le décor d’un scénario terrible et glaçant, cyniquement dans l’air du temps lorsque l’auteur parle des drogues bio.
J’ai avancé à petit pas dans ce drame psychologique et meurtrier à la tension constante accentuée par la densité du texte, très peu aéré, où les dialogues enchâssés m’a demandé un effort de concentration.
Mais j’aime tout cela.
Un roman sombre et rocambolesque à souhait.
Il y est question de trafic de drogue, de dealers, petites crapules sans foi ni loi qui terrorisent ceux qui se trouvent sur leur chemin. Mais dans ce récit ce sont surtout les personnages et les sentiments qui les lient qui retiennent l’attention.
L’histoire se construit autour de Patrick, mort dans une fusillade à la sortie d’une boîte de nuit, un absent pourtant omniprésent dans la vie de son jeune frère Marc et de Diana sa veuve, rescapée de la fusillade. Sa disparition va engendrer une situation complexe et révéler les caractères de chacun.
Marc est un personnage difficile à cerner, un taiseux empêtré dans son mal être. Après la disparition de Patrick, il est devenu une sorte de body guard pour Diana. Le jour où il découvre des paquets de cocaïne échoués sur la plage, ce sera le début des ennuis.
Des portraits de personnages féminins émergent de cette histoire. Des femmes flouées, trompées par les hommes, cabossées par la vie qui ne leur épargne rien. Diana et ses tentatives de suicide, Charlotte au bras estropié, Brigitte et Denise aux prises avec un homme qui n’a plus toute sa raison.
Des personnages masculins veules, corrompus, qui jouent double jeu, Serge le fils du maire, et plus violent, Joël le frère de Diana, caractériel, dangereux psychopathe.
Philippe Djian met à jour les relations difficiles, troubles entre tous ces personnages, qu’elles soient affectives, professionnelles ou familiales. Des personnages englués dans leur mal être, dans leurs mensonges, les non-dits, les petits arrangements avec la vérité, les embrouilles. L’amitié se pare
de trahison, le désir fait place à la vengeance.
De l’histoire, tout n’est pas dévoilé, explicité d’emblée. Charge au lecteur de combler les blancs du texte, d’être attentif à tous les signes qui émanent du récit, de réunir tous les indices pour laisser libre cours à son interprétation des faits.
Avec cette écriture épurée et elliptique dont il est coutumier, dans une ambiance brumeuse balayée par le vent et rafraîchie par les embruns océaniques Philippe Djian signe un roman noir magnétique où la folie meurtrière guette, où le drame n’est jamais loin.
Troublant et magnétique, un roman à découvrir si ce n’est déjà fait !
Les âmes et les corps des personnages de ce roman sont dégradés, abîmés mais bougent encore. Entre eux beaucoup de désir mais aussi beaucoup d'amour. De la haine retenue mais aussi de la violence sur-exprimée. Djian n'en finit pas de peindre le nouveau siècle avec la désespérance nécessaire et lucide qui est sa marque de fabrique. Drogue, meurtres, sexe. Malgré ce cocktail "Les inéquitables" est loin d'un roman de gare. Il donne à voir une image juste. Celle des gueules cassées d'une drôle de guerre.
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