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Il y a beaucoup (trop?) de livres de réfugiés iraniens; mon préféré reste Marx et la poupée...Désorientale et celui-ci: les exilés meurent aussi d'amour obligent à tant d'attention qu'on y perd le plaisir; ce sont des familles compliquées. Le point commun: les narratrices sont des petites filles arrachées à leur pays d'origine; toutes parlent de leurs réactions par rapport à la langue et leur biculturalisme, pas toujours vécue comme une richesse.
Leurs racines les embarrassent parfois: "je ne suis pas un arbre" lit-on dans Marx et la poupée.
Ce dernier livre nous décrit une étrange famille: quatre soeurs parmi lesquelles l'une est largement dominatrice, et une autre: la mère de la narratrice , complètement dominée.Trois soeurs sont révolutionnaires, hystériques.
C'est la narratrice qui meurt d'amour dès sa première rencontre avec l'amant de sa tante; ce dernier est très gentil, et va sortir l'enfant de son enfermement et lui faire découvrir Paris et ses richesses; mais il est juif, comme la sympathique Hannah qui les aide
J'ai eu du mal à terminer ce livre trop long, trop lourd à mes yeux.
Shirin a 9 ans lorsqu’elle gagne la France. Réfugiée politique, elle s’entasse dans un appartement parisien avec ses parents, ses oncles et tantes, son grand-père.
Shirin grandit au milieu d’une famille encombrée d’Iran, effrayée par la Révolution qui l’a chassée, obnubilée par la lutte, figée dans ses anciens réflexes, dans ses habitudes, dans ses illusions de respectabilité.
Tiraillée entre sa découverte d’un nouveau pays, de Paris et des Français, et par cette famille dont elle se sent si éloignée, tant par le physique que par les pensées, elle porte un regard lucide et acéré sur ses proches. Sur sa mère qu’elle aime sans pouvoir le lui dire mais qui la rend malade à force de s’oublier pour quêter l’amour de ses soeurs jalouses, méchantes et profiteuses. Sur sur père si doux, qui s’efface lui aussi peu à peu face à tant d’adversité et de méchanceté. Sur ses tantes : Tala la belle qui passe d’une lutte à l’autre sans vergogne, qui se joue d’Omid l’amoureux ; Zizi la fantasque, l’artiste plongée dans ses tourments et son univers personnel ; Mitra enfin, celle qui rabaisse, qui fait plier, qui ordonne et qui prend. Sur son « tout petit frère », né littéralement dans le sang de l’inceste et du meurtre… Car il y en a des secrets, des non-dits, des crimes dans cette famille. Chacun en porte la marque, la trace indélébile qui oriente et définit le futur.
Comment Shirin traverse ce chaos, trace sa route, semble s’en sortir dans trop de dommages, touche du doigt le bonheur peut-être, c’est aussi surprenant que de découvrir cette famille communiste pleine d’a priori et d’envies de lutte et de destruction.
Shirin en effet semble être le seul être fermement rattaché à la réalité, à l’avenir, au désir et aux rêves aussi.
J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, des circonstances personnelles peut-être, mais aussi sans doute le souvenir de précédentes lectures évoquant l’Iran, Marx et la poupée ou encore Désorientale, dans lesquelles l’exil était évoquée de façon non pas plus sereine, mais peut-être plus consensuelle ou attendue. Ici, l’exil est un tiraillement incessant, les exilés ne sont pas aimables, débordent de défauts et de contradictions, humains en somme, heurtant peut-être certains a-priori, il faut l’avouer.
Mais au fil des pages, comme je découvrais les personnages dans toutes leurs dimensions, l’écriture de l’auteure m’a transportée dans ce passé foisonnant et aux échos de folie, m’a entrainée dans cette fresque orientale, dans cet univers fortement décalé que j’ai finalement apprécié, par son originalité notamment, par sa galerie de portrait richement brossés, réhaussés de multiples facettes, chatoyant de sentiments.
Un beau roman, original donc, qui m’a donné envie de lire le précédent livre d’Abnousse Shalmani.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2018/11/11/les-exiles-meurent-aussi-damour-de-abnousse-shalmani/
https://lettresexpres.wordpress.com/2019/01/12/abnousse-shalmani-les-exiles-meurent-aussi-damour/
La famille de Shirin, des bourgeois intellectuels de gauche, quitte Téhéran dans les années 80, son père tout d’abord, puis elle-même et sa mère. À Paris, ils retrouvent les trois sœurs de sa mère, et son grand-père, personnages autour desquels tout le roman est construit. Il faut dire qu’entre Mitra la tyrannique, Zizi, l’artiste, et la jeune révolutionnaire Tala, les trois sœurs sont des femmes envahissantes, écrasantes, surtout pour la mère de Shirin, qu’elles traitent quasiment comme une domestique.
L’immense atout de ce roman d’apprentissage et d’exil, un sujet somme toute assez présent dans la littérature, c’est la langue très chatoyante, très personnelle, de l’auteure, parfois un peu péremptoire dans les affirmations qui viennent clore certains paragraphes, mais cela fait partie de son charme aussi.
Le thème de la politique en exil, la vision qu’en a Shirin du haut de ses neuf ou dix ans, puis de ses vingt ans, est particulièrement intéressant, mais ce n’est pas le seul. Les thèmes sont nombreux, s’entrelacent, se répondent, se trouvent mis en parallèle avec des légendes persanes ou des histoires constitutives de la légende familiale. Le tout de manière subtile et avec toujours ce style qui sublime tout. C’est souvent assez drôle, par les mots choisis, et par le surgissement de scènes tragi-comiques. L’apparition du personnage du « tout petit frère », né après treize mois de grossesse, apporte une once de réalisme magique à l’iranienne qui s’intègre fort bien à l’ensemble.
Après un démarrage un peu hésitant, je me suis laissé emporter par le foisonnement de ce roman, son écriture pleine d’esprit, et sa galerie de personnages fascinants.
Un très beau roman qui commence aux 8 ans de Shirin en 1985 lorsqu’elle arrive en France. Elle vient de fuir l’Iran avec ses parents et se réfugie à Paris chez ses tantes.
Toute la famille va vivre dans un petit appartement où la vraie nature de chacun va se révéler, hors des repères culturels, du pays et du faste vécu en Iran. Loin des artifices et du train de vie iranien, elle constate avec amertume les travers familiaux, sa mère est humiliée par ses sœurs, son père est un éternel absent, ses tantes ne sont guère fréquentables.
Shirin se fait discrète, elle n’a de cesse d’observer sa famille avec lucidité, réfugiée sous le canapé du salon. Elle noircit jour après jour des cahiers de notes, se faufile doucement vers l’adolescence puis l’âge adulte.
Elle apprend le français avec acharnement et motivation, bien consciente que l’apprentissage de la langue est un facteur d’intégration. D’ailleurs, à 9 ans, c’est elle qui aura en charge la bureaucratie familiale.
J’ai aimé les pages sur l’exil : « une claque qui déstabilise, il tue la filiation, c’est un passé sans avenir ».
Et pourtant, elle va de l’avant Shirin, se démarque de sa famille quelque peu toxique, s’imprègne de la culture française en visitant les musées avec Omid, le fiancé d’une de ses tantes.
Le texte est vivant, la langue riche, une alternance de moments graves et drôles.
Scène d’anthologie lorsque toute la famille réunie décide, pour mieux comprendre la France et les français, de visionner « Les valseuses » ! Un choc pour la petite fille qui prend conscience d’un autre rapport au corps que celui enseigné dans son pays et par sa famille.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit, parsemé de références à la culture iranienne, éclairant sur la souffrance de l’exil et la nécessité de repartir à zéro. C’est émouvant, enlevé et foisonnant.
Un grand plaisir de lecture que je recommande vivement.
Découvert grâce à #netgalleyfrance# et aux #Editions Grasset€.
Les exilés meurent aussi d'amour de Abnousse Shalmani m'a été envoyé par les éditions Grasset et net galley, que je remercie :)
Shirin a neuf ans quand elle s’installe à Paris avec ses parents, au lendemain de la révolution islamique en Iran, pour y retrouver sa famille maternelle. Dans cette tribu de réfugiés communistes, le quotidien n’a plus grand-chose à voir avec les fastes de Téhéran.
Shirin découvre que les idéaux mentent et tuent ; elle tombe amoureuse d’un homme cynique ; s’inquiète de l’arrivée d’un petit frère œdipien et empoisonneur ; admire sa mère magicienne autant qu’elle la méprise de se laisser humilier par ses redoutables sœurs ; tente de comprendre l’effacement de son père… et se lie d’amitié avec une survivante de la Shoah pour qui seul le rire sauve de la folie des hommes.
J'ai beaucoup aimé ce roman de la rentrée littéraire 2018.
Le fait que la narratrice soit au départ une petite fille m'a beaucoup plu, j'ai trouvé ça très touchant. Il y a trois parties, nous la suivons à l'enfance, l'adolescence puis adulte. Shirin est un personnage attachant, que j'ai pris plaisir à suivre. J'ai apprécié ceux qui s'entourent, je trouve qu'on a dans ce roman des personnages forts, touchants, à lesquels on s'attache sans peine.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et ce roman fût une très bonne surprise.
Ma note : cinq étoiles.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/10/les-exiles-meurent-aussi-damour.html
La narratrice Shirin a huit ans lorsqu'elle doit fuir avec ses parents Téhéran et la révolution islamiste iranienne, sa mère est enceinte du "tout petit frère" qui va naître en France. Ils vont s'installer à Paris chez les sœurs de sa mère et vivre dans une grande promiscuité avec le reste de la famille dans un appartement exigu, bien loin du faste de l'Iran.
Réfugiée sous son canapé, Shirin décrit ce qu'elle observe, elle découvre les membres de sa famille dans leur brutalité, leur extrémisme avec toute la naïveté d'une enfant de son âge sans jamais porter de jugement sur le comportement des adultes. Les femmes rivalisent de séduction, les hommes multiplient les réunions politiques jouant aux parfaits révolutionnaires, les affreuses tantes dominent et humilient la mère de Shirin que la petite fille méprise de se laisser ainsi malmener, le père est silencieux et complètement effacé... Une communauté pittoresque et fantasque où règne de la fantaisie mais aussi beaucoup de violence, entre les sœurs mais aussi entre le grand-père et ses filles... Observatrice pleine d'humour de la psychose familiale, Shirin va peu à peu faire l'apprentissage de la liberté, du désir et de l'amour et finir par gagner son indépendance.
Abnousse Shalmani souligne l'importance de l'apprentissage de la langue du pays d'accueil, l'importance pour l'exilé d'acquérir le français pour se faire accepter, son obsession du mot juste. L'apprentissage de la langue par Shirin va fausser ses rapports avec ses parents qui vont avoir honte de dépendre de leur fille de 9 ans pour les formalités administratives " l'exil fait çà aussi : il tue la filiation, il renverse le rapport de force". "Ils avaient besoin de moi pour survivre dans le nouveau pays, je n'avais plus besoin d'eux pour vivre"
J'ai adoré ce roman baroque qui multiple les genres mêlant des passages graves à d'autres loufoques, passant de la fiction à la fable et à la magie, le tout empreint d'autofiction et parsemé de contes iraniens. Avec une touche de réalisme magique, Abnousse Shalmani met en scène des personnages hauts en couleur, parfois monstrueux, se situant entre réel et imaginaire et une Shirin qui refuse le déterminisme familial et la nostalgie. Sous ses airs légers et fantasques, j'ai trouvé ce roman plus profond qu'il n'y parait du premier abord. Avec cet exil tragi-comique l'auteure nous parle de façon très originale de l'exil, du manque du pays natal, de la dislocation familiale et du déclassement de l'exilé, de sa reconstruction loin de son pays d'origine. Elle met en scène l'exilé de façon complètement inattendue en l'humanisant et en transformant son exil en épopée sans perdre de vue la souffrance que reste l'exil "L'exilé n'a pas d'autre visage que celui de l'exil : il ne sera jamais son pays d'adoption, pas davantage que le pays natal. J'ai fini écrasée comme tous les exilés entre un souvenir et un espoir". Le tout est joliment baigné d'éléments de la culture iranienne, des croyances et superstitions, de l'art de la politesse "le tarof", du déterminisme "le janam", de la crainte du mauvais œil, de l'emprise de la famille. L'écriture vive et visuelle, la narration bien rythmée font de ce roman foisonnant et très riche un petit régal.
Fantasque ce premier roman, entre deux terres, l'Iran et la France. C'est un roman de l'exil, avec une approche bien singulière !
" Les exilés meurent aussi d'amour" de Abnousse SHALMANI est paru aux éditions Grasset en cette rentrée littéraire 2018.
p. 10 : "C'est quelque chose, l'exil : une claque qui vous déstabilise à jamais."
Shirin quitte Téhéran avec sa famille au lendemain de la Révolution islamique en Iran.
p. 6 : " Ils quittent leur pays de naissance, le pays où ils ont vécu jusqu'alors, ils partent en abandonnant presque tout, et en n'espérant presque rien. Ils sont des exilés comme les autres, tourmentés par les mêmes questions, étouffés par les mêmes doutes, assommés par l'Histoire."
Leur destination : Paris.
p. 215 : " S'il fallait définir Paris, je dirais : cette atmosphère sensuelle, cette séduction permanente, cette oppression charnelle. "
Elle a alors 9 ans. Ils rejoignent donc la famille maternelle de Shirin, et les redoutables sœurs communistes et dominatrices de sa mère.
p. 173 : " [...] pouvais-je échapper au destin familial ? "
Son père, professeur, est plutôt discret. En revanche, elle entretient une relation complexe avec sa mère. Recherchant sans cesse à être aimée, sans personnalité, elle ploie sous la tyrannie de ses sœurs.
p. 221 : " [...] ma mère n'était que le produit d'une culture qui brise les femmes, davantage que les hommes, en les enchaînant à tant d'interdits, tant de malédictions, tant de réputations, tant de regards qui empêchent, aliènent, qu'elles se prennent à croire au malheur de leur sexe alors qu'elles ne craignent que l'isolement, l'opprobre, et qu'elles ne s'autorisent qu'une seule route, celle du sacrifice. "
Pour échapper à la violence psychologique de la famille Hedayat, Shirin fait une fugue. C'est l'amant de sa tante Tala qui va la raccompagner chez elle. Omid , un homme érudit, va transmettre à Shirin sa passion pour la culture. Shirin découvre soudain l'amour.
p. 34 : " Le jour où Omid est entré dans ma vie, je n'ai pas compris ce qui m'attirait chez lui et éloignait mes tantes, mon oncle et grand-père Mahmoud. Cela ne tenait pas au seul fait qu'il fût juif mais parce qu'il disait ses sentiments, les montrant au grand jour, les étalait sans crainte, les assumait à haute voix. Or, personne,jamais, ne s'était ainsi comporté autour de moi. "
C'est l'histoire de l'émancipation d'une jeune fille, au sens large du terme. Simultanément, elle progresse dans son apprentissage de la langue française, et partage son désir de devenir écrivain.
p. 36 : " La langue française se métamorphosait en baguette magique pour combattre le réel et sauver ce qui restait de l'enchantement de l'enfance. "
Abnousse Shalmani aborde dans ce roman tragico-comique, l'exil. Loin de tomber dans le pathos, l'auteure a fait le choix de sortir du drame des migrants pour aller vers une tragédie-comédie des exilés, emplie d'humour et de magie. Elle nous prouve par ce premier roman que la littérature peut offrir des armes de résistance contre toutes les oppressions.
j'ai eu l'occasion de lire ce roman en avant première car j'ai fait partie du jury du roman de la rentrée FNAC et je l'ai adoré.
L'auteure aborde le thème de l'exil, vu par une petite fille qui a neuf ans quand elle et ses parents quittent l'Iran.
On retrouve d'autres thèmes qui me sont chers: la famille, les secrets les jalousies, les haines, le fait de ne pas trouver vraiment sa place...
Un roman plein de couleurs, de parfums de l'Iran...
https://leslivresdeve.wordpress.com/2018/08/25/les-exiles-meurent-aussi-damour-abnousse-shalmani/
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Annie-France, je ne comprends pas, tu n'as pas l'air de l'avoir apprécié et tu lui mets 4 étoile. Cela demande une explication !! Bonne journée