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Les impardonnables fait partie de ces livres qu'il suffit à l'homme d'ouvrir pour que sa vie s'éclaire d'une aurore durable. S'il nous fait don d'une parole nourricière, c'est qu'en lui chaque mot fut pesé sur le trébuchet du coeur, passé au tamis d'une rigueur patiente et d'une ascèse limpide. Car Cristina Campo fut bien cette «maîtresse et reine de la prose» que reconnut en la lisant Giorgio Manganelli. Qu'elle nous parle des contes de fées ou des tapis d'Orient, des Mille et Une Nuits ou des Pères du désert, de John Donne, de Marcel Proust ou du chant grégorien, toujours son regard porte plus loin que les décrets du visible. Mais qui est en vérité Cristina Campo ? Une silhouette élégante et sévère ? Un pacte entre la force et la grâce ? Une «trappiste de la perfection» ? Assurément. Ayant peu écrit, elle déclarait qu'elle eût aimé écrire moins encore. Son legs est dans Les impardonnables, aujourd'hui notre viatique.
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