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Ziya n'a que seize ans lorsqu'il est introduit en secret dans un recoin du tribunal où doit être entendu l'assassin de son frère aîné. Tireur d'exception, ce jeune Tcherkesse abat son ennemi d'une seule balle en pleine audience et gagne par ce geste l'admiration de tous.
Après une année d'incarcération dans une prison où il découvre le jeu de dés, on l'envoie dans la campagne
par-delà les frontières, non loin d'Alexandrie. Là, il rencontre une jeune fille, apprécie sa compagnie sans pour autant comprendre le sentiment qui soudain le trouble d'une étrange manière. De retour en Turquie,
il n'oubliera jamais Nora.
Très présent dans les nuits d'Istanbul, il joue beaucoup, aime peu mais celles qui l'approchent sont frappées par son regard inquiétant.
Alors qu'une action d'éclat lui est proposée - il s'agit cette fois de tuer en pleine rue le grand vizir -, Ziya prend les rênes de l'opération. La lumière, tou jours la lumière...
Après son inoubliable "Madame Hayat", Ahmet Altan explore dans ce roman le caractère ambigu d'un
homme qui tout enfant apprend à refouler ses émotions. Pragmatique, avide de justice, réactionnaire, ce
personnage insondable incarne l'engagement absolu de ceux qui sont prêts à tout pour défendre les leurs.
Coup de coeur pour ce livre de l'auteur turc Ahmet Alltan qui nous précise que l'histoire est inspirée « de faits réels «. Même si le roman a pour cadre l'empire ottoman avant la première guerre mondiale selon'Altan, le lecteur ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la Turquie d'aujourd'hui, les méthodes arbitraires de certains régimes, les prisons ,les conspirations et le terrorisme à travers le portrait de Ziya.
Le livre tient à la fois du récit historique, du roman d'aventures, du conte philosophique, et pourquoi pas des Mille et une Nuits .,Peut-être l'essentiel est-il aussi dans un roman d'apprentissage particulier, celui d'un apprentissage inachevé car Ziya, le personnage principal a appris depuis son enfant à ne pas avoir d'affects et donc à ne pas vivre dans le réel,
L'intrigue est finement menée et la psychologie des personnages disséquée.
Et l'histoire?
Atif Bey , un caïd d'Istanbul assomme un homme de main du sultan, un certain albanais , Mustapha le Mat.Ça jase !Le Mat retrouvé un jour Atif dans une taverne, des coups de pistolet pleuvent , Atif est tue, le Mat arrêté.
Ziya le plus jeune des frères d'Atif venge son frère en tuant le Mat lors de son procès. Il est condamné à perpétuité, joue aux dés en prison où tous le respectent. Son clan l'exfiltre vers Alexandrie où il continue à bénéficier de protections.Dans le grand domaine agricole où il vit,la solitude le rapproche de Nora, étudiante en médecine en France. C'est une relation platonique qui peine à émouvoir Ziya .
Gracié, Ziya rentre à Istanbul où comme abAlecandrie il fréquente assidûment salles de jeux et bordels. Peu attaché à la vie, que décider a-t-il s'il fait de mauvaises rencontres??
C’est avec une puissance romanesque talentueuse que l'auteur Ahmet Altan brosse le portrait d’un jeune tueur Tcherkesse, désinhibé et taciturne, qui ne connait depuis sa tendre enfance que la violence et dont le destin passe par le meurtre, la prison, le jeu de dés, l’évasion, le crime et la pendaison.
La plume d’Altan va gratter au plus profond de la psychologie de ce jeune Ziya, écorché vif qui n’a d’admiration que pour Arif son ainé, un caïd d’Istanbul crétin et violent qui suite à une rixe de rue se fera tuer par l’autre brute qu’il a giflé.
A la différence du frère cadet plus timoré, Ziya le benjamin n’a, de façon innée, ni peur de la violence ni de la mort. C’est un tueur né, habité par un sens élevé de l’honneur des siens transmis par feu l’aîné qui l’aura façonné et à qui il a transmis les codes d’honneur.
Pour laver l’affront, c’est Ziya qui ira sans peur des conséquences, tirer froidement à bout portant, en plein tribunal, sur le meurtrier de son frère alors jugé en audience.
Jeté en prison à perpétuité, Ziya apprendra à jouer aux dés mais aussi à se faire respecter d’un regard noir et d’une aura meurtrière taiseuse qui fait régner la crainte dans son entourage.
L’auteur sait remarquablement bien décrypter la psychologie du jeu devenant l’image de la vie. Perdre ou gagner importe peu. C’est une force et un refuge.
Le seul refuge de Ziya dans l’enfer de Sinop, centre pénitencier réservé aux longues peines d’où il sera, après un an d’enfermement, exfiltré vers la banlieue du Caire par le clan Tcherkesse.
Il sera hébergé dans un milieu riche et ne se posera aucune question à ce sujet. Il prend la vie comme elle vient.
Il rencontrera une jeune fille érudite et la relation entre ces deux êtres que tout oppose est décrite avec une élégante maestria.
Ziya ressentira une sympathie mais, écorché vif, son rapport de force reste constant en se mesurant constamment à l’autre, dénué de toute empathie et de sentiments sinon celui d’un égocentrisme forcené et c’est encore dans le jeu qu’il puisera l’oubli à tout, à lui-même, à son propre emprisonnement mental dont il n’a pas conscience.
Sa peine amnistiée, il sera renvoyé à Istanbul où il continuera à fréquenter les salles de jeux et les bouges. Il y rencontrera une prostituée avec qui il ressentira une certaine communion d’âme mais qui est plus sa propriété qu’un aveu amoureux.
Et puis arriva ce qui devait arriver. Repéré par la branche politique de son clan, il sera utilisé sans s’en rendre compte et fier d'être désigné comme brave invulnérable, si fier à nouveau de tuer pour l’honneur…
En toile de fond, c'est la Turquie en 1900 où on voit l’empire ottoman s’effondrer, un dictateur en remplacer un autre, de pauvres petits hères décervelés, malléables, faciles à galvaniser et à être récupérés, manipulés et utilisés pour le pire, à l’instar de Ziya devenu terroriste sans aucune notion politique sinon l’appartenance à un clan.
« Un vide immobile »…
Ce livre est un des trois romans écrits par Ahmet Altan en prison (écrivain journaliste accusé par Erdogan d’avoir envoyé des «messages subliminaux » lors d’une émission télévisée) et je ne pus m’empêcher de penser à ce bel intellectuel tout au long de ce récit qui, pour aussi bien brosser la psychologie d’un jeune malfrat issu de la pègre, devait probablement les côtoyer de près au quotidien.
Heureusement, que son imagination et la passion d’écrire, sont restées intactes pour s’évader d’une telle noirceur et nous livrer ce superbe roman historique, philosophique, psychologique, talentueux, fort et percutant.
Après Madame Hayat qui offrait à son jeune protagoniste l’apprentissage de la liberté, le dernier roman d’Ahmet Altan nous plonge cette fois dans le processus mental inverse : un adolescent assoiffé d’honneur et de justice devient un redoutable terroriste, tuant aveuglément au nom de la loi de son clan.
En ce début de XXe siècle où l’empire ottoman vacille, trois frères tcherkesses, Arif, Hakkî et Ziya, vivent à Istanbul. Ziya, le plus jeune, n’est qu’adoration pour son aîné, Arif, puissant et charismatique caïd de la pègre. Lorsque celui-ci est assassiné, l’adolescent de seize ans, très tôt façonné au code d’honneur des siens, entreprend aussitôt de le venger et abat le meurtrier en plein tribunal. Trop jeune pour la peine capitale, il est condamné à la perpétuité dans ces geôles semblables « aux ténèbres sanglantes du ventre d’une femelle requin dont la progéniture s’entredévore avant même de voir le jour ». C’est dans cette mort à petit feu qu’il découvre la passion du jeu et l’ivresse de mourir et renaître sans fin à chaque roulement de dés. Quand, huilés par d’obscures tractations, les verrous de la prison laissent finalement échapper le jeune homme, le tueur doublé d’un flambeur est plus que jamais une mèche d’amadou...
L’intelligence de l’analyse rivalise avec les beautés de plume de cet auteur qui s’impose décidément comme un maître écrivain. Le plus grand talent préside à sa dissection psychologique de ce jeune homme construit dès le plus jeune âge dans le refoulement des émotions, pour lui comme autant de faiblesses. Ses tourments intérieurs dont, faute de les comprendre, encore moins de les verbaliser, il est le jouet inconscient, il prétend les faire taire, tuant l’humain en lui avec la force de sa haine, pour s’accrocher aux seuls repères qu’on lui ait jamais présentés, clairs et rassurants dans leur aveugle rigidité d’armure : le code d’honneur de son clan, le culte de sa toute-puissance et le devoir de le défendre coûte que coûte. « Mourir valait toujours mieux que de vivre dans le déshonneur. »
Prêt à tout, il est le pion idéal dans le jeu des manipulateurs de tout poil. Ceux-ci, surtout à notre époque, auraient pu se draper dans des motifs religieux. En cette période d’instabilité du régime, il devient le jouet d’intérêts politiques, qui le dépassent mais qui savent... le faire rouler comme un dé ! Pour le joueur, peu importe de perdre ou de gagner, de vivre ou de mourir, l’essentiel est ailleurs. Ceux qui arment les terroristes l’ont bien compris aussi, qui jouent sur la colère et le désir de mort qui les consument : « La vie ne lui suffisait pas », « Il était né avec la passion terrible de vouloir tout consumer, tout épuiser, avec un appétit sans fin. Seuls le jeu et le crime savaient assouvir cette passion. »
Un nouveau très grand roman, aussi pénétrant que merveilleusement écrit, de l’auteur turc si attaché au « combat contre le mal causé par la perversion des sociétés ». Coup de coeur.
Je ne connaissais pas l'auteur, je le découvre à travers ce roman. Un livre écrit avec justesse, finesse, un roman déroutant, hypnotisant, mystérieux, C'est l'histoire de Ziya, adolescent âgé de 16 ans, qui tue, sans état d’âme, le meurtrier de son frère, lors de son procès, Il est emprisonné , condamner à perpétuité. Il découvre , en prison , le jeu des dés qui devient une véritable passion, voir une, addiction, Il se voit transférer, en Égypte, une nouvelle vie, il n'est pas considéré comme un paria,
Nous sommes dans l'empire Ottoman, une histoire, ayant
e toile de fond la politique, la manipulation psychologique des personnes, de cette époque. Une nouvelle vie commence pour Ziya, Il fait la connaissance de Nora, qui réveille en lui ses premiers émois, son premier amour, mais tout cela reste platonique, seul compte leurs promenades dans de merveilleux verger. Nora, doit quitter , du jour au lendemain, l’Égypte, un grand vide pour Ziya, un amour, encré à jamais dans sa mémoire .Les femmes , les dés deviennent ses meilleurs amis. Un retour dans son pays, où il peut vivre normalement, et non comme un paria. Ses vieux démons refonds surface. Quel acte abjecte est il en train , de préparer ?
L’auteur décortique avec subtilité la psychologie du personnage. Un homme complexe, j'ai eu énormément de difficulté à me connecter avec lui, et à dégager de emphatie. L'auteur nous envoûte avec beaucoup de dextérité dans son environnement littéraire La lecture captivante, addictive, visuelle, d'une fluidité intense. Un titre à double définition, et qui résume l'histoire, les dés du jeu et les dés jetés par hasard pour prendre le bon où le mauvais tournant d'une vie. Ce roman est époustouflant, remarquable, aucune fausse note, un livre frôlant le chef d’œuvre littéraire.
Un gros coup de cœur que je vous conseille.
Le coup du sort
Ziya n’a que 16 ans lorsqu’il tue, lors de son procès, l’assassin de son frère.
Il n’a que 16 ans mais son aîné, un voyou notoire, lui a appris que seul l’honneur compte. Qu’on ne peut impunément se laisser offenser, que le déshonneur est pire que la mort.
Et le jeune homme grandit, entouré de cette conviction et de la peur qu’inspire son frère aux autres.
Aussi, lorsque ce dernier se fait tuer, il n’hésite pas à le venger. Il n’a pas peur de mourir mais par un coup du sort, il sort indemne de sa mission vengeresse mais sera condamné à la prison à perpétuité. Dans la monotonie des jours, il va se découvrir une passion pour le jeu…
Mais dans cet Empire Ottoman, rien n’est moins sûr que la perpétuité lorsque les intérêts, les solidarités entre communautés permettent d’ouvrir bien des portes…
Ce roman, le nouveau d’Ahmet Altan est très différent de son précédent, Madame Hayat. Là où ce dernier était d’une grande sensualité et lumineux, ici tout est dur et sombre.
Il dissèque avec grand talent l’âme de ce jeune homme qui n’a jamais appris à exprimer et respecter ses sentiments. Il se retrouve comme anesthésié par ce qu’il ne sait verbaliser et qu’il considère comme une faiblesse.
L’auteur nous montre également comment des hommes comme Ziya, prêts à tout, ne sont pas armés pour les subtilités du jeu politique et sont utilisés comme des pions.
Des pions, comme dans un jeu. Car c’est un autre thème présent dans ce roman, le jeu de hasard avec les dés notamment. L’addiction qui s’empare des joueurs avec la sensation de vivre ou de mourir juste avant que l’argent ne soit gagné ou perdu. Peu importe le résultat, l’essentiel est ailleurs…
En résumé, c’est un très beau roman qui confirme tout le talent de son auteur.
« Un homme d’honneur ne pleure pas ». C’est sur cette sentence qui a bercé son enfance que Ziya bâtira toute son existence, qu’il façonnera une âme rude et sombre. Car très jeune il aura à cœur de défendre son honneur personnel, celui de sa famille et celui de tout son peuple Tcherkesse en tuant l’assassin de son grand frère et modèle Arif Bey. Un coup d’éclat qui éclipsera la couardise de son frère Hakim, qui lui vaudra crainte et admiration, mais qui le condamnera à l’âge de seize ans à la prison à vie. Et c’est justement en prison qu’il découvrira l’ivresse du jeu. Un frisson de quelques secondes pendant que les dés volent au dessus du tapis, durant lesquelles il oublie la vie, la mort, l’enfermement. Un frisson qu’il recherchera toute sa vie durant dans le jeu, dans le meurtre et jusque dans l’amour, seul domaine qui lui résistera. Récit d’une destinée flamboyante marquée par le sort.
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Ahmed Altan, dans ce nouveau roman, nous dresse le portrait d’un héros bien énigmatique. Un jeune homme froid, déterminé, pas vraiment sympathique qui a du mal à fendre l’armure et à laisser s’exprimer ses sentiments. Un jeune homme mu, non par l’appât du gain mais par le goût du risque qui y est associé. Un être complexe, emmuré dans ses colères, empli de contradictions, renvoyé sans cesse à sa face sombre et qui ne parvient à s’oublier que dans le jeu, puisant sa force de vie dans les secondes où les dés hésitent sur leur sort. Un homme enfin pour qui « tuer était le seul moyen de mettre le temps en mouvement et d’en signer le passage ». Comme dans Madame Hayat, l’écriture est sublime, délicate et poétique mais en traitant cette fois de sujets sombres. A la fois roman psychologique, politique et philosophique, il aborde des thèmes chers à l’auteur, l’engagement, la liberté, la solitude ou encore l’exil, mais aussi le rapport entre amour et mort.
Un court roman, tragique et percutant qui questionne sur la destinée. La vie et la mort ne seraient elles finalement qu’un jeu? Les jeux sont faits, rien ne va plus …
Bien qu’ayant entendu de nombreuses louanges à propos de Ahmet Altan, notamment pour son livre Madame Hayat, prix Femina étranger 2021, c’est seulement aujourd’hui, avec Les Dés que je fais connaissance avec cet auteur.
Quand on sait que ce grand journaliste et écrivain turc, Ahmet Altan, a passé cinq ans derrière les barreaux des prisons d’Erdogan pour son engagement, il n’est guère étonnant que son dernier roman décrive un jeune homme enfermé pour un temps à la prison de Sinop, mais surtout enfermé dans une prison intérieure dont il reste prisonnier.
Le roman se déroule au début des années 1900, époque où les unionistes sont au pouvoir en Turquie.
Ziya, garçon de seize ans, a une admiration immense pour son frère aîné Arif, caïd redouté par tout le quartier. Il est son héros.
Celui-ci lui apprend que son devoir n’est pas seulement de défendre son honneur personnel, mais aussi celui de sa famille et du peuple tcherkesse auxquels ils appartiennent et que mourir vaut toujours mieux que vivre dans le déshonneur.
Ziya a tout juste dix ans quand Arif lui met un pistolet dans la main. Il apparaît très vite que le gamin a un don spécial, quand il tient le pistolet, l’arme fait corps avec lui.
Un soir, Arif trouvant l’un des gros bras de la garde albanaise du sultan, ivre, en train de terroriser la foule, insulter les policiers sans qu’ils n’interviennent, le gifle, considérant comme une offense personnelle qu’un autre caïd se permît d’effrayer la foule en sa présence.
Deux mois plus tard, Arif est abattu.
Ziya, qui a alors seize ans, va faire preuve d’un courage incroyable. Introduit en secret dans un recoin du tribunal où doit être entendu l’assassin de son frère, le jeune Tcherkesse l’abat d’une seule balle en pleine audience, suscitant par son geste l’admiration de tous.
Arrêté, jugé coupable, il est condamné à perpétuité et emprisonné à Sinop où ceux qu’on y enfermait avaient peu de chance d’en sortir. Bien que ce lieu fut un enfer, il avait fait ce qui convient à un homme d’honneur et il était prêt à payer le prix. Il tuerait encore si nécessaire.
C’est en prison qu’il se met à jouer aux dés.
Un an après son incarcération, il est exfiltré vers l’Égypte par les soutiens politiques de son clan. C’est là qu’il va faire son apprentissage des choses de la vie.
Amnistié, de retour à Istanbul, une action d’éclat lui est proposée…
Extraordinaire est la manière dont Ahmet Altan explore le caractère et le comportement de ce garçon, de sa prime jeunesse jusqu’à son dernier soupir, une véritable analyse dans laquelle sa personnalité est décortiquée.
Il montre, comment, tout enfant, à peine quatre ans, Ziya a appris à refouler ses émotions.
Bien évidemment, c’est Arif, ce frère aîné qui a façonné son frère, mais encore fallait-il que cet enfant soit prêt à recevoir son enseignement, qu’il ait une personnalité qui sorte de l’ordinaire, l’admiration ne suffisant pas à tout expliquer. D’ailleurs, l’autre frère, Hakki, de trois ans plus âgé que Ziya, éduqué de la même manière, ne parvient pas à s’extraire de la peur de mourir et demeure incompris par son frère qui se moque, lui, de la vie comme de la mort.
C’est en prison, avec les dés qui réussissent à l’arracher à ce long jour sombre, qu’il va ressentir quelques émotions, éprouvant même pour eux, une sorte de gratitude.
Après son premier rapport sexuel lors de sa sortie, une gêne le ronge, il sait seulement que cela ne ressemblait ni au jeu ni au meurtre. Ses relations avec les femmes seront toujours particulières et l’orgueil et la vanité qui le rendent d’une agressivité mortelle face aux mâles, devant les femmes, l’arrête net.
Non loin d’Alexandrie, il rencontre une jeune fille, Nora, dont il va apprécier la compagnie et qu’il n’oubliera jamais. La narration de la relation entre ces deux jeunes gens qui n’avaient rien en commun, m’a vraiment émue et leurs promenades dans les vergers m’ont touchée.
Au départ de Nora, ce n’est qu’au casino, ce lieu d’où sont exclus tous les sentiments, ce lieu où tout s’engloutit dans l’oubli, qu’il trouve la sérénité, jusqu’à ce qu’un joueur lui montre un autre moyen d’arriver à l’oubli : les femmes.
Les Dés de Ahmet Altan brosse le portrait psychologique d’un homme très difficile à cerner qui incarne l’engagement absolu de ceux qui sont prêts à tout pour défendre leur honneur, celui de leur famille et de leur clan. Pour lui seuls les couards sont incapables de meurtre.
Roman psychologique, roman philosophique sur la notion de liberté, roman historique et politique dont la toile de fond est cet empire ottoman en train de s’effondrer, roman fondé sur une histoire vraie, Les Dés est un roman assez noir, parsemé cependant de quelques lueurs qui m’a profondément interpellée.
Je remercie les éditions Actes Sud et Babelio qui m’ont permis de découvrir la plume agréable, éclairée, fluide, délicate et poétique de ce grand écrivain : Ahmet Altan.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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